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Sentimental/Romanesque
costic : La onzième tablette [concours]
 Publié le 25/11/09  -  25 commentaires  -  10093 caractères  -  94 lectures    Autres textes du même auteur

La forêt grouille de guerriers. Ziu, l’élève scribe se cache.


La onzième tablette [concours]


Ce texte est une participation au concours n°10 : 4x4 (informations sur ce concours).



An 3300 ACN.


La forêt grouille de guerriers. Ils rôdent sans relâche, accompagnés et soutenus par les maîtres et les frères de l’école. Je les imagine, laissant comme des sangliers, des traces tapageuses de leur passage. Au loin des cris sourds et féroces se propagent, éclatent puis se désagrègent. Une branche craque plus bas, plus près. Je retiens mon souffle, les battements de mon cœur accélèrent. L’homme passe. L’arbre me cache bien. Ici, lové dans mon cèdre, je suis inaccessible. Je respire à nouveau tranquillement. La forêt est grande. Tous, dans la ville, s’émerveillent de son ampleur, célèbrent la beauté de ses essences. Elle augmente en surface et en sauvagerie aussi. Moi, je la connais. Je ne suis pas allé vers les peupliers trop effilés, ni vers les oliviers qui sont comme de vieux enfants. J’ai bien choisi mon arbre, seul Misaba le simple pourrait me retrouver. Misaba, le fils du jardinier, connaît les jardins et la forêt mieux que personne. C’est lui qui m’a montré ce cèdre et comment l’habiter. Le plus difficile c’est de parvenir aux premières branches. Au début, l’écorce lisse glisse. Il faut enlacer le tronc. Misaba m’a montré comment utiliser les lanières de ma sacoche en herbe tressée. Mes doigts meurtris conservent encore l’empreinte des cordes. Ensuite tout devient plus facile. Je me fraie un passage entre les feuilles, je grimpe sur le dos de l’arbre comme sur le dos d’un animal. Je sens la vie à la surface de l’écorce. La première fois, quand Misaba s’est fondu dans le feuillage, je n’en croyais pas mes yeux : l’arbre n’en finissait pas de monter vers le ciel.


Tout en haut, le fils du jardinier m’attendait avec ce sourire permanent accroché au visage. Il s’était blotti au creux d’une large fourche qui pouvait nous accueillir tous les deux. Je suis seul aujourd’hui, mais c’est le même paysage à couper le souffle qui s’étend devant moi : la forêt se balance à mes pieds, le fleuve ondule en traversant les champs, les murs engloutissent la ville qui se fond dans le roux cuivré de la terre. Plus loin les collines glabres préviennent de l’avancée du désert. Je suis entre les bras de l’arbre. Son odeur un peu sucrée m’apaise. Le matin me semble loin. J’ai franchi une limite.

Il y a quelques heures à peine, j’étais dans la ville. La voix du maître Unkilu résonnait :


- Tu tiens mal ton calame !


Le maître a fait claquer son fouet.

J’ai serré les dents. Tout le monde n’a pas la chance d’être admis dans la maison des tablettes. Il faut du courage pour devenir scribe. Mon père n’a pas les moyens de m’envoyer dans une de ces écoles privées où les maîtres sont des scribes travaillant à leur propre compte. Ces maîtres-là sont plus doux, surtout si on les invite souvent à partager de riches repas et si on leur offre de beaux présents.


J’ai continué à imprimer les petits triangles dans l’argile tendre. J’ai dû retailler mon calame. Unkilu m’observait. Il avait ce maintien tendu, propre à ceux qui espèrent la faute. J’ai respiré, je me suis concentré, le maître a repris sa marche. Je gravais l’histoire de ce roi en quête d’immortalité. Une des histoires que Misaba me demande souvent de lui raconter. Misaba est simple d’esprit, on le laisse errer à sa guise parmi nous. Il ne parle pas. Les autres le croient sot, moi je sais qu’il aime rire et pleurer aussi. Son regard brille quand je raconte ce passage où Utanapishtim lâche une colombe afin de repérer une terre émergée et finit par accoster sur une montagne. C’est cette histoire qu’il préfère, celle de la onzième tablette, celle du déluge. À midi, nous avons mangé en silence. Le maître ne mangeait pas, il nous observait comme à son habitude, en buvant de temps à autre un peu de vin dans son vase au goulot infundibuliforme. Nous rêvions tous qu’il s’étrangle un jour en avalant une gorgée.


