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plumette
6/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Cette histoire terrible se lit d'une traite grâce à une écriture impeccable.
le bourreau et sa victime arrivent à nouer un semblant de relation tout en restant chacun à leur place. l'histoire est simplement racontée, sans commentaire et sans jugement. le lecteur est finalement soulagé que le tortionnaire " achève" sa victime, ce qui est un geste paradoxalement humain dans ce très horrible contexte. J'ai failli arrêter ma lecture pour le caractère insoutenable des souffrances infligées à cette femme à laquelle j'ai eu le temps tout de m'attacher. il y a en filigrane l'évocation d'un conflit entre le Togo et le Burundi. Cette nouvelle m'a donné envie d'en savoir plus sur le contexte particulier entre ces deux pays. peut-être l'auteur, si ce texte est publié, ce que je lui souhaite, nous dira ce qu'il en est dans un forum un peu explicatif. Merci pour ce partage. Plumette |
vendularge
11/6/2017
a aimé ce texte
Passionnément
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Je suis très impressionnée par ce texte, son écriture, son contenu, son insupportable couleur absurde...sa réalité aussi, parce qu'on ne peut pas douter de cela.
Que j'aimerais que l'auteur ouvre un fil pour comprendre mieux cette situation précise; la torture est universelle et ici, elle nous frappe de plein fouet.. Un grand bravo vendularge |
widjet
25/6/2017
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Avec Dupark, Cox fait parti (notamment depuis « Chez les Solier ») des auteurs « récents » sur le site qui attirent mon attention.
Si ce texte n’égale pas le sus-cité (il est très différent aussi), il est « agréable » à lire avec quelques phrases bien senties comme la très contrastée « Elle a bon espoir. Elle va mourir » ou celle assez inspirée de « …ce sont les hommes qui en décident. Et Dieu se tait » qui fait mouche. Le rapport entre le bourreau et sa victime est assez intéressant car même si c’est le tortionnaire qui domine les débats, Josephate n’en est pas pour autant une femme soumise et suppliante. Jamais elle n’implore, de plus elle ne semble pas effrayé par Ange (il est même dit un moment qu’elle n’a pas peur). Et si la jeune fille se met à pleurer, c’est surtout parce qu'elle redoute de ne pas mourir vite et de souffrir encore. Rester en vie l’effraie, pas celui qui l’humilie et la torture (d’ailleurs, elle ne se gêne pas pour le provoquer pour arriver à ses fins). Cette fin, justement, cette mort, peut avoir un double sens. Soit elle symbolise la victoire de Josephate et l’impatience (alors que la patience est l’atout maitre de tout tortionnaire qui se respecte) et la lassitude de Ange qui met fin à la confrontation par une balle. Soit, elle représente la soudaine pitié du tortionnaire pour sa victime qui décide d’abréger la souffrance de cette dernière. Toujours vis à vis du rapport entre les deux, y a un mélange de brutalité et étrangement d’une forme de « complicité », ils ont des points communs : le togo, la comptine. Je trouve que c’est assez bien vu. Je ne parlerais pas d’affection du bourreau compte tenu de la situation (même si le terme « petite soeur » terme très africain a une connotation affective) mais ils ont des souvenirs communs. Cette phrase m’a un peu fait tiquer, je la trouve trop forcée : « Et pourtant, ses mouvements paraissent un peu moins ceux d’une pure mécanique. Le froid squelette de la fonction s’enveloppe d’une peau d’homme ». Et les dialogues ne m’ont pas toujours convaincus (un peu trop de trait d'esprit dans une scène aussi capitale et douloureuse que celle d'une torture) Mais le texte reste fluide dans son ensemble. W |
Anonyme
25/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Du bon boulot !
