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Science-fiction
Donaldo75 : Cinquante fleurs
 Publié le 16/03/23  -  9 commentaires  -  18373 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

If the sun refused to shine
I don't mind, I don't mind
If the mountains fell in the sea
Let it be, it ain't me
Alright, 'cos I got my own world to look through
And I ain't gonna copy you

(Jimi Hendrix – If Six Was Nine)


Cinquante fleurs


Jon activa la sonde. La procédure standard d’exploration imposait cette manœuvre de contrôle avant tout atterrissage sur une planète inconnue. Il fallait éviter des drames ; parfois, même des spationautes aguerris devenaient imprudents lors de la découverte de nouveaux mondes érigés en sapins de Noël sous leurs yeux d’éternels petits garçons émerveillés. Une fois le dispositif envoyé dans les limbes atmosphériques, il convoqua son équipage. Ce dernier était composé de cinq humains vivant ensemble depuis trois ans dans le vaisseau SPHYNX sous la houlette de deux intelligences artificielles embarquées.


– Faisons le point. La sonde est en route pour se poser sur la surface de PRX-123d. Dans douze heures, nous aurons les résultats de ses analyses.

– Honneur aux dames, lança Pol, le navigateur.


Kim, médecin et exobiologiste, afficha les analyses télémétriques qui confirmaient la viabilité de PRX-123d. La planète était essentiellement composée de terres et d’océans, entourée d’une atmosphère dense. La vie biologique semblait exister, d’après les signaux chimiques détectés. Elle paraissait homogène, une caractéristique assez inhabituelle selon la scientifique coréenne. Jon lui demanda si cela constituait un problème pour la mission.


– Non, c’est juste une remarque.

– Et ?

– En général, au début de la vie, la diversité est de mise.

– Pas sur PRX-123d ?

– Ici, on dirait que la biologie est rationalisée.

– Comment ça ?

– Il y a peu d’espèces, comme si la planète gérait la balance entre besoins et ressources.

– L’inverse de l’homme, en quelque sorte, ricana Ian, le pilote.


Le Gallois soulignait un point crucial, la raison de leur expédition. La Terre commençait à fatiguer avec ses quinze milliards d’habitants, ce malgré des mesures drastiques en termes de contrôle des naissances. Contrairement aux prédictions fatalistes du vingtième siècle, elle avait survécu aux différentes crises écologiques et énergétiques, aux guerres et à l’atome. Le vingt-cinquième siècle avait débuté avec de bonnes résolutions, déclamées en trente langues par les leaders mondiaux. « Trouvons ensemble de nouveaux territoires où pourront s’épanouir nos enfants ! » avait chanté un président américain au faîte de sa gloire, en plein dernier mandat. Les autres avaient applaudi des deux mains. Cent ans plus tard, les grands cerveaux du monde entier avaient achevé le programme d’exploration. Ensuite, tous les pays avaient lancé des cohortes d’équipages conditionnés et de vaisseaux intelligents.


La suite de la réunion permit de définir les rôles de chacun lors des premiers pas sur la planète. En tant que commandant de bord, Jon détenait ce privilège. Il pouvait également invoquer son expérience, ses précédentes explorations de Callisto et Triton, des lunes peu hospitalières. Ian avait lui aussi conduit de nombreuses missions sur Ganymède et Néréide, ce qui lui donnait le droit de poser une chaussure sur le sol de PRX-123d. En réalité, les deux hommes étaient interchangeables, capables l’un comme l’autre de piloter SPHYNX, de commander un équipage et d’affronter des conditions de vie improbables. Jon décida de soumettre la question au vote. La gloire ne l’intéressait pas outre mesure et il ne voulait surtout pas frustrer Ian.


– Vous devriez être le premier sur PRX-123d, objecta Ian.

– Pas plus que vous.

– La commission internationale vous a nommé commandant de cette mission.

– Je ne suis qu’une goutte d’eau dans un océan de missions.


Jusque-là silencieux, l’astrophysicien Lev fit remarquer que ce n’était pas le sujet. Ils devaient avant tout découvrir des mondes habitables, en évaluer les conditions de colonisation, établir les fondations d’une première vague d’arrivants et permettre à l’Humanité de perdurer au-delà de la Terre. Leurs petits égos rabougris ne comptaient pas. Personne ne se rappellerait qui avait foulé le premier le sol de telle ou telle planète, une fois qu’ils auraient essaimé l’espace.


