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Humour/Détente
dara : Oho Belgiques, oho mèèèères chériiies...
 Publié le 21/07/07  -  10 commentaires  -  6156 caractères  -  26 lectures    Autres textes du même auteur

Francophones, mes frères, je vous propose un petit voyage en Absurdie, et j'espère que ce bijou littéraire sera publié avant le 21 juillet, (fête nationale) ou avant le 26 septembre (fête de la communauté francophone de Belgiques).


Oho Belgiques, oho mèèèères chériiies...


Il va de soi que ceux qui liront les posts initiés par Cyberalx dans l'Absurdus Virtuelum Encyclopediae (œuvre commune à venir dans ces pages) auront constaté l'indubitable inoubliable et, oserais-je dire, majeur apport de Philippe Geluck, formé sur le tas et en faveur de la circonstance à cet humour belge si particulier en l'équipe de Jacques Mercier dans le "Jeu des dictionnaires" (tous les jours de 17 à 17 heures 50 sur la Première (radio francophone belge) sauf les jours fériés divers, indisponibilité de l'animateur pour crise de foie due à l'excès de chocolat, et autres périodes de vacances scolaires.)


Il va de soi que cet humour, dont les Français disent avec une ironie péteuse teintée de jalousie qu'il est surréaliste, le monde entier nous l'envie.

Mais quoi, surréaliste ?

Caisse à dire ?

Boîte en carton ou carton de bière ?

Que sais-je ?


Aussi ne me prêterais-je à ce petit jeu que si vous avez un voisin, un copain ou une copine belge, ou le frère du cousin de la voisine de votre concierge belgo-portugaise (toutes les concierges sont portugaises en France, c'est bien connu, alors qu'au Québec (vive le Québec libre !) il n'y a pas de concierge il n'y a que des caribous).


Or donc voici j'ouvre ma farde à la page :



Gouvernement


Assemblée ayant le pouvoir de régner sur un pays.

Cette assemblée est restreinte, quant au nombre, de personnalités connues et reconnues, dans la rue, le plus souvent, à la télévision parfois, pour leur absence de compétences. Cette absence quasi totale de compétences techniques précises, frisant la vacuité cosmique, les rend par-là même interchangeables quant aux postes à pourvoir.


Un gouvernement est constitué d'un premier ministre, désigné successivement par un informateur, puis un conseiller conjugal, puis un formateur qui fera rapport au roi en faveur dudit formateur, et lequel roi dans sa grande sagesse et l'immensité de son pouvoir discrétionnaire nommera ledit premier ministre les yeux fermés et sans discuter, sauf certificat médical ou mot de sa maman ou mise en impossibilité de régner pendant 24 heures (véridique).


Le roi, quant à lui, (pour le moment, ce ne pourrait être une femme, et au train où va le monde, ma bonne dame, ça risque de nous changer, une femme roi) le roi, disais-je est nommé à vie, par son père, ou son oncle (principe du chromosome sauteur), ce qui simplifie considérablement ce qui suit :


Cette cascade de (dé)nominateurs est éclairée par le jeu (obligatoire sous peine d'amende en Belgiques) des élections où tous les partis en lice gagnent et font la fête le soir des élections.


Le premier ministre peut ensuite se choisir des potes, nommés ministres.

Lesdits potes sont recrutés en fonction de trois grands critères : couleur politique, couleur linguistique, couleur de peau ou grandeur du sexe, c'est selon (résultat et bien que l'affirmation suivante tende à ne plus être tout à fait vraie, on n’a jamais vu de ministre mâle noir parlant swahili en Belgiques). Le grand jeu du premier ministre est de faire un melting-pot dans tout ça pour ne vexer personne eu égard au résultat des élections susnommées et d'un certain nombre de lois non écrites appelées "tradition belge".

S'il y arrive, il peut payer une drache aux autres suckeleirs.


Un ministre s'entoure de 20 conseillers dont deux secrétaires de cabinet. Chaque conseiller s'entoure de 350 auxiliaires à des grades divers lesquels subissent chacun l'arriéré des nominations (poolitiques) de 4 200 fonctionnaires, experts et autres consultants.

Mais quand un accord est trop difficile à prendre, tous les ministres ne sont pas conviés à boire une pintje. On constitue alors un Kern, ou cabinet restreint.


Les Belgiques possèdent :


- un gouvernement fédéral situé à Bruxelles

- un flamand gouvernement situé à Bruxelles

- un gouvernement régional Wallon peut-être situé à Namur

- un gouvernement culturo-linguistique de la communauté francophone situé je ne sais pas bien où

- un gouvernement régional bruxellois situé à... B....ruxelles (bravo : il y en a deux qui suivent !)

- un gouvernement germanophone dont personne n'entend jamais parler et dont je suppose qu'il se cache à Eupen.

- 9, non : 10 gouvernements provinciaux (chefs-lieux, voir Wikipédia)

- un nombre indéterminé de communes dont le premier ministre s'appelle mayeur ou bourgmestre (lire "bourguemestre") et dont les ministres s'appellent des échevins.


Cette liste, à peu près exacte, n'étant en aucune façon le reflet d'une répartition hiérarchique des compétences verticales ou horizontales.


Le gouvernement fédéral des Belgiques est renouvelé tous les quatre ans (je crois, mais j'avoue avoir perdu le compte, vous aurez compris pourquoi) et met trois ans et demi à être constitué.


Je n'ai jamais su comment étaient constitués les autres divers gouvernements, sauf pour le stade communal, où le principe est que la personne ayant le plus de voix dans la liste du parti ayant rassemblé le plus de suffrages (à dire cinq fois très vite) devient mayeur. Je n'ai jamais compris non plus en quoi la tessiture ou la capacité vocalo-pulmonaire d'une personne pouvait être un gage de bonne conscience politique, mais vous avouerez, après ce rapide survol du système politique belge, que si c'est la seule chose qui m'échappe, je m'en sors plutôt bien.


