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Policier/Noir/Thriller
Cyberalx : Pour Jack Cat
 Publié le 06/06/07  -  12 commentaires  -  3394 caractères  -  47 lectures    Autres textes du même auteur

Règlement de comptes entre flic et voyou pas comme les autres...


Pour Jack Cat


- Je te tiens, Jimmy !

- Pas encore, Mike, tu es trop sûr de toi !


Mike Jackson est sur le qui-vive, Jimmy le cinglé ne se laissera pas prendre vivant, il sait qu’il aurait mieux fait de demander des renforts dans cette affaire, mais c’est devenu une question personnelle et il compte bien régler ça à sa façon.


Une détonation assourdissante retentit dans la vieille maison et les morceaux de plâtre du mur du couloir viennent gifler Mike : c’est douloureux, mais celui-ci se mord la lèvre inférieure pour ne pas se faire repérer.


Des bruits de pas en contrebas : Jimmy est en train de se barrer !

Mike Jackson, le flic le plus respecté de tout L.A., repense à ces dernières quatre semaines : mis au placard pour une erreur ayant coûté la vie de son partenaire et meilleur ami : Jack Cat.


Il ne laissera pas filer cette ordure, hors de question !


Mike se jette en avant, Jimmy a pris les escaliers et court vers la cuisine, Mike tire au jugé, sans viser, ses oreilles sifflent au point qu’il en a les larmes aux yeux : ces flingues, ça fait un boucan pas croyable dans les espaces clos, le recul du tir envoie valdinguer son bras en arrière et lui fait perdre l’équilibre, il roule lourdement jusqu’en bas des escaliers.


Son épaule droite lui fait un mal de chien et il sent un liquide chaud couler sur sa tempe.


« Pourvu que je saigne pas… » pense-t-il.


N’écoutant que son courage, il se rue à l’entrée de la cuisine et braque son arme qui pèse de plus en plus dans sa main à cause de son épaule engourdie… rien.


Jimmy a disparu, mais il n’ira pas loin : une flaque de sang sur le carrelage indique à Mike que son ennemi est touché. Mike se met à l’abri contre le frigo et lance :


- Rends-toi Jimmy, tu es touché, j’ai vu le sang !


Pas de réponse.


- Allez Jimmy, ne fais pas l’andouille, tu as perdu la partie, tu le sais.


Une voix implorante et chevrotante se fait entendre, il est juste de l’autre côté de la cuisine :


- J’… J’ai mal, je veux ma maman.

- Jette ton arme et rends-toi, pleurnichard !

- Non, je… J’ai vraiment mal !

- Tu rigoles pas ?

- Non, je joue plus, je veux ma maman.

- Alors jette ton arme vers le frigo.


Jimmy jette le fusil de chasse, Mike se relève et se dirige d’un pas lourd jusqu’au malfaiteur. Jimmy est salement touché à la jambe, il est assis au sol dans une mare de sang, il sourit faiblement puis grimace aussitôt, des larmes coulent sur ses joues.


- Je vais pas bien… J’ai sommeil.


Mike Jackson est absent, il regarde Jimmy comme s’il pouvait voir à travers, puis il lève son arme et tire dans la gorge de Jimmy sans aucune hésitation, des centaines de petites gouttes rouges viennent parsemer le visage de Mike, figé dans la haine.


- Ça, c’est pour Jack Cat, fumier !


Gilles Lolito alias Mike Jackson, 13 ans, regarde le corps au sol : le corps de Jimmy le cinglé alias Cédric Lolito, 11 ans. Il pose la main sur le front de son petit frère et lui ferme les yeux comme il l’a vu faire des centaines de fois dans les films.


Cédric ne bougera plus, comme le chat alias Jack Cat.


Gilles va dans la salle à manger, monte sur une chaise, puis se met sur la pointe des pieds pour remettre l’arme de service de son papa à sa place.


Pour le chat, Cédric a été privé de console pendant un mois. Gilles, il n’aime pas trop les jeux vidéo, mais il espère qu’il ne sera pas privé de télé…



 
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   Ama   
7/6/2007
J'avais commencé un commentaire impulsif et j'ai du m'arrêter pour relire. Ca fait partie de ces textes, pour moi, où tout d'abord je les trouve bien mais sans plus. Et petit à petit, je sens que j'y repense, que l'intérêt grandit. Je le relis et en fait j'y adhère tout à fait!