– Amen, ironisa Pol.

– Votons à main levée, proposa Kim.


Jon obtint une confortable majorité et Ian admit sa défaite. Le reste de la journée fut consacré aux détails. SPHYNX se placerait en orbite haute et Jon utiliserait la petite navette BABY-S pour atterrir sur PRX-123d. Il serait en liaison permanente avec le vaisseau, assisté par une version mobile de l’intelligence artificielle ToX embarquée dans sa combinaison. Ainsi, il bénéficierait des mêmes moyens technologiques que ses pairs et d’une communication en temps réel. Son séjour sur place durerait trois jours maximum, avec de nombreux arrêts sur des sites précis, à des fins d’analyse.


À la fin de la journée, la sonde envoya ses derniers résultats. Ils confirmaient largement l’hypothèse d’une planète hospitalière, à l’atmosphère compatible avec des organismes humains et à la biologie basée sur le carbone. Les clichés montraient des étendues d’eau agitées par des vents tempérés, de larges continents riches en végétation mais aucun signe de vie animale, même microscopique. Ce dernier point intrigua Kim.


– C’est quand même étrange. Des plantes et pas d’animaux.

– C’est le jardin d’Éden, plaisanta Pol.

– On aurait dû voir un serpent, répliqua Lev.

– Il n’est pas encore arrivé.

– Je veux bien jouer Adam si Kim prend la place d’Ève, ironisa Ian.

– Revenons au sujet, dit Jon. Quel est le problème, selon toi, Kim ?

– Je ne sais pas. C’est seulement étrange, loin de mes certitudes de biologiste.

– Et si PRX-123d était juste une planète végétale ? demanda Pol.

– Tu es sérieux ?

– Oui. Peut-être que ces végétaux sont devenus l’espèce dominante.

– Le pouvoir des fleurs, comme dans les chansons de Joan Baez, plaisanta Kim.

– On verra sur place, conclut Jon. Allons-nous reposer.


L’équipage accepta la proposition. La journée avait été longue. La mission touchait à son but. Non seulement PRX-123d semblait habitable mais en plus elle s’apparentait à une gigantesque serre, sans la moindre menace animale ou virale. Personne n’aurait imaginé un tel scénario, même dans ses rêves les plus fous. L’image du jardin d’Éden en témoignait. Le lendemain matin, le commandant affréta BABY-S. Pol vérifia les équipements, Kim procéda aux derniers contrôles médicaux et Ian prépara la manœuvre de sortie. Tout se déroula comme dans le manuel du parfait explorateur. La navette plongea vers l’inconnu, en direction de la planète. Jon garda le contact avec le vaisseau via sa version embarquée de ToX.


– Contact dans trois minutes, signala l’intelligence artificielle.

– Combien de temps pour traverser l’atmosphère ?

– Trente minutes.

– Rien d’anormal à signaler ?

– Non.

– Allons-y !


L’astronef entra violemment dans l’atmosphère dense de PRX-123d. Jon lutta instinctivement contre le stress mais rendit les armes au bout de cinq minutes. ToX régla la combinaison pour le laisser respirer facilement pendant sa phase inconsciente puis géra seule le reste du parcours. La navette se posa sans encombre sur un sol végétal, une sorte de pelouse humide, à cent kilomètres du premier océan. L’intelligence artificielle lança la procédure de réanimation progressive puis laissa le corps humain reprendre son activité consciente. Le commandant se réveilla doucement. Lors de ses précédentes missions spatiales, il avait toujours détesté la dernière phase, quand il s’agissait de rentrer sur Terre, de frapper l’atmosphère terrestre tel un boulet projeté contre un mur gazeux. S’évanouir faisait partie de la procédure, une sorte de protection naturelle contre la violence du choc. Pourtant, à chaque fois, il avait l’impression de mourir, de disperser ses molécules aux quatre coins de l’habitacle. Contrairement aux périodes de sommeil contrôlé, il ne rêvait pas. Il n’existait simplement plus.


– Tout va bien, Jon ? Nous avons réussi l’atterrissage, confirma ToX.

– Combien de temps suis-je resté dans les vapes ?

– Deux heures.

– Ce n’est pas normal.

– Il n’y a pas de normes.

