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Corto
29/5/2019
a aimé ce texte
Pas
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La merde et l'ennui sont les deux mamelles de cette nouvelle.
Un soldat à l’affût s'emmerde. Il sort de son emmerdement au moment béni où il réussit à tuer un soldat ennemi qui avait eu l'imprudence d'allumer une cigarette. D'où le final. Certains aimeront peut-être, qui sait ? Pour moi je m'y suis ennuyé. Les phrases ont généralement leur sujet, leur verbe, leur complément. Mais quel ennui... |
plumette
4/6/2019
a aimé ce texte
Un peu
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un texte qui ne m'est pas sympathique ! mais dont je reconnais l'efficacité.
l'homme qui s'emmerde a surtout des pensées sexuelles, c'est un peu univoque, c'est un parti pris de l'auteur et cela m'a agacé, et encore plus rétrospectivement lorsque j'ai enfin compris la situation. le niveau de langage est bien en rapport avec le ressenti de cet homme, je me suis demandée , tout au long de ma lecture, où il se trouvait et ce qu'il était censé faire. En ce sens, il y a quelque chose qui fonctionne car la curiosité, malgré mon peu d'empathie pour ce personnage , m'a tenue en haleine. Les quatre dernières lignes apportent une réponse et un regard inédit sur la guerre des tranchées et me confirme que décidément cet homme ne mérite pas mieux que cet emmerdement! Plumette |
hersen
7/6/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai aimé cette nouvelle. L'histoire est cruelle, glaçante et l'auteur la déroule selon un plan très malin.
je suis au début un peu embêtée de toutes ces répétitions de "emmerder" car répété, cela n'ajoute rien à l'ennui. Je comprends à la fin de l'histoire qu'il ajoute à la situation et à qui viendrait l'idée de reprocher son vocabulaire à un soldat dans une tranchée ? le narrateur a tout son temps pour se remémorer des souvenirs d'amours passées, les ponctuant de détails sordides de son présent. Qui est terrible. C'est la guerre et il va faire son boulot. Donc, pour moi un très bon plan et une narration qui interpelle mais qui prend tout son sens ensuite. la dernière phrase, humour noir post-événements, est...mortelle. |
Sylvaine
8/6/2019
a aimé ce texte
Bien
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Le texte est prenant, l'atmosphère d'humidité glaciale et de désespérance est bien rendue. La relative trivialité de la langue convient au sujet. Je crois néanmoins que l'image de la vermine qui "déjeune le corps" n'est pas très bien venue.
On ne peut pas dire que la chute surprenne beaucoup, mais ce n'est pas une critique : le lecteur est amené progressivement et assez habilement à comprendre dans quelle situation se trouve le narrateur. Sans être très originale, la nouvelle illustre ainsi le vécu des tranchées de façon vraisemblable et sans faute de ton . |
Malitorne
16/6/2019
a aimé ce texte
Bien
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C'est sûr qu'ils devaient sacrément s'emmerder les Poilus dans leurs trous à rats. L'ennui et la peur, deux constantes bien exprimées, que seuls les souvenirs pouvaient atténuer. Souvenirs de femmes, bien sûr, les plus enveloppants. Pas grand chose à dire de plus pour ce court récit au style de qualité.
(N'oubliez pas de commenter vos camarades d'écriture, vous êtes sur un site de partage. Rien de tel pour tromper l'ennui !) |
poldutor
14/6/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour dague,
Personnellement, j'ai aimé cette nouvelle malgré le vocabulaire un peu trivial, à quoi un un jeune soldat peut-il penser dans des moments d'accalmie, si ce n'est au sexe... Évidemment le mot m... est pesant par moment, mais il est manifeste que l'auteur l'a volontairement répété, pour marqué à quel point l'ennui dans ces tranchées devait être pénible. J'avoue m'être demandé où on voulait en venir dans cette histoire, la chute, bien que cruelle, est une bonne surprise. Cordialement. poldutor |
Donaldo75
14/6/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Dague,
Le style n’est pas désagréable du tout. L’écriture est soignée, avec usage de grossièretés quand il le faut, sans en abuser. Du coup, la tonalité de cette nouvelle s’installe. L’ennui, d’abord. Le sale ensuite. Les flashbacks sont bien amenés. La phrase de fin sonne comme un refrain. « Les souvenirs si bons, si efficaces pour s’évader de cet emmerdement, je n’arrive pas à les prolonger. » C’est un peu la manière dont la nouvelle est construite ; du coup, on comprend mieux cette construction et le fait qu’aucun souvenir ne donne lieu à un récit dans le récit. Bien vu ! « Aucun bruit, dans le silence un homme est mort quelque part sur le front. Derrière la cigarette, la dernière du condamné, un ennemi et certainement un soldat qui s’emmerdait. » Une fin réussie ; en tant que lecteur je comprends mieux tout ce que j’ai lu avant, la tonalité grise, le sale, l’ennui. Bravo ! Donaldo |
Anonyme
15/6/2019
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Je me suis fait avoir.
