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Sentimental/Romanesque
Cyberalx : Le solitaire
 Publié le 20/06/08  -  19 commentaires  -  7792 caractères  -  46 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme vit en reclus, il glisse doucement vers une mauvaise pente lorsque...


Le solitaire


Le réveil, habitude résiduelle inutile, hurle que « Sheena is a punk Rocker », je ne sais même plus pourquoi j’aimais les Ramones.


Qui va m’aimer ?


Le monde existait pour moi aussi avant.

Lorsque j’aimais, lorsque je me sentais vivre, lorsque mes volets étaient grands ouverts pour laisser entrer le soleil.


Il existait et j’en faisais partie, je travaillais dehors, j’avais une vie et des amis.

Je suis passé d’un seul coup de la couleur au noir et blanc.


Je suis seul.

Je ne veux plus voir personne, ils me font peur, ils savent ce qu’il faut faire pour avancer.

Ils ont trouvé le mode d’emploi de la vie, moi, je ne le cherche plus.


Je sors la nuit pour acheter à manger chez l’épicier qui ouvre 24 heures sur 24, je ne lui parle pas, il le sait, il ne me dit plus rien depuis longtemps.

Chez moi, je fume, je bois, je mange et je dors.

Si seulement je pouvais ne plus penser.


Les murs sont fins, je peux entendre le couple de jeunes qui a emménagé il y a quelques semaines à l’étage du dessus : ils baisent.

Je les déteste : eux et leur joie de vivre imbécile, eux et leur fornication mécanique, elle pousse des cris ridicules, lui, il grogne.

Ils font toujours les mêmes bruits au même moment.

Ils ont dû apprendre la sexualité en regardant des films pornos…


Je tape sur le plafond avec un balai qui n’a pas servi depuis des lustres : un silence, puis des rires.

Ils se moquent de moi, ils me jugent.


Quand ce n'est pas eux, c'est l'abruti de fils de la voisine qui écoute sa musique de Tektocon à fond la caisse.


Je ne serai donc à l’abri nulle part ?


Je regarde autour de moi, dans l’obscurité, je vois de mieux en mieux, la lumière m’agace.

Ça va faire trois mois que je n’ai pas sorti mes ordures, mon cendrier déborde sur une table cassée.


Sur le mur jauni par la clope, une photo d’elle et mon ancien moi en train de sourire bêtement devant une bibliothèque.


Qui va m’aimer ?


Je suis seul, encore, et Dieu là-haut de son nuage me regarde en hurlant de rire.

Il tripote sa barbe céleste en se bidonnant avec les anges à la con sur ma vie pitoyable.


Une mélodie insipide s’échappe de mon ordinateur : c’est un E-mail de mon patron, il me remercie pour le travail exceptionnel que je fournis régulièrement en ligne, j’ai une prime, elle sera adjointe à mon salaire par virement le 5 du mois.

Une prime ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre, je n’ai besoin de rien : à boire et à manger, payer mes factures, le loyer et mon monde tourne.

Mon patron doit bien le savoir que ça ne me sert à rien, il doit savoir que je vis seul, il doit en rire avec sa femme entre deux coups tirés à la va-vite…


Je pleure et je m’endors, je me doucherai demain, peut-être.


Je me réveille, passe la main dans ma barbe, mes cheveux sont gras, je sens fort mais au fond : qu'est-ce que ça peut foutre ?

Personne ne viendra me voir, je ne connais plus personne.

Ceux qui me connaissaient doivent rire de moi s’ils ne m’ont pas déjà oublié.

Quelle heure est-il ?

Je regarde sur l’ordinateur que je n’éteins jamais : trois heures du matin.

J’ai faim, je vais aller acheter à manger.


Il faut que je m’habille, ça me fait chier : je regarde dans le réfrigérateur, ça sent le moisi, quelques restes datant du mois dernier pourrissent au fond : des carottes presque pas moisies, je les mange, c’est infect, je bois une lampée de Tequila pour faire passer le tout.

Si on me voyait…


Qui m’aimerait ?


Le téléphone sonne.

Merde ! Qui ça peut bien être ?

