Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Réflexions/Dissertations
dom1 : L'impitoyable félicité du néant…
 Publié le 19/07/24  -  1 commentaire  -  17197 caractères  -  44 lectures    Autres textes du même auteur

Charles…


L'impitoyable félicité du néant…


En ce matin de novembre, le groupe de parole qui frisait aujourd’hui la quinzaine de participants, aux âges et aux allures divers, était disposé en arc-de-cercle sur des chaises blanches en carton lustré…

Un tel basculait sur l’une d’elles, latéralement. Une telle autre avait les coudes pointés sur les genoux, la tête dans les mains. Un troisième se balançait en arrière, à la limite du déséquilibre. Celui-ci n’avait de cesse de fixer le luminaire qui vacillait…


La plupart restaient immobiles : inquiets ?


C’était au tour de Charles d’exprimer son ressenti du jour…

La cinquantaine, le crâne parsemé d’une longue chevelure blanc zingué, sans aucune trace de son ancienne couleur, le teint terreux, il paraissait plutôt grand, malgré son avachissement.

Avaient-ils remarqué sa démarche titubante et hasardeuse qui le conduisit jusqu’au cercle de parole ?

Se retournant sur son assise, de la poche du veston en skaï noir posé sur le dosseret, il sortit un morceau de papier qu’il déplia en tremblant. Pour ce qui est des lunettes de vue, elles s’avérèrent introuvables. Aucune des poches retournées ne daigna accoucher d’une monture… Dans le but, semble-t-il, de redresser ses flancs ondulés et malmenés, il étala la feuille froissée sur ses cuisses, allongea le cou…

À l’aide de ses yeux orphelins d’une paire de lunettes oubliée on ne sait où, il tenta de fixer et d’extraire de l’écriture raturée, les mots obscurs qui réclamaient une concentration maximale, et qui plus est, matinale…


Il lui fallait racler le fond de la gorge, éclaircir le son de sa voix : se lancer…


— Voilà, dit-il, j’ai écrit ça sur un bout de papier. Je voulais être certain de dire tout ce que j’ai à dire. Si je n’écris pas, je m’y perds, à chaque fois… Bon, allez, j’y vais :


« A-t-elle espéré de quelqu’un, en l’occurrence un ami, une amie, un amant, une amante, enfin, de quelqu’un qui comptait à ses yeux d’exemptée de l’épanou, de l’épanouissement personnel, que quelqu’un lui dise, lui affirme, lui crie :

OUI ! OUI ! OUI ! Ce nez qui pèse tant sur ta vie, dans ton miroir aux alouettes, ce nez ! eh bien Valérie, tu n’as qu’à le faire opérer ! le changer ! lui donner une forme rassurante qui ne matraque plus le reflet de ton visage dans le miroir de tes matins brumeux et difficiles…

Mais personne ne le lui a dit, ni affirmé, ni crié ! Pas même moi ! Moi, qui aurais dû ! Puisque j’étais son amant ! Et de plus, moi qui le pensais effectivement…

Non pas que ce nez fût inadapté à sa physio, sa physiologie, mais parce qu’il l’était à sa psychologie, à son équilibre psychologique… »


Il prit une longue respiration avant de continuer :


« Moi-même, donc ! qui l’aimais ! et peut-être même à cause de cela, je me suis montré tel que sont tous les sots : incohérent et lâche !

