|
|
Vilmon
24/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
|
Une longue procession descriptive du cheminement de Kragg vers la distribution du repas. L'atmosphère sombre et crasseuse est bien rendue. La rencontre de diverses personnes sur le chemin semble vouloir intensifier le flegme et le total détachement de Kragg, il apparaît inapproprié qu'il sente un malaise pour le sort de l'adolescente. Tout est décrit avec profusion, pourtant on reste évasif à propos de ces étranges personnages à la table, savoir, entres autres, s'ils ont profiter de leur repas ou si Kragg repart avec les assiettes pleines. J'ai lu le texte sans réellement y trouver un récit. Le lecteur suit un personnage qui permet de décrire la situation de l'histoire, mais il n'y a en fait aucune histoire. J'ai eu l'impression de suivre un guide dans un musée qui me décrit brièvement chaque tableau accroché au mur. Désolé, je suis resté sur ma faim.
|
Perle-Hingaud
19/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
J'ai trouvé cette histoire très bien racontée. C'est très visuel, l'atmosphère est bien rendue et glauque à souhait. Bien aimé le détail de la dame obséquieuse, et aussi le fait de ne pas tout savoir, en particulier sur l'encre hallucinogène.
J'ai un peu hésité sur les personnages : morts, zombies ? Pourquoi la petite est-elle enchaînée ? Il me semble que ce détail est de trop. Une bonne histoire, qui m'est restée en tête depuis ma première lecture (hier). Merci pour cette lecture ! |
Dameer
25/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
|
Hello Cox,
J’ai lu avec curiosité cette longue, longue histoire. Le début très intrigant et prometteur fait naître beaucoup d’attentes chez le lecteur, par la description de cet univers étrange, cette immense usine mécanisée, avec des chaînes de production qui produisent, quoi ? Je n’en suis pas sûr ! Des produits radioactifs, de la nourriture, des vaccins, quoi ? Nous avons plusieurs personnages au départ, François, Victor et l’homme en queue-de-pie. Hélas, l’auteur oublie les deux personnages par les yeux desquels on voyait et vivait la scène, pour se concentrer uniquement sur les déplacements et les actions successives de l’homme en queue-de-pie, qui se nomme Kragg. Suivent différentes rencontres dans un tunnel, dont la fonction est d’étoffer notre vision de ce monde, essentiellement peuplé de junkies défoncés, zombifiés, mais qui en elle-même ne sert pas pour la compréhension de la scène suivante. Car une fois franchie une porte blindée, on est plongé dans un tout autre monde : Kragg perd de sa superbe pour se transformer en cuisinier-majordome qui sert une assemblée de morts dans une salle à manger victorienne ! Je salue l’écriture, le grand pouvoir de vision, de création de différents univers (l’usine, les "poubelles", le tunnel, le salon victorien) mais ces univers restent disjoints (des portes à chaque fois les séparent) ; à part Kragg et son chariot grinçant, je peine à saisir ce qui les lie entre eux. Le récit manque de cohésion, de cohérence interne et la disparition de nos 2 personnages, François et Victor, nos yeux et nos oreilles au début du récit, me semble un oubli impardonnable. |
jeanphi
24/8/2024
|
Bonjour,
Cette idée digne d'un court métrage me paraît fort adéquatement mise en forme. Tout y est cru, licencieux et délétère. Il y a évidemment une facette satirique de par l'exarcebation absolue ou presque de toutes les descriptions, tirées vers le plus glauque, le plus vulgaire, le plus caricatural (notamment avec l'hyperbole produite par le champs lexical autour des 'cadavres'). À tel point que, plus que de marquer les esprits, vous les rendez attachantes (les descriptions) par ce ton narratif soutenu, un certain charme, donc, malgré l'horreur des tableaux dépeints. Je ne manque pas de constater que votre schéma narratif reste très apparent, comme la carcasse immense du monstre que vous évoquez. Néanmoins, cela donne ici encore un certain charme, une accessibilité et une visualité frappante. |
Corto
25/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Diable, j'ai du mal à en revenir. Comment un cerveau humain peut-il imaginer un tel scenario ? Ayant fréquenté (un peu) une usine avec travail à la chaîne, je me suis laissé embarquer dans cette histoire.
