|
|
Anonyme
30/8/2021
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour,
Même s'il ne s'y passe pas grand chose, ce petit texte, qui mériterait d'être proposé dans la catégorie Humour/détente, est une bonne occasion de faire preuve d'une vision du monde désabusée et délicieusement cynique. Un passage que j'ai adoré : "cette assemblée de croutons passait des mois à retoucher des textes existants, à remplacer l’imparfait du subjonctif par du conditionnel, à chasser les alinéas pour les habiller de tirets quadratins, bref à user de la cosmétique pour transformer le formol en encens." Ceci dit, un tel déploiement d''effets de manche' rendant le texte agréable à lire ne remplace pas pour autant une intrigue digne de ce nom. C'est dommage, j'aurai aimé en savoir plus sur le pourquoi de cette file d'attente (soupe populaire ? Machine à suicide ? Conscription ? Une seule certitude : un vrai attrape-gogos !) En Espace Lecture. |
Corto
6/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
J'aime bien cette nouvelle pour deux raisons. 1.elle ne sert à rien. 2. elle est bien écrite.
Une ambiance nihiliste construite sur l'inutilité des comportements, je trouve cela audacieux ou plutôt presque amusant. Si je comprends bien tout cela se passe (si l'on peut dire qu'il se passe quelque chose !) au sud de Manhattan. Et pourquoi pas à Tombouctou ou à Djakarta ? Bien sûr il y a une chose qui sort de l'ordinaire c'est ce remarquable trait de caractère d'Albert "qui n’aimait pas le 421". Là j'ai vraiment sursauté car le 421 a été et est encore souvent la base des relations entre ceux qui n'ont rien à faire et qui sont sûrs que demain sera semblable à aujourd'hui. Personne n'a encore démontré le contraire. Allez passe moi les dés. |
Robot
21/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Que dire ? Une bonne représentation de l'inutilité. C'est finalement assez pessimiste et l'écriture sans fioriture le fait ressentir. Je trouve que l'idée de ne pas révéler vraiment ce qui est à l'origine de ce renoncement aux actions positives laisse au lecteur toute latitude pour rentrer dans la vision de ce comportement moutonnier.
La morale de ce texte me semble être: Fait comme tout le monde puisque tout le monde le fait. :-) |
hersen
21/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
|
"La file avança d'un pion".
Comment mieux résumer la nouvelle ? La vacuité de la vie, de passer son temps à rien, c'est une chose, mais le savoir en est une autre ! Je suis un peu entredeux sur cet air d'inutilité, j'aurais aimé que l'écho me réponde, fasse un tri. Un minuscule petit tas d'un côté, un gros tas de l'autre. Lequel est-ce ? Les deux dernières lignes sont à mon sens dommageables au propos. Finir par "c'est l'histoire de ma vie" renforçait le sens, mais peut-être finir sur finalement ce qui fait le début était une boucle recherchée par l'auteur. Merci pour la lecture ! |
cherbiacuespe
21/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
En EL, Albert et double mètre m'étaient apparus comme de bien sympathiques personnages et leur prise de contact sans queue ni tête.
Et puis, mais c'était trop tard, je me suis souvenu de ces contrées qui manquent de tout et sont désœuvrées le long de leur existence. Quand une file de quatre ou cinq personnes se créée, elle se transforme vite en une nouvelle file de dix, puis vingt puis trente et ainsi de suite, sans toujours savoir de quoi il s'agit à la fin. Mais, au cas ou il serait question de quelque chose d'important, aller savoir ! Cette histoire ne m'apparaissait plus, tout à coup, si dénuée d'intérêt. Bien écrite, très condescendante avec le grand mystère de la vie, savamment orchestrée finalement, tout y était ! Mais... Trop tard, ma chance était passée, la mini nouvelle était sortie de la liste avant de pouvoir mettre mon petit grain de sel. Je n'aurais pas dû faire la queue trop longtemps et tenter ma chance plus vite. On se rattrape comme on peut, non ? |
vlandusud
21/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
ni révolte ni rancœur, juste une lassitude moqueuse, un air de dérision tranquille face à cette existence en forme de tourniquet. ce qui est bien dans le réalisme , c'est qu'il nous ramène toujours à nous mêmes,en nous dérivant parfois vers l'absurde! merci pour ce texte très actuel
|
Luz
22/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Donaldo75,
J’aime cette nouvelle, très bien écrite, sur l’atmosphère étrange de l’attente. On ne sait pas ce qu’il y aura derrière cette porte, mais l’espoir vaut mieux que la morosité répétée des jours. Je me souviens avoir moi-même fait la queue dans un lointain pays pour accéder à un magasin à la suite d’une rumeur « d’arrivage », mais sans en connaître le produit : gigots, cocottes minute, poêles, etc. Surprise garantie à l’arrivée… Merci. Luz |
Annick
22/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Cet univers me rappelle un peu les sketchs de Raymond Devos où l'absurde a la part belle. Notamment celui où les automobilistes tournent indéfiniment dans un rond-point, bloqués à cause de sens interdits.
