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Sentimental/Romanesque
Dolybela : Albe ou le coquelicot
 Publié le 05/12/21  -  4 commentaires  -  17940 caractères  -  31 lectures    Autres textes du même auteur

Une journée dans le corps d'Albe.


Albe ou le coquelicot


Albe s’éveilla au son des oiseaux et à la lumière artificielle de l’aube, émise par son réveil. Elle esquissa un sourire heureux en regardant le plafond et porta la main à son ventre. Elle le sentit apaisé, légèrement rebondi, serein. Les oiseaux chantaient en chœur un concert qu’aucune musique humaine ne pourrait égaler, des couleurs fantastiques défilaient sur le mur blanc, passant du rosé au pourpre pour finir sur des dorures orangées. Elle savoura ce tableau matinal. Elle vivait en ville, mais cela ne l’empêchait pas de faire entrer la beauté de la nature dans son appartement.

Un bruit de voiture se fit entendre au dehors. L’heure de commencer la journée. Albe repoussa sa couette en coton biodégradable et posa le pied par terre. Elle prit le temps de s’étirer, leva les mains vers le plafond, tendit ses doigts comme pour attraper le mobile composé d’origamis de toutes les couleurs, pliés par ses soins. Elle inspira profondément, expira doucement en baissant les bras. Puis, elle ouvrit les volets et la fenêtre de sa chambre. Dehors, il faisait un temps d’avril, un ciel bleu pâle, un fond d’air frais et un tendre rayon de soleil. Albe éteignit le chauffage. Laissant la brise du matin s’infiltrer dans sa chambre, elle mit le drap à nu pour rafraîchir sa couche. Un rire doux s’échappa de ses lèvres roses lorsqu’elle s’aperçut qu’elle n’avait pas éteint son réveil qui piaillait tout naturellement dans la pièce.

Lorsque ce fut fait, elle s’assit encore en pyjama au milieu de la pièce impeccablement rangée. En tailleur, elle ferma les yeux. Ses épaules s’affaissèrent, sa respiration ralentit, se fit plus profonde et plus intense. Elle pensa à ses pieds, nus contre le sol glacé, à ses jambes, encore engourdies par la nuit, s’attarda sur son ventre, tentant de percevoir cette vie grandissante. Elle s’imaginait une fleur se développant en elle. Un coquelicot printanier dépliait chaque pétale en elle, fragile et vulnérable à tous les vents. Et Albe veillait sur lui, sur tous ses mouvements, sur la nourriture et la paix qu’elle pouvait lui procurer. Elle pensa à ses seins douloureux sous son pyjama de soie, força sa respiration à ralentir encore. Elle respirait pour deux et la vie en elle n’avait pas à souffrir de ce pyjama de soie légère comme les ailes d’un papillon. Ce souffle qui la traversait absorbait l’air pur du dehors, pour faire danser son coquelicot intérieur. Une raideur dans la nuque. Rien n’échappait à ce souffle, comme une vague de sérénité. La raideur s’évanouit. Un goût salé dans sa bouche close, les paupières lourdes et gonflées. Rien ne résiste au printemps. Albe sentait l’air circuler, remplir chacune des cavités de son crâne, comme des ruches alizéennes. Du dehors lui parvenaient également des bruits de portes, des vrombissements de voitures, des odeurs citadines. Elle était au monde, présence équilibrée, respiration imperturbable. Ses longs cheveux caressant ses épaules, réchauffant son cou. Inspiration, l’air descend, le ventre se gonfle, se soulève, l’air transmet son mouvement à l’eau qui enveloppe le petit être bercé dans son landau aquatique. Expiration, l’air monte, le ventre se relâche, et le petit être revient à sa position première, comme une balançoire au ralenti. La température dans la chambre avait chuté. Ses poils se hérissèrent. Elle avait froid. Il était temps.

Albe ouvrit les yeux, se leva, ferma la fenêtre. Puis elle fit son lit en quelques minutes, prenant la peine de border la couette, de retaper l’oreiller, et de placer dessous son pyjama qu’elle enleva et plia correctement. Nue, Albe quitta la pièce et se dirigea vers la salle de bains. Elle passa devant le miroir pour attacher ses cheveux, et se détailla de la tête aux pieds. Elle se trouva trop frêle. Sa peau trop pâle, ses membres trop menus, ses seins trop petits. Seuls ses cheveux roux et bouclés qui tombaient au milieu de son dos soulignaient son regard noisette, ses hautes pommettes et la faisaient paraître plus adulte. Elle rejeta ses épaules en arrière, laissa une mèche rouge reposer sur son sein puis sourit à son reflet, satisfaite. Elle se rappela alors ce qu’elle faisait devant cette glace et attacha ses cheveux sur le sommet de son crâne.