Soudain Onki, le frère archiveur est arrivé, les bras en l’air, pâle et haletant. Il a murmuré quelques mots à l’oreille d’Unkilu qui s’est levé aussitôt et l’a suivi. Les élèves au premier rang ont pu saisir les paroles d’Onki, la rumeur s’est vite propagée : on a volé la onzième tablette, la tablette originale, gravée à la perfection, transmise et gardée comme un trésor. Le maître est revenu, il s’est mis à déambuler entre les rangées, puis il a désigné un élève, puis un autre, puis moi. Nous avons dû le suivre et on nous a jetés dans une fosse aux parois d’argile. Nous sommes restés longtemps sans bouger, sans échanger un mot, livides et effrayés. Si le maître décidait que nous étions coupables nous savions qu’il avait le droit de nous tuer. Quand nous bougions un peu nous glissions sur le sol détrempé. Les regards angoissés des deux autres m’effrayaient de plus en plus. Je savais leur volonté de rejeter tous les soupçons sur moi. On devinait, en lisant dans leurs yeux une panique profonde, qu’ils étaient innocents. J’ai essayé de leur faire prendre conscience qu’il en était de même pour moi :


- Pourquoi aurions-nous volé une tablette originale ?

- Nous, on ne sait pas.

- Pas plus que moi !


Ils ne m’ont pas cru. Ils se sont assis ensemble, le plus loin possible, en veillant à ne plus croiser mon regard.


Le ciel est devenu plus sombre. Soudain Misaba est apparu, il m’a fait signe du haut de la fosse. Il a jeté une corde dans le puits. Je n’ai pas hésité, j’ai grimpé. Je l’ai suivi jusqu’aux portes de la ville, et je suis parti seul vers la forêt. J’ai couru jusqu’à mon cèdre. J’ai retrouvé le nid qui nous a abrités tant de fois avec Misaba. L’arbre m’enveloppait à nouveau de sa force naturelle.


Maintenant le tonnerre roule, des éclairs zèbrent le ciel. L’orage frappe, l’espace vibre. Le ciel est un nuage anthracite. Des tronçons de feu frappent la terre. Je reçois les premières gouttes, je tourne mon visage vers le ciel. Je me lève, je n’ai plus peur. Je suis Utanapishtim, j’ai quitté ma maison et cet arbre est mon bateau. Je me suis détourné de ma seule raison de vivre pour me garder sain et sauf. La pluie s’abat, éclate, me lave de la boue. Les gouttes crépitent en heurtant les feuilles. Ma lutte pour garder l’équilibre m’épuise et je dois m’asseoir à nouveau. Le ciel descend, frôle la cime des arbres. Je suis Utanapishtim le juste. Le paysage s’est effacé. La pluie pénètre mon corps, je tremble. Le fleuve semble tomber du ciel. J’imagine la ville qui se noie, les bêlements des moutons affolés, les huttes de roseaux qui s’éparpillent. Je dois prendre patience : six jours, sept nuits. Si seulement Misaba pouvait être ici ! Il n’y a plus de ciel. Je m’endors dans les bras du cèdre.


Quand j’ouvre les yeux, un oiseau chante sur la branche au-dessus. Le jour blanchit, c’est l’aube. Le ciel peu à peu s’éclaircit. Il fait doux. Je me lève doucement, le soleil ruisselle sur les arbres et mord la ville à l’horizon. Le grand saccage est terminé. Tout à coup, je sens une respiration qui affleure, qui s’amplifie. Je souhaite voir Misaba apparaître. Peut-être m’apporte-t-il de quoi manger ? En me penchant je peux apercevoir le sommet d’un crâne, je ne reconnais pas la chevelure noire et épaisse de Misaba, une tête lisse et chauve apparaît : celle du maître. Unkilu lève son visage vers moi, il me saisit la cheville, l’étreint. Il halète, me parle. Sa voix est douce, sa façon de m’agripper ne l’est pas.