Soit dit en passant, il en fut de même pour ses seins, qu’elle jugeait trop peu volumineux…


Lorsque ce sujet vint sur la table des opérations, dans la foulée du questionnement chirurgical nasal, je demeurais tout aussi inerte, tout aussi lâche, ne voulant exprimer la réalité de ma pensée, me réfugiant dans l’exésé, l’exégèse du féminisme contemporain : celui qui n’a de cesse, avouons-le sans ironie, celui qui n’a de cesse de castrer la plus petite pensée machiste qui dépasse de la braguette ! »


Sa cage thoracique comprimée manqua d’air frais. Charles coupa court au flot lancinant de mots écorchés, tandis que des sourires éclairaient certains visages guillerets…


« Voulant donc me placer, à tort ou à raison, du côté de celles qui revendiquent "le droit de ne pas succomber au modèle esthéti, esthétisant !", je suis resté en concordance avec Valérie qui raisonnait la plupart du temps en partisane de cette vision de la femme insoumise. Je n’ai donc pas, je n’ai donc pas "appuyé" sur son nez avec suffisamment de conviction ; sur cette lubie persévérante de faire refaire son nez ! et ses seins !

À ma décharge, il faut dire qu’elle le remettait sur la sellette, sur le chantier, si je puis dire, ce nez…, à la suite de "crises" au cours desquelles elle se sentait "moquée", le plus souvent lorsque nous déambulions dans une foule, au cinéma, par exemple, en me prenant comme témoin crédible de son épisode paranoïaque… de cette paranoïa qui explosait à ma connaissance étourdie, à ma surprise feinte, à ma lâcheté inégalée.

Évidemment, en rebattant les cartes de que ce, de ce que, de ce que notre histoire sentimentale produisit, je suis affligé de ne pas l’avoir confortée dans l’idée de modifier son nez. En la banalisant, tout d’abord, cette idée… mais surtout en écoutant ce que ce complexe exprimait, cette dispro, cette dispropro, cette disprotion, cette disproportion maladive entre ce qu’elle imaginait et la réalité objective de la physio, la physionomie de son visage… »


Il s’arrêta net, releva le nez, scruta l’assistance… Son texte était-il bourré de fautes d’orthographe ? Bien sûr que non ! Il devait simplement reprendre son souffle…


« Toujours est-il que ce nez, son nez, hantait ses jours et ses nuits ! Et que refait, il l’aurait peut-être guérie du faix… je veux dire du poids, du boulet qu’elle traînait… et dont elle seule connaissait la force et la profondeur insondable et sans fond…

L’aurais-je ainsi sauvée ? Pouvait-on la sauver ? De cette manière ou d’une autre : pouvait-on la sauver ? Bien malin qui sait ! Moi, je le sais encore moins que le moins malin des plus sots…

Ce que je sais, ce dont je suis certain, c’est que l’aimer n’aura pas suffi, et pire encore, aura contribué, participé même, à ce renon, à ce renoncement ; ce renoncement à faire refaire son nez. »


Il s’arrêta encore ; scruta à nouveau l’assemblée silencieuse… À cette vitesse, on en aurait jusqu’à la soirée. Mais, d’un autre côté, c’était la première fois que de telles paroles prenaient vigueur dans une séance de déballage. Qu’était-on en train de vivre ? L’orateur reprit :


« Mais plus encore, ainsi, j’aurai participé à son renoncement à dévier de cette route qui l’amènera, au final, à la concrétisation ultime de son choix, lors de cette soirée de cette nuit de janvier, lorsque son cerveau et son corps échappèrent… à la raison… pour rejoindre le monde du néant… là où les nez ne pèsent plus le poids d’un incommen, d’une incommensurable souffrance… »


Ouf ! On allait pouvoir s’éclipser avant midi, enfin presque… Parce que là, il y avait quand même matière à rester quelques minutes de plus, histoire de voir… Il y avait quand même de quoi lanciner un peu…


— Merci, Charles… Qu’en pensez-vous, les autres ? dit Norbert, le psychologue, la main masquant sa bouche, non pas ému par cette longue déclinaison verbale, comme Charles eût pu l’imaginer, mais en prise avec un sourire qui hésitait à rejoindre le monde des rires…


Il n’était pas le seul, d’ailleurs, à serrer les dents pour ne pas laisser sourdre le rire qui montait inéluctablement aux yeux des activistes de la parole. Pouvaient-ils imaginer une seule seconde que Charles avait passé un temps fou à l’écriture de ce cri du cœur ? La nuit, trop courte, ne lui permit pas d’aller jusqu’au bout de sa bafouille avant le jour. Il la travailla, la retravailla, la déchira, la délaissa, la reprit, la reconfigura, avec un acharnement déconcertant et viril.