Peut-être le proprio, il va me virer parce que c’est pourri dans mon appartement, peut-être que ça sent si fort que les voisins se sont plaint, je les imagine :


- Monsieur, c’est horrible ! Cette odeur épouvantable nous empêche de baiser correctement avec mon petit ami ! Ça vient de cet appartement, vous savez celui du type bizarre qui ne sort que la nuit.


- Oui, Mademoiselle, je comprends, nous allons arranger ça, je vais virer ce petit parasite. Mais avant, nous allons le regarder, LE REGARDER JUSQU'À CE QU’IL CRÈVE DE HONTE !


Je décroche le combiné en tremblant, c’est la voix d’une jeune fille :


- Bonjour Monsieur, Sophie Mondier, Lolitobox fait actuellement des sondages afin de savoir si nos clients sont satisfaits et…


Je la coupe d’une voix sèche :


- Je ne suis pas client chez Lolitobox.

- Oh, très bien Monsieur et vous possédez Internet ?

- Non, allez vous faire foutre avec vos questions, je n’ai besoin de rien et je ne veux pas parler avec vous !

- Restez poli Monsieur, je ne fais que mon t…


Je raccroche.


Je travaille un peu sur l’ordinateur, j’envoie mon travail et je retourne me coucher, je me doucherai probablement demain.

La faim me réveille, il faut que j’aille acheter à manger, je n’ai pas le choix.

J’enfile un short, une paire de tongs et un vieux débardeur troué, je pars faire les courses.


La rue n’est pas complètement déserte, il y a un clochard patibulaire à l’entrée de l’épicerie.

Pourvu qu’il ne me parle pas.

J’entre dans l’épicerie, le patron me voit entrer et me fait un salut de la tête, je prends des choses faciles à manger : des chips, de la charcuterie, des yaourts.

Je vais au rayon des alcools, je ne regarde pas ce que je prends : pourvu que ce soit fort.


Je paye avec ma CB, le commerçant me donne un reçu et me fait un signe de la main en guise de merci.

Ça me convient parfaitement.

En sortant, je me rends compte que le SDF m’a suivi des yeux, il s’approche et me dit :


- Hé, mon frère, t’as pas un p’tit quelque chose pour moi ?

- Non, je n’ai rien, désolé.

- Allez quoi, fais un effort, on peut s’aider entre nous.


Ma voix s’étrangle.


- Je… je ne suis pas comme toi, je n’ai rien à voir avec toi, pouilleux de merde, barre-toi ! BARRE-TOI !!!


Le type recule, j’en profite pour me sauver, si des gens me voyaient, courir comme ça pour échapper à ce pauvre bougre, ils riraient, ils se foutraient de moi, je suis ridicule, je ne suis rien.


Ma porte d’entrée : Mon salut, si je l’ouvre rapidement et que je la referme derrière moi, on ne me verra pas, on me laissera tranquille.


Pourquoi je ne me suiciderais pas ?

Il n’y a rien pour moi ici, je suis inutile au reste du monde.

Peut-être que je devrais…


Dans le couloir, se tient un chien.


Un énorme chien tout noir avec une auréole blanche sur l’œil gauche, il s’approche avec un grognement menaçant, j’ai un mouvement de recul, le temps de penser « il ne faut pas lui montrer que j’ai peur ».


Tout à coup, il bondit, je ferme les yeux, m’attendant à me faire déchiqueter par l’immense gueule du clébard.


Le SDF hurle, le chien vient de l’attaquer, en fait, le type allait me sauter dessus.

L’homme a un couteau à la main et frappe le chien à la hanche, l’animal est déstabilisé et son adversaire en profite pour se barrer en courant.


Allongée sur le flanc, la bête me regarde au fond des yeux, une flaque de sang s’élargit sur le trottoir sale.


Ce regard.

J’ai eu des chiens lorsque j’étais gosse, ils vous regardent avec toute la tristesse et l’amour du monde, vous ne pouvez rien leur refuser.


« Aide-moi ! »


Voilà ce que me disent ses yeux.


« Emmène-moi ! »


Les yeux du chien me parlent.


Oh, merde ! J’avais bien besoin de ça ! Qu’est-ce que je vais faire d’un chien ?

Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un animal, j’ai des choses à faire…


« Je souffre ! »


Bon, alors juste le temps de le soigner peut-être.

