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Brèves littéraires
Cyrill : Ode à la folie
 Publié le 31/01/25  -  11 commentaires  -  2193 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Une fugue à voix plurielles.


Ode à la folie


Vous qui riez, courez, sautez, qui zappez et foncez, qui connaissez le Tout et le Rien ainsi que leurs contraires, qui êtes sur-avertis par les fait-diversiers s’agitant sur l’écran, êtes instruits sur-le-champ du moindre incident, êtes sur-renseignés d’actualité mineure comme des désastres majeurs, d’évènements bénins ou de calamités, vous qui… vous qui… vous ignorez, candides, ce que nous avons fait de nous, alors ne pleurez pas. Riez. Zappez. Foncez. Ne vous émouvez pas.


Vous n’êtes pas au fait de ce que nous sommes devenus. Ce que nous avons fait de nous n'est pas tangible. Libre à vous de brocarder nos sinistres figures puis de fermer les yeux, de passer votre chemin. Nous avons voulu rêver tout haut, nous sommes à l'asile. Moquez-vous car c'est fous que nous sommes. Vous n'avez que faire de nous qui sommes enfermés dociles et qui voulions crier si fort. Le ciel est retombé sur nous.

Ne me regarde pas, je suis perdu. Passe sans sourciller toi qui vas par les rues de la ville. Savoure le fin roucoulement de ses multiples connexions, l’à-propos de ses masques de clowns, de ses dimanches à textoter du vide en toute abnégation et toute obéissance. Fuis mon désordre et cours vers tes amis, tes lunettes et ton état civil pour aborder tranquille et d'un pas assuré la formidable supercherie du monde civilisé. Calés dans votre quotidien, oubliez-nous et préférez vos algorithmes. Souriez plutôt de notre absurde rhétorique. Nous sommes incohérents, confus et fantaisistes, gardez-vous de notre désordre, de notre fièvre primordiale. Va de l'avant ! Grandis jusqu’au fin fond d’un univers conquis, je gesticule et je piétine. Détourne ton regard de mon inanité, des chemins de traverse où nous vociférons muets nos borborygmes impudiques.


La terre s'est refermée sur nous mais nous avons des pioches pour parole. Un jour nous dirons tout. De la majuscule au point final, il y aura toujours quelque chose après la virgule. Fasse le vent que s’envolent nos voix vers le sommet de vos buildings. Qu’une humaine passerelle un beau jour soit jetée du monde où tu te décomposes à celui que je frôle.


Babylone recouvrée ! Alors nous chanterons la fugue à voix plurielles.


 
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   Vilmon   
14/1/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour,
Désolé, ça ne marche pas pour moi. Une ode est un poème lyrique, on n'en retrouve pas. De la folie, aucune ombre de celle-ci, à part de mentionner Babylone sans idée comment cette ville se compare à ce texte. C'est plutôt des plaintes florales qui se répètent, des griefs exprimés par des oubliés. Mais qui est ce "nous" ? Ma lecture accroche par endroits, l'utilisation de "buildings" envoie à néant les efforts pour s'exprimer de façon distinguée.
Vilmon en EL

   Vincente   
31/1/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'aime bien l'idée de ce cri à la fois de colère contre les "normaux" et de douleur contre la bien-pensance qui plonge ces "fous" dans l'antichambre de la vie, "l'asile" qui leur tient lieu de demeure.
Une "ode à la folie", "une fugue à voix plurielles" qui avoue son malaise par une écriture assez criarde, peut-être ainsi un peu brouillonne, comme sortie d'un seul jet, un cri du cœur en quelque sorte.
J'ai eu du mal à choisir, ou accepter, une lecture dans un mode empathique avec le(s) narrateur(s) (ou plutôt l'entité narrative) ou, compréhensif envers le propos. Accepter donc l'écriture turbulente de l'incompris qui s'épanche, ou me remonter les manches pour entendre le cri et l'espérance de compréhension qui est portée.
Je prendrais alors pour moitié l'une comme l'autre, considérant qu'à elles deux elles forment un tout. (tenez pendant que j'y suis : le "Tout et le Rien ainsi que leurs contraires" m'est apparu un peu trop lourd, même si l'on peut imaginer qu'il y a là une intention d'écriture volontairement redondante, comme abusive à la façon du reproche qu'elle souhaite dénoncer, une sorte d'effet boomerang, un retour à l'envoyeur…).

J'aime bien la positivité qui parvient en final à "chanter [cette] fugue à voix plurielles", comme par désespoir dans une espérance démesurée, une manière de combattre et s'emparer du "Tout" et du "Rien" pour les utiliser pour la bonne cause.

   baldr   
31/1/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour, il me semble que ce texte tourne autour d'une critique convenue des réseaux sociaux, dont seule une sociologie sérieuse, ou un roman visionnaire, peuvent rendre compte. En une demi-page, vous ne pouvez pas dire grand-chose et cela manque de profondeur. Par ailleurs, la structure du texte semble lâche. Le style est relativement recherché mais pas la structure.