Albe alluma le jet d’eau. Pas trop chaud, juste ce qu’il fallait. Que l’eau soit une étreinte pour chacune de ses cellules éprouvées, jour après jour, nuit après nuit, cauchemar après cauchemar. Son corps était à présent complètement réveillé. Elle mouilla son visage, s’arrêta sous ses aisselles, ses seins, ses fesses, là où la peau se plie. Elle s’enduit de gel douche au lait de coco. Albe sourit en respirant cette odeur familière, l’odeur de tous ses matins. Elle passa la main sur son ventre légèrement arrondi, sa peau tendue. Le coquelicot était en sécurité dessous. Elle espéra sans y croire qu’il sente ce matin, cette odeur de coco, la tendresse de l’eau, qu’il veuille venir, qu’elle ne le force pas à être malgré lui. Elle resta longtemps avec le jet de douche devant son ventre. Dedans, c’était peut-être comme entendre la pluie tomber sur un Velux, et se laisser bercer au bruit des gouttes. Albe baissa petit à petit la température de l’eau, jusqu’à ce qu’elle soit froide mais pas glacée, juste ce qu’il faut. Puis elle se décida à sortir, s’enroula dans une serviette, essuya son visage, puis ses jambes, sous les fesses, sous les seins, sous les aisselles, les endroits qui restaient toujours mouillés si on ne s’en occupait pas tout de suite. Elle retourna dans sa chambre.

Un jean, une tunique rouge, une culotte l’attendaient sur une chaise depuis la veille au soir. Elle enfila même des chaussettes. Elle était prête.

Albe passa à la cuisine, après avoir allumé son téléphone laissé à charger sur la table. Il était dix heures du matin, c’était son jour de repos. Elle prit un verre d’eau fraîche, qu’elle but par petites gorgées. L’ordinateur l’attendait, posé sur la table du petit appartement. Elle l’ouvrit et se mit au travail. Un mémoire d’histoire à continuer. Elle en était à la rédaction de la deuxième partie. Il était question de la condition des paysannes en France sous la Première Guerre mondiale. Elle travailla durant deux heures, sans pause. Des livres s’empilaient sur la table, remplis de marque-pages, complétés par des notes prises à la main dans différents cours. Après avoir écrit trois pages et compilé toutes les informations qu’elle avait trouvées, Albe enregistra son travail et se dirigea vers la cuisine. Ils avaient faim. Tout à son ouvrage, elle avait oublié son coquelicot. Pas totalement, sa présence était inoubliable, mais tout ce qui l’accompagnait, ces émotions furtives mais souvent trop intenses, tout ce qui était si dur à porter quand lui était si léger dans le vent, tout ce fardeau inutile s’évaporait lorsqu’elle était à son travail.

Albe déverrouilla son téléphone et lança un podcast. La voix chaude d’une femme résonna autour d’elle. Elle parlait d’acceptation, et de pardon. Elle parlait aussi de se sentir chez soi, de sécurité émotionnelle. Albe se dirigea vers le réfrigérateur. Il lui restait des carottes râpées, du maïs, de l’avocat, du gruyère et des wraps. Elle se roula deux galettes, une pour elle, une pour lui. Non, les deux pour lui, en réalité, rien que pour lui. Elle mangea lentement, écoutant la voix de cette femme qui lui disait combien il était important de ressentir de la gratitude, surtout envers soi-même, important de se pardonner pour parvenir à s’aimer. Albe répéta après elle : « Même si je ne suis pas parfaite, je m’aime et je me respecte profondément. » Elle se rendit compte qu’elle l’avait dit à son ventre, comme pour rassurer le petit coquelicot. Albe ferma les yeux et se laissa guider par la voix dans une vision apaisante. Il était question d’un parc avec de grands arbres, des insectes volants, un grand ciel bleu. Sa respiration était apaisée, elle faisait attention à tous les aliments qu’elle avalait, à leur goût et à leur texture dans sa bouche. Elle avait du mal à se concentrer. Elle ne parvenait pas à imaginer un parc vide. Il y avait toujours des enfants, des femmes avec des poussettes, des cris et des rires, et elle aimait cette ambiance. Albe voulait danser avec les petits, participer à leurs jeux, redécouvrir leur univers, leur façon d’utiliser le présent afin qu’il demeure le seul temps dans lequel vivre. Elle se rendit compte que la voix lui parlait des bienfaits de la solitude et de se reconnecter avec soi-même. Elle effaça son parc, retrouva le goût des carottes, du maïs, de la galette mexicaine. Elle ouvrit les yeux. La voix dit aux auditeurs de faire de leur mieux et d’avoir confiance en leur évidence, avant de se taire. Albe finit rapidement de manger.