Le personnage de Kragg en costume chic sur une chaine surprend, il est ici incongru et ses actions qui suivent , notamment le chariot aux cadavres de "rats gros comme des chiens, par centaines, par milliers" que l'on manie en retirant son gant... est une sorte d'apothéose intermédiaire sur le chemin de l'horreur puante. Je note l'utilisation d'un grand nombre de portes, toutes solidement verrouillées où seul Kragg peut passer, qui renforce la notion d'enfermement des personnages "de base". L'enfermement est donc un élément essentiel pour un milieu basé sur l'inhumain et l'étouffement. Le scenario se poursuit avec une multitude de détails tous incongrus, voire écœurants, dont on ressent une logique cohérente et repoussante. Jusqu'à ce diner des spectres/cadavres d'où émerge cette jeune fille enchainée. La logique de ce passage semble être qu'il n'y a pas de limites (même la mort...) à la mise en place d'un système d'exploitation pourvu qu'il rapporte infiniment à ses créateurs, vivants ou morts. Dans ce sens la jeune fille enchaînée semble bien être à sa place, héritière innocente ou complice de la machinerie infernale mais dont elle semble devoir en attendre les fruits sonnants et trébuchants quand l'heure sera venue. Son seul souci est sa libération de la chaine, peu importe ce qui se passe derrière les portes... Si depuis le final on remonte à la première scène on ne peut s'empêcher de constater qu'il y a une cohérence subliminale. Le travail à la chaine est répétitif, le travailleur est enchainé à son poste, sa fonction, toujours très parcellaire: il transforme l'humain en un rouage d'un ensemble qu'il n'a guère l'occasion de voir ni même de comprendre dans sa totalité. Une multitude de portes réelles ou symboliques sont posées pour qu'il reste indéfiniment fixé à son poste sur la chaine. Je sors de cette lecture avec un solide sentiment de dégoût ce qui est sans doute l'objectif de l'auteur. Texte très bien construit, précis dans son déroulement et ses images. Il crée efficacement de multiples réactions/répulsions. Le projet de l'auteur est donc sans aucun doute une réussite. PS: Je ne veux pas m'aventurer sur le choix du nom de "Rockenfell" qui régit et veille au fonctionnement de cette machinerie. |
Lariviere
24/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Salut Cox,
qu'est ce qu'elle est glauque cette nouvelle ! D'ailleurs pour la catégorie, "horreur et épouvante" ne m'aurait pas plus surpris que ça tant le climat général est oppressant, très bien construit avec un espèce de crescendo qui vous fait passer d'un monde étrange, apocalyptique avec ces personnages inquiétant mi homme mi damnés à un monde d'épouvante, jusqu'à la scène finale magnifique d'oppression et de glauquitude. J'ai aimé le style car la narration est très descriptive, ciselée, on retrouve un ton très dix neuvième dans l'écriture que j'adore, pour moi c'est littéraire au sens noble du terme et malgré cette écriture très descriptive le paradoxe est que tout les mécanismes essentiels à la compréhension sont à peine montrés, entrevus, c'est très bien fait car ca renforce le coté mystérieux et oppressant du récit. La dessus la scène finale, encore une fois est superbe, d'abord le changement de décor entre le monde minimaliste et futuriste de l'extérieur et le baroque victorien de l'intérieur qui donne le contraste de sphère donne le suspens et l'effet de surprise nécessaire, ensuite et bien sur, l'apparition de ces morts vivant bel et bien morts malgré la mise en scène... alors et c'est toute la force de l'écriture on se demande si on comprend bien car au final on préférerait ne pas bien comprendre ce à quoi on assiste, une scène complètement barré et audacieuse où on peut appréhender toute l'horreur de l'intrigue et mesurer la psychopathie de ce kragg en maitre du jeu majordome hyper rigide comme le sont les psychopathes quand ils ont décidé de la marche des choses et de la logique du monde, de leur monde. Le summum de l'épouvante vient enfin avec l'apparition de la jeune fille contrainte d'être la seule survivante de cette lignée capitaliste et soumise par kragg à vivre dans un monde de mort naphtaliné ou tout doit être maintenu comme avant. En ce sens la jeune fille, comme seul être de chair bien vivante de cette farce macabre, est le symbole incarné malgré elle de cette perpétuation à la fois de la lignée capitaliste et de la bonne marche des choses, de l'harmonie terrible selon kragg. Car il y a évidemment un fond moral à cette nouvelle, au minimum celui d'un ordre des choses coute que coute établi et immuable, celui où les classes prolétaires travaillent pour une caste pour une éternité que même la mort physique ne peut rompre. En ce sens Kragg ce psychopathe énigmatique fait froid dans le dos. Il est le maillon de la chaine qui finalement contrôle tout et permet cette continuité immuable. Peut être que ce monde huilé même façon macabre le rassure et lui permet de vivre sans trop se poser de question sur sa propre nature dans un futur où la condition humaine on le sent est déjà bien réduite. Bon, j'arrête d'extrapoler, car il y aurait encore beaucoup à dire et à déduire de ce récit aussi sur le rôle délétère mais essentiel au rouage d'ensemble que joue les "petits chefs" servile et psychiquement flippant dans une société hiérarchisé ou les rapports humain sont "mécanisée" ce qui peut nous rappeler notre civilisation depuis des lustres... bref, j'arrête là, j'ai beaucoup aimé ce texte, un texte fort, très bien écrit dans un style très littéraire que j'affectionne personnellement (étant plus proche de Poe dans mes gouts que de Marc levy..) un texte, une nouvelle donc, qui au final fait bien flipper ! Bravo et bonne continuation ! |
