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Humour/Détente
Damy : Ma biographie (ego-trip)
 Publié le 19/03/18  -  11 commentaires  -  3103 caractères  -  163 lectures    Autres textes du même auteur

À mes anti-héros de l'enfance :
– le trappeur Davy Crockett (1786/1836)
– le lieutenant de l'armée de l'Union Mike Blueberry (1843/1933 )


Ma biographie (ego-trip)


Je suis né dans une plantation de coton où mon père exploitait la traite négrière.


Mon père payait toujours les nègres dans les délais.


Mon jeu préféré était le bain avec les petits Noirs dans d’immenses bassines. On s’aspergeait et on riait.


J’avais le béguin pour Fatoum, ronde, élancée et les yeux verts.


J’ai eu dix-huit ans. Le général Lee, ou Grant je ne sais plus, a eu l’idée saugrenue de soulever l’armée du Nord pour libérer les esclaves afin qu’ils se taisent car ils commençaient à râler tout haut dans les autres plantations.


J’ai été enrôlé. J’ai combattu vaillamment en incendiant les plantations voisines et en protégeant la mienne. J’ai été élevé au grade de lieutenant.


Fatoum est morte à cause d’une balle perdue.


J’ai eu trente ans. J’ai défendu tout seul Fort Navajo contre l’attaque par des Indiens Navajos. J’en ai tué beaucoup.


Je me suis mis à boire tequila sur tequila et à fréquenter les piano-bars à filles de joie. Je suis tombé amoureux de Lola à cause de ses seins.


Ma solde ne suffisait plus, j’ai déserté. J’ai braqué des banques pour me payer encore un peu de tequila et de Lola.


J’ai été mis aux fers. Au bout d’un an je me suis évadé et j’ai émigré clandestinement au Canada.


J’ai survécu de cueillette et de chasse sans faire attention à l’appartenance des territoires.


J’ai été capturé par des sortes d’Apaches parce que j’avais tué au couteau un de leurs ours. Ils ont gardé le cœur et la fourrure et m’ont fait griller les restes.


Le chef m’a reçu dans son tipi et m’a offert une pipe arrache-gueule. J’ai sorti la tequila de ma gibecière. Il a bu plus que de raison. Bien que d’une très grande réserve, il s’est mis à chanter des youyous et à faire danser son tomawak.


Chihuahua Pearl… Les yeux verts, les cheveux de jais, la robe à franges. Chihuahua Pearl… Elle a flashé sur ma beauté physique. Une nuit elle est venue me rejoindre sous mon tipi. Après, elle m’a pris par la main, m’a conduit au corral, on s’est enfuis.


J’ai construit une cabane. On a eu une enfant que j’ai appelée Fatoum.


Le sachem est venu récupérer Chihuahua. Je me suis retrouvé seul avec Fatoum. J’ai fabriqué de la liqueur d’érable pour nous nourrir.


Un jour, impossible de me lever. Fatoum allait cueillir des champignons, des baies et ramasser les lapins pris à ses collets. Un soir, elle n’est pas rentrée.


J’ai eu cinquante ans. J’ai eu froid l’hiver car je n’osais plus chasser les ours, ils m’auraient scalpé. Je suis tombé gravement malade et j’ai beaucoup maigri.


Un bruit de branches qui craquent.


La porte s’ouvre. Un trappeur armé avec des lapins et des castors à la ceinture. Il m’a soigné, m’a nourri, m’a réchauffé. Il allait troquer les fourrures contre de la tequila, du sucre et des tranches de phoques.


Un jour, je lui ai dit adieu pour rejoindre ma plantation.


J’ai eu soixante ans. J’ai tout reconstruit. Des noirs sont venus me demander du travail. On a tout replanté et on a colonisé les plantations voisines.


J’ai soixante-dix ans. Dans mon HLM du 9-3 la vieille Mamyda s’occupe bien de moi.


 
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   Anonyme   
28/2/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Très bonne idée de faire revivre ces héros connus pour sentir mauvais.
Mettre des brics et des brocs dans un sac en peau de phoque et vider le sac sur la table de la cuisine.
Le style télégraphique est intéressant.
Mais je trouve l'ensemble assez impersonnel et trop pâle (en comparaison des BD
qui ouvrent un imaginaire immensément coloré.)

   plumette   
1/3/2018
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Je n'ai pas les références du narrateur pour pouvoir apprécier cette biographie en raccourci d'un genre spécial.