Très curieusement, cette complexité toute apparente fait des Belgiques l'un des pays les plus stables au monde depuis plus de 150 ans et explique sans doute l'origine et l'originalité de notre humour : quand on ne sait plus pleurer, on n’a plus qu'à rire.


Enfin et pour rebondir sur l'actualité, d'aucuns disent (des mauvaises langues, c'est sûr) que c'est après un cours de ce genre-ci chez l'un de ses amis industriel belge que Nicolas Ier, épaté, a décidé de sa politique dite d'ouverture, tant il est vrai que la traduction française de roi est "président", ainsi va l'Europe.



Le prochain épisode traitera de l'appareil législatif belge, de son autorité (nul Belge n'est censé ignorer la loi), et ça risque d'être coton, préparez mouchoirs et Tranxènes.


 
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   Pat   
21/7/2007
J'avais oublié de te dire : que c'est compliqué la Belgique ou les Belgiques (au choix, mais je sais que vous tenez à cette différence).

Le dictionnaire est un sacré stimulateur de créativité... Dommage que d'autres auteurs ne s'en saisissent pas.

Sinon, c'est vraiment drôle, par moments, obscur à d'autres... Mais je crois que c'est voulu. C'est de l'humour belge ? Ca fait un peu non-sens (comme disait un ami belge, un peu déjanté).

   Nico   
27/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bon, si la belgique doit être expliquée dans un bottin, on doit en être à la première page de la lettre A.

Quelques petites remarques :

- « désigné successivement par un informateur, puis un conseiller conjugal, puis un informateur »

J'aurais plutôt dit un « formateur » pour le dernier, lequel est chargé de désigner le futur premier ministre (et devinez quoi ? bizarrement, il se choisit chaque fois lui-même...).

- « Le roi, quant à lui, (pour le moment, ce ne peut être une femme, mais au train où va le monde, ma bonne dame, ça risque de nous changer, une femme roi) »

Au contraire, depuis plusieurs années, ça peut être une femme. Et théoriquement, si l'ordre de succession est bien suivit, après Philippe on devrait avoir droit à une Reine Elisabeth. Mais je crois bien que dans ce cas particulier c'est son mari qui devra prendre son nom et non l'inverse.

   philippe   
21/7/2007
ce texte sera corrigé de toutes ses inexactitudes quand elles seront répertoriées:
bonne fête à tous mes compatriotes: amusez-vous et aimez-vous d'Arlon à Antwerpen et d'Ypres à Luik

   Cyberalx   
21/7/2007
Drôle et fascinant.

Je suis plus fan d'Edika et de Marcel Gotlib que de Geluck, mais ça ne change rien au fait qu'on vous enviera cet humour Belge encore longtemps.

Merci pour la documentation. :-D

   daphlanote   
22/7/2007
^^ J'ai aimé (sans répertorier).

Surtout quand on compte que notre cher formateur confond Brabançonne et Marseillaise...

Ceci dit ^^

Lol !

   Bidis   
11/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et y en a qui peuvent rire avec ça !

   dara   
11/12/2007
quand j'ai écrit cette pitrerie, j'étais loin de m'imaginer que les choses tourneraient au vinaigre à ce point
il faut vous dire que chez ces gens là, on vote pour soit: les néerlandophones pour les néerlandophones, et les francophones pour les francophones
même quand on vote pour décider de l'avenir du pays tout entier, toutes langues confondues.
résultat, à force, on ne regarde même plus l'autre partie... pourquoi faire?
Tristes belgiques, tristes clowns tellement sûrs d'eux-mêmes qu'ils en oublient leurs rôles

   dara   
22/12/2007

   Anonyme   
2/4/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve que ça manque néanmoins un tout petit peu d'assumation de l'absurde.
ça reste mesuré comme humour belge, même pour de l'humour belge... le surréalisme est évoqué (en même temps il est rédigé dans le granit ou presque), on a quelques pointes de laisser aller dans les caisses du début ou la drache, mais le texte aurait gagné à un grain de folie un tout petit peu plus fouillé.
C'est sympa cependant, hein, attention. Mais c'est presque trop réaliste de mon point de vue de citoyenne belge pour être catégorisé en humour. Pour cela il aurait fallu un contre pied quelque part, ou un style narratif plus marqué.
Là j'ai un ptit Janin et Libersky (Froud et Stouf), j'entends pas assez l'accent ou le battement de petites queues bleues.
Mais d'actualité, toujours et ce malgré sa date de publication, ce texte a l'immense qualité de presque rendre compréhensible le gouvernement belge. Presque, on a dit!

   Anonyme   
3/4/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Le côté burlesque reste à peine ébauché.
C'est dommage, y avait pourtant "matière à".
Parce que si l'on retire cette ébauche, il reste quoi ? Ma foi, un certain nombres d'inexactitudes et des traits d'humour majoritairement lourds.

Ca aurait peut-être pu faire une intervention en forum, mais un texte ?

"explique sans doute l'origine et l'originalité de notre humour : quand on ne sait plus pleurer, on n’a plus qu'à rire."
Ben là, je n'ai ni ri, ni pleuré. Ca m'a juste laissé de bois.
A ne pas prendre comme exemple d'humour belge.
On peut faire mieux que ça, quand même !

Bref, c'est pas super bien documenté, c'est pas super bien écrit, y a vraiment pas de quoi se tordre de rire.
Je suis désolé, mais au final, je trouve ça assez mauvais.


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