   Myndie   
1/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Cyrill,

Nous serions nous donné le mot que nous n'aurions pas mieux fait ! Voilà que toi aussi tu fais une incursion dans la folie ! En même temps, qu'y a t-il de plus inspirant en littérature que la folie ?
Je retrouve quelques unes de mes billes dans ton récit : 
« la formidable supercherie du monde civilisé.»
« La terre s'est refermée sur nous »
mais la différence est quand même grande ; déjà la tonalité , le rythme, le choix du monologue ou plutôt d'une « fugue à voix plurielles », rien ici ne laisse transparaître le tragique du désespoir. Il s'agirait presque d'une d'une « folie gaie »si le ton n'était pas aussi vindicatif et vaticinant. En tout cas, elle est assumée.
L'écriture est foisonnante, nerveuse, impétueuse ; les mots semblent gesticuler tout seuls.
j'aime beaucoup cette expression :«  il y aura toujours quelque chose après la virgule ».

Cependant, je m'interroge moi aussi sur le rapprochement avec Babylone qui me semble hyperbolique. Babylone ne fut-elle pas mythiquement surnommée « la grande prostituée de l’Apocalypse » Notre monde est -il aussi décadent et corrompu ? A moins que ce « Babylone recouvrée ! » n'en prophétise la chute ou la damnation ?
Nul doute que tu viendras éclairer notre lanterne !

   Yakamoz   
1/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Cyrill,

J’ai vu dans ce texte une réflexion sur la folie du monde dans lequel nous vivons, où se côtoient ceux qui ne se rendent pas compte (ou qui ne veulent pas savoir) que nous courons collectivement à notre perte, et qui continuent comme si de rien n’était à profiter des délices futiles de la société de consommation. Puis d’autres qui ont réalisé ce que notre civilisation est devenue et cette prise de conscience les conduit peu à peu à la folie. Entre eux le dialogue est impossible, la parole des fous est inaudible mais un jour viendra où ils diront tout, et où peut-être, une passerelle sera jetée entre ces deux mondes ?

L’écriture est rapide, rythmée par des injonctions, comme si l’on voulait que le lecteur peine à reprendre son souffle pour imprimer le sentiment d’urgence.

   cedre   
4/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Le sujet est très intéressant, la tournure des phases également.
Mais parfois ont peux si perdre , dans les terme utilisés et la rapidité du texte.
mais c'est un sujet qu'il faut osé tenter, il me parait important de parler de cette folie de la société

Bravo

Cedre

   papipoete   
3/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
Vous qui savez tout de tout ce qui se passe alentour, ou de l'autre côté de la Terre, ne dites pas que vous ne savez rien !
ou alors, restez dans votre monde où les fous s'en foutent, où n'a d'importance que la durée de vie, d'un microprocesseur, et la dernière famille d'algorithmes...
NB comme une affiche placardée par un " garde-champêtre " des temps modernes, on lit et passe au jeu suivant ; où l'on se dit qu'il faut faire " quelque chose ", mais pour cela...
j'aime bien la dernière strophe

   Lil   
6/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Cyril
Ce texte m'a fait penser à la "ballade des pendus" bien qu'il en soit très éloignée par la forme ou l'esprit.
L'écriture est très foisonnante et bien adaptée au sujet. Il semble y avoir urgence.
"Les pioches pour paroles " me parle beaucoup.
La folie s'oppose au "mode civilisé" avec pour finalité une "passerelle " entre les deux.
J'aime bien l'intention du texte même si le thème en est assez commun.

   Cyrill   
9/2/2025

   JohanSchneider   
13/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Le sous-titre pourrait être : "Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière."
Michel Mohrt, lui, parlait de gens qui ont une petite chauve-souris dans le beffroi.
Il n'y aura jamais assez de folie à opposer à la pesanteur de la bien-pensance "dominatrice et sûre d'elle-même".
Il y a quelques images fulgurantes que j'ai beaucoup aimées : les faits-diversiers (superbe trouvaille langagière) s'agitant sur l'écran, les dimanches à textoter du vide et la formidable supercherie du monde civilisé.
Le seul reproche que je ferais à ce texte (et qui est à rapprocher d'un autre de mes commentaires) est que sa brièveté l'empêche de tenir toutes ses promesses.
Vous êtes un peu comme Descartes vu par Péguy : un cavalier parti d'un si bon pas (mais pour aller où ?)

   Salima   
5/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Voilà qui ressemble un peu à "Ou le contraire", dans le format, un peu aussi dans le traitement, l'hyperbole, l'accumulation, l'oxymore, beaucoup dans la critique du monde actuel.
Le monde me paraît plus sombre après vous avoir lu. C'est triste.


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