- Allons, Ziu, il faut descendre. Tes parents ne savent rien encore. Rends-nous la tablette, nous oublierons ton égarement.

- Non, jamais ! Je ne descendrai pas, je suis Utanapishtim le juste. Je ne veux plus voir votre figure aigre, sentir le fouet, travailler sans relâche.


Je sais ma voix calme, celle du maître gronde dans sa gorge :


- Reprends tes esprits !


Son bras tente alors de me saisir l’autre cheville, cherche un appui, je lance ma jambe dans son visage. Ma force est fabuleuse, Unkilu lâche prise, tombe en rebondissant et s’enroule plus bas sur une des premières branches. J’entends une autre respiration. Le visage doux de Misaba se rapproche. Nous nous couchons dans le cœur de l’arbre. Doucement il sort la onzième tablette de ma sacoche en herbe tressée, je caresse les triangles imprimés dans l’argile tendre, et je recommence l’histoire :


- Et Dieu de donner ce conseil à Utanapishtim : « Démolis ta maison, monte sur l’arbre le plus haut de la forêt. Renonce à tes espoirs pour sauver ta vie ! Détourne-toi de tes biens pour te garder sain et sauf ! Mais garde avec toi un enfant tendre et simple. »


Plus loin le fleuve promène un limon très tendre et la forêt parfume ses arbres d’une odeur de décomposition entêtante.



« Le cinétorium central vous remercie de votre confiance et espère vous revoir prochainement dans ses salles. Vous pouvez regagner les ascenseurs, n’oubliez pas de réintégrer les capteurs dans les sphères de rechargement.

Le programme pour l’année 3797 est disponible sur demande, dans le hall de répartition. »


- Alors ?

- Alors j’ai horreur de discuter en sortant de la séance, puis tu sais bien que je préfère l’action, et le son était franchement nul, les odeurs épouvantables.

- T’es sûr que tes implants fonctionnent bien ?

- Parfaitement.

- Les critiques étaient pas mal pourtant : « Une étincelante fable métaphysique, l’usage de la religion par les humains sauvages en quête de repères spirituels ». En plus, il paraît que c’est vrai cette histoire de tablette, la dernière a été décodée il y a peu, ça évoque l’engloutissement de la planète Terre.

- Tu parles ! Le déluge c’est bien plus tard. Je te répète, pour moi, il faut que ça hurle, que ça sue, que ça saigne, autrement autant rester sous ton dôme, écroulé, à téter un flacon de bière d’alpha. S’identifier à un gamin voleur d’argile c’est bon pour les Eumycètes !

- T’as peut-être raison, parfois, il vaudrait mieux débrancher toutes les machines. De toute façon tout t’ennuie, t’agace, t’épuise. Qu’est-il arrivé mon amour ? Pourquoi as-tu tant changé ?



 
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   brabant   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Costic,

Je me suis laissé séduire par l'aspect poético-religieux de cette fable qui m'a renvoyé à un ressenti d'Egypte antique et de Sumer, aux débuts de l'écriture où le signe imprimé dans l'argile puis prononcé puis intégré dans une pensée était magique et avait un pouvoir sur le monde et sur les destinées.
Tu as choisi l'une des options à mon avis les plus difficiles: l'arbre. Et bien choisi cet arbre, lien entre le mort et le vivant, le concret et le mystique, trait d'union entre deux royaumes: le cèdre; fort bien décrit par ailleurs, vibrant de vie et de bienveillance, lui-même une clé, la clef!... qui accueille le transfuge, devenu sage; le simple d'esprit qui reçoit la parole de rédemption, la parabole du salut (la colombe, le mont Ararat, Noé et son arche, foin des anachronismes! N'y avait-il pas de telles légendes en Terres sumériennes puis égyptiennes, je crois bien que si...), qui est un fruit ouvert; et qui rejette le sage académique, assoiffé de pouvoir, classificateur et gardien, fermé, fruit sec.
Bon, il faut dire que tu fais aussi une sacrée pirouette pour rebondir de 3300 ACN à 3797 par le biais de la répartition des programmes. Mais le charme de l'histoire contée permet de pardonner cela, si tant est que tu aies quelque chose à te faire pardonner.

