Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Brèves littéraires
Cyrill : Ou le contraire
 Publié le 12/01/25  -  4 commentaires  -  1818 caractères  -  94 lectures    Autres textes du même auteur

Un paradoxe des extrêmes par les moyens…


Ou le contraire


Trop peu d’insuffisance par contumace ou d’apostasie par déficit du maximum saturent l’outrance en pourvoyant au reste. Nous l’allons montrer par l’hyperbole des contraires.


Tant de bernique aux crises de bombance et jamais rien à bazarder de ce si peu de complétude fut ce qui déclencha ma fièvre de l’excès, cette maladie du plus-que n’en-puis de revers, cette démangeaison de l’acquis perdu doublée de la mélancolie de ne rien désirer.

Engorgement de pénurie à portée de main, affluence du plus-qu’il-n’en-faut de manques, comble de vacuité et luxuriance de foutaises ; macache hypertrophié d’infortune, abondance des clous et vaches maigres dans le désert, démesure et débordements de clopinettes, surenchère de surcroît et disette prolifique : une équation qui mène aux extrêmes par abandon radical des simplexes.


Je me gobergeai d’un trop-plein de vide jusqu’à saturation des polarités. Pénuries en nombre et superflu de réplétion pervertirent à jamais la sensation de satiété aliénante censée réguler mon sentiment d’avoir. Cette démesure de la carence fondamentale, à défaut d’excéder la plus pure privation, fit de moi cet apoco nanti, ce sobre spartiate dessaisi d’abstinence et que rien ne sèvre ni n’assouvit, que nulle dépossession ne satisfait ni ne spolie, qui compense un luxe de dénuement sacrificiel nourri de son comptant de retranchement par du vent à foison palliant aux néants pléthoriques.


L’indigence indispensable au faste de l’ascèse mériterait un abus chiche de renoncements hédonistes, décuplé d’une prodigalité parcimonieuse aux abîmes.

Ce n’est que par l’usufruit tutélaire de paniers percés et la surveillance béotienne d’une économie dilapidée en pisse-vinaigre qu’on galvaude son actif à crédit propitiatoire sans frustration extinguible.

Ou le contraire.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Myndie   
12/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

et bravo pour être le premier à t'être essayé à ce nouvel exercice littéraire. Ni poésie, ni récit, ce texte très personnel me semble tenir ses promesses ; en tout cas, il tient la route.

Voici ce qui m'est venu dès la première lecture :
« Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités d'choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires »
Je ne te ferai pas l'affront de citer son auteur ni de me dédouaner d'un commentaire !

« Je me gobergeai d’un trop-plein de vide jusqu’à saturation des polarités » : cette phrase est l'illustration même du titre, de l'incipit, en d'autres termes de la démonstration de l'auteur.
Voilà ici résumés les temps modernes, faits de ce magnifique contraste entre le dénuement et la faim pour les uns et l'abondance pour les autres.
C'est la dénonciation d'une certitude, celle de pouvoir satisfaire toutes ses convoitises et ses besoins les plus sophistiqués jusqu'à l'indigestion, jusqu'au trop plein.. C'est en même temps le désir manifeste de revenir à de vraies valeurs, à la simplicité, voire à « l'ascèse ». Et c'est enfin l'expression d'une certaine culpabilité que je perçois surtout dans ces termes bien spécifiques que sont « l'apostasie » et le « crédit propitiatoire ».
Tout cela est bien mis en évidence par ce génial et saisissant contraste qui compose chacune des propositions du texte, à l'instar d'une métaphore filée en poésie.

Hyperbole réussie !
Encore bravo à toi.

   Lil   
12/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
L'écriture est foisonnante à la limite de l'indigeste mais tout à fait propre à illustrer le propos si tant est que j'ai bien suivi l'auteur (et je n'en suis pas certaine)
J'applaudis l'exercice de style qui ne doit pas être facile.
Belle démonstration d'écriture en tout cas qui jongle entre les hyperboles, les jeux de mots et les images
Le thème (si là encore je l'ai bien suivi) est lui un peu moins original, j'y ai vu (toujours sur la pointe des pieds) une critique de la société qui en nous donnant tout, nous faut désirer plus encore et implique le manque...
(ou le contraire)

Bravo vraiment

   Vincente   
13/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Que peut offrir une écriture oximorique extrême ?
Par exemple, ici dans ce cas d'école de pensée, une mise en scène et en abîme de paradoxes œuvrant à montrer la vacuité du tout confronté à son contraire quand il se "goberge[ai] d'un trop-plein de vide jusqu'à saturation des polarités", entendons de l'effet moussant des oppositions extrêmes comme références absolues. Comme si les pôles des polarités ne se contentaient pas d'être des références mais avouaient aussi être des points d'ancrage d'axes des sphères de pensée (ou de rotation comme celui de la sphère terrestre). Comme si, l'individu en difficulté ontologique se trouvait happé dans un écartèlement intellectuel tel qu'il en perdait ou ses valeurs ou sa raison. J'ai vu là une métaphore, dans le champ politique, de la rencontre si troublante des extrêmes… la gauche radicale qui s'accorde à force de radicalité à la droite la plus extrémiste, chose qui apparaît si navrante qu'on peine à lui trouver des mots explicatifs censés être sensés. Ce que cette brève parvient pourtant "clairement" à sa manière à formuler.

   Pouet   
14/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'ai lu le contraire de ce que j'ai lu, mais peut-être n'ai-je lu que l'oubli, une mémoire vide à satiété. Parce que les idées gravées n'existe déjà plus.
Il y a des mots roboratifs pour combler notre faim de gouffre , du bon manger pour notre être que nous avons conscience d'avoir, nous avons nos avoirs pour être, mais ils sont restés sur la table entre les miettes de vocables car satiété de vacuité. Nous sommes devenus mystiques le temps d'un sentiment ou bien d'un clin d'œil gras. Nous avons bu la mer puis recraché le ciel, désolé pour la bave ; elle se fera nuage. Nous avons compté tous les moutons du sommeil et la broche du méchoui de songes continue de tourner de tourner de tourner. À pleines mains nous avons saisi le rien, nous nous sommes raccrochés à la paluche du vent. Nous ne sommes pas tombés, nous nous ne sommes pas envolés, nous n'avons pas rampé.
Nous avons croisé nos doigts sur nous-mêmes, sans nous saisir. Puis nous avons roté, un fusil braqué sur un rossignol.


Oniris Copyright © 2007-2025