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Brèves littéraires
Dian : Auto-stoppeuse
 Publié le 08/04/25  -  6 commentaires  -  2244 caractères  -  36 lectures    Autres textes du même auteur

Rencontre d'une dame blanche (conte bref).


Auto-stoppeuse


Ce jour-là, il pleuvait. La lisière de la forêt défilait à mes côtés dans un demi-jour de songe gris.

Roulant à vitesse réduite, je l'aperçus nettement sur le bas-côté – immobile, grande et blanche –, une fille aux longs cheveux noirs, qui me faisait signe.


Je m'arrêtai, et l'invitai à monter dans la voiture. Ce qu'elle fit sans hésiter, après m'avoir salué d'un étrange signe de tête (bien trop lent pour être normal).

À mon tour je la saluai en lui demandant où elle se rendait. Elle ne répondit pas. Je répétai plusieurs fois ma question, mais en vain : elle semblait muette.


Je démarrai en me promettant de la déposer au prochain patelin. Sans doute se trouvait-elle en état de choc.

Tout en conduisant, je l'observais en biais. C'est ainsi que je remarquai des taches de sang sur sa fine robe, qui était déchirée par endroits.

Sa peau était très blanche, et il émanait d'elle un parfum bizarre et envoûtant – presque narcotique.


Elle évitait de me regarder, comme si elle avait peur.

Nous roulâmes ainsi durant deux bonnes heures. Je ne ressentis pas la moindre envie de déposer ma passagère.

Le plus souvent, j'avais l'impression que ma voiture avançait toute seule.


Une fois, la fille me regarda, et là je vis ses yeux : fixes, incroyablement chatoyants, et anormalement étirés vers le haut.

J'eus beau passer en revue dans ma tête tous les types ethniques existants, celui-là m'était totalement inconnu.

Je croyais rêver tout éveillé. Puis ce fut la panne inexplicable.


Tentant de rassurer d'un geste mon étrange étrangère, je me précipitai à l'extérieur pour examiner l'état du moteur. Bien que paralysé, ce dernier ne présentait aucun signe de dysfonctionnement.

C'est alors que j'entendis son cri : déchirant, lancinant, interminable.


Lorsque je revins sur mes pas, elle avait disparu – tandis que son cri résonnait encore très loin et très haut autour de moi, vapeur sonore de plus en plus ténue, bientôt diluée dans le bruissement des arbres.

À sa place, il y avait une branche d'aubépine, et aussi ce parfum bizarre. Au moins j'avais la preuve que je n'avais pas rêvé tout cela.


Une semaine après, l'aubépine se fana.

Cela fait maintenant dix ans. C'est comme si c'était hier.


 
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   JohanSchneider   
22/3/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Une énième resucée de la légende rurale de la "dame blanche".
Un texte qui avait les moyens de s'offrir le luxe d'aller vers quelque chose d'un peu novateur pour renouveler un thème archiconnu mais qui, bizarrement, se les ait refusés.

   papipoete   
8/4/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Dian
Une rencontre que le hasard met sur la route de cet automobiliste ; rien de bien anormal si ce n'est cette façon qu'a la fille de ne pas regarder, ou plutôt de ne pas croiser le regard, et sans faire le " coup de la panne ", la voiture tombe en rade, et plus d'auto-stopeuse non plus...
NB pas de grand suspens, ni de fait délirant dans cette étape à deux,
" même pas peur ! "
la dernière partie me semble imprécise ( ... l'état du moteur/ bien que paralysé ) me surprend ? mais le dénouement " princecharmantesque ", sans hémoglobine, me fait sourire...

   Salima   
11/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonsoir Dian,

J'aime beaucoup cette nouvelle qui puise dans le folklore français. Il y a beaucoup de simplicité dans la narration, une belle alliance du fond et de la forme, qui donne une impression de vécu. En fait, si vous n'aviez pas écrit que c'est un conte, j'aurais cru que c'était autobiographique.
Je ne mets pas de mention "écriture très aboutie", parce que l'écriture est si simple que je glisse dessus sans m'y attarder véritablement. Mais je trouve assurément que l'écriture est maîtrisée.

Ce conte me laisse une impression de mystère, la douce certitude qu'on vit dans un monde où tout n'est pas explicable.

Un détail : "sans hésiter" me fait penser à un euphémisme qui signifierait plus ou moins "se précipiter avec fougue". Mais sûrement ce n'est pas le sens ici.
Le "pas" devrait être remplacé par un "plus", puisque c'est une opposition avec ce qui précède, et je conseillerais un imparfait : "Je ne ressentis pas la moindre envie de déposer ma passagère."