Un petit chef-d'oeuvre! Merci!

   Anonyme   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Costic.
Sympa.
J'ai apprécié ta façon de jouer avec les contraintes autour d'un texte qui tient plutôt bien la route.
Pirouettes (mais je l'ai fait aussi) et la fin est assez originale mine de rien.
C'est assez bien écrit qui plus est, ce qui ne gâche rien!
Après dans le détail, je trouve que le texte aurait pu être un peu plus long, et la transition entre les deux époques plus... plus emmenée.
Mais pour m'y être moi-même attelée, je souligne la jolie performance.

Merci costic.
Et bonne chance pour le concours!

   florilange   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai aimé lire cette histoire qui m'a tout de suite attrapée. Elle est assez bien écrite (sauf que j'aurais écrit : "les battements de mon coeur s'accélèrent - mais c'est 1 petit détail).
Cette nouvelle crée 1 réelle atmosphère. L'arbre a 1 véritable personnalité, le paysage est bien décrit, le déluge aussi, la situation parfaitement mise en place. Bravo Costic!
Florilange.

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Costic

Très jolie façon de s'adapter aux contraintes du concours. J'aime bien la première partie du récit.

Les contraintes sont bien respectées. L'écriture est fluide, on ne décroche pas de l'histoire.
Le bémol c'est le passage de l'an - 3300 à 3797, je me demande si le texte n'aurait pas été plus sympa sans ce dernier passage. C'est un peu plaqué, mais je trouve que le défi (ce passage entre les dates) est suffisamment ambitieux pour excuser ce détail

Merci

Xrys

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le récit de Ziu et de Misaba était entrainant, l'histoire de la onzième tablette aussi. Par contre l'autre s'est permis des petits détails qui ne collaient pas avec le contexte historique : des peupliers dans l'Egypte antique !!!

L'arbre a un rôle fort bien détaillé, par contre la description manque parfois de souffle "le ciel était un gros nuage anthracite", ça m'évoque rien.

Le final m'a d'abord surpris (élément prévu), mais le dialogue entre les deux protagonistes était sans profondeur.

Je félicite néanmoins l'originalité du contenu de la première partie, joli voyage.

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne redirais pas que les contraintes ont été parfaitement utilisées et exploitées, les autres l'ont déjà fait (zut, voilà que viens de le faire quand même, bah. Pas grave puisque c'est vrai.)

Sinon, histoire assez bien écrite, assez originale, assez captivante, seulement voilà, pour moi cela ne dépasse jamais ce "assez". Cela dit, j'aime beaucoup les dialogues que je trouve bien réussi. Mais voilà, de mon point de vue, il manque un petit quelque chose pour que la mayonnaise prenne vraiment.

Mais, encore une fois, dans l'ensemble c'est vraiment pas mal.

Bonne continuation.

   Cassanda   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très belle écriture empreinte de poésie, j'ai beaucoup aimé tes descriptions, les dialogues. L'histoire est originale et on s'y laisse vite emporter.
En revanche, je n'accroche pas du tout à ton passage à l'an 3397, qui me semble superflu et n'apporte rien à l'histoire. Les contraintes du concours, sur lesquelles on ne va pas revenir, étaient respectées dans l'histoire principale, se coulaient dans l'intrigue sans accrocher la lecture. J'émets une légère interrogation sur le paragraphe d'introduction et ses guerriers car on ne les retrouve pas après, lorsqu'on arrive au moment où tu expliques pourquoi il est dans l'arbre. De plus, pourquoi le maître, l'ayant trouvé, ne les appelle-t-il pas ? Ceci étant, cela ne gâche rien au plaisir de la lecture.
Beau défi et belle réalisation ! Bravo !

