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Anonyme
23/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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En cours de lecture je me disais : ça ne va quand même pas être tout, les intermittences du cœur d'un jeune homme à tendance dépressive ! Il faut un basculement, une perspective autre, un événement dramatique, que sais-je...
Et puis non, c'est bien tout. Vous avez osé le récit où rien ne se passe sinon dans la tête de Raphaël, personnage aux aspirations banales sans même une chtite pulsion meurtrière. En ce qui me concerne, vous avez eu raison. J'ai été convaincue par ce déroulement d'états d'âme, j'en ai trouvé l'enchaînement cohérent, logique, émouvant. J'ai noté au passage cette jolie formule Il se déteste de tordre les poignets des mains tendues. Je salue la performance de m'avoir intéressée, moi lectrice facilement impatiente, en vous gardant de tout artifice scénaristique, chute à effet et autres fioritures. Un droit fil pour ces errements de Raphaël entre espoir, découragement, résilience, une écriture claire et juste sans simplisme. |
Corto
22/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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A la fin de ma lecture, si j'excepte les dernières lignes, j'aurais bien vu le psy préciser: "Bien on va s'arrêter là pour aujourd'hui; ça fera 80 euros".
Je dis cela sans ironie car ce texte est un superbe voyage intérieur, à peine perturbé par le contact un peu dur avec le goudron. Certaines phrases sont très évocatrices de cette déambulation affectivo-temporelle "L’hiver a été long, il a aboli le temps, il ne fait ni nuit ni jour dans la lumière bleue." Sans que l'épisode sur "Mathilde" soit décisif vous avez trouvé une formule excellente: "C’est un nom-aquarelle, l’intensité d’une couleur diluée dans l’évanescence." Le désespoir verrouillé à l'âme se précise lorsqu'on lit "il se rappelle d’un poids insoutenable sur sa poitrine et n’avoir pu attraper aucune main tendue." L'ambiance est complétée avec "Raphaël pense à son tour qu’il faudrait qu’il se coupe la tête, et l’accroche au mur de la cuisine"... L'approche de la jeune fille "aux cheveux tout fins dans le vent, pas loin" n'est pas, à mon avis, d'un réel apport à ce récit. J'y vois même une facilité qui éventuellement serait placée là pour éviter une fin triomphale au désespoir implacable si bien décrit préalablement. Ce texte est osé, peu ordinaire, bien construit. Bravo. |
plumette
23/5/2021
a aimé ce texte
Bien
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Votre texte m'a fait penser à la chanson de Barbara " le mal de vivre" qui commence par "ça ne prévient pas, ça arrive, ça vient de loin " phrase reprise à la fin de la chanson lorsque celui qui est englué dans son mal-être en sort , sans bien savoir pourquoi, ni comment. Et c'est ce moment que vous avez su saisir avec Raphaël, de nouveau accessible à la légèreté et la beauté du monde en ce nouveau printemps.