Bref, la nuit fut blanche…

Malgré son état second, faisant silencieusement et délicatement le tour des corps en ébullition avec un regard ébaubi de midinette, Charles finit par comprendre que le groupe à l’allure dissipée n’allait pas tarder à partir en vrille… Et c’est lui seul qui pouvait lancer la synthèse pratique de cette dissertation du jour, en transformant son air réjoui en un large sourire arborant des dents jaunies. S’il lui prenait de persister sur cette voie savonneuse en riant ouvertement, lors des secondes fatidiques qui suivaient, il emmènerait l’assemblée comme un seul homme, dans une furie hilarante et incoercible…

Il persista…


Était-ce son look, sa mine déconfite, la texture de sa voix, les mots utilisés ? Était-ce son apitoiement théâtral, sa tête décatie par la genèse de son discours décliné d’une voix alcoolisée ? Était-ce dû à ce nez tant de fois évoqué dans cette complainte, par quelqu’un dont le nez ne possédait certes pas les contreforts de celui de Cyrano, mais qui cependant n’avait rien à envier à celui de Depardieu ? Ou alors, était-ce tout ça à la fois qui engendra cet épisode de fous rires massifs ?

Ainsi, ce qui eût pu apparaître comme une profession de foi sincère et émouvante, s’avéra être le tremplin magistral d’une foire à la rigolade ; de ces rigolades dont on se souvient toute une vie d’avoir pleuré de joie, à s’en faire mal au ventre, jusqu’à en vomir…

Par chance, Charles n’était pas du genre grognon et renfrogné. S’il apparaissait taciturne et renfermé, aucun d’eux n’était dupe, car chacun d’eux savait pertinemment pourquoi. Chacun d’eux, avec plus ou moins de vigueur, était plongé dans la même veine carcérale du ressassement pathologique lié au fameux événement, le fameux jour où : « La vie bascula. » Charles se laissa donc prendre au jeu ambiant et saisit cette occasion inédite – au prix d’un petit pincement narcissique. Ce faisant, il se repositionna sur les rails de la vie d’avant, celle où il appréciait rire et chanter, plutôt jovial et déconneur…

Ces rires-là, il les écoutait avec candeur, y participait même, en demi-teinte, mais avec un plaisir qui lui rappela la chorale municipale délaissée depuis trop longtemps…

Faire rire à ses dépens n’est pas exercice enviable. Mais dans ce contexte, étonnamment, cette hilarité n’avait rien d’incongru, bien au contraire ; elle était la bienvenue, accueillie avec plaisir par celles et ceux, et Charles en premier chef, qui étaient venus ici déposer leurs sacoches surchargées des facéties suicidaires de leurs proches, et auxquelles, en vérité, ils ne comprenaient pas grand-chose…


Une fois la mayonnaise bonhomique retombée de sa propre lassitude, le psy reprit la parole afin de remercier Charles de la façon bon enfant avec laquelle il accueillait les réactions ambiantes, en le confortant dans ce mode de communication – sous les regards probateurs de ses équipiers du malheur :


— Un jet d’écriture, dit-il, qui consiste à poser sur papier ce qu’on a sur le cœur, et dans le cas présent, une fois n’est pas coutume, qui permet de dédramatiser par le rire, ne pouvait que faire du bien à nous tous qui avons pu éprouver ce moment très plaisant…


Qu’en aurait-il été si Charles n’avait pas ri à son tour ? S’il avait pris la mine du garçon mis au coin avec un bonnet d’âne, s’il avait laissé couler les larmes du chagrin ?