Je m’approche de lui, je n’ai pas peur, après tout il a pris ma défense, c’est mon ami.

Juste pour quelque temps et puis on verra.


J’ai un ami.


____________________________


Pour écouter ce texte, c'est ici


 
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   ANCELLY   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Heu...
Tu m'as espionné combien de temps pour me décrire comme ça ?
Texte très alerte et très fluide, on se laisse prendre et on va au bout sans s'en rendre compte.
Il reste une faute : les volets ne sont pas grands, ils sont grand ouverts. = Grandement, donc utilisé comme adverbe invariable.
Si tu as l'occasion de lire "suicide social", tu retrouveras cette ambiance, je crois.
A bientôt
Denis

   Anonyme   
20/6/2008
Très bonne analyse - très justement rendue - de la solitude et de la lente descente vers la déchéance, qu'on sent très proche, là : faudrait pas grand chose pour que le type envoie son job se faire voir ailleurs !
... tout comme il ne faut pas grand chose non plus pour "remonter la pente". Un "bête" chien, parfois, ça peut suffire.

N’étant pas d’accord avec le fait de juger un texte, je préfère exprimer mon ressenti en mettant « j’ai bien aimé ».

   TITEFEE   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
voilà encore un texte efficace, à l'écriture en crocs...qui vous fouaille...
pour l'apprécier encore mieux je me suis permise de l'enregistrer.. J'espère que cela ne gênera pas que ce soit une voix féminine.. il y en a aussi de ces solitaires qui plongent inéxorablement dans les tréfonds ....

et ce n'est pas moi que je note....LOL
mais bien toi C....x ( je ne veux pas écorcher ton pseudo :!!! )

http://www.archive-host2.com/membres/up/1086141494/ONIRIS/lesolitaireceberalx.mp3

   aldenor   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Comme dit Piroys, voici une forte analyse de la solitude et de la déchéance d’un être, mais je trouve que la ritournelle “Qui va m’aimer?” dénote avec le personnage. Un peu mielleuse. Je verrais mieux une phrase plus agressive, type j’emmerde tout le monde.
La fin aussi est un peu larmoyante. Plus de retenue siérait mieux au sujet ; sans même mentionner l’« amitié », s’arrêter sur un échange de regards par exemple.

   clementine   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu sans m'arrêter, preuve de mon intérêt.
L'écriture est fluide, le monologue intérieur est très bien exprimé, ça touche"où et quand" il faut.
Le chien, bien sûr, nul n'en doute, salvateur. Celui qui sans rien dire nous rappelle à la vie.
Le chien qui oblige à sortir, qui crée parfois des liens avec les autres humains.
Moi, je me demandais déjà où trouver un véto au coeur de la nuit, bref, je voyais bien le personnage avec le chien (blessé, pesant) dans les bras. Bref encore, je l'ai vu ramené à l'humanité grâce à l'animal. Et c'est la réponse à la question; qui va m'aimer?
Merci.

   widjet   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Pas franchement convaincu, mon cher ami Cyber.

Peut-être le personnage, trop plaintif, trop pleurnichard, dépourvu d'humour (même noir) qui en fait une personne guère sympathique ? Difficile de s'émouvoir de son sort pour ma part.
Ou peut-être est ce l'histoire, trop sage, résolument trop commune ?
A moins que ce ne soit, le style, un brin répétitif, assez impersonnel (étonnant de ta part)

De plus le titre ne me semble pas très approprié. A mon sens, être solitaire c'est quand même plus ou moins un choix personnel et conscient...Ici le personnage semble plutot subir cette situation, il ne l'a supporte pas vraiment (d'ailleurs il veut se flinguer). Etre solitaire c'est aussi un choix de vie, une décision dont nous sommes plus ou moins maître....

Sais pas...Mais sans m'être ennuyé, je n'ai pas éprouvé le même plaisir que d'habitude....

Reste ce final réconfortant, ce léger espoir qui apporte un peu de soleil à la vie bien morne du héros.

Merci !