   Lapsus   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Jolie performance que d'avoir choisi de placer l'action dans un arbre et d'avoir donné à celui-ci un rôle central et protecteur.
Oui, il y a des peupliers en Mésopotamie, car l'action se déroule peut-être à Sumer ou à Our, entre le Tigre et l'Euphrate et non en Egypte à portée du Nil.
Il s'agit de la onzième tablette des douze tablettes de l'Epopée de Gilgamesh, celle relative au déluge sumérien.
Il se dégage du texte une réelle empathie avec le cèdre hospitalier et même ce simple d'esprit qu'est Misaba, amoureux de légende et de littérature.
Le texte alterne de manière intéressante entre la légende et la réalité, pour ne finir en définitive que par une fiction dont la poésie est peu prisée au 4ème millénaire de notre ère.

   Anonyme   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour costic
A la première lecture, quand je suis arrivée au bout, je suis restée comme deux ronds de flanc : elle est où la fin ?
J'étais bien dans l'histoire, je suivais les événements, j'ai été surprise par la fin. Je ne m'y attendais pas du tout et je l'ai trouvée un peu abrupte. Et décalée, bien sûr, mais c'est le voeu de l'auteur.
Les dialogues, les derniers entre le couple, ne m'ont pas plu. Le puis, dans le fil du dialogue, et le "ça évoque" vu que le "ça" je l'aurais mieux vu en "elle".
Enfin : "qu'est-il arrivé, pourquoi as-tu tant changé..." ben moi aussi, j'aurais aimé le savoir ! M'est avis que c'était un très bon film pourtant !

Bonne continuation et félicitations pour avoir relevé le gant.

   Selenim   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le style haché est déstabilisant dans le premier paragraphe car il s'applique aussi bien à l'action qu'à la description. Heureusement, ça va mieux ensuite.
Le mot infunditruc est lâché un peu à l'arrache. Mais faut dire que pour le poser sans se la jouer BHL aux soiréex de l'ambassadeur( BHL adore les Ferrero rocher), c'est pas évident.

Quelques maladresses de style et des tournures parfois étranges, mais qui ne nuise à la lecture.

J'ai surtout apprécié le soucis de l'auteur à retranscrire une ambiance naturelle, de faire témoigner les éléments et la nature. Même si les images sont simples, elles marquent et remplissent leur rôle.

Les transitions entre présent et passé sont abruptes, difficile de bien se remettre dans la scène après une coupure.

l'architecture du récit est à revoir et certains évènements importants mal mis en scène. la révélation de la tablette hors de la sacoche, la lutte avec Frere Tuck. Ça manque de punch, de tension.

L'intrigue est très légère, et surtout trop concise pour vraiment appréhender ce monde qui pourtant apparait original. D'où viennent les guerriers et pourquoi ? Écoles de scribes ? Fosse ? Qui sont tous ces protagonistes ? etc...

Et la chute est pas terrible. Cette opposition antiquité/futur mise en scène par le biais d'un média hi-tech, ça sent le réchauffé. Et pourquoi brisé cette histoire simple mais plutôt authentique par une incartade dans un futur hypothétique où les spectateurs n'ont apparemment pas grand chose de pertinent à dire. Une chute ne se suffit pas forcement à elle-même et surtout une nouvelle n'a pas un besoin vital de twist final.

Selenim

   jaimme   
28/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Costic,
j'ai apprécié l'idée de la onzième tablette mésopotamienne, le déluge, et donc la montée dans l'arbre. La recherche donc pour construire cette histoire. Mais alors que je commençais vraiment à apprécier le scénario il aurait fallu le continuer dans la même veine, car j'ai trouvé la plongée dans le futur trop artificielle, en effet la première partie dans l'antiquité de donne pas de quoi faire un "film", tout au plus quelques minutes d'une histoire que je trouve tronquée.
Je rejoins aussi Electre c'est assez, parfois bien, mais l'écriture manque parfois de finesse.
Merci pour ce moment agréable qui pourrait donner naissance à quelque chose de plus élaboré, autour du déluge, des relations entre les personnages en particulier.

jaimme

   leon   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
j'ai trouvé ça vraiment bien fait, mis à part cette fin qui nous replonge dans un cinéma assez banal, même si c'est en 3797.