De ça, le psy ne dit mot…


Pour la suivante du jour, celle qui devait prendre la parole après cet épisode ubuesque, la tâche s’avéra impossible. Tant est si bien qu’elle introduisit son exposé d’un bémol lucide :


— Désolée par avance, ce que j’ai à dire va vous paraître bien fade à côté du petit mot de Charles. J’essayerai de faire mieux la prochaine fois…


Ainsi, Alexandra, non sans une certaine malice, accompagna la troupe de rieurs dans un nouvel épisode euphorique…

Décidément, aujourd’hui, on était venu pour déconner, pour se marrer, et ça faisait un bien fou. Charles, innocemment, avait miné l’ambiance, habituellement austère, lui ôtant ses guenilles défraîchies en la saupoudrant d’un peu du sel de la vie d’avant.

Après une alacrité d’une telle envergure, il advint inévitablement un temps de latence durant lequel les protagonistes du délire se regardèrent en chiens de faïence, et notamment ceux qui croisèrent le regard du comique de service ; histoire d’y déceler un éventuel ressentiment accusateur.

Rien de tout cela, Charles resta en position cool, même si cela n’apparaissait pas clairement sur sa bouille penaude. En fait, tout autant que les spectateurs, il était ravi, et même plutôt fier de sa prestation. Cela ne faisait aucun doute, ce matin, tout le monde avait perçu un souffle étrange et extensible, presque surnaturel, qui avait déstabilisé le mouvement perpétuel de la quotidienneté placide.

Que s’était-il donc passé ? La morosité routinière allait-elle lasser ses plus fervents partisans ? Les pensées convergèrent vers une conclusion fatidique :


— On ne sait pas pourquoi on a ri, mais putain de bordel de merde, on s’en fout, on s’est bien marré, comme des cons !


Ceux qui ont baigné une seule fois dans le jus du suicide savent pertinemment que ses tentacules inextinguibles et visqueux ne lâchent que très rarement leur proie, et que s’ils la relâchent légèrement, c’est pour mieux l’enserrer plus froidement, plus fortement, parfois jusqu’à l’étouffement…


Charles, au fait de cette pathologie lancinante, restait sur ses gardes afin de ne pas dériver maladroitement vers un bien-être factice. Depuis combien de temps n’avait-il pas ri ainsi, non pas que les occasions ne s’y prêtassent pas, mais parce qu’il n’avait pas le cœur à ça ; quinze mois ? Oui, c’est bien ça : quinze mois, douze jours et cinq heures.

Rire lui était devenu tout simplement impossible…


Rentré dans son périmètre de vie, son appartement situé à dix rues du cercle de parole, Charles rejoignit inévitablement le lieu de ses tourments : « L’endroit où elle a mis fin à ses jours… »

Depuis ce jour, ses tourments balayent le cours passif de ses pensées comme des essuie-glaces, y instillant de façon insidieuse les éternels regrets amalgamés avec leurs consœurs de labeur : la rancœur et la culpabilité… Plus encore, lorsque les remords font défaut, moins insistants, plus insignifiants, Charles ressent comme un manque. Alors, il réagit, motivé par je ne sais quel réflexe pavlovien, il suggère les ressentiments, les attise, leur donne matière à s’enorgueillir…


Mais aujourd’hui, serait-il arrivé à un carrefour particulier de son existence ?

Aussi étonné qu’il soit par les restes poussiéreux de l’épisode désopilant qu’il vient de traverser, il n’en a pas la moindre idée. Présentement, il se sent indigent, mal dans sa peau, en déphasage complet avec cette peau tannée par la tristesse de son quotidien lascif, austère, avec cet état dépressif dans lequel il baigne depuis plus d’un an, avec l’aide de boissons et de pilules multicolores et multi-usages…

Ici et maintenant, sa perception gustative est bizarroïde : le café avalé à la va-vite n’a pas inscrit les molécules familières sur ses papilles engourdies.