Je n'ai aucun conseil à vous donner pour améliorer votre texte. Je viens seulement pour vous encourager, histoire de passer encore de bons moments. "Bons moments", ici, est une expression maladroite. Votre texte suscite l'indignation, pas l'enthousiasme. N'allez pas imaginer que je prends du plaisir à l'évocation de la violence, je n'en ai que peu à sublimer. Merci, à ce sujet, de nous avoir épargnés. Les agents du SNR ont quand même frappé des détenus à coups de marteau et de barres d'acier, leur ont planté des barres métalliques aiguisées dans les jambes, ont versé du plastique fondu sur eux, ont noué des cordes autour des parties génitales des hommes, et leur ont envoyé des décharges électriques, d'après Human Rights Watch. J'ai apprécié votre habileté à mettre du Togo dans une affaire burundaise, même si la probabilité me paraît faible que ces deux-là se rencontrent dans ces circonstances, et si loin du pays que vous connaissez. Ça passe, et puis c'est nécessaire à l'histoire. Vous connaissez le Togo et vous en avez probablement la nostalgie, si vous n'y êtes pas encore. Rien ne dit que vous connaissez le Burundi ;) Pour justifier mes émoluments : * [soif interminable] Je vous ai vu chercher un synonyme pour inextinguible. Intarissable n'allait pas non plus. snif... * [Elle s’en veut d’espérer encore. Le grand sait bien son travail, et il ne la tuera pas.] J'aurais bien vu un tiret pour séparer les deux phrases, à la place du point. Les parenthèses sont inélégantes, je le concède, mais à ce moment du récit, je pensais encore que le narrateur était omniscient. Or, il ne l'est pas jusqu'à l'avant dernière scène. Il le devient, par force, pour la dernière. * [Elle écoute cette qualité particulière du calme tombé dans la cellule. Et ce n’est que quand elle l’a trop entendu, que quand ses oreilles en résonnent au point d’être douloureuses, qu’elle reprend la parole :] C'est très poétique, mais je n'ai pas compris. Les coups qu'elle a reçus lui ont donné des acouphènes ? * [– Tu n’aurais pas dû le suivre. – Je ne me suis battue qu’après que vous l’avez tué. – Ah mais, ça, il est pas plus vivant maintenant. – Non, mais quand même un peu moins mort. Je crois.] Ce passage est bien trop littéraire, pour un dialogue. * [sa mâchoire saute tout seule] Toute, non ? * [Graduellement, elle réussit à reprendre le contrôle.] Cette phrase alourdit un peu. On comprend sans elle. Merci, Cox. Et passez nous donner vos conseils en commentaire à l'occasion, nous y gagnerons. |
Marite
25/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette situation extrême vécue dans un conflit est si bien décrite et écrite qu'il est difficile de trouver les mots. Depuis l'introduction jusqu'à la conclusion, le lecteur est happé par un dialogue si justement dosé qu'il est impossible de ne pas le suivre jusqu'au bout. Aucune abondance de descriptions détaillées du lieu ou des personnages et pourtant, il est possible de visualiser la scène comme si nous y assistions.
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Isdanitov
25/6/2017
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Un bon thème, de bonnes choses mais le vrai gros defaut de ce texte est celui auquel nous sommes tous confrontés en tant qu'auteurs amateurs et que tu n'évites pas toujours, sombrant, parfois, dans ''l'explicatif'' ou pire, ''le descriptif explicatif''.
Cet effet ressort fortement sous la forme suivante mais se rencontre tout au long du texte, certes de façon plus insidieuse, mais présente. "Quand Ange ressort de la pièce, il va trouver son supérieur dans son bureau. Il lui présente ses excuses ; la prisonnière est morte sous la torture avant de parler. L’officier de la SNR s’étonne franchement. C’est la première fois qu’Ange échoue. Il sera mis à pied pour deux mois pour avoir tué un témoin précieux." Désolé. |
hersen
25/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un très bon texte à mon avis qui est bien mené.
Je n'ai qu'une seule petite chose à signaler qui m'a fait tiquer, mais c'est tellement rien : Quand Josaphate mord l'oreille de son tortionnaire, l'auteur dit tout à coup qu'elle n'est pas sûre. pas sûre qu'il mourrait si elle lui arrachait l'oreille. Or, je m'imagine que faisant ce geste barbare, Josaphate ne doit pas avoir le temps de penser à n'être ps sûre, elle doit lutter pour garder l'oreille entre ses dents, tandis que son tortionnaire se débat. Donc, là, j'ai eu un peu de mal à voir la scène dans laquelle elle aurait été 'peu sûre'. Sinon, sur le fond, difficile naturellement de parler d'un meurtre "charitable", difficile d'évoluer dans ce monde. Mais c'est une des forces de la nouvelle. Merci de cette lecture. hersen |
Anonyme
27/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Comme je le disais sur un certain forum, je trouve cette histoire horrible magnifiquement écrite, vivante jusque dans ses moindres détails. Au point que j'ai cru regarder un film.
D'ailleurs, je n'ai pu la commenter tout de suite après ma lecture. Il m'a fallu la digérer, la remettre à sa place de nouvelle sortie tout droit de l'esprit d'un petit génie écrivain. Je reste bouche bée devant autant d'éloquence, de perspicacité dans les détails et de précisions dans la retranscription. Bravo ! |
JPMahe
28/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Récit très bien écrit, rapide et efficace. Faut il avoir vécu une telle scène pour si bien l'écrire? C'est aussi un texte engagé, contre un président qui a plongé son pays au bord de la guerre civile. Les textes de ce genre et de cette qualité sont une petite victoire contre la barbarie.