Skender
26/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Bonjour Cox,
Un texte qui se veut une longue montée en puissance et en intensité jusqu’à ce curieux dîner final qui fait office de paroxysme. Il y a une esthétique assez singulière, un peu cyberpunk pour le peu que j’en sache et diverses références (la colonie, le district 12, la vie souterraine et le danger qui semble associé aux expéditions à la surface) qui m’ont vaguement évoqué l’univers du jeu vidéo Fallout, là encore ce n’est pas un domaine que je connais vraiment donc il est possible que je fasse intégralement fausse route. Le personnage de Kragg est le protagoniste, pourtant on ignore presque tout de lui si ce n’est son rôle et sa fonction dans cet univers, j’imagine que c’est une volonté de l’auteur. Il y a également quelques interrogations au sujet des convives morts du dîner, sont-ils «empaillés» d’une certaine manière ? De quoi la jeune fille s’est elle rendue coupable pour être enchaînée à la table contre son gré ? Des questions que je soupçonne l’auteur d’avoir volontairement laissées en suspens, il y aura peut-être une suite à ce texte ? En tout cas l’écriture est de qualité et la scène finale saisissante, justifiant l’introduction. Merci et au plaisir de lire une suite peut-être. Skender. |
Cyrill
31/8/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
|
Je suis bien conscient que je vais aller à contre-courant avec mon évaluation et ce que je m’apprête à écrire, mais j’assume, comme il est de bon ton de dire. J’y vais à pas de loup et avec des ruses de sioux pour passer inaperçu dans le cortège élogieux. Suis-je sévère ? Sans doute. Exigeant, certainement.
L’idée de scénario est bien, j’irai jusqu’à géniale même. Une famille de milliardaires à la Rockefeller, bel et bien morte ou zombifiée, peu importe en fait, servie par un fidèle majordome à la fois sorte de contremaître régnant sur toute une population occupée dans les usines de la dynastie à fabriquer on ne sait trop quoi de nécessaire à un monde apocalyptique, en tout cas rien d’identifiable. Le capitalisme qui se continue au-delà de la mort par la main d’un homme servile, quelle bonne lugubre idée !!! Le résultat n’est pas à la hauteur. De mon point de vue du moins. J’ai trouvé le style surfait, plein de préciosités langagières (et/ou de maladresses), qui feraient hurler Zola, me suis-je dit lors de ma lecture en EL. Trop d’adjectifs et d’adverbes tuent le descriptif, comme ici : « grinçait horriblement », « usine arthritique », « gémissement aigus », « grimacèrent péniblement », « roue stridente »… sur un petit paragraphe et guère plus loin, on se demande comment dans ce vacarme on peut « entendre un ronronnement léger ». Dieu sait pourtant ce que j’aime la description en général. Mais ici on tombe dans les redites qui ne servent pas l’atmosphère désirée, même en supposant qu’il s’agisse d’une figure de style. Pour moi c’est assez indigeste. Pour exemples de préciosités : «fleurissait un enchevêtrement de câbles » : c’est fleuri en effet. « coiffée d’un entonnoir en son sommet » : lol, forcément ! « l’on entendit » … D’autre part, j’ai eu beaucoup de mal à situer le narrateur et partant à me situer moi comme lecteur. «La première impression qui vous saisissait » : pourquoi prendre à parti le lecteur si tard et une seule fois ? Le procédé demande, pour bien embarquer le lecteur, à être repris régulièrement, me semble-t-il. À d’autres endroit, le narrateur s’embarrasse de « peut-être » et autre « probablement » ou « sans doute », qui me font douter de sa situation d’observateur omniscient. Ce disant, il adopte il me semble le regard de personnages épisodiques pour l’abandonner aussi sec et reprendre sa situation d’observateur sachant. À ce titre les deux personnages du début ont, étrangement, des prénoms, mais ils sont abandonnés : j’ai eu l’impression d’être mené sur une voie de garage ou dans une impasse. Tout ça fait que rendu au final, qui vaut soit dit en passant, son pesant de surprise, j’ai eu le sentiment de devoir rassembler les morceaux d’un tableau composite pour apprécier la valeur du projet, et d'avoir loupé l'immersion dans l'atmosphère souhaitée. Merci Cox pour cette lecture intéressante au possible, que pourtant j’aurais aimé, par bien des aspects, autre, de toute évidence. Maintenant reste à me gratter le front pour trouver une évaluation correspondant à peu près à ma critique... pas du gâteau ! |
Cox
6/9/2024
|
Comme à mon habitude, j'ai oublié de poster le lien de remerciements:
http://www.oniris.be/forum/vous-passerez-bien-prendre-le-the-au-manoir-rockenfell-t31933s0.html |
GraddyChristine
27/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Magnifique nouvelle. Très prenante.
Merci pour ce beau moment de lecture. |