– Je ne me suis jamais évanoui aussi longtemps.


L’intelligence artificielle invoqua la différence entre le retour dans l’atmosphère terrestre tel que Jon l’avait expérimenté dans le passé et les conditions propres à cette planète. Elles avaient été théorisées via des modèles mathématiques. Cet atterrissage servirait de référence pour les prochains. ToX avait enregistré l’intégralité de ses constantes physiologiques dans ce but.


– Dans combien de temps est prévue la première sortie ?

– Dans soixante-douze minutes, le temps de programmer votre combinaison.

– Je suis impatient de voir à quoi ressemble cette planète.


Jon regarda par l’un des hublots latéraux. Le paysage le stupéfia : à perte de vue se dressait une sorte de jardin, avec une herbe verte et uniforme, quelques arbres dispersés et surtout des milliers de fleurs disposées en cercles. Le tableau lui rappelait des images de l’Angleterre ancienne. Il s’en dégageait une quiétude singulière, une hospitalité naturelle, comme si les éléments et les végétaux invitaient les promeneurs à prendre leur temps, à profiter de ces moments privilégiés, loin des contraintes quotidiennes. Il se sentit attiré par cette nature et ne sentit pas les soixante-douze minutes passer. ToX le ramena à la réalité, après plusieurs tentatives infructueuses. « Jon, le matériel est prêt. Il ne manque plus que votre accord pour la première sortie », lui souffla doucement l’intelligence artificielle. L’explorateur descendit de la navette, lentement, toujours sous le charme du nouveau monde. Son équipement s’ajustait progressivement aux variations de l’environnement immédiat. ToX s’était répliquée dans le réseau neuronal de sa combinaison, garantissant ainsi la sécurité du fragile organisme humain en cas d’agression extérieure. Guidé par sa seule intuition, le commandant marcha en direction des fleurs. Chacun de ses pas lui apportait un peu plus de joie. Il percevait les odeurs du jardin, un mélange d’herbe vivace et de fleurs fraiches. Le vent soufflait faiblement, dans une atmosphère humide. Le ciel était bleu, avec quelques nuages épars. L’étoile PRX-123 ne prenait pas autant de place que le soleil sur la Terre. On aurait dit qu’elle aussi se sentait humble devant une nature si tranquille, au milieu des fleurs et des arbres. Les éléments respiraient l’harmonie, simplement.


– Jon, comment se passent vos premiers pas ?


Jon ressentit cette question comme une agression sonore dans un univers de perfection. Il reconnut cependant la voix de Kim, pourtant si douce et attentionnée d’habitude. Il repoussa une envie de jurer, d’envoyer paître son équipière.


– Je découvre le jardin.

– Avez-vous posé une balise ?

– Pas encore.

– Vous avez l’air irrité, Jon.

– Vous me dérangez.

– C’est mon job. Nous ne sommes pas sur PRX-123d pour le plaisir.

– Je sais. Je vais régler le système visuel en caméra subjective. Vous verrez tout.

– Ce n’est pas la procédure.

– Lâchez-moi avec la procédure, Kim ! Profitez de la visite.


Jon coupa la communication. La procédure n’avait jamais prévu le jardin, les fleurs, l’herbe verte et les arbres. La procédure ne connaissait pas l’harmonie d’une nature en paix avec les éléments. La procédure mettait des croix dans des cases, transformait les montagnes en équations, quantifiait le vent en unités de mesure. La procédure ne savait pas qualifier le beau.


Le jardin l’appelait. L’explorateur se dirigea vers un cercle de fleurs, des blanches et rouges, des orange et des roses. Elles lui rappelaient son enfance dans le Maine, quand il accompagnait sa grand-mère au cimetière pour visiter la tombe du grand-père. Elle sentait bon la rose d’antan, parlait d’une voix douce, lentement, avec des mots choisis, sans jamais le prendre pour un bébé. Elle lui racontait sa jeunesse, les livres qu’elle avait lus, sa rencontre avec son futur mari, la naissance de son premier et seul enfant, la mère de Jon. Le petit garçon l’écoutait attentivement, lui posait des questions et récoltait de belles réponses enrobées de sourires. Le commandant se pencha et huma le parfum des fleurs. Son cerveau ne put s’empêcher de les compter, comme si chacune d’elles représentait une individualité. « Ainsi, vous êtes cinquante dans ce cercle », se surprit-il à penser. Les cinquante fleurs lui répondirent instantanément par un effluve olfactif, une déclinaison de senteurs. Il ne sursauta pas à cette réaction inattendue mais se souvint des mots de sa grand-mère quand elle lui parlait de botanique, des arbres qui pleuraient, des fleurs amoureuses des bourdons et du cri des champignons le soir au fond des bois.