C’était samedi midi, elle avait pour mission d’appeler sa mère après le repas. Elle composa le numéro en se rappelant des mots de la femme « je m’aime et je me respecte profondément ». Sa mère décrocha à la deuxième sonnerie.


– Ma chérie, tu vas bien ?

– Très bien, maman. Je viens de finir de manger.

– Évidemment, puisque je t’avais dit de m’appeler tout de suite après.

– Évidemment.

– Tu as dit à ton patron pour ton état ?

– Non, pas encore.

– Ne laisse pas traîner, je te l’ai dit, dans ce genre de métier, il faut être le plus honnête possible. Ne pas commettre d’impolitesse. Tu en as déjà fait une belle.

– Oui, je lui dirai la semaine prochaine. J’ai avancé sur mon mémoire.

– Tu sais, je trouve que tu travailles trop. Tu devrais sortir, faire des rencontres. D’ailleurs, quand tu viendras à la maison, le week-end prochain, je te présenterai le fils de mon amie Anne, tu sais celui qui est interne en médecine.

– Maman… Tu n’es pas obligée d’essayer de me caser, on n’est plus en 1950.

– Et en attendant, tu vas vivre de quoi, Albane ? Tu sais, c’est pas avec un salaire de prof certifiée qu’on peut élever un enfant.

– Je pourrais essayer de passer l’agrégation, et puis continuer de faire des recherches en histoire.

– L’agrégation ? Toi, l’agrégation ? Tu sais, ton père a déjà eu du mal, alors toi, et avec un bébé en plus… Il faut arrêter de rêver ma fille, arrêter. Ça ne t’a pas suffi de te retrouver dans cet état ?

– Tu savais que pendant la Première Guerre mondiale, certaines femmes remplaçaient les chevaux dans les champs ?

– Non. Qu’est-ce que ça peut me faire ?

– Elles étaient courageuses.

– Moui… Moi aussi, j’en ai du courage, il en faut quand on a une fille comme toi. Bon, n’oublie pas de dire ce que tu dois dire à ton patron, et puis n’oublie pas non plus qu’on t’attend la semaine prochaine. Ton père t’embrasse, il est parti se reposer. Bonne journée ma chérie. Ne te laisse pas trop aller.

– Bonne journée maman. Je t’ai…


Sa mère avait raccroché. Albe sourit. C’était bien sa mère… Elle sourit et pourtant, elle était épuisée à l’intérieur. Au point d’avoir envie de pleurer. Pour chasser cette sensation terrible, elle parla à voix haute.


– Bon, mon coquelicot, si on allait faire une sieste nous aussi ?


Les mots de sa mère lui revinrent en tête : « Ne te laisse pas trop aller. » Elle finissait toujours leurs échanges ainsi. Peu importe. Albe n’était pas si fatiguée après tout. Elle pouvait encore travailler une heure ou deux. Elle se remit devant son ordinateur. Elle n’avait même pas rangé ses livres ; c’était bien là le signe qu’elle était prête à continuer. Elle prit une grande inspiration et ralluma l’écran. Elle travailla trois heures sans s’arrêter.


***


Albe repoussa ses livres, exténuée, le cerveau bourdonnant. Elle avait soif, et envie de faire une sieste. Il n’était que quatre heures. Si elle dormait maintenant, elle empiéterait sur sa nuit. Il fallait bien dormir. Elle se leva, passa un legging, des baskets, but un grand verre d’eau. Elle sortit, claqua la porte derrière elle, le regretta. Elle descendit les escaliers à toute allure. Son appartement était situé face à la gare. Albe se mit à courir. Elle ne vit pas les sans-abris agglutinés devant les arrêts de bus, et les distributeurs automatiques, elle ne sentit pas les odeurs de brioche de la boulangerie du coin, elle n’entendit ni les cars, ni les au revoir des voyageurs, il n’y avait au monde que l’air frais sur sa peau, des gouttelettes glacées qui se collaient à son corps. Elle remarqua que le ciel bruinait, avril, versatile avril…