Mon présent commentaire n'a donc strictement rien avoir avec celui que j'avais commencé. Je trouve ce texte très bien, ou plutôt, sa forme. Oui, oui, sa forme. Comme je suis une grande lectrice, y a pas beaucoup de choses qui m'étonnent vraiment et je devine souvent les mots et les déroulements, les intonations et les intentions. Mais là, c'est vraiment bien fait.
Au début, je me suis dit que le style, le ton, n'allait pas très bien avec une poursuite policière. Donc je lisais un peu dérangée. Ensuite, j'ai compris qu'il s'agissait d'enfant et le style m'a paru tout entier s'harmoniser avec l'intrigue. Enfin, j'ai découvert la fin et j'ai été complètement perdue. Elle m'a étonnée, surtout parce qu'elle revêt un caractère assez irréel, mais aussi parce qu'elle présente la nouvelle sous un autre ton encore que les deux précédents.

En fait, je suis tellement troublée (moi-même je détèste quand on pointe une arme vers moi, que ça soit en plastique, en chocolat ou en vrai), que je reviendrai faire un commentaire quand j'aurai les idées plus claires ^^

   Anonyme   
8/6/2007
oui le thème est bon, l'influence des jeux vidéos sur les ados, le problème entre monde virtuel et monde réel, entre le bien et le mal finalement...
Le style, la structure narrative est bonne, claire, concise, simple.
Pourtant il se dégage une écriture de cours d'école, de bn de 16h deglutit rapidement ...Au niveau richesse de vocabulaire c'est très faible, voire anorexique...d'ou le principal problème qui en découle, un manque d'intentensité dramatique.
Enrichissez vos écrits de vocabulaire par exemple pour donner plus de poids à vos écrits pour donner l'assurance que vous maitrisez ! La on dirait une nouvelle pour les 11-15 ans

   Ninjavert   
9/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L'histoire du vocabulaire ne m'a pas choqué... Il paraît enfantin dans certains termes (pleurnichard, évidemment) mais c'est à mon avis voulu. Un peu comme quand on lit le petit Nicolas.
C'est très dur de traduire une scène vue par des yeux d'enfants. Utiliser un ton ou un vocabulaire plus riche, plus évolué, aurait à mon humble avis dénaturé les propos et la situation dans laquelle les deux enfants sont projetés.
La chute ne m'a pas surpris non plus. En fait, tous les éléments sont assez vite donnés pour qu'on puisse en déduire qu'il s'agit d'enfants (le bruit du flingue en intérieur -terriblement vrai, mais LE flic de LA n'y prêterait même pas attention, le poids et le recul de l'arme, etc.) et le premier dialogue transforme cette impression en certitude. Mais ça ne m'a pas dérangé, contrairement à d'autres textes "à chute" d'en préssentir l'issue. C'est intelligemment amené, et suffisament évasif à la fin pour éviter une morale lourde et manichéenne.
De tous temps des gosses se sont flingués avec l'arme de leurs parents (accidentellement ou non), ils n'ont pas attendu les jeux vidéos pour ça et cet écueil a été évité. Chacun peut donc en déduire SA réflexion (risques du virtuel, irresponsabilité des parents, inconscience des enfants...) Tu as été assez malin pour sous-entendre tout ça, sans nous le prémâcher.

Un texte intelligent, et très agréable à lire selon moi.

Merci Cyb' :)

   oxoyoz   
10/6/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On sent tout de suite qu'il y a un truc qui cloche, qui sonne mal. Les nom caricaturaux par exemple. Puis les détails sont doucement fournir pour préparer la chute. Ca marche parfaitement, tout ce justifie.

Je note que ca m'a perturbé l'exécution final. C'est bon.

   Ran   
15/6/2007
J'adore la sensation que l'exécution est totalement dénuée de morale.
Ca colle à l'inconséquence d'un enfant, tout en faisant ressortir cette cruauté si particulière à ces chers petits êtres.
Je n'ai pu m'empêcher de laisser échapper un ricanement -un rire jaune- face à cette fin à la fois brutale, cruelle, et touchante.
J'ai apprécié le texte-bien que je l'ai trouvé trop court, à mon goût.