Durant presque toute la lecture, je me suis plutôt, moi aussi, ennuyé. Sur le fond, bien sûr. Sur la forme, j'ai trouvé que parfois certaines phrases au style plus direct se démarquaient, tandis que d'autres insistaient assez lourdement sur un état de déprime, de manière redondante, tant sur le fond que sur la forme. Mais alors que je ne suis pas un adepte des nouvelles à chute, la chute donne ici, bien évidemment, toute sa valeur au texte. Globalement, j'ai donc bien aimé, mais il me semble qu'il faudrait, pour que cette nouvelle intéressante devienne vraiment une bonne nouvelle, qu'elle ne base pas tout sur sa chute et que la qualité littéraire soit plus constante avant qu'on y parvienne. EDIT: après lecture du commentaire de Toc-Art, en effet, la dernière phrase était tout à fait dispensable. |
toc-art
15/6/2019
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Bonjour,
En première lecture, je n'ai pas aimé ce texte. Les différents avis plus positifs m'ont conduit à le relire en essayant de le faire avec un angle de vue différent mais je n'y suis pas parvenu. La première impression est restée. Je ne dis pas que c'est de votre faute, le texte est bien écrit, d'une manière un peu trop affectée parfois ("faire l'amour tendrement, passionnément, violemment" : c'est un détail, hein, mais je tique dessus parce qu'on m'a fait la remarque récemment et c'est vrai que c'est une coquetterie dont je ne me suis pas totalement débarrassé moi non plus, mais avec les adjectifs ; le trio d'adverbes me rappelle trop la déclaration d'Annie Girardot "mais à moi le cinéma a manqué follement, éperdument, douloureusement"). Donc, non, ce n'est pas l'écriture qui m'a posé problème, c'est la construction parce qu'en fait, dès la première lecture, j'en ai vu les ficelles. Je sais bien que ça peut paraître un reproche étrange, puisque tout auteur construit son texte (enfin, il devrait en tout cas) mais là, j'ai trouvé que c'était fait de façon trop mécanique, trop évidente et ça m'a sorti du texte très vite. C'est comme si les mots et les phrases qui devraient lui donner de la chair n'arrivaient pas à recouvrir totalement le squelette du récit. Et puis la fin, non quoi, franchement, c'est d'une facilité, comme un clin d'œil au lecteur "eh regardez comme je suis drôle, z'avez vu ça ?" qui enlève toute authenticité au récit : alors ça n'était donc que pour en arriver à ce jeu de mots usé jusqu'à la corde ? Après, c'est peut-être moi, c'est bien possible, j'aime sentir que l'auteur avait à cœur de nous dire quelque chose, de faire passer une émotion, même de façon trop appuyée ou maladroite. Là, non, je ne sens d'autre envie que de réussir l'exercice, le cadre du récit n'est qu'un prétexte à mettre en place la petite chute finale et à la rendre plus saisissante. Je ne ressens en fait que l'envie d'appliquer une technique, un savoir-faire, mais sans affect. Je ne dis pas que c'est la réalité, et quand bien même, c'est tout à fait votre droit mais l'exercice me parait toujours un peu vain, sans intérêt, de ceux qui fleurissent dans tous les ateliers d'écriture. Ce n'est bien sûr que ma perception, je ne dis pas qu'elle est plus valide qu'une autre, mais elle rend négatif mon jugement sur ce texte. Bonne continuation et je changerai peut-être d'avis au prochain texte. |
vis9vies
16/6/2019
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J'ai eu un peu de mal avec le style, même en me disant que le narrateur n'était qu'un "gamin". Les approximations syntaxiques ont le chic pour me sortir d'une lecture.