Widjet

   Tchollos   
20/6/2008
Je suis un inconditionnel, et en plus, c'est fou, mais je sais pourquoi : Parce que je te connais! Pas en vrai. On ne sais jamais vu, on n'a jamais discuté, on n'est même pas vraiment des potes, mais je te connais, comme je crois connaître Hemingway ou King...Par l'écriture... Parce que ta plume est sincère, parce que je reconnais ton style, efficace, sans fioriture, en trois lignes, que ce style et toi ne faites qu'un. Son rythme est le tien, sa construction est la tienne. Ce que je veux dire par là. C'est que tu es un "auteur", que tu existes derrière ce que tu écris. Ton écriture et toi êtes indissociable. C'est ce je recherche quand je lis un texte ou un livre. Je veux qu'on me raconte une histoire, je veux qu'on me transmette de l'émotion, mais je veux aussi (et surtout) communier avec l'auteur (comme s'il était un vieil ami qui me chuchote une anecdote). Ce n'est pas si évident, c'est même très compliqué. Cette cohérence, cette originalité, cette patte, qui fait qu'un auteur devient unique, si facilement identifiable et qu'on peut l'apprécier dans sa globalité...

Sur le fond, je suis un peu perplexe. Ca m'a touché (parce que quelque part, on a tous été comme ce personnage à un moment ou un autre) mais j'ai trouvé ça un peu too much (même si, quand on est à ce point déprimé, tout devient too much). Un peu trop brut de pomme, trop plat. Mais, c'est plus une question de goût (je suis un optimiste). Entre le tout rose et le tout noir, il y a sans doute un équilibre.

   Anonyme   
20/6/2008
Hmmmm un peu Nauséeux au début, larmoyant au milieu et carrément insoutenable à la fin...
L'écriture est bonne, le style travaillé, mais le récit n'est pas de ceux qui me touchent.
A dire vrai j'ai presque envie, excuse moi, de voir le chien mourir tant je le plains de devoir être l'ami de ce bien trop triste personnage (preuve que tu as superbement décrit le déchet humain, et je ne parle pas du SDF, qui me fait penser au bauf de la publicité pour l'eau royale qui purifie).

Je ne noterai pas, car même si je trouve le texte bon, il ne m'a pas parlé, désolée mais je n'ai pas aimé.

   Bidis   
21/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dès la première phrase, je me dis que j’aime ce style. Il y a trop longtemps que j’ai lu du Cyberalx, je ne me souvenais plus…
« L’homme a un couteau à la main et frappe le chien à la hanche, l’animal est déstabilisé et son adversaire en profite pour se barrer en courant. » Quelque chose me gêne dans cette phrase… Ce n’est que le deuxième petit « et ». J’aurais préféré une virgule, plus « cyberalxienne ». Où va se nicher mon esprit critique tordu ?
Au final, je l’adore, moi, cette nouvelle. Elle est émouvante comme tout… Peut-être est-elle est un peu courte ? L’enfermement, la misanthropie et la souffrance de la solitude (dans la nouvelle il y a une photo du personnage avec une femme, on peut supposer qu’il sort d’une déception cuisante, de toute façon quelque chose s'est passé qui l'a blessé terriblement et l'a fait changer de personnalité), tout cela aurait pu être plus développé sans être pour autant explicité.

   Anonyme   
21/6/2008
Les moins : le personnage manque un peu d'épaisseur, on aimerait quand même en savoir un tout petit peu plus sur lui, ce qui l'a mené là. C'est bien de laisser la part de l'imagination au lecteur, mais là quand même, pour qu'on se sente un peu plus concerné par son malheur, quelques détails supplémentaires n'auraient peut-être pas nui. Habiller un tout petit peu sa dépression de quelques bribes de vie antérieure.
J'ai moins aimé aussi le côté parano : cette impression que tout le monde n'attendait qu'une chose : rire de lui. Je sais que ça correspond à une réalité pour certaines personnes, mais perso ça m'a moins parlé. Tout à fait subjectif bien entendu.

Les plus : malgré la déchéance minutieusement décrite, le personnage n'est pas larmoyant, et n'incite pas à la pitié. En fait, on oscille un peu entre l'énervement, l'envie de lui botter les fesses, et une empathie certaine pour quelqu'un qui semble vraiment avoir vécu un évènement traumatisant, qui l'a étendu au tapis, complètement paumé. C'est bien, parce que ça rend bien la complexité et l'ambiguité des sentiments que nous inspirent parfois les situations de ce genre dans la vraie vie. On est touché, mais en même temps dérangé dans notre confort mental, ébranlé, ce qui peut nous rendre injuste, voire même nous effrayer, peur de la "contagion" ...