   Maëlle   
30/7/2007
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je cherchais à quoi ça me fait penser, et aprés longue réflexion: Satanas et Diabolo. En gros, un truc un peu débile qu'on regarde juste parceque regarder la télé, ca énérve les parents.

Le problème, c'est que même arrivée à la fin, je reste sur la même idée... disons qu'une chute de piano en prime m'aurait paru dans le ton, ce qui n'est visiblement pas le sujet.

   Lariviere   
30/7/2007
Moi, j'aime beaucoup.
Regarder les enfants jouer, je trouve celà très atendrissant... Et ça me fait rigoler.
Tout comme le ton de ta nouvelle, qui est drôle et écrite plus sérieusement que ce qu'il en parait, pour certain.
D'ailleurs, moi, j'aime beaucoup Satanas et Diabolo... Et par pour faire chier mes parents qui s'en foutent royalement, mais parce que je prèfère rire du burlesque et de la loufoquerie de la vie que passer mon temps à vernir de sérieux pour faire bien, toutes les choses connes et risibles de l'existence...

   Anonyme   
6/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Cette nouvelle m’a bien fait rire ! Perso, je ne connais pas Satanas et Diabolo (je ne regarde que très, très rarement la télé).
Je ne sais pense pas que les shows TV ou les jeux vidéo engendrent des comportements violents. Je crois que nous sommes tous potentiellement des monstres, mais que ceux qui se s’entretuent après avoir regardé "Massacre à la tronçonneuse", par exemple, sont partiellement (voire carrément) translatés… un peu comme Gilles Lolito alias Mike Jackson de cette nouvelle… Inconscient, le garçon ? Bah, il justifie son acte : "C’est pour Jack Cat, fumier !" Et c’est ça qui est rigolo !

   widjet   
24/5/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Cette nouvelle a semble t-il amusé, fait rire...Bizarre les oniriens :-))
Pour ma part, elle est assez grinçante, critique esquissé d'une dérive parentale....Les mots volontairement enfantins contrastent avec l'effroi qu'on peut ressentir à la fin de cette (trop) courte histoire (et très ancienne !) qui - après avoir lu des histoires plus récentes du même auteur - me rappelle combien Cyber a progressé depuis !

Widjet

   Cha   
5/8/2008
Tandis que je naviguais paisiblement au milieu des nouvelles...

Celle-ci m'a fait l'effet d'une décharge. Cruelle et flippante à souhait, délicieusement absurde. Le fait qu'il soit si court donne un côté abrupt au texte, c'est un plus à mon avis. Et tous les clichés, "le flic le plus respecté de tout L.A.", la mort du meilleur ami, c'est exactement ce qui vient à l'esprit quand on a regardé des feuilletons à la télé et qu'on veut jouer aux policiers.

Être privé de console pour avoir descendu son chat, c'est un peu léger. Du coup, ce qui m'inquiéterait le plus dans l'histoire ce serait que Gilles soit effectivement privé de télé...

   Anonyme   
17/2/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai imaginé et vu les deux gamins en train de jouer.
Je me suis attardé sur des trucs pas crédibles du tout, impossible à dévoiler ici parce que ce serait trop cruel pour l'auteur et les futurs lecteurs étant donné que ces trucs pas crédibles ont une raison d'être.
Et s'il n'y avait pas eu la toute dernière phrase, je commençais à croire que tout ce qui est arrivé était... volontaire.
(J'ai repris ce comm parce qu'il prête à confusion, avec la note ce sera plus clair)

   cherbiacuespe   
5/5/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je suis entre deux eaux avec cette nouvelle. D'une part, elle me semble peu crédible. Je veux bien imaginer que les gamins "s'y croient", mais là j'ai du mal. D'autre part j'adhère complétement à la critique des jeux vidéo violent à outrance. Le mélange entre fiction et réalité est selon moi bien rendu, le mélange bien/mal par contre est confus selon moi. Je suis mitigé sur la réalisation de l'idée première du texte.


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