Elle était ses jambes. Elle ne courait pas vite, juste ce que le docteur lui avait conseillé. Elle avait vingt minutes. À peine assez pour faire un tour du jardin des Prébendes. Elle était ses jambes, ses pieds soulevés de terre, l’un après l’autre, ses muscles, ses articulations, pliés, dépliés, tendus, elle imaginait déjà ses futures courbatures, glorieuses, elle aurait mal, elle sourit. Son cœur battait à tout rompre. En ce moment, le moindre effort la fatiguait. Albe accéléra. Les trottoirs, les passages à niveau, tous les feux passaient au vert devant elle, elle se savait forte, plus forte que tous les passants. Une vieille dame jeta un regard désapprobateur à son ventre. Albe secoua la tête. Elle voulait aller loin. Les maisons étaient plus basses. Elle voyait plus de ciel, elle aurait voulu un coucher de soleil aveuglant, comme la lumière de son réveil au matin, mais le gris était assourdissant. Elle perdait son souffle, son sang battait à ses tempes. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit seule dans son corps, et eut envie de crier, de joie ou d’horreur, elle ne savait plus trop. Elle franchit la grille du jardin des Prébendes. Grille noire, menaçante. Échoua sur un banc. Elle avait mal partout.

Albe porta ses mains à son ventre. Elle adressa un profond pardon au petit coquelicot, bien secoué par cette course effrénée. Elle espéra qu’il n’avait pas perçu son trouble. Elle espéra que c’était toujours le plein printemps autour de lui, qu’il avait assez de soleil, lui, pour déplier ses pétales en toute sérénité, lui, et assez d’eau, et qu’il était assez profondément enraciné dans la terre pour en pomper tous les nutriments, lui, et devenir fort, plus fort qu’elle et que tous les passants. Albe eut envie de pleurer. Elle expira d’un coup, relâchant ses épaules.


– Mademoiselle, il ne faut pas se décourager comme ça…, dit une voix près d’elle.


Un vieil homme et une vieille femme étaient assis sur son banc, inquiets.


– Je ne me décourage pas, chuchota-t-elle en guise de réponse, se détournant d’eux.


Albe se leva, ses yeux se perdirent sur l’eau de l’étang devant elle, dans les cimes des arbres d’un vert profond. Leur impassibilité l’inspira. Elle était un pin posé sur le bord d’une étendue d’eau, et elle voyait passer les canards, et elle veillait sur l’épanouissement des coquelicots. Elle se mit à marcher, et à parler.


– Tu vois, il y a un grand pin, tout vert. Le vert, c’est une couleur calme, immobile, une couleur qui dit « je suis là pour toi ». Et comme c’est le printemps, et qu’il y a un petit vent frais, c’est-à-dire un petit vent qui te distrait, chasse les pensées noires et les nuages gris, comme il y a un petit vent, les arbres chuchotent, ils disent qu’il fera beau à l’automne, quand tu arriveras. Tu verras, ce sera doré dans le ciel, et rouge et jaune dans les arbres, et ça voudra dire que tu es précieux, très précieux.


Elle s’arrêta sur le ponton, sous le grand arbre dont la branche antique offrait un toit généreux de verdure. Dans l’eau sous elle pataugeaient les canards. Un petit garçon et sa grand-mère leur donnaient du pain. Par pudeur, Albe rebroussa chemin.

Elle rentra chez elle alors que la bruine s’intensifiait. Elle recommença à courir, mais lentement, la tête baissée. Arrivée dans son appartement, elle s’écroula sur son lit.


***


Lorsqu’elle se réveilla, la nuit était presque tombée. Albe prépara une infusion au jasmin. L’eau chaude la réconfortait. Elle aimait le glougloutement de la bouilloire, l’ascension du parfum floral de la tasse à son nez, accompagné de fines gouttelettes qui se collent aux lèvres. Elle avait l’impression d’avoir mille ans.

Albe se mit à sa fenêtre et contempla la place de la gare. Il n’était pas tard, l’heure des derniers départs, avant celle de la faune nocturne. Les arbres avaient fleuri en rose. Le ciel était dégagé, piqué de petites étoiles blanches perçant le bleu obscur. La fontaine au milieu de la place était illuminée, parée de nuances vertes, et pâles, et douces. Albe distingua une silhouette au milieu des fleurs tombées. C’était un homme, équipé d’un sac à dos et d’une valise. Elle lui trouva l’air égaré, comme s’il arrivait dans une ville nouvelle, sans savoir quelle direction prendre, seul et perdu.

