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David
20/2/2025
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Bonjour,
Le dernier mot fait mouche dans le potage :) J'y vois comme un regret, ou peut-être juste un soulagement, comme si on lâchait ce mot juste après avoir ouvert ce fichu bocal à cornichon. Mais il me semble malheureux car c'est justement ce que ne devrait surtout pas se dire un lecteur, ou une lectrice, en finissant sa lecture. Enfin, c'est plutôt que je n'arrive pas à l'associer à une révolte à partager, à ressentir. Il y a bien une volée de quilles bousculée tout le long, mais ça ne m'a pas transporté au-delà. j'attendrai une énergie, une ivresse, un fil d'Ariane quoi. |
Myndie
7/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill,
Comme il est dit dans l'incipit, c'est kafkaïen. Le Laboniris est destiné à nous ouvrir des perpectives littéraires nouvelles, différentes et, qui sait, d'ouvrir nos esprits à d'autres conceptions du monde qui nous entoure. Objecif atteint avec cette dystopie qui fait froid dans le dos – mais à y bien réfléchir, en sommes nous si éloignés ? Quel est ce monde d'angoisse où la liberté semble avoir disparu, où l'on doit attendre dans la file, de recevoir un ticket qui autorise quoi ?Quel est ce « Graal attendu » ? Intrinséquement, on sent percer comme un ressentiment à l'égard de la toute puissance du net dont les fameux « réseaux sociaux » s'appliquent à faire de nous des êtres de plus en plus décérébrés, des voyeurs non-pensants. Le danger étant ici la valeur ajoutée, fictionnelle mais tout aussi angoissante : la répression par la violence : « les zombis prolifèrent depuis que les gazoducs de communication leur ménagent des passages à tabac pour les enfumer. » C'est une atmosphère martiale que rendent bien certaines sonorités comme le « dictat du tic-tac » ou certaines formulations : « Impossible de tenir sa place, les déferlantes découragent toute espèce de velléité d’allégeance ». A l'aveu d'impuissance du narrateur (« Il m’est apparu vain d’en essayer un éclairage sémiotique, les cryptogrammes et autres langages corporels étant définitivement frelatés ») vient succéder une certaine idée de la rébellion ; une certaine forme de résistance non armée, celle des créatifs, des écrivains, des cinéastes, des artistes, des « penseurs » en tous genres, de ceux qui tentent à tout prix de sortir du rang des zombies . Des « inconséquents risque-tout » en somme, auxquels le personnage s'identifie, ayant lui même des talents de plume mais vraisemblablement aussi les talents et l'oeil du peintre : « D’autres, davantage plastiques, préfèrent ramollir les horloges, le temps s’écoulant ainsi de lui-même de l’espace qui lui est imparti. » où il me plaît de trouver une allusion à Dali. Je livre ici une interprétation toute personnelle bien sûr mais j'ai trouvé dans ce texte fascinant un univers futuriste très cohérent. Et j'ai beaucoup aimé. |
Cyrill
8/3/2025
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jeanphi
8/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Je ressens pour ma part quelques difficultés à porter un avis tranché sur un écrit d'une telle nature. Preuve en est que j'entre entièrement en résonnance avec chacun des deux premiers commentaires. Un texte dont la lecture rapide que j'en ai fait hier ne m'aurait pas permis d'en formuler une quelconque critique, contrairement à l'immense majorité des nouvelles parues précédemment. Chacun trouvera sa place, et son interprétation dans ce monde en plein bouleversement identitaire, dominé par la numérisation et l'homogénéisation des caractères humains, que vous décrivez intraitablement et non sans une recherche d'originalité époustouflante. On voudrait croire le pessimisme intrinsèquement partial, vous semblez tenter la démonstration inverse. J'aime néanmoins ce message caustique confinant à l'arrogance, son obstination invariable à ne pas révéler son objet semble laisser croire qu'il ne s'arreterait jamais, comme une pensée en rumination perpétuelle, si seulement il n'était pas stoppé net dans son élan par un ultime juron (un complément du nom en vérité) évoquant la coprolalie. |
Anonyme
18/3/2025
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Suppression
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JohanSchneider
10/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
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De l'expérimentation à la logomachie gratuite, il n'y a qu'un pas.
La qualité de votre écriture vous a permis d'éviter de franchir ce pas. Mais que reste-t-il dès lors ? Un exercice de style éblouissant de brio mais qui tourne un peu à vide. Je ne déteste pas être bousculé dans mes habitudes et mon confort (ou conformisme ?) de lecteur, à condition d'en retirer l'impression d'avoir été emmené quelque part, quitte à ce que la destination ne soit pas de mon goût. C'est un risque à prendre. Il m'est parfois arrivé, face à des textes très exigeants, d'avoir le sentiment d'être resté à quai et de voir le train de concepts s'éloigner implacablement. Mais ici le convoi est revenu à son point de départ après que je l'ai vu décrire une boucle, impressionnante certes, mais assez frustrante. |