ToX rétablit la communication entre SPHYNX et Jon. La voix de Kim revint à la charge, toujours aussi douce et attentionnée.


– Jon, cela fait deux heures que vous contemplez ce massif de fleurs.

– Elles me parlent, Kim.

– Nous n’entendons rien.

– Ce ne sont pas des paroles, juste des odeurs.

– Que disent-elles ?

– Que nous sommes bienvenus.

– Vous les comprenez ?

– Je crois, oui. Ces effluves me renvoient à des images de mon passé, quand ma grand-mère me tenait la main le long des bosquets.

– Vous appelez ça comprendre ?

– J’appelle ça communiquer.

– Dans les deux sens ?

– Apparemment oui.

– Pourquoi avez-vous coupé la communication avec le vaisseau ?

– Vos questions m’ennuyaient.


Jon aimait pourtant beaucoup Kim. Si sa vie avait été différente, il aurait rêvé d’une telle femme. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement. Au bout de deux divorces, il s’était résolu à une existence sans bonheur. Explorer l’immensité du cosmos lui semblait une bonne occupation avant de mélanger ses atomes avec l’infiniment grand.


– Je suis désolé d’être aussi abrupt, Kim.

– Ce n’est pas grave. Je ne suis pas à votre place sur ce monde inconnu.

– Vous ne m’en voulez pas ?

– Non. Je m’inquiète pour vous, simplement.

– Vous n’avez aucune raison, Kim. Je me sens bien.

– Tant mieux. ToX mesure en permanence vos constantes physiologiques. Il semble que jamais vous n’avez été en aussi bonne santé. Cette balade vous rajeunit. Profitez-en !

– Merci, Kim.

– À chacun de vos pas, ToX laissera une signature temporaire. Vous n’avez rien d’autre à faire que marcher dans ce jardin. Je vous laisse.


Kim coupa la communication. Jon savait pourquoi elle avait lancé cette procédure. Dans une section du manuel, il était question des épisodes mystiques rencontrés par les premiers explorateurs. Certains étaient devenus fous après leur voyage, d’autres s’étaient découvert une passion pour Dieu. Aucun n’avait saboté une mission en cours. Le manuel prévoyait également ce dernier cas de figure. Sur ce point, le règlement était clair : préserver les objectifs initiaux, quitte à sacrifier l’humain qui partait dans la folie. Vu de l’extérieur, ce principe paraissait barbare. Vu de l’intérieur d’un vaisseau spatial, dans l’immensité du cosmos, un lieu hostile à la vie, il devenait rapidement évident. L’espace ne faisait pas bon ménage avec les fous. Préserver la mission rimait avec sauver les autres membres d’équipage. Le fou restait sur sa colline, à déblatérer ses vérités ultimes et chercher vainement le signe du divin. Jon ne se posa pas de question. La procédure ne l’intéressait pas. Elle n’était qu’un outil pour les gestionnaires de projet, les constructeurs de navettes et les techniciens restés bien au chaud sur la Terre. La procédure n’avait pas d’âme. Si Kim voulait l’appliquer, libre à elle de choisir la voie la plus douce, de laisser le fou partir dans les montagnes. Dans tous les cas, ToX gérait les signatures et les analyses, au profit de la mission et de ses objectifs.


Les cinquante fleurs brillèrent simultanément. Jon sentit de nouveaux effluves, doucereux, presque écœurants. L’image de sa grand-mère lui revint à l’esprit. Il la vit dans son costume de bois, un froid matin d’automne. Elle semblait lui sourire, lui dire que ce n’était pas grave, qu’il y avait toujours un début, un milieu et une fin. Elle lui manquait depuis cette fameuse matinée. Quand il regardait les étoiles dans le ciel terrestre, il pensait à elle. Quand il montait des tubes hydrauliques sur Callisto, il se souvenait d’elle en train de planter de jeunes arbres. Quand il collectait des cailloux d’azote gelé sur Triton, il l’imaginait lui préparer des cocktails glacés. Elle l’avait accompagné pendant ses nombreux mois de stase, telle une présence invisible dans un théâtre nocturne aux personnages agités. Elle lui tenait toujours la main pendant ses cauchemars. Elle ne lui parlait jamais mais elle était là. À chaque fois.