C'est vrai que dans toute la narration, ton écriture à un côté poétique très agréable.

Dommage que la fin casse un peu l'histoire, avec cette phrase à deux sous : Qu’est-il arrivé mon amour ? Pourquoi as-tu tant changé ?

ça détonne avec le reste du texte

Je pense que tu aurais dû conclure sur ta première idée, en développant la fin de l'histoire du scribe et du simple d'esprit.

   wancyrs   
30/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Beaucoup de métaphores pour finalement un petit recit, et bien que la fin soit assez originale, je n'ai pas compris le pourquoi de toutes ces descriptions orageuses.

les expressions formant le thème ont été amenées astucieusement et pas assez devellopées, peut-être juste le simple d'esprit.

Pour faire court, je dirais : bien que l'idée soit originale, la forme de transmission (qui se veut musclé mais mal maitrisée) ne m'a pas convaincue.

J'ai souligné :

Traces tapageuses ; bon ! des traces qui font du bruit ?
Cris sourds ; un bel exemple de contresens, et en plus, cris sourds féroces ; si le concept de férocité est lié avec ce qu'on entend, ce qu'on voit, ou ce qu'on ressent, alors comment savoir qu'un "cris sourd" est féroce ?

"Les battements du coeur accélèrent" quoi ? moi j'aurais vu dans ce contexte de peur, "les battements du coeur s'accélèrent"

Je conseillerais à l'auteur de faire plus simple la prochaine fois, ou de maitriser son style avant de le livrer à la critique.

Wancyrs

   Meleagre   
1/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien accroché à ce récit.
J'ai cru au début que l'action se passait en Egypte, avec les scribes ; mais elle peut tout aussi bien se dérouler en Mésopotamie, et en est encore plus riche. L'épopée de Gilgamesh est très bien exploitée, notamment son récit du déluge. Le scribe, qui l'a copiée tant de fois, se prend pour le héros Utanapishtim : c'est une idée originale et assez riche. L'arbre devient proecteur, devient arche dans un déluge rêvé, ce qui donne tout son sens à l'orage.
Le style est brillant, et à la hauteur de cet univers mésopotamien, de ce déluge (j'aime beaucoup le paragraphe qui décrit la tempête).
Par contre, j'ai été déçu par la fin. J'étais pris par le récit antique, et la conversation n'apporte pas grand chose. Dommage que ce ne soit qu'un film...

   Anonyme   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'aime l'écriture :trés maîtrisée . En apparence trés simple elle nous emporte dans un univers étrange et pourtant vite familier . Peu d'adjectifs mais toujours bien choisis un peu décalés un peu surprenants pour que notre imagination se libère des habitudes , des lourdeurs .
j'aime aussi les deux personnages principaux , rebelles, fous et tendres . Avec eux , j'habite l'arbre et la forêt, je regarde les beautés du monde .
la chute doit surprendre ? c'est réussi .

   Eric-Paul   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
L'idée est immense !!!
Une bonne base de scénario à la Cecile B Demille...
mais qui me laisse un peu sur ma faim tant la chute est décalée dans la forme et dans le fond.
Dommage.

   Menvussa   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Costic,

Une nouvelle agréable à lire mais la chute m’a laissé sur la faim, je crois ne l’avoir pas très bien comprise, comme un goût d’inachevé.

   Ninjavert   
3/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte plutôt bon, en ce qui me concerne.

Cette forêt particulièrement bien décrite nous baigne d'une ambiance réussie. Le thème du déluge mésopotamien (auquel je me suis intéressé aussi pour mon texte, avant de plus ou moins le laisser tomber ^^) est bien traité et illustré. On sent le travail de documentation effectué par l'auteur, au travers des débuts de l'écriture avec ses signes, ses plaquettes d'argile, tout comme le mythe du déluge qui sera rapporté -plus tard- par Gilgamesh.

