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maria
22/5/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Dans une grande entreprise : Terence, cadre, met fin à sa relation (purement sexuelle) avec Lydia lorsqu'il tombe sous le charme d'Emmeline. Mais la "belle enchanteresse" est mariée...Dénonciation. Dernier baiser. Adieu. Mais, deux ans plus tard... Je suis désolée, mais c'est le genre d'histoires qui ne me fait pas palpiter. Cependant, j'ai beaucoup aimé le style et l'humour de l'auteur(e). En particulier dans l'emploi d'un vocabulaire guerrier, de faune sauvage pour parler de l'économie d'entreprise. Et aussi la poésie du narrateur lorsqu'il rencontre Emmeline pour la première fois, par exemple : "Je la voyais princesse céleste tombée dans un pays poisseux et couvert par la glaise. Elle me plaisait." Mon manque de connaissances en peinture et en sculpture m'a empêchée de faire le rapprochement entre l'exergue et la nouvelle. Je suis certainement passé à côté de quelque qui m'aurait fait davantage apprécié le texte. Sinon, pourquoi les USA ? Une note d'exotisme à l'intention des lecteurs européens ? J'ai aimé l'ensemble pour le style, pas trop pour l'histoire. Merci du partage et à bientôt. Maria en E.L. |
Annick
1/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Donaldo.
Une nouvelle sur fond d'entreprise, "entre débit et crédit", et dont les employés ont obligation de résultats. Une liaison entre collègues, sans amour, fondée sur les relations physiques. Voilà toute la vie banale de cet homme mais qui, dans cette nouvelle, devient un protagoniste truculent, à l'humour acide et percutant. Et puis arrive la magnifique princesse blonde, Emmeline, qui a le mérite de venir d'un milieu professionnel différent du sien et de laisser dans son sillage comme un parfum délicat, une oeuvre d'art, une sculpture de Robert Indiana, un remède contre "l'économie d'entreprise" et sa vie vide et bête à pleurer... Une histoire sentimentale somme toute banale. Ce qui ne l'est pas, c'est le regard du protagoniste, le narrateur, incisif, à l'humour caustique, taillant "des costards " aux gens qu'il juge médiocres, avec une précision chirurgicale et offrant une vision sans complaisance du milieu de l'entreprise, dont les employés ont pour seul horizon, stratégie, objectifs. Bravo pour l'écriture résolument moderne, les dialogues qu'on aimerait plus longs et plus nombreux tant ils sont savoureux, et le rythme enlevé qui nous emmène au bout de l'histoire. Mon écriture est aux antipodes de la vôtre. J'apprends aussi à écrire autrement en vous lisant. |
Anonyme
1/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Donaldo75,
Emmeline emballe, Terence s'emballe. Ou l'inverse ?. Ce yuppie du Minnesotta plaît. Requin, au bagou ravageur, avec un cerveau nettement en dessous de la ceinture, il égaye ce (trop long pour moi, adepte de l'instantané) texte, pas si déplaisant finalement (litote). Je note quoi alors ? Allez, soyons fous, voici un 'beaucoup'. Dugenou. |
Anonyme
1/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
C'est bien écrit, on pourrait facilement penser que c'est un récit romancé tant les ressorts de l'histoire sont crédibles. Cependant, car il y a un "cependant", je ne suis absolument pas convaincu par le personnage d'Emmett du genre "Huggy-les-bons-tuyaux" promu au rôle d'un "Deus ex machina" bon marché. Là, c'est un peu bâclé. Le personnage manque vraiment d'épaisseur pour reprendre une expression tout faite qui m'agace mais je n'ai pas trop le temps de finasser... Je ne prétends pas que le hasard ne puisse jouer aucune rôle dans une histoire, tout au contraire, mais il faut que ce soit bien amené et surtout crédible. Reconnaissons qu'ici le procédé affaiblit sérieusement cette partie de la narration. Dans l'ensemble, concernant ladite narration, j'ai pensé au style un peu distancié et humoristique de la veine des romans policiers des années 50/60 qui florissait dans les collections populaires genre "le masque et la plume". C'est pas mal, je ne me suis pas ennuyé un instant ! Allez, on dira classé catégorie "Roman de gare" mais ne le prenez pas mal, j'aime beaucoup ce genre méprisé et méconnu. |
Shepard
2/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut Donaldo,
Je dois dire que j'ai reconnu l'auteur sans problème en EL... =) Rêve américain délavé, retour aux sources et morts aux hypocrites... Avec des jolies filles. Le personnage m'a paru antipathique au départ mais devient finalement attachant, probablement un trait des gens cyniques. Dialogues bien écrits, sans trop en faire, assez naturels, je me suis amusé à les lire. Je ne vais pas sortir mon habituelle analyse du pourquoi et du comment cette fois, seulement une remarque sur l'ellipse avant la fin : why ? Contrainte de format ? Après avoir rencontré "la flamme" je trouve que Terence a trop facilement abandonné. Pourquoi se sont-ils séparés au fait ? Surtout au vu de leur dernier rendez-vous ? De mon point de vue, ça ressemble à une grosse facilité pour nous placer une fin en demi-teinte en mode pilier de bar lessivé... Le monde est trop nul pour avoir une happy end. Toujours est-il qu'à part ça, j'ai beaucoup aimé. |
Perle-Hingaud
3/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Don,
Je t'aime bien dans ce registre. Il y a du recul et du cynisme, mais pourtant un grand espoir en l'amour: c'est rassurant et sans doute nécessaire. Je pense que pour faire un "grand" de ce texte, il faudrait transformer cet opus en roman, en donnant plus d'épaisseur au narrateur. Nous suivons ses pensées, mais il manque en fait quelque chose en lien avec l'extérieur de son monde. Une dimension politique, je pense, qui transcende l'économique. Un décor dans lequel tu t'investisses (et donc qui fournisse une trame de fond à tes personnages). L'équivalent de la Guerre de Sécession pour les persos d'Autant en emporte le vent, par exemple, ou des attentats du 11 septembre dans "La belle vie". Ce qu'il y a de bien avec les USA, c'est que tu as pléthore de sujets, et que chaque jour qui passe donne une