L’explorateur ignora les différents messages de son intelligence artificielle embarquée et déconnecta sa combinaison puis la dégrafa progressivement Pour la première fois depuis son arrivée dans le jardin, il sentit l’atmosphère couler sur sa peau. L’humidité ambiante prenait possession de ses pores. La chaleur de l’air parfumé flattait son épiderme. Le vent le frôlait doucement le long des bras. Respirer ces effluves lui paraissait finalement naturel, comme s’il était né dans ce jardin, un arbre parmi les fleurs, parti il y a longtemps dans les étoiles puis revenu pour fusionner avec les éléments.


Les cinquante fleurs se couvrirent de bleu. L’odeur ambiante se déchargea, devint plus fraiche et perdit son côté écœurant. Jon comprit alors le message. Il devait dorénavant partir, quitter ce jardin, découvrir les autres merveilles de ce monde nouveau. Il se déchaussa, sentit une sorte de rosée de fin de journée, inspira une bonne rasade d’air frais puis avança en direction des arbres. Les cinquante fleurs brillèrent de mille couleurs dans la nuit tombante. Des nuages noirs commencèrent à s’amonceler dans le ciel, annonciateurs d’un orage prochain. La terre se mit à frémir autour de la navette. L’herbe verte s’irisa, signe d’une tempête électrique, un phénomène fréquent sur ce type de planète.


« ToX au rapport, rapporta une onde magnétique. Nous avons perdu tout signal du commandant Jon. Un grave événement climatique s’annonce pour les prochaines heures. L’intégrité de la navette est compromise si nous restons. Les communications avec SPHYNX sont coupées, pour des raisons inconnues. Il nous est impossible de les rétablir dans un temps suffisamment court. Nous entamons la manœuvre de mise en orbite selon la procédure de sauvegarde. L’envoi des dernières données d’analyse est terminé. Fin du rapport. »


 
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   Asrya   
22/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Salut Don (oui je ne prends pas de risque avec tes incipits et ton texte qui vient d'être publié - je trouve d'ailleurs que ce n'est pas vraiment "réglo", passons),

"En général, au début de la vie, la diversité est de mise." --> pardon ? je ne sais pas où tu as vu ça mais... non, les formes de vie (différentes j'entends) sont survenues avec le temps. Pas dès le début. La diversité spécifique s'acquiert par des mécanismes de diversification qui ne sont pas contraints dès l'origine de la vie. Ce serait bien triste...

"Il y a peu d’espèces, comme si la planète gérait la balance entre besoins et ressources." --> paradoxal... si la planète voulait gérait la balance besoins/ressources, elle aurait au contraire diversifiée la planète, pour que toutes les espèces n'aient pas les mêmes besoins (et donc ne consomment pas les mêmes ressources).

"Amen" au XXVème siècle ? Mouais... pourquoi pas.

"de larges continents riches en végétation mais aucun signe de vie animale, même microscopique." --> difficile d'imaginer d'autres êtres que des plantes et des animaux à priori, même dans ce monde futuriste, c'est bien dommage. De plus, il aurait été question de définir "animaux", et "végétaux". Qui plus est, les végétaux sont apparus sur Terre avant les animaux (quelque soit la définition admise pour végétaux ou animaux), du coup... à la limite, cela n'a rien d'étonnant.
Quant à l'absence d'êtres microscopique, c'est plutôt maladroit (protozoaires, amibes, champignons, bactéries... indispensables au développement des végétaux, bref).

" Non seulement PRX-123d semblait habitable mais en plus elle s’apparentait à une gigantesque serre, sans la moindre menace animale ou virale" --> pourquoi pas de menace virale ? D'où vient cette certitude ? Etrange... sans analyses plus poussées ; qui plus est, les plantes peuvent être porteuses et peuvent transmettre des virus.