Au final, le contexte est bien posé et ne demandait pas forcément à être plus décrit qu'il ne l'est. Les personnages sont concrets, on les cerne assez bien, on s'attache à eux facilement. Le simple d'esprit est réussi, tu as évité l'écueil de "rater" sa personnalité en le faisant parler de manière inadéquate. Mais même dans son mutisme, Misaba est réussi.
J'ai aussi aimé l'ambiguité du héros, et sa fourberie quand on s'aperçoit que c'est bel et bien lui le voleur. Tu as un peu triché au moment de l'annonce du vol, la scène étant rapportée de son point de vue, ce dernier ayant l'air aussi surpris que nous, alors qu'au final, il ne peut l'être. Mais c'est un détail qui relève, qui plus est, d'un parti pris dans la construction du texte.

L'écriture est agréable malgré les quelques coquilles qui ont été pointées ici ou là, et ne m'ont pas dérangé à la lecture. Les mots sont simples et bien choisis, on se laisse porter sans encombres par le récit.

Quelques chipouilles sur l'histoire, quand même :

Le coup des guerriers du début qu'on ne reverra pas par la suite, en effet. Si la forêt grouille tant que ça d'eux, ils devraient être plus présents...

Je trouve que le héros sort bien facilement de la fosse, dont on imagine les parois d'argile abruptes et glissantes. Simplement aidé d'une corde, tenue (à mains nues ?) par un garçon qui ne doit pas être plus vieux que lui...

L'incursion du maître dans l'arbre, à la fin, m'a surpris : comment l'a-t-il trouvé ? Pourquoi vient-il seul ? Si la forêt est pleine de guerriers, il est plus probable que le héros soit découvert par un éclaireur que par le maître... A la fin il se raccroche à une branche (donc il n'est pas mort), pourtant le narrateur et Misaba s'installent comme s'ils en étaient débarassés... Au final j'ai trouvé cet épisode (l'arrivée du maître) inutile : il n'y a pas de réelle tension et, surtout, ça n'apporte rien à l'histoire. Misaba aurait simplement pu arriver et, de la même manière, prendre la tablette dans la sacoche...

Concernant la chute (très controversée) je rejoins le parti des détracteurs ^^ En soi la transition ne m'a pas dérangé : on a ce même sentiment brutal qu'à la fin d'un film, quand la lumière revient et qu'on retrouve la réalité. Rien à dire là dessus (même si en effet, c'est un truc assez classique).
Par contre, j'ai moi aussi eu du mal à en saisir la portée, et l'intérêt. Je trouve que les propos du couple passent moins bien que le reste, j'ai eu du mal à saisir les implications. On croit deviner une critique du tout technologique "on devrait débrancher les machines" mais pour autant, c'est trop bref, trop décontextualisé pour être clair ou même "interprétable".

Je n'ai pas d'avis sur le fait que tu aurais du ou non te passer de cette chute, mais en l'état elle ne m'a pas convaincu.

Merci en tout cas pour ce texte : une belle réussite malgré quelques imperfections...

Ninj'

   Anonyme   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

j'ai beaucoup aimé la première partie de ton récit. Je trouve l'écriture très agréable, dense et poétique à la fois, avec une vraie intrigue qui m'a vraiment intéressé. On plonge très facilement dans l'univers que tu crées à ce moment-là. En revanche, et dieu merci, cela ne vient qu'à la toute fin, je n'ai pas du tout été convaincu pour la conclusion du récit qui n'a, selon moi, aucun intérêt et fait perdre à ton texte tout l'engouement qu'il avait suscité.
Le petit et très personnel conseil que je te donnerai, c'est d'oublier les contraintes du concours et de reprendre ton récit en négociant une fin digne de ce nom et en rapport avec la majeure partie qui est vraiment captivante. Mais ce n'est bien sûr que mon opinion.
Bonne continuation.

   colibam   
8/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup le style de cette nouvelle qui met nos sens à contribution . Couleurs, odeurs et sons se mêlent en une symphonie enivrante et permettent au lecteur de s'immerger idéalement dans l'atmosphère du lieu. C'est pour moi le point fort de ce texte.