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Raoul
1/7/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ça m'a pris là, et ça ne m'a pas lâché. Un texte très fort, je trouve.
Très juste le rapport de force entre tortionnaire et prisonnier. Celui qui mène le "jeux" n'est pas toujours celui que l'on croit, un tortionnaire sans prisonnier n'a pas d'existence. … La "pureté" n'est jamais assez net. Les dialogues sonnent très fins et très justes - souvenir des torsions de(s) langue(s) de Allah n'est pas obligé de Ahmadou Kourouma - , les "didascalies" également, précises, elles permettent de tout visualiser de ce huis clos aux terribles accessoires. Presque un dialogue théâtral. Remué. Merci pour cette lecture coup de poing. |
vb
7/7/2017
a aimé ce texte
Passionnément
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Re-Bonjour Cox!
Merci pour cette très belle nouvelle! Un très bon texte. Ça sonne très vrai. J'ai aussi aimé la chute. Je trouve l'ensemble très plausible. Mon problème avec ce type de récit comme ceux par exemple sur la Shoah ou d'autres énormités du genre, c'est que le fonds l'emporte sur la forme et que l'on a difficile de garder ses distances. On sait qu'on a bien aimé mais l'on ne sait pas si c'est à cause de l'information véhiculée ou la qualité de la prose. Je vais tout de même faire quelques remarques qui sont peut-être seulement des peccadilles... 1) "La sueur mange son visage noir". On a déjà compris qu'elle était noire. Je supprimerais "noir" ou y mettrais un adjectif portant plus de sens. 2) "marbre", "inaltérable". Je trouve que ça ne cadre pas trop avec le personnage. Je n'imagine pas cette femme qui vient de subir des heures de torture avec un visage de déesse grecque. 3) "d'une intensité que la plupart des hommes ne connaissent jamais." On sent l'auteur, c'est un peu lourd. 4) "soutenir le regard" pour moi veut dire "soutenir le regard de quelqu'un" et pas le sien propre comme ici. Ça m'a fait trébucher. 5) "anneau". Voulez-vous dire alliance? Comme je ne connais pas l'Afrique, j'ai difficile de juger de la justesse des dialogues (surtout dans ce passage). 6) "très tendrement" Je trouve que c'est trop doux. Elle le voit sourire, mais je ne pense pas qu'elle trouve ce sourire tendre. 7) "Elle aurait voulu mordre sa gorge plutôt, mais elle est trop loin." Cette remarque casse le rythme du récit qui doit être très rapide. 8) "C'est assez agréable." Est-ce qu'elle a la force ou la distance pour penser ça à ce moment là? 9) "encore un peu". Là je crois qu'il faudrait trois étoiles pour que le lecteur comprenne d'un coup le saut temporel, mais peut-être n'est-ce pas possible sur oniris. |
SQUEEN
8/7/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai lu ce texte dés sa parution et il m'a secoué. Du coup je n'ai pas pu laissé ni appréciation ni commentaire. J'ai lu pas mal de texte depuis sur Oniris, des bons et des moins bons, mais votre texte continue à me "travailler", je vais essayer de me délester de cette sensation en le commentant. J'ai trouvé l'introduction dans le sujet très graduelle, on ne comprend pas ce qui se passe au début, on ne sait pas où on est, on est perdu dans une confusion extrême, et c'est normal puisqu'on à la tête plongée dans l'eau et maintenue par la main d'un tortionnaire, je pense que ce début est parfait pour nous mettre dans un état de réceptivité pour le reste, pour nous plongé (sans jeu de mot) dans ces émotions " au plus près" du ressenti. Nous ne vivrons jamais cette situation (!), il fallait donc y aller fort dés le début et vous le faites très bien. Il y a quelques imperfections, mais le sujet et son traitement l'emporte d'après moi, sur les considérations techniques, qui plus est, d'autres commentateurs s'en sont déjà chargé. Je n'ai pas relu votre texte, et je ne sais pas encore si je le ferais. Merci beaucoup.
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SQUEEN
8/7/2017
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Allez ne soyons pas chiche, je rajoute un compliment: vous êtes avec cette nouvelle un passeur d'émotions...
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Thimul
14/7/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un sujet particulièrement dérangeant comme l'est toujours la discussion entre un bourreau et sa victime.
C'est une vraie réussite car cette nouvelle reste sur le fil du rasoir de bout en bout. Je trouve que vous avez fait preuve d'une grand maitrise dans les dialogues des deux personnages et dans le déroulement de l'histoire. La fin est venue me cueillir comme une délivrance et c'est un compliment car ça montre à quel point vous m'aviez embarqué dans cette histoire. Merci pour cette lecture. |