"S’évanouir faisait partie de la procédure, une sorte de protection naturelle contre la violence du choc." --> ah ? alors la procédure a changé depuis le XXème siècle, c'est bien étrange. Les organismes entraînés des astro/cosmonautes sont théoriquement bien aptes à supporter et rester conscients pendant cette étape (du décollage, ou de l'atterrissage), alors d'ici le XXVème siècle, j'imagine... qu'il en sera de même. Alors, certes, tu tentes de justifier ça mais cela ressemble à un tour de passe passe qui n'apporte pas grand chose à la problématique, et qui n'est pas repris après dans le récit. Ca tombe donc à plat pour moi. Pourquoi s'embêter avec cela ?

J'en termine pour les remarques sur la cohérence "science-fictionniste".

Vient ensuite l'objet du récit, ces fleurs.
On se doute rapidement que Jon ne repartira pas dans sa navette. A savoir ensuite si les fleurs l'auront bouffé ou si elles l'auront envoûté d'une manière ou d'une autre ; bon bah... pas vraiment de surprise.

C'est assez longuet sur le parcours de la planète, sa découverte, ses échanges avec la station, cela manque d'intensité, ou de "beauté" comme ce que tu voulais certainement mettre en évidence.

J'ai ressenti une invitation dans la lecture uniquement à ce moment où Jon se fait "inviter" lui-même par les fleurs, ce qui montre que l'intention est bien réalisée, et ce sera le seul passage qui m'a plu et intéressé dans cette nouvelle. C'est bien dommage que le reste ne soit pas à ce niveau.
Cela reste bien trop restreint par rapport au reste du récit qui ne me paraît pas à la hauteur.
Tant sur la teneur des dialogues (classiques, pseudocomiques, clichés), que sur la qualité narrative qui manque de rythme.

La présence de ToX est d'une vacuité assez troublante. Cette intelligence artificielle n'apporte absolument rien et pose question quant à sa nécessité. Un gadget pour que l'on plonge de force dans un univers fictif, qui ne happe pas malgré son aisance, généralement, à me capter.

La fin est du même acabit, sans surprise. Jon restera sur la planète, y laissera sûrement sa peau, le vaisseau repartira dans l'indifférence la plus complète, hum... mouais.
Les personnages secondaires manquent de consistance, deviennent anecdotiques, n'apporte pas grand chose (tout comme ce dernier échange avec Kim, si ce n'est préparé encore plus à la disparition de Jon).

Bref, tu t'en douteras, je n'ai pas aimé.

Sur le contenu scientifique, je trouve qu'il y a pas mal de lacunes, sur le côté science-fiction, je trouve que c'est assez faible et peu cohérent avec ce que l'on peut s'attendre d'un XXVème siècle en terme de technologie ; point de vue dialogue, je trouve également que l'on reste trop ancré dans le siècle actuel, rien n'a évolué en 400 ans ? Franchement, ça fait mal au derch' ! (voilà, un peu d'impudence qui aurait pu devenir la norme, évidemment, ça n'aurait pas plu à tout le monde, mais la langue change, les langues changent, quand on parle de science fiction, dans 400 ans, on oublie le pouvoir des fleurs, of course tu te fais plaisir, mais ça fait tâche).

Raah... j'ai bien conscience que mon commentaire est vraiment pas sympa et qu'il est certainement trop dur.
Je te présente d'avance mes excuses.
J'espère que tu trouveras des lecteurs plus conquis.

Une autre fois, je n'en doute pas, avec plaisir,
Asrya.

(Lu et commenté en espace lecture)

   cherbiacuespe   
25/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
n'aime pas
Je ne sais comment aborder ce texte. Un monde ou le végétal, les fleurs en particulier, façonnent leur planète. Leur mode de communication, olfactif, dont Jon devient accroc. Et cette double confrontation humain/plante, technologie/nature. Je ne sais que penser de ce texte, certes sans fautes, cohérent et bien écrit, mais dont la conclusion reste un mystère. Peut-être mon esprit trop carré m'empêche de lire entre les lignes ou d'en comprendre l'essence. En tout cas l'auteur peut se vanter de m'avoir laissé perplexe !

Du coup... comment faire autrement ?

Cherbi Acuéspè
En EL

   Dugenou   
16/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Don,

Je retrouve ici un thème SF qui t'es cher : un/des explorateurs spaciaux, épaulé.s par une/des IA, partant à la découverte d'une planète inconnue. Thème comportant son lot de récurrences d'un texte à l'autre.