   Marceau   
11/4/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour Dian,
le début de la tirade du nez m'est venue spontanément à la lecture de votre nouvelle :
"ha ! non ! c'est un peu court jeune homme !
On pouvait dire ... Oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme ..."
Il est vrai que la Dame blanche comme le coup de la panne font un peu figure de poncifs, mais pourquoi pas au fond. Votre version est agréable à lire, mais personnellement je reste un peu sur ma faim. Peut-être pourriez-vous envisager une version plus étoffée ? Au plaisir de vous relire.

   Raoul   
12/4/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour,
Nous sommes dans l'exercice de style... thème : rencontre incongrue – mais rebattu – d'une dame blanche et fantomatique sur le bord de la route angoissante. Soit.
Pourquoi écrire au passé, puisque la justification tient en une ligne ultime et plutôt gratuite ?
Désolé , mais comme tout est très balisé par les poncifs du genre, je m'ennuie à la lecture.
Toutes – presque – les images sont prévisibles et l'expression ne les réchauffe pas d'inattendu, de surprise, de peur... De plus, je lis beaucoup trop d'images toutes faites pour que le style soit particulier et personnel. Dommage, par exemple, qu'il n'y ait pas d'avantage d'interactions entre les deux personnages – silhouettes plutôt –.
Bonne idée de parler des odeurs, mais dommage de ne pas développer et de ne pas sortir des ses sentiers battus.
À mon avis (qui n'est que le mien) le texte est trop fade.
À une autre fois, certainement.

   Salima   
12/4/2025
Bonsoir Dian,

J'aime beaucoup cette nouvelle qui puise dans le folklore français. Il y a beaucoup de simplicité dans la narration, une belle alliance du fond et de la forme, qui donne une impression de vécu. En fait, si vous n'aviez pas écrit que c'est un conte, j'aurais cru que c'était autobiographique.
Je ne mets pas de mention "écriture très aboutie", parce que l'écriture est si simple que je glisse dessus sans m'y attarder véritablement. Mais je trouve assurément que l'écriture est maîtrisée.

Ce conte me laisse une impression de mystère, la douce certitude qu'on vit dans un monde où tout n'est pas explicable.

Un détail : "sans hésiter" me fait penser à un euphémisme qui signifierait plus ou moins "se précipiter avec fougue". Mais sûrement ce n'est pas le sens ici.
Le "pas" devrait être remplacé par un "plus", puisque c'est une opposition avec ce qui précède, et je conseillerais un imparfait : "Je ne ressentis pas la moindre envie de déposer ma passagère."

Édition :
Après réflexion, je trouve que mon commentaire n'était pas étayé. D'ailleurs, il n'était même pas juste. J'avais parlé d'écriture lisse. Pour être exacte, je trouve que cette écriture n'emploie pas d'effet de style marquant, ce qui ne veut pas dire absence de style.

Une critique que j'avais oubliée : je déconseille l'usage des parenthèses, qui est plus informatif que littéraire.

Le champ lexical de l'onirisme est présent : songe, rêvé tout éveillé, rêvé, ainsi que plusieurs expressions cherchant à préciser si oui ou non on se situe dans le rêve.

Le champ lexical de l'étrange aussi : bien trop lent pour être normal, parfum bizarre et envoûtant – presque narcotique, l'impression que ma voiture avançait toute seule, incroyablement chatoyants, et anormalement étirés vers le haut, inconnu, inexplicable.

"Vapeur sonore de plus en plus ténue, bientôt diluée dans le bruissement des arbres" : oxymore très expressive, vapeur est gazeux, sonore est fait d'ondes, dilué s'applique aux liquides, bruissement est sonore lui aussi. Figure très élégante.

Demi-jour de songe gris : hypallage, figure discrète et expressive, où l'adjectif est accolé à un nom qu'il ne qualifie pas. Ici, ce n'est pas le songe qui est gris, mais le demi-jour.

Ce que j'apprécie, c'est le réalisme de cette nouvelle merveilleuse. Comme je disais plus haut, on croirait à un témoignage. Oui, la Dame blanche n'est pas une invention de l'Auteur•e, mais justement, pour cette raison si crédible.... C'est ce qui fait le folklore de chaque pays, chaque région : des grandes figures, que chacun connaît, et que chacun raconte à sa sauce, sans trop dévier, sans effets de mythomane. Et le jour où plus personne ne reprendra ces grandes figures, le jour où on les trouvera ennuyeuses et remâchées, ce jour-là sera la mort du folklore et de la culture.
Merci, Dian.


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