Pourtant ce texte , du fait même de sa concentration, qui fait défiler un vie entière, avec des péripéties de genre divers, n'est pas sans charme.

Je me suis demandé s'il ne s'agissait pas d'un exercice d'écriture? prendre deux héros historiques et les fusionner dans une bio imaginaire...

La dernière phrase est savoureuse!

désolée de ne pouvoir vous apporter un commentaire plus constructif.

Bonne continuation

   Louison   
3/3/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Fatoum était ronde et élancée? bizarre!

J'ai lu deux fois et je n'ai pas compris, j'en suis désolée.

Je n'ai pas compris ce que vous vouliez montrer.

Une autre fois peut-être

   Donaldo75   
4/3/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
(Lu et commenté en E.L)

Bonjour,

J'ai trouvé ce récit original par le format condensé, presque un CV, fait de références hétéroclites. Ces dernières semblent n'avoir aucun sens, ressemblent à un collage bien réalisé, certes, mais un collage quand même. Pourtant, quand je lis la dernière phrase, le collage prend tout son sens.

"J’ai 70 ans. Dans mon HLM du 9-3 la vieille Mamyda s’occupe bien de moi."

Du coup, ce qui m'a amusé dans cette lecture, parfois intrigué, souvent agacé, m'a fait tomber de ma chaise, a posteriori, à cause de cette simple dernière phrase. Et ça c'est fort.

Bravo !

   Velias   
19/3/2018
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
Bon, ben à part la dernière phrase, rien ne m’a séduit dans cette courte nouvelle . J’y ai cherché de l’humour mais je n’ai rien trouvé . Même pas du grinçant.
J’avoue : je n’ai jamais été fan de ces BD là. C’est peut être un motif de mon desamour pour votre texte
Velias, d’humeur pas marrante.

   Anonyme   
19/3/2018
Bonjour

Cette nouvelle montre qu'on est content de lire vos poésies.

Qu'avez-vous cherché en couchant sur le cahier cette suite
d'énumérations ?
Ce texte dont le seul mérite, pour moi, est sa brièveté, me plonge
dans un abime de questionnement.
Pas d'appréciation car comme quelques fois je passe peut-être
à coté du symbolisme de cet écrit.
Allez, revenez-nous vite avec un beau poème.

   Anonyme   
19/3/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ça a fait mouche pour moi, ça percute, ça fait naître une nostalgie venue des abysses, quelque chose qu’on attendait pas...

   in-flight   
20/3/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Je crois comprendre qu'il s’agit d'une biographie croisée entre 3 personnes:
- Damy (l'auteur)
– le trappeur Davy Crockett (1786/1836)
– le lieutenant de l'armée de l'Union Mike Blueberry (1843/1933 )

ça donne un texte délirant dont le rythme est effréné (temps de la narration: 3000 signes / temps de la fiction: plus de 2 siècles).

Mais de cet exercice de style, il ne me restera pas grand chose, la faute à un manque de chair des personnages: c'est une esquisse, une esquisse pleine de paysages.

   Damy   
21/3/2018

   Corto   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien
A part la dernière phrase ce texte me fait penser à l'histoire improvisée qu'on essaie de raconter à un enfant qui dans son lit attend le sommeil.
J'imagine que l'auteur ne s'est pas pris au sérieux en posant ces mots sur le papier.
Cela donne un conte léger, qui nous promène dans l'Amérique fantasmée avec ses méchants esclavagistes, ses indiens, ses grands espaces, et bien sûr cette belle indienne rencontrée près de son tipi.

Un gentil divertissement.

   mirgaillou   
15/10/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Ne s'agirait-il pas simplement d'un homme qui a vécu une vie sans couleur et s'invente un passé aventureux puisé dans des BD?

La fin en HLM semble le prouver. L'homme a trouvé le moyen de s'inventer une vie.

Peu importe le style dans ce cas puisque l'on entend comme un cri de solitude...


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