Au risque d'être modéré, pourquoi j'aborde ton texte sous cet angle ? Parce que je pense que cet aspect de ton oeuvre doit être considéré comme un 'tout', plutot que des textes séparés ou indépendants les uns des autres. Savoir apprécier cette nouvelle passe par une bonne connaissance de tes autres textes du même tonneau.

Ici, l'accent est d'abord mis sur le 'téléscopage' des individualités des membres de l'équipage, avec la gestion de celles-ci en tenant compte de l'intérêt général, à quoi l'exploration de PRX-123d offre pour l'un d'entre eux une 'libération' de ses responsabilités, une rupture lui permettant de redevenir un individu.

Une fois encore, tu t'en sors bien : se renouveller autant, après tant de déclinaisons sur un seul thème, n'est pas si évident. Bien joué !

   Anonyme   
16/3/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Je ne comprends pas pourquoi vous avez ressenti le besoin d'embarquer cinq personnes sur la navette d'exploration, et deux intelligences artificielles dont une, sauf erreur de ma part, est strictement inexistante dans l'intrigue. Tous ces personnages, selon moi, brouillent la trajectoire de votre nouvelle que, vu la minceur de l'argument, j'attendrais farouchement dépouillée.
Et, lors du briefing d'avant l'atterrissage, cette pléthore produit sur moi un effet burlesque parce que, tenant à faire intervenir tout le monde, vous vous retrouvez à jongler avec les verbes déclaratifs. Dans cet extrait :
– C’est quand même étrange. (…)
– On verra sur place, conclut Jon. Allons-nous reposer.
je relève plaisanta, répliqua, ironisa, dit, demanda, plaisanta, conclut.
Je trouve cette succession de répliques gauche, en plus (je me répète) je n'en vois pas l'utilité puisque, à part la belle Kim, les autres sont absents par la suite. Ian, Pol, Lev, évacués. Si c'est pour que la mission ait un peu d'allure, apparaisse comme plus fournie que deux pelés et une I.A., il y a sûrement moyen, me dis-je, de ne pas donner à voir les boulets.
Dans le même ordre d'idée, le paragraphe d'exposition du contexte me semble maladroit aussi, l'explication balancée de manière peu naturelle comme un paragraphe de livre d'histoire. J'ai le sentiment que ces aspects du récit ne vous intéressaient pas, que vous avez souscrit au strict minimum de la cohérence narrative pour explorer la régression de Jon vers un bonheur édénique, peut-être pour exprimer que la recherche d'une planète B en guise de plan B est vouée à l'échec, que le cosmos ne va pas se laisser faire. Pourquoi pas, mais ce genre de considération (ou toute autre que vous voudriez mettre en lumière) m'est cachée par ce que je vois comme des scories narratives qui, pour tout dire, me brouillent l'écoute.

Et puis, sans aucune vie animale, pourquoi les plantes ont-elles inventé des fleurs, parfumées qui plus est ? Ce n'est pas le sujet, d'accord, on est dans le symbolique, n'empêche que cette question, là encore, me détourne de ce que votre nouvelle essaie de me dire et que, manifestement, je ne comprends pas.

   jeanphi   
16/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Donaldo75,

Ce 'comme en terre' ne prétend pas apporter de remarques constructives, mais juste une vision de lecteur.
Le texte est dense, beaucoup d'aspects se superposent pour agrémenter favorablement la trame principale, on est emmené loin sans être noyer d'informations, les personnages me paraissent crédibles (un peu durs mais le contexte du récit le justifie), j'en retire une impression de maturité.
La rigueur implacable de I.A. est quelque peu anxiogène, et la passion des explorateurs est un brin déstabilisante, ce contraste me paraît bien dosé.
Bien loin du trip en plein désert de votre nouvelle précédente, les fleurs qui charment et contraignent la volonté m'ont fait sourire ... peut-être la planète d'un Voodoo Child ?