Il est plus corsé, moins fade…


« C’est pourtant celui que j’utilise d’habitude, le café Excelsior, arabica, bio ; en provenance d’Amérique latine et du Laos », se dit-il. En effet, l’étiquette ne peut mentir…


Ce café, c’est celui qu’ils buvaient ensemble, tous les deux, lorsqu’ils se retrouvaient autour du petit déjeuner dominical. Elle tenait à consommer des produits bio : « des produits qui n’hypothèquent pas l’avenir des générations futures », selon la formule consacrée par les défenseurs de l’environnement ; slogan qu’elle reprenait avec la ténacité d’une militante. Combien de fois, lui a-t-elle fait la leçon lorsqu’il revenait des courses sans avoir pris soin de vérifier l’étiquette, sans avoir lu effectivement le logo : « Bio » ? Des centaines ?


Elle était écolo…

Plus étonnant encore, il se sent capable de décliner les ingrédients du dernier repas. Oignons et lentilles, viandes de porc à la sauce façon Fleury Michon. D’ordinaire, « il mange parce qu’il faut manger » : il n’a pas faim. Et pour tout dire, il ne fait pas attention à ce qu’il mange. Il mange ce qui se présente dans le frigo, sans égards envers ses goûts alimentaires, car il n’a plus guère de préférences. D’ailleurs, il n’a plus le goût des choses désirables.

Il ne désire plus rien…


Là, étonnamment, il a mangé son déjeuner avec appétit : avec plaisir… Tout ceci le déstabilise. Peut-il subsumer cet événement ? Peut-il prétendre à un petit mieux ? Aurait-il franchi un palier, atteint un sas de décompression ?

On lui a dit, maintes et maintes fois, les psys, les spécialistes du deuil, les amis, les frères et sœurs ; il l’a lu et relu, feuilletant méthodiquement les pages de ses livres de chevet aux allures de mode d’emploi :


« Le travail de deuil, outre le fait qu’il demande du temps, du temps long, passe par des seuils, des étapes, au cours desquelles se concrétisent des avancées significatives qui mènent vers un changement de paradigme conduisant à l’apaisement… ».


La culpabilité lâcherait-elle du lest ? Les regrets perdraient-ils du poil de la bête ? Les remords auraient-ils pris un coup dans l’aile ?


Charles reprend un expresso ; un Excelsior, bio – ça va de soi –, et tandis qu’un sourire tente de percer le mur de ses lèvres rosées, il laisse percoler le café dans sa bouche quelques secondes, délicatement, laissant ainsi filer la chaleur bienveillante vers la gorge et l’œsophage en attente…

Il semblerait qu’un chouïa de plaisir tente de percer la carapace de cet instant qui ne se passe pas comme d’habitude, de la même manière, dans la même veine lymphatique…

La liqueur caféinée se serait-elle convertie en umami ?


Charles est formel. Aujourd’hui n’est pas totalement pâteux, opaque, ridicule.

Il a des airs de « reviens-y… »


Aujourd’hui, Charles en revient…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
20/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Dom,

Pas de doute, ce texte est de fine facture. L'humour et la dérision sont bien au rendez-vous.
Le style emphatique, appuyant par ces nombreuses énumérations le caractère obsessionnel compulsif des personnages est employé avec beaucoup d'esprit.
Le ton léger et pesé qui accompagne le sujet presque tragique est à mon sens exquis. Tout en amusant le lecteur, vous traduisez parfaitement l'atmosphère détachée qu'essaye de poser sur les sujets graves les intervenants lors des thérapies de groupe. Un fourbi d'idées familières et d'autocritique caustique mêlent la décompensation à la joie de s'épanouir quelqu'en soit le prix, et vice versa.
J'ai cru que Charles allait se mettre à évoquer le fait qu'il pensait être mort et relégué dans une réalité plus sombre encore que la précédente, prisonniers d'un multivers intraitable...
Je le répète le style et la pertinence potentialisent toute la portée que l'auteur leur a destiné.


Oniris Copyright © 2007-2023