Tourner en rond, s'ennuyer... Ici l'ennui est représenté par cette file d'attente. Les gens dans la file espèrent. Oui mais quoi ? Ils ne le savent pas ou ne le savent plus peut être, à force d'attendre. D'ailleurs, ils ne savent pas pourquoi ils sont là. Peut être pour trouver un semblant de bonheur. Mais quelle sorte de bonheur ? Les barbons pourraient représenter l'Etat, les gouvernants, et la file d'attente, la nation. Ces vieux barbus prennent leur temps, tergiversent, pinaillent pour pondre une malheureuse loi. Une métaphore de la vie où chacun est embarqué pour un voyage immobile avec l'espoir de trouver "le Graal". "La vie est lente" comme disait Apollinaire... Je me suis un peu embrouillée dans le dialogue de la fin. Qui parle à qui ? Un texte qui fait réfléchir sur le sens de l'existence. Bravo pour la performance ! |
plumette
23/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Quand un littéraire et un amateur de statistiques se rencontrent dans une file d'attente de " je ne sais quoi", ça donne ce texte sur l'inutile et la vacuité, plutôt habilement mené puisque le lecteur s'y laisse prendre avec plaisir.
le texte s'appelle Albert, du nom du premier protagoniste, mais il pourrait s'appeler " manière de passer le temps" ou "petit éloge d'une attente vaine". On ne saura pas grand chose d'Albert: ancien ouvrier, curieux de nature, qui a le goût des lieux communs et qui est totalement désoeuvré. Le texte m'a fait sourire mais il est triste finalement! Petite remarque en passant: Albert m'a paru très français, alors que tu sembles situer ton histoire aux US avec la phrase "Au croisement de la Cinquième Rue et de la Sixième Avenue " |
placebo
23/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Donaldo,
"Avant tout ce merdier". Des pays connaissant le merdier, il y en a quelques uns, mais dans ceux auxquels je pense, il n'y a pas que le chômage et le désoeuvrement, il y a aussi beaucoup de gens qui ont faim. Du coup le texte laisse un sentiment curieux d'absurde. Le texte est cyclique, description avec ses bons mots, dialogue avec ses bons mots. Comme une respiration ou un pas dans la file d'attente. La forme parait presque trop foisonnante, trop positive pour la situation d'Albert. Merci, placebo Edit : je vois que d'autres commentateurs situeraient le texte aux Etats-Unis, un continent plus au nord que ce que j'avais compris, et ça collerait mieux avec ma remarque du premier paragraphe. |
papipoete
29/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
bonjour Donaldo
" que faites-vous là ? - j'attends - quoi ? - sais pas, mais y'a du monde ; alors j'ai pensé qu'y avait quelque chose à voir ! " NB une réflexion sur l'ennui, quand on a tout le temps devant soi, alors que l'on ne sait quoi faire ! ( il y a longtemps, rencontrant mon beau-père, retraité depuis un certain temps, je lui demandais " que faites-vous de vos journées ? - rien... " ) C'est un genre d'Albert que je me remémore à lire cette nouvelle ; un sujet banal sur une vie bien ordinaire, quand la vie active multiplia les habitudes, occupa nos discussions avec les collègues, et puis tout-d'un coup le rideau qui tombe ! Ce sujet triste finalement, fait sourire avec ses allusions diverses ( les magasins chic, " la file avança d'un pion comme aux petits chevaux ", l'assemblée de croûtons... ) Bravo à l'auteur qui aligne " nouvelle sur nouvelle " quand ce n'est pas " poème sur poème " |
Anonyme
23/10/2021
|
A priori, une histoire ou une non-histoire un peu à la Raymond Devos, ou alors à la Becket, agrémentée pour le divertissement de quelques saillies (le sens de la répartie d’Albert est agréable) et de quelques formulations évitant le trop convenu (comme dans « lui répondit le double mètre »).
A priori, donc, ces gens n’attendent rien ou, plutôt, ne savent pas ce qu’ils attendent. Une phrase tout de même peut renseigner sur le motif absurde de leur attente : « Ils avaient probablement été tuyautés par un réseau de losers ou l’Agence nationale pour l’emploi [..] ». Et puis, il y a aussi « tout ce merdier ». Peu importe la nature du merdier, mais il semble qu’une crise quelconque ait précipité dans l’oisiveté une grande quantité de travailleurs (l’usine d’Albert a fermé et le double mètre, qui était statisticien, ne l’est plus, et Albert peste sur l’inutilité du personnel politique). Il me semble donc que ces gens savent très bien ce qu’ils cherchent, mais qu’en revanche, ils savent qu’ils ne le trouveront pas (« le Graal »), d’où l’absurdité de la situation : faut-il ne pas chercher et n’avoir aucune chance de trouver ou alors perdre son existence à chercher quelque chose qu’on n’a quasiment aucune chance de trouver. Albert et le double mètre usent d’ironie pour donner un peu de couleurs à cette absurdité. C’est en tous cas ce que j’ai compris. Votre nouvelle me donne l’idée d’une autre, mais il serait peut-être prudent de ne rien en dire pour le cas où il me viendrait l’envie de l’écrire. |