j'ai eu besoin de 2 lectures car lors de la première j'ai été dérangée par l'utilisation de la troisième personne: qui donc est le narrateur pour avoir un tel accès à l'intériorité du personnage? La troisième personne permet certainement au lecteur de mieux respirer et de se projeter mais c'est moins clair pour le lecteur quant au point de vue. J'ai aimé certaines formulations, on sent bien la poésie de votre plume! J'ai aimé l'analyse du prénom Mathilde qui se coupe un peu trop brutalement avec la phrase "Un romantique et une pragmatique ne font pas bon ménage, il l’a toujours pensé. " inutile à mon avis parce qu'elle nous ramène dans un réel un peu trop pragmatique justement! Lorsque Raphaël , sensible au vol des papillons retombe ensuite dans des pensées sombres et de dévalorisation, je trouve que vous avez bien su saisir le mouvement entre espoir et désespoir mais là encore, le retour au réel avec le psy, un peu trop explicatif, m'a sorti de l'atmosphère antérieure. Dernière chose: pour moi, la présence de cette fille aux longs cheveux noirs , évoquée au début et à la fin, n'est pas nécessaire. Je serai bien restée avec votre personnage et ses pensées, il me semble qu'il aurait pu ressentir "la joie" ( celle de la chanson de Barbara) grâce à la contemplation du paysage et exprimer ensuite un désir de relation sans que cela lui soit immédiatement offert sur un plateau! |
Anonyme
23/5/2021
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Si le mouvement n'est pas extérieur, il est loin d'être ici absent, et l'intrigue, en tant que tel, par conséquent, n'apparaît plus comme nécessaire pour retenir l'attention. L'introspection est fine, et la façon de manipuler la langue élargit les perspectives, ou la façon de percevoir le monde ; ce genre de formules me semblent aller dans ce sens : «ce n'est pas assez pour retourner au contre-sens» ; «ces questions le mènent à d'autres têtes» ; «le sol se durcit sous ses yeux»... De quoi retourner l’esprit du lecteur, de le surprendre, de l’amener au-delà de ses façons de comprendre et d’appréhender le langage avec le monde. Ici, le champ lexical des éléments est manifeste, le vent du quai, l'eau du fleuve, la fumée des joints, et le goudron du sol plutôt que la terre fertile du printemps... à la lecture du titre, c'est à se demander s'il faille choisir entre l'un ou l'autre, qu'il y ait une incompatibilité, et que la saison du renouveau restera étrangère au personnage qui ne sortira pas de sa solitude hivernale, mais la fin du récit ne semble pas aller dans ce sens ; ceci dit, les vicissitudes du personnage semblent mieux s'incarner dans un bitume qui emprisonne les forces printanières que dans la terre. De plus, tout ce lexique semble relier les personnages, le vent donne du mouvement, il fait danser les cheveux de l’inconnue, il éveille et sort le personnage de la nuit, mais le printemps n'a pas l'exclusivité du vent pourrait-on arguer. Qu’importe. Je reviens au titre ; Léo ou les flocons... Raphaël ou le printemps... J’ai lieu de penser que vous avez d’autres récits de cet acabit sous la main. De fait, qu'est-ce qui fait que le «ou» prime à l'instar du «et», la conjonction du choix ou de la fusion ? Aussi, ces éléments, souvent rattachés au monde des symboles et de la poésie, fait que ce texte pourrait tout à fait rejoindre le récit poétique... J’ai particulièrement apprécié le mot de la fin. Derrière l’amorce d’un dialogue posé en tant que chute, derrière ce type d’échange souvent redondant, se renverse l’impression souvent associée, du banal au sublime ; ces petits commentaires du quotidien, le fait que la journée soit belle et le fait de le dire, à la suite de tout ce déambulement intérieur qui précède, semble donner de la profondeur et de l’échos dans ce tunnel où l’inconscient devient accessible par la force de l’introspection, une dimension presque libératrice à ce personnage qui se livre au printemps. Alors redevient relatif le fait que certaines choses n’aient pas besoin d’être dites, notamment lorsque ça permet de la plus simple des façons de ressortir du silence. Ce texte m’a plu par sa puissance à mettre des mots là où il est difficile de les voir et d’en mettre. Merci pour ce partage et à vous relire avec plaisir.
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AESpes
24/5/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Très jolie nouvelle, lumineuse comme le printemps. Vous avez capté l'intensité d'un éveil, à la fois celui du monde et celui de cet homme, et le parallèle que vous en offrez est magnifique à lire. Vous parvenez avec aisance, dans vos nouvelles, à donner en peu de mots l'accès à une conscience, et aux changements rapides de cette conscience en confrontation avec ce qui l'entoure. C'est par exemple cette très rapide tension entre "les après-midi de printemps n’existent pas", suivi à un paragraphe d'intervalle de "L’amour est partout". Bravo pour cette nouvelle histoire qui est, avec "Léo ou les flocons", d'une beauté stylistique pure. Continuez de nous régaler de votre plume - ou, devrais-je dire, de vos trois plumes d'onirienne !
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