J'ai bien aimé ces quelques petites phrases en italique revenant comme un fil rouge : "qui va m'aimer ?". A ces moments, on sent la voix intérieure du personnage couvrir la colère, le cynisme, la déchéance, le dégoût, le découragement ... pour venir lui parler de ce qui importe vraiment, de ce que nous cherchons tous. Aucune mièvrerie là-dedans, juste la sève de notre quête à tous. C'est toute son histoire qui est résumée là-dedans.

En résumé : j'ai bien aimé, même si je trouve l'écriture parfois insuffisamment soignée à mon goût, et le personnage et ses émotions un peu trop simplifiés sous certains aspects.

   Ninjavert   
1/7/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Comme Tchollos tu connais mon addictivité à ta prose, mon vieux Cyb.
Mais là, j'avoue que j'ai un peu glissé dessus, sans y trouver les aspérités que j'adore d'habitude et qui me permettent de me cramponner au récit :)

C'est un peu plat. J'aime le concept pourtant, on sent que t'y es impliqué une fois de plus. Y a un peu de Bukowski là dedans, c'est romancé, mais pas tant que ça. Y a beaucoup d'observation, un peu de vécu, du coup ça touche.

Mais pas autant que ça pourrait. Certains détails, déjà des petites incohérences. La nana de Lolitobox qui appelle à trois heures du mat. Le héros qui pense que c'est son proprio (à trois heures du mat, il est vachard quand même). Je veux bien qu'il soit déconnecté, mais quand même.

Ensuite, comme l'a soulevé Widjet, y a un truc qui me dérange chez le narrateur : il est trop humain ou pas assez. Quand Bukowski raconte les péripéties de son Chinaski imbibé jusqu'au racines des cheveux, il n'est pas aussi larmoyant, ce qui ne l'empêche pas d'être touchant.

Là on passe un peu vite à mon goût du "je pues" au "personne ne m'aime" jusqu'au "et si j'me suicidais" ?

C'est un peu court, jeune homme. Ou un peu rapide. Moi ça ne m'a pas convaincu, et donc pas autant touché que je l'aurai voulu.

Mais j'aime bien la façon dont tu poses le personnage, dont tu le décris, son mode de vie, ses craintes. J'aurai aimé en savoir plus, comment est il arrivé là ? Comment était il avant ? Ca ne nous regarde peut être pas, il est comme ça, c'est tout. Mais j'aurai aimé.
Ton écriture est toujours aussi touchante, simple et directe. J'aime beaucoup. Ca fait du bien de te relire, j'attends ton prochain texte avec impatience, et je suis sûr que ta verve aura retrouvé toute sa vigueur ! (ne pas lire cette phrase trop vite ^^)

Ninj'

   Olalla   
11/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte fort, poignant, qui nous fait pénétrer, par une description progressive, minutieuse, clinique presque, dans la vie solitaire de cet homme et de son renoncement, aigri, amer,

Certains mots claquent, crus, directs. D'autres, plats, neutres installent une distance avec la réalité. La question leitmotiv obsède.

C'est pas pour polémiquer, mais plus que de solitude, c'est de dépression qu'il s'agit car on peut vivre seul / seule par choix, et heureux, paisible et ouvert au monde.

   Anonyme   
12/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai lu cette histoire dès qu'elle a été publiée, mais je n'ai pas pu la commenter. Je savais que j'aimais, le fond, la forme... tout quoi, mais que cependant il me manquait quelque chose... Mais quoi, j'avais du mal à le définir vraiment...
Je l'ai relue ce matin, je sais maintenant... Ce qu'il me manque, c'est de savoir pourquoi il en est là, quel est l'élément ou plutôt l'évènement déclencheur... Comment on peut passer de l'état "mec normal" à "mec marginal" et surtout pourquoi, efin, moi ça m'interesse...
on suppose que c'est cette fille en photo au dessus de son ordinateur, mais on en est pas sûr... Moi j'aime bien les "anti-héros" mais j'ai toujours besoin pour cela de connaître toute leur histoire... et là elle me manque... et cela m'aurait interessé de connaître le point de vue d'un tel personnage sur l'amour, sur la désillusion, sur la déception... on devine tout cela mais ce n'est que de la déduction, ce n'est pas assez décortiqué, enfin pour moi.
Sinon, j'aime ton style, toujours, et ce que tu as à dire, toujours, enfin, j'aimerai encore plus je crois si tu allais encore plus loin... si tu te "lachais" un peu plus...