Une lecture très agréable
À vous relire

   DenisP   
17/3/2023
Cette nouvelle s’inscrit dans la tradition des récits de SF des années 50/60/70. La découverte d’un monde inconnu. Et cette rencontre qui engendre pour certain une forme de mysticisme.
C’est un peu comme une allégorie. La technicité, l’évolution, le progrès, qui, tôt ou tard, se confrontent à l’immanence de notre humanité. Comme un fil d’Ariane, le souvenir de sa grand-Mère lui permet de garder en mémoire cette humanité.
Et là où il n’y a rien, juste des fleurs, il quitte l’enveloppe de ses directives, et de sa mission notamment incarnée par l’IA qui l’accompagne, pour entrer en osmose avec cet univers végétal qui est comme l’incarnation de sa nature profonde.
Voilà ce que votre texte m’inspire. Et il est une porte ouverte à la réflexion.
Je ne me permettrai pas de donner un point de vue sur le style, ses qualités ou ses défauts, je laisse ça à la compétence des autres, ce n’est, de toute façon, pas l’essentiel pour moi.
Merci pour cette aventure.

   hersen   
21/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Cette nouvelle flirte avec trop de données opposées, ce qui fait qu'elle ne fonctionne pas vraiment pour moi.
Toute cette "installation littéraire" du début, pour poser le sujet, l'ambiance, je le trouve trop compliqué à suivre. Ce n'est pas que ce soit mauvais, mais je ne lui trouve pas vraiment d'originalité.
Et quand j'arrive à l'originalité, cela ne sonne pas tout à fait vrai.
je m'explique : tu joues, Don, avec des données de jolies fleurs qui sentent bon et qui envoûte. Il y a ici de l'originalité, mais j'ai du mal à adhérer car selon mes connaissances, le végétal ne peut survivre sans l'animal. Toute fleur qui pousse sur un caillou trouve en tout cas un peu de substance activée par des bactéries, au minimum. Alors l'envoûtement (ce point est une excellente idée !) ne fonctionne pas trop. je crois que c'est parce que ça fait trop copié-collé sur la vie terrestre. Je pense que tu pouvais arriver à un résultat bien meilleur en innovant sur la raison de l'envoûtement. la couleur des roches, le vent, ou un élément nouveau.
ce qui est bien retransmis, c'est l'émotion face aux parfums contre la froideur de l'IA.
Mais on dirait presque que c'est déjà du passé, l'IA va devenir "émotionnelle" sous peu, histoire de l'intégrer encore mieux chez l'humain !
(cette dernière phrase ne concerne pas vraiment ta nouvelle, mais plutôt une réflexion personnelle. Ce ci dit, cela aurait pu être aussi un nouveau point de départ, de rendre une IA émotive, sensible aux parfums.

Merci de la lecture

   Marite   
22/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Absorbée (en retard) par le récit et les surprenantes propriétés des fleurs sur cette nouvelle planète, la chute m'a brutalement fait revenir sur terre ... trop rapide à mon goût et le rapport de l'intelligence artificielle n'a pas suffit à satisfaire ma curiosité qui venait juste d'être attisée par ces fleurs extraordinaires qui communiquaient avec Jon. Il me semble que cette nouvelle n'est qu'un chapitre d'introduction à une aventure extraterrestre qui devrait se prolonger ... La simplicité et la fluidité de l'écriture m'a transportée sans heurt dans cette aventure trop courte à mon avis.

   Errances   
22/3/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Bonsoir Donaldo,
En tant que lecteur, j'ai aimé votre nouvelle. Cependant, comme votre première commentatrice, je m'interroge sur le dire de la diversité de la biologiste.
Le style sur les personnages est épuré volontairement, c'est un choix. Il se comprend aussi par la longueur de la nouvelle.
Autre critique, le nom de code de la planète ne pourrait-il pas être remplacé par les personnages pour rendre moi répulsif (amha) ce code ?
Après le résultat du vote, "Ian admit sa défaite". Il y a eu bataille ? Je me serais attendu à ce que chacun félicite Jon, y compris Ian qui ne lui disputait rien.
Chose étrange, un seul passager descend sur la planète. Quels sont les critères qui amènent à ce choix ? La biologiste n'aurait-elle pas pu y descendre en duo ? De même, le choix du premier "explorateur" ne peut être préparé en amont de la mission, dans les réunions avant le départ ?
ToX comme Toxique l'intelligence artificielle ? Je sais je suis chiant.
Je me pose simplement ces questions dans le but d'affermir vos choix.
J'aime moyennement votre nouvelle, à mon sens perfectible. Le style épuré me plaît. Cependant, comme le mentionne votre permière commentatrice, il y a peu de mystère en sa conclusion.
Mes respects.
Errances


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