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Anonyme
22/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Déjà, je tiens à saluer l'écriture de cette nouvelle que j'ai trouvée à la fois vive et riche, une association de qualités pas évidente à réaliser : elle coule, moelleuse comme un flot de crème d'adjectifs, mais sans lourdeur, visuelle, expressive et non dénuée d'humour. La classe.
L'argument en soi me séduit un peu moins ; je me doutais bien que la Terre est ronde et qu'en conséquence à force d'aller tout droit on décrit un cercle. Bingo. La saveur amère, voire horrifique, de la conclusion, a le mérite de prendre à rebours la figure obligée façon chanson cabrelienne du gars qui cherche à l'horizon le bonheur qu'il a sous les yeux, mais enfin accompagnant une écriture aussi accomplie j'eusse préféré, je l'avoue, une histoire allant plus loin que le retournement d'un thème familier. Cela dit, je reconnais que j'ai une tendance regrettable au « jamais contente ». |
Angieblue
3/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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J'avoue avoir eu du mal à accrocher. J'ai trouvé l'écriture un peu lourde et maniérée ce qui fait que je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire.
Je pense qu'à faire trop sophistiqué, l'histoire perd en humanité et en âme. Le lecteur est tenu à distance. Il y a une recherche de poésie et de fulgurances, mais ça va chercher parfois un peu trop loin. Par exemple, la dernière phrase m'a laissée perplexe: "Gourds sous la voûte humiliante d’un ciel brunâtre, ils entretenaient un bûcher." ou "chassant les idées noires qui voletaient autour de lui comme les papillons d’un vertige qu’il prit pour les ambassadeurs de l’éden convoité." Mais je reconnais qu'il y a de belles formulations. Par exemple, ce passage m'a particulièrement plu. Je l'ai trouvé plus accessible : "Le temps lui-même ne passait pas, tenu à demi-mots dans la pénombre livide d’une aurore éternellement différée." Sinon, le thème de l'ombre et de la lumière est bien exploité. On sent le poids de l'obscurité qui pèse sur cette communauté qui rêve d'éden et de lumière. On aurait pu s'attendre à une fin ouvrant sur un éclaircissement, mais ça n'est pas le cas, la brume persiste et ce peuple reste dans l'ombre de la méconnaissance. C'est plutôt assez fin car inattendu. En somme, une belle écriture poétique, mais trop sophistiquée pour me toucher et m'emmener dans son univers. |
Asrya
10/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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On pourra probablement féliciter l'auteur pour la qualité de sa plume, la richesse de son vocabulaire, la tournure de ses phrases (parfois énigmatiques et dont le sens laisse planer une belle part d'incertitude) mais... cela s'apparente davantage à du verbiage en costume.
Pas conquis du tout par le style qui me fait complètement sortir du récit, d'autres y trouveront les beaux mots qu'ils aiment lire. Ce n'est pas mon cas. L'histoire était intéressante et avait tout pour me plaire pourtant. Cette recherche, pas vraiment spirituelle, d'un monde différent, éclairé ; une quête de sens pour se défaire de "sa patrie de misère". Un cheminement en soi qui a tout pour éclairer l'esprit. Seulement, si votre texte se résume à "l'herbe est plus verte ailleurs", j'aurais aimé un traitement plus détaillé et plus imagé qui permette de s'y confronter réellement... Durant l'ensemble de son périple, votre personnage prend des notes à priori. Pourquoi ne pas nous les faire partager ? Pourquoi ne pas nous emmener avec lui ? L'ensemble me paraît traité avec poésie, certes, mais pas une poésie qui amène à la réflexion, non, une poésie impatiente qui se presse de conclure. Il y avait là un beau projet qui aurait probablement mérité un développement plus abouti, plus approfondi, plus recherché. La thématique est respectée, oui. Encore une fois je m'étonne de la nécessité de faire appel explicitement à l'ombre et à la lumière pour souligner la présence de la thématique. A mon sens, cela coule de source, inutile d'y référer. Bon, je ne dois pas concevoir les choses de la même manière. Quant à la catégorie choisie (fantastique/merveilleux), je m'interroge. Au plaisir de vous lire à nouveau et bon courage pour le concours ! Asrya. |
Jemabi
10/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'ai trouvé cette nouvelle agréable à lire, d'abord parce qu'elle est bien écrite, qu'elle bénéficie d'un vocabulaire riche qui accompagne le protagoniste tout au long de son périple, décrivant bien ses doutes et ses fléchissements, ensuite parce qu'il y a, tout au bout du voyage, une morale qui surprend puis donne à réfléchir, rejoignant en cela la devise du "Magicien d' Oz", quand la petite Dorothy revient du royaume magique qu'elle visita en rêve : "There's no place like home".
