Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
Cyberalx : À coup de pieu
 Publié le 03/09/07  -  10 commentaires  -  4404 caractères  -  68 lectures    Autres textes du même auteur

Une jeune fille va voir un psy sur les conseils de son grand frère.


À coup de pieu


Midi pile.


Elle regarde la grande aiguille et il lui semble que c’est toujours plus rapide de midi à midi et demi que de midi et demi à une heure, peut-être à cause de la gravité, l’aiguille va plus vite en descendant qu’en montant, ça se tient.


L’assistante du Psy entre dans la salle d’attente : c’est une grande femme avec des cheveux longs et noirs magnifiques, le genre de femme que Lulu aurait bien voulu être.


La grande assistante fait entrer Lulu dans le cabinet du Psy.


- Bonjour Mademoiselle Lolito ; fait le Psy en arborant un sourire qu’elle connaît bien : le sourire qui dit : « vous n’êtes pas seule ».

- Bonjour Docteur.

- Bon, vous êtes ici car votre frère pense que vous avez des problèmes, il m’a demandé de vous aider, ce que je souhaite faire en tant qu’ami de longue date de votre famille.

- Mon frère est un idiot, Docteur, je ne suis venue que pour dissiper tout malentendu.

- C’est cependant votre frère qui s’occupe des affaires de votre famille depuis la mort de vos parents, souhaitez-vous me parler d’eux ?

- De qui ?

- De vos parents, vous manquent-ils ?


Lulu prend un instant avant de répondre, l’image de ses parents morts est imprégnée dans son esprit. C’est comme si elle refusait de penser à eux de leur vivant.


- Quelquefois oui, mais ils sont morts et je ne les reverrai jamais, je me suis fait une raison.

- Cela vous rend-il triste ?

- Vous êtes… vraiment Docteur ?

- Mon diplôme est sur le mur, en face de vous.

- C’est que je supposais jusqu’à aujourd’hui qu’un Psy était au moins un peu plus malin que la moyenne, et vous êtes en train de me demander si la mort de mes parents me rend triste, c’est une question stupide… Docteur.


Le Psy sourit à nouveau : un sourire « on va bien s’amuser, toi et moi ».


- Je ne suis pas votre ennemi Mademoiselle, votre hostilité à mon égard n’a pas lieu d’être.

- Écoutez, je pense que vous et moi sommes en train de perdre un temps précieux, vous devez avoir de vrais patients à voir, quant à moi, il se trouve que je suis vraiment très occupée, je vais donc devoir écourter notre entrevue, vous pourrez dire à mon idiot de frère que je ne suis pas plus dépressive qu’il n’est doté d’une quelconque forme d’intelligence.


Le docteur prend une inspiration et se lance :


- Souhaitez-vous me parler des vampires ?

- Je vous demande pardon ?

- Vous avez très bien entendu Mademoiselle, vous savez de quoi je vous parle.

- Je crains fort que non.

- Il est courant qu’une expérience traumatisante déboussole la personne qui l’a vécue, après tout c’est vous qui avez trouvé vos parents assassinés, votre frère est inquiet pour vous, vous avez l’air stable et sûre de vous mais les histoires que vous lui avez racontées au sujet de prétendus vampires sont alarmantes, il faut que vous m’en parliez afin que je sois à même de vous aider.


Lulu est choquée.


- Il vous a raconté ça ?

- Oui, ces délires hallucinatoires sont une raison suffisante pour que vous restiez un peu plus longtemps avec moi.

- Docteur, je n’ai aucun délire hallucinatoire de quelque nature que ce soit, ces histoires de vampires, j’en prends connaissance au moment où vous m’en parlez, je crois que mon frère veut me faire enfermer pour être le seul bénéficiaire de l’héritage, je… ne vois pas d’autre explication, croyez-moi, docteur, je suis saine d’esprit et je n’ai pas d’hallucinations.

- Il n’y a pas de honte à avoir, vous pouvez m’en parler, ça ne sortira pas d’ici. Je sais que vos parents ont été trouvés avec un pieu dans le cœur : ça remuerait n'importe qui.


Lulu lève les yeux sur le psy, elle le toise un moment sans rien dire puis dit :


- Vous ne me croyez pas, n’est-ce pas ? J’ai l’impression de me retrouver dans un film de série B à dire au Psy que je ne suis pas folle ! Bon ! Voilà ce que nous allons faire : je vais quitter votre cabinet comme j’y suis venue, c'est-à-dire de mon plein gré et avoir une petite conversation avec mon frère, au revoir Docteur !


Elle se lève et sort en claquant la porte du cabinet, puis, se dirige vers la sortie en bousculant sans ménagement la grande et belle assistante, en passant, elle jette un coup d’œil à l’horloge :


Midi et demi.

Saleté de gravité.


Il vaudrait mieux qu’elle trouve un avion avant que la police ne découvre son frère à la maison, avec son pieu en bois dans le cœur, il ferait tache sur son dossier psychiatrique.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
4/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La gravité...
L'instant n'est pas grave ici.
Le temps que Lulu étire ou rétrécit, écourte...
Cette nouvelle prend tout son sens dès la première phrase.
J'ai écrit jadis un court récit où Lili (L'Instant, L'Intercurrence) était une sorte de folle meurtrière des mots.
Ici c'est Lulu, pas si folle devant le psy...
L'instant long puis court où Lulu cristallise la vie à coup de pieu.

Il faudrait une suite...à cette superbe nouvelle.