Certains mots apportent une touche poétique et incitent l'esprit à s'évader : le Calame, la maison des tablettes, Misaba, Unkilu, les collines glabres qui préviennent de l'avancée du désert...

La parabole divine donnée à Utanapishtim est magnifique et remplie de sens profond.

Le retour à la réalité peut paraître brutal mais cela participe à l'intérêt de la nouvelle et permet de relancer l'intrigue.

Seul le final m'a laissé sur ma faim (doit-on comprendre quelque chose de particulier dans « Pourquoi as-tu tant changé ? »).

Une lecture très agréable.

   Anonyme   
12/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà une histoire qui m'a véritablement accroché : individu en prise avec les éléments dans une gravité omniprésente. "Je suis entre les bras du cèdre" entre la vie qui m'appelle vers le ciel et la gravité effroyable qui reste une menace. La vie respire d'entre les mots et les bruits sourds de la Terre se font entendre sans répit ! La fin est certes inattendue mais peut-être pas totalement réussie. Merci pour cette lecture captivante.

   Pat   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte qui, malgré son format assez court, est assez prenant. C'est bien écrit et souvent de manière poétique (belles images et descriptions agréables où l'on perçoit bien les sensations, les émotions). On s'attache facilement au personnage principal dont la sensibilité est perceptible notamment dans sa relation avec son ami, et son positionnement en marge de la société dans laquelle il vit qui lui donne les caractéristiques du héros (avec aussi le côté récit initiatique).

La construction du récit est adroite notamment dans une bonne utilisation des temps et avec une certaine fluidité au niveau des transitions de la première partie. Toutefois, le retournement de la fin m'a paru assez brutal en première lecture, même si je trouve l'idée originale. Du coup, il m'a manqué un peu de contexte pour entrer dans l'univers futuriste, même si en peu de mots on comprend. Un marquage au niveau de la mise en page aurait sans doute atténué ce sentiment de première lecture. Mais l'effet était sans doute voulu. J'aurais préféré rester à l'époque du déluge et connaître la suite (sans doute parce que l'auteur a su nous faire vivre ce « film ». La dernière réplique (avec la référence à un problème de couple me semble un peu artificiel, toutefois (les deux dernières questions), comme si cela ouvrait un autre fil narratif que je trouve du coup un peu en décalage avec le reste.

Les références historiques sont bien amenées dans le récit (on sent la recherche et du coup, ça semble crédible. Même si je ne suis pas allée vérifier la justesse de celles-ci. Mais ça fonctionne bien). Les contraintes sont utilisées à bon escient sans effet de placage, malgré des choix compliqués. Les référence qui relèvent plus de notre monde contemporain (la critique d'un film et de la technologie) sont également intéressantes. D'autant plus qu'en peu de mots, l'auteur ouvre des univers dans lesquels on entre facilement.
Un petit anachronisme m'a quand même un peu gênée (école privée, à son compte),

   aldenor   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
A partir du mythe de Gilgamesh l’auteur développe un récit bien construit, intéressant, poétique. J’aime moins la conclusion, inutile en soi, et insuffisamment développée pour conférer au texte une dimension supplémentaire.

   Bidis   
18/12/2009
J’ai trouvé beaucoup d’atmosphère et beaucoup de vie dans cette histoire à laquelle je n’ai pas compris grand-chose. Et quand je ne comprends pas, je ne note pas, parce que ce n’est pas de la faute de l’auteur mais sans doute de la mienne.

   Flupke   
13/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un texte délicieux qui me rappelle que je devrais obéir à mon désir d'écrire une nouvelle historique. Beaucoup de détails précis contribuent au réalisme.

La fin est originale, réalité virtuelle ah oui, bien trouvé. Ça fait une bonne chute. Mais je la trouve légèrement trop courte et pas assez élaborée, même si je conçois qu'une chute se doit d'être brève pour bien claquer. Mais la première partie m'a vraiment bien plu. Bravo.


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