« Suis les étoiles », chuchota-t-elle mystérieusement.

Un cri retentit sur la place, bref, un cri de joie. Comme une note de flûte des bois. Une femme surgit de sous les arbres. Elle avait des fleurs roses dans les cheveux et sauta dans les bras de l’homme qui l’embrassa, lâcha sa valise et la fit tourbillonner dans les airs. Au-dessus d’eux, Albe aperçut la lune, fin croissant délicat. Elle n’avait rien à voir avec cette histoire-là. Elle détourna les yeux.

Un groupe d’amis près de la gare, sacs à dos imposants, un départ en road trip entre potes. C’était certainement les vacances quelque part. Un vieillard qui sortait en riant de la gare avec deux personnes plus jeunes. Une femme qui en accueillait une autre à bras ouverts, la débarrassa de sa valise, elles partirent en parlant de manière très animée.

Le couple aussi s’éloigna, passa devant la fontaine, l’eau illuminée éclaira leur sourire, et leurs mains jointes.

Albe s’effondra en larmes brûlantes. Ses sanglots furent silencieux. Ils montaient de sa poitrine en vagues de douleur, compressaient ses poumons et sa gorge. Elle attendit qu’ils passent, avec la nuit pesante, en pensant qu’au matin, nouveau jour, elle s’éveillerait au son des oiseaux et à la lumière artificielle de l’aube, émise par son réveil.


 
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   Anonyme   
5/12/2021
Qu’en est-il exactement ? Albe est malheureuse parce qu’un petit d’homme naîtra sans avoir de père, c’est ça ?

Bon, on est là pour se dire la vérité, je pense, et je crains de ne pas être très doué pour la délivrer. Pardon pour ça.

J’ai bien cru que je ne sortirais jamais de cet étalage de banalités domestiques. De la chambre à la cuisine en passant par la douche, rien ne m’a été épargné. La sortie pour le jogging n’a guère été plus divertissante. J'espérais que mon courage serait récompensé en progressant vers la fin, mais non.
Désolé, mais je ne sais que dire de plus.

   Marite   
5/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Difficile de s'accrocher à cette histoire ... trop centrée sur "Albe", sur les détails insignifiants donnés en surnombre sur son environnement, sur les objets d'un quotidien qui n'a rien d'extraordinaire, même l'intensité des émotions qui la traversent est si faible que l'on finit par être lassé par le récit d'une journée bien banale. J'avoue n'avoir pas pu terminer plusieurs paragraphes ... par ennui et je n'ai pas compris ce que l'auteur souhaitait exprimer.

   Lariviere   
6/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai trouvé assez bien mené cette nouvelle. On sent dans le dialogue la relation compliqué entre Albe et sa mère... On sent la solitude d'Albe, avec cette mère sévère, avec ce père du bébé absent, avec peut être d'autres fantômes qui se cachent derrière tous ces détails qui remplissent comme ils peuvent sa journée. J'ai bien aimé l'appellation du coquelicot pour parler de son bébé qui pousse dans son ventre. J'ai bien aimé la tendresse sous jacente qui se dégage du récit.

Merci pour cette lecture et bonne continuation

   hersen   
8/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce texte est une oeuvre intimiste qui sous cet aspect, est très réussi.
Car il n'y a pas de questions, de remise en question, il y a seulement un grand désarroi.
A faire la chose la plus naturelle au monde, c'est à dire faire un enfant, il y a tout ce que cela révèle socialement de le faire "en dehors des clous" que justement, la mère enfonce bien comme il faut !
Il y a une grande sensibilité dans ce texte, et cela me donne à comprendre que tout va bien aller, que ce n'est peut-être pas la mère la plus forte, mais bien ce petit coquelicot qui s'impose, qui donne ce qu'il faut donner pour mériter un miracle.

Par contre, pour parler construction du texte, je pense que c'est beaucoup trop long à démarrer. un plan lent qui fait perdre un peu de l'intérêt. Je pense qu'il faudrait revoir la première partie qui ne véhicule qu'une lourde attente chez le lecteur, ce qui donc peut lui faire rater l'intérêt de ce texte, à savoir une vision très juste de ce désarroi.

Merci pour la lecture.


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