J'ai pensé assez rapidement à un gars dans les tranchées. L'ennui est que je n'avais aucune indication qui aurait permis de m'orienter sur autre chose, et ce genre d'idée qui s'impose sans qu'on sache si elle est bonne est énervante, car on garde dans un coin la possibilité de se tromper. Il y a pourtant des descriptions, mais les descriptions m'ont manqué, bien que suffisantes puisque j'ai été mis sur la bonne piste. J'ai beaucoup apprécié la fin. J'en avais presque oublié ce vieux tabou qui veut qu'on n'allume jamais trois cigarettes avec la même flamme. La chute est belle, dans le sens qu'elle est un prolongement jusqu'à nous d'une époque révolue. |
Ynterr
16/6/2019
a aimé ce texte
Bien
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Ce texte ne m'a ni plu ni déplut. A vrai dire, la fin arrive très vite, et permet de comprendre un peu le texte. Je dis bien comprendre le texte, car je l'ai relu trois fois pour assimiler son sens (après, les liens avec la boue et les amours passés deviennent évident) . Mais peut être que cette difficulté vient de mes habitudes de lecture? En tout cas, j'ai beaucoup apprécié l'implantation du décor, mais le texte m'est resté tout de même plutôt obscur (haha). Et les mots tels que "foutre" et "emmerde" m'ont aussi rebuté dès le début du texte, mais bon, chacun ses gouts.
Je mets tout de même une bonne appréciation, car je pense que d'autres lecteurs apprécieront ce récit bien mieux que moi, rien que pour la richesse de l'histoire |
Anje
22/6/2019
a aimé ce texte
Bien
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L'ennui tue, tue par ennui, fumer tue... Un style trivial qui dépeint, par ces répétitions, l'ennui et qui s'achève sur une blague de comptoir. On comprend bien que ce tireur embusqué n'avait que l'attente à tuer et, sans sentiment, éteint une incandescence dans son champ de vision nocturne. Il n'y a pas de moralité dans la guerre et il n'a pas d'état d'âme.
Le récit me semble bien mené, l'auteur éclaire suffisamment la scène pour que le lecteur n'aie pas de doute et l'amène où il voulait. On aime ou pas le thème mais l'écriture est simple et claire. |
Pierrick
22/6/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Un tour de force ! Une lecture jouissive dans l'océan souillé de fadeurs pseudo littéraires. On est d'emblée happé, saisi par cette écriture hypnotique et minutieusement construite. On voudrait lutter pour, je ne sais pas, aller chercher son paquet de clopes oublié sur la table de la cuisine, que l'on y arriverait pas. C'est ça la force des textes rares. Ils vous enveloppent, vous tétanisent, vous pétrifient dans une hébétude qui vous ravit. On a plus envie de rien, sauf de voir les mots défiler sous nos yeux, sauf de voir ce type qui s'emmerde pour une raison bien précise. j'ai, avec bonheur, retrouvé les ambiances de Buzzati ("Le désert des tartares"), de Beckett ("Molloy") et de Céline ("Voyage au bout de la nuit"). C'est vous dire si j'ai mis les pieds dans la littérature. La vraie. Celle qui vous donne envie de foutre au feu toutes ces merdes qui encombrent les présentoirs des librairies.
Merci pour ce diamant. |
Anonyme
13/10/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Je parcours ce forum depuis peu et je découvre, au fil de mes lectures, ce texte admirable et criant de vérité. Dans la cagna profonde où la vermine gîte est évoqué le spectre hideux de la guerre des tranchées, où l'homme apparait pour ce qu'il est, et qui a oublié qui, il était. Quant à la chute de cette nouvelle, il fallait la trouver...
Un grand Merci également à "Pierrick" d'avoir fait référence à l'immense Louis Ferdinand Céline, l'inimitable -et le 2ème le plus lu dans le monde à ce qu'il parait- avec son "voyage au bout de la nuit", le meilleur roman -tel est mon avis... et je le partage- que j'ai lu et rerelu de ma vie. A l'occasion de l'année Céline, j'ai vu un documentaire sur lui à la TV où ce mégalomane -mais il avait les moyens de l'être, enfin je pense- disait à peu près ceci : "Oui, Flaubert avait une belle écriture, bien stylée et tout.. mais il était comme les autres... il écrivait de la m..... car il n'écrivait qu'en "surface" car ses mots ne reflétaient pas la réalité du moment.... Moi, j'écris en "profondeur", je vais au fond des choses...". Quant à JP Sartre, il lui avait écrit un jour "Oui, Monsieur Sartre, vous écrivez de belles rédactions...". Je trouve cette réflexion excellente, car j'ai toujours trouvé cet auteur bien ennuyeux à lire. Mais les goûts et.... Mais je sens que je digresse... Pardonnez-moi, car dès qu'on évoque Céline, je suis intarissable sur le sujet... Et pour en revenir à "dague", un grand CLAP ! CLAP ! CLAP ! |