   Anonyme   
19/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'était super, ça m'a beaucoup plus....
on ne s'ennuie pas un instant, on l'aime presque bien ce pauvre mec...on est content pour lui à la fin.
J'ai apprécié le style très fluide et la facilité que l'on a de se trouvé plongé dans le décors.
Vraiment pas mal.

   Togna   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un homme bon a honte même devant un chien… Tchekhov a probablement raison… et c’est a désespérer de l’homme car on voit souvent plus d’humanité dans le regard d’un chien que dans celui qui croit être son maître.

Plus on aime un auteur, plus on lui demande. Et c’est vrai, parce que j’aurais aimé que tu t’arrêtes un peu plus sur le pourquoi de l’humeur misanthropique du narrateur, qu’il se prenne le chou avec ses voisins. Mais il prend aux tripes ton mec ! Et c’est peut-être là l’objet principal de ton récit. Je ne t’avais pas lu depuis quelques temps, j’ai retrouvé ton écriture sincère et directe.

   Menvussa   
16/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est très bien écrit. À quelques lignes de la fin, je me disais c'est très bien écrit mais à quoi bon... C'est sombre, c'est noir et banal à la fois. Et l'épisode du clochard qui rend le jugement du lecteur d'un seul coup très sévère vis à vis du "zéro" de l'histoire, encore plus noir, encore très banal mais un petit rebondissement tout de même. Et le chien, qui apparaît salvateur non seulement pour le "zéro" mais pour l'histoire elle même. Et là bien sûr on comprend que cet épisode à lui seul, et seul, justifie l'histoire. Un poil moins bien écrit et je n'aurais pas été plus loin qu'une dizaine de lignes, peut-être, va savoir...
Alors, putain, la note...

Exceptionnel... Non le monsieur n'aime pas et prendrait peut-être cela pour un affront
Bien + ... Bien plus que quoi ?

Le texte est très bien écrit, il me laisse après lecture une très bonne impression, donne à réfléchir. Quand on dit "Mais ce ne sont pas des chiens" ça vaudrait mieux parfois pour eux...
Alors cette amitié naissante entre ce chien et cet homme reclus...
Oui le chien ne parle qu'avec les yeux, et l'homme sera presque un Dieu pour le chien, mais dans le fond qu'est-ce que ça va changer pour lui... Pas grand chose... Toute sa vie... de merde...

   Flupke   
4/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m'a beaucoup interpellé. Peut-être y ai-je retrouvé quelques éléments de mon ancienne vie d'ours solitaire ? Tout sonne juste. C'est émouvant. Bravo !

   Anonyme   
16/2/2009
Bon... je suis contente que le héros ait trouvé quelqu'un à aimer.
"Qui est-ce qui va m'aimer ?" Parfois, prendre le problème à l'envers ça a du bon, et ça en a toujours quand il s'agit d'un chien.
Pour le reste...
J'ai lu et j'ai attendu quelque chose.
Manque d'émotion, d'empathie avec le héros.
Son désespoir, sa solitude me laissent froide.
Peut-être parce que le héros n'est pas sympathique, qu'il rale tout le temps, qu'il veut tout et son contraire, bref... il donne pas envie qu'on s'arrête et qu'on lui dise quoi que ce soit.
Je l'imagine gras, puant, pas rasé, mine pas tibulaire mais presque...
C'est mon ressenti, il est à moi et rien qu'à moi.

   ffooffoo   
15/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte.
C’est cru, mais il s’en dégage une belle sensibilité et une belle sincérité.
C’est concis, ça va droit au but, et sans cliché ou grossières exagérations.
Bref, j’ai aimé, merci de nous partager ce texte.


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