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jeanphi
10/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Décoiffant ! On oscille entre le récit poétique et la légende mythologique, Jason sans sa toison d'or. Le vocabulaire m'a interrompu à plusieurs reprises, mais je termine la lecture avec l'envie de la reprendre d'une traite. La qualité de l'écriture s'affiche, mais elle a de quoi se le permettre, et cela renforce le côté odyssée allégorique selon moi. La désillusion du protagoniste et son désarroi muet me laisse penser que l'auteur enjolive le language comme par superposition oximorique entre fond /forme, oppossant au désaroi du héros l'extrême beauté du language, ou bien qu'il utilise cette démarche pour justifier le choix d'une écriture aussi riche. Espoir désespéré ... Votre personnage laisse d'ailleurs sa plume dans le trouble moral qui s'empare peu à peu de lui.
Chapeau ! |
plumette
10/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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l'auteur(e), on ne pourra le lui contester, sait écrire.
Mais que produit cette écriture sur le lecteur? Ici, je me suis dit que j'aurais aimé plus d'équilibre entre la forme et le fond. "l'argument" de l'histoire est bien mince : une sorte d'odyssée, encouragée par tout un peuple, pour trouver un lieu où il ferait bon vivre. et une boucle qui se boucle puisque la terre est ronde! Trop descriptif, avec une certaine complaisance d'écriture qui se veut poétique, et pas assez sensitif à mon goût. Qui est ce Benoît? à part avoir un naturel heureux qui s'étiole au fil de cette traversée ? Ce texte a une valeur littéraire indéniable mais je n'ai pas accroché! Ici, j'ai apprécié la possibilité de dissocier écriture et ressenti! |
Disciplus
10/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Le français est une belle langue, certes, encore faut-il en user avec discernement. Enfiler les mots spécieux (délinéaments, érubescences), les phrases interminables ( Il voyait à quelques mètres de lui les environs se nimber d’une clarté si douce que les pierres s’en arrondissaient, que les fruits des buissons sur les bas-côtés mûrissaient à vue d’œil, mais il n’en faisait pas cas, sa croyance en un ouest souverain lui interdisant de les considérer tandis qu’il progressait, ahanant et transpirant sur sa route insondable. (59 mots – 360 caractères), voire sibyllines (Tel un laser cacochyme s’épuisant sur le rideau de faux-semblants qui flottaient devant lui) et une syntaxe parfois alambiquée (Obnubilé par la superbe de son entreprise, tout juste jetait-il des regards dédaigneux de droite et de gauche, sur les paysages pourtant charmants distribués en cultures variées que des hommes arpentaient, sur les terres qu’ils labouraient et fertilisaient sans douter de la richesse de leur rendement, sur les récoltes dégringolant de tombereaux massifs. 58 mots - 382 caractères) peuvent créer un contre-courant gênant la compréhension et entrainant la lassitude du lecteur. Important le lecteur !
Petit boomerang à méditer : "D'alerte et délié, le maniement du verbe s'était muté en piétinement, comme engoncé dans la déconvenue." On est si content quand on arrive au bout, qu'on peut souffler et penser : "heu... tout ça pour ça!" |
Vilmon
11/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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Désolé, je n’ai pas pu lire ce récit avec intérêt. Le style d’écriture est si « chargé » que je n’arrive pas aisément à comprendre l’histoire. Le contenant a trop d’importance sur le contenu. Je n’ai pas compris ce qui motive le personnage à quitter ni a accepté toutes ces difficultés. C’est en lisant quelques-uns des autres commentaires que j’ai pu saisir le fil du récit que je trouve bien maigre en matière. Une écriture abouti, trop abouti à mon goût pour arriver à comprendre la trame du récit.
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Geigei
11/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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"[...] décider de la suite à donner // et tracer les délinéaments d’une aventure prochaine." Cette phrase exprime deux fois la même idée. Choisir.
"Ses voisins bienveillants et ses parents aimants s’étaient fendus d’un fervent patronage." [...]"ses père et mère bilieux, sa fratrie maussade, ses aïeux lugubres, ses voisins taciturnes" La quantité d'adjectifs dénonce une facilité à l'écriture, une difficulté à la lecture. Pénible. En plus, ils sont synonymes. "brimbalé sur les flots de mercure" Il faut choisir. Le mercure ne brimbale pas. Il évoque plutôt la bonace. "au plus fort des rugissements de l’océan" Bah non. C'est du fantastique/merveilleux. Dès lors, tout est permis, Je comprends. Mais si je n'ai rien à lire qui me permette de m'identifier, je rame dans du pénible. J'oubliais : "un chapeau unidirectionnel et dans les mains une boussole". Là encore, il faut choisir. Ou alors, c'est de l'humour. Belge. Ou britannique... |
senglar
12/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Un nuage de Voltaire, un miracle d'écriture qui ici tourne un peu sur elle-même (rotondité de la terre oblige) telle cette quête que pourrait imager le fameux serpent qui se mord la queue. En l'occurrence il ne ressuscitera pas pour créer un nouveau cycle dans ce conte philosophique où il mourra, fût-ce métaphoriquement, à la fin de son voyage sans avoir trouvé la lumière, le retour du fils n'étant dès lors prodigue que de lamentations désappointées et source d'insignifiance. Pas de lumière donc à la fin de ce périple mais, ma foi, on devait s'y attendre puisque l'on partait vers l'Ouest là où le soleil se couche alors que l'ombre prend le relais. L'homme aurait dû s'arrêter au zénith et cesser de faire le bégueule, sans arrière ni devant. Le coup de bambou eût alors été pour le lecteur, propice paratonnerre. Quant à l'antihéros l'heureuse indifférence eût alors pu être de mise. Et l'honneur sauf... mais personne pour le savoir. J'en reviens au style et au conte ci-rapportés d'allures voltairiennes, sorte de fable de quelque Voltaire crépusculaire avec un Candide cacochyme qui ne retrouve pas le bonheur du jardin, un Zadig autistique qui ne récolte pas les bénéfices de l'expérience, un Micromégas unijambiste qui ignore obstinément l'humilité de la relativité. J'ai senti bien sûr comme une ambiance des Mille et Une Nuits dans cette aventure sans confins où je suis resté sur une petite faim quant à cet orient sans Ali Baba. Je viens de terminer ''Oiseau de proie'' de Lucy Banks dont le personnage principal est une meurtrière paranoïaque et je me dis qu'il faut avoir un sacré courage (ou une belle inconscience) pour faire tourner un récit autour d'un antihéros. Bravo à vous ! Pour l'instant mon deuxième coup de cœur car j'aime la virtuosité. Il faut savoir mourir pour un bon mot disait Sacha Guitry. Je souhaite que vous n'ayez par à mourir pour une écriture sans pareille. senglar |
Catelena
19/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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N'est pas Ulysse qui veut. Benoît n'est pas Ulysse.
Il n'a pas fait un beau voyage. Il n'a conquis aucune Toison. Il ne revient pas plein d'usage et raison vivre entre ses parents le reste de son âge. Non, il s'est vautré, Benoît, à courir après son destin à coup d'un verbiage excessif qui nous perd dans ses méandres. Elle commençait pourtant bien cette aventure. On y croyait à ce Benoît qui naquit au monde le soir de ses vingt ans, alors qu'un soleil mourant de ses plus belles flammes peignait d'ambre vermeil la ligne d'horizon. Et puis les phrases se sont mises à s'embrouiller, grisées par un excès de mots trop savants, un trop plein de synonymes, pour le trop peu d'histoire... Benoît, lui, avait au moins sa boussole pour se diriger vers l'Ouest. Moi, rien, nada, pas le plus petit fil d'Ariane qui m'aurait aidée à comprendre où filait la métaphore. Au fait, elles sont où l'ombre et la lumière ? |
Donaldo75
28/5/2023
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L’exergue m’a fait marrer, ce qui est rare de la part de Woody Allen dont l’humour n’a jamais vraiment été ma tasse de thé. Revenons à la nouvelle. L’écriture est très travaillée, il n’y a aucun doute. Il y a beaucoup de détails ; personnellement, je trouve cette manière de raconter, avec autant de précision et de manière parfois alambiquée à l'extrême, très dix-neuvième siècle telles les œuvres que nous apprenons au lycée pour préparer le bac de français. Je ne suis pas fan – et c’est un euphémisme – de ce style mais je comprends qu’il perdure vu que des générations de professeur de lettres – profession que je ne critique pas, loin de là, vu que j’en ai dans ma famille – se pâment devant cette profusion de petits bouts de tableau. J’ai lu récemment sur un forum d’Oniris une définition de la nouvelle ; je pense que celle-ci pourrait donner de la matière pour relancer le débat. Je ferme la parenthèse. Pour revenir à ce texte, je comprends la dimension allégorique de l’ensemble. Je la trouve néanmoins tirée par les cheveux, le style prenant le pas sur la narration. Je suppose, au vu des commentaires précédents, qu’il y a des afficionados.
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Cyrill
26/6/2023
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