   Bidis   
4/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle très prenante qui tient en haleine jusqu'à la fin.
Une fin qui me déçoit un peu, je ne sais pas pourquoi. Pourtant, je ne m'y attendais pas, j'aurais plutôt vu le médecin avec un pieu dans le coeur, peut-être parce que sa prétention me le fait détester... Sans doute, oui, j'aurais aimé voir le médecin trucidé.

Dans cette belle écriture, deux choses m'ont heurtée.
-le nom de Lulu Lolito. Ca met l'impression de vraisemblance par terre. Et plus il y a vraisemblance, plus la folie impressionne. Car moi je crois qu'elle est vraiment folle. (Renoncer comme ça à son héritage !... Et tuer avec un pieu, beurk !, quand le poison c'est si propre... !)
-"il ferait tache" - "cela ferait tache" ne serait pas plus correct ?

J'ai passé un très bon petit moment de suspense...

   fatou95   
16/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien ce genre d'histoire. On ne décroche pas du début à la fin. Néanmoins, j'ai été un peu déçue. J'ai l'impression que la fin est arrivée un peu trop vite... Enfin je sais pas... ça m'a un peu dérangé. Sinon, l'histoire est excellente!!!

   Ninjavert   
29/10/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ils sont gâtés dans la famille, les Lolito :)

Entre les gamins flingueurs, le flic pourri et la mère barrée, c'est la galerie des freaks dans toute sa splendeur lol

Plus sérieusement, j'ai bien aimé cette petite histoire. La répartie de Lulu est cinglante et rigolote, le psy est juste assez couillon pour être crédible (sans offense aux psys que je connais ^^), bref on est vite dans l'histoire et on n'en sort qu'à son terme.

J'ai bien aimé la petite touche d'humour de la fin (le pieu et le dossier psy) mais j'aurais apprécié que tu tranches mieux la psychologie du perso... Si elle complètement jetée, c'est un peu bizarre qu'elle se préoccupe de son dossier psy.

J'aurai aussi bien aimé que tu joues plus sur les détails... Mais c'eut pu etre plus compliqué de garder le suspens intact. (La faire rester dans la lumière, jouer avec un pendentif qu'on découvre à la fin être une croix etc.) Dur à gérer sans vendre la mêche, mais comme la nouvelle est plutôt courte ce genre de petits trucs bien intégrés aurait pu être marrant à analyser en relecture :)

Un très bon moment !

Ninj'

   widjet   
20/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Court mais efficace. J'aime bien le personnage, joliment effrontée, mais d'un calme glaçant. Une vraie cinglée comme je les aime. Sympathique donc ...sans oublier un humour noir pour arroser le tout. Dommage que le face à face tourne court.

Widjet

   nico84   
20/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Trés courte nouvelle, trés belle nouvelle, je regrette tout comme widjet que le dialogue entre la psy et l'héroine soit aussi court car il est intense et on a envie de voir qui va gagner au point dans une sorte de duel des mots, des idées, de culture.

J'aime malgré tout car l'écriture et l'intrigue sont excellentes.

   calouet   
13/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est dingue le nombre de "dommage, trop court" que l'on peut lire dès lors qu'une nouvelle tient en peu de mots. Moi je ne trouve pas ça trop court : l'intrigue est bonne, le suspense intense (pour moi en tout cas), les deux persos crédibles et convaincants dans leur façon d'être... Je trouve justement que c'est une force inestimable, pour un auteur, de savoir faire court...

   Flupke   
4/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci de m'avoir mené en bateau avec un texte aussi court. J'aime bien être surpris. J'ai bien aimé la chute. Je n'ai pas compris « saleté de gravité ».

   marogne   
29/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
A en croire ma fille, c’est à la mode les histoires de vampire…. Mais je préfère définitivement leur bal….

J’ai trouvé – mais je ne suis pas spécialiste en la matière – que les dialogues sonnaient faux, caricaturaux, et empêchaient de vraiment apprécier l’idée de base de la nouvelle. Il me semble, et cela se voit aussi dans le choix des prénoms, que l’auteur a hésité entre la comédie et le sérieux, et ça brouille le résultat.

   monlokiana   
10/8/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↑
J’ai lu deux textes de l’auteur. J’ai beaucoup aimé La Bonne fille de Cyberalx. Je vais le relire de temps en temps.
Mais ici, j’avoue être déçue. Très déçue.
Cette fluidité dans l’écriture, ce rythme entrainant, ces mots, cette plume qui n’ennuie jamais, c’est ce que j’ai reconnu dans son premier texte que j’ai lu.

Mais dans celui-ci, ça manque de…prises de risques. C’est trop facile. Il n’y a qu’une scène, celle du psy et de la jeune fille. Pourquoi ne pas prendre le temps d’écrire une histoire aboutie ?

Et les dialogues ? Le langage de la jeune fille saute de « jeune fille normale » à « jeune fille correcte et avec un langage disons…civilisé avec les « je vous demande pardons » ou les « je crains fort que non » . Là je veux juste dire que ça sonne faux, que je ne suis pas convaincue par ce style changeant subitement.
Le psy est sensé lui apporté une aide. Quelle aide ici ? Il ne fait que lui poser des questions la plupart du temps. Où sont les conseils ? Où est l’aide ?
La fin ? Surprenante. Tenez, je vous mets un plus pour la fin, la seule chose qui a un peu fonctionné dans ce récit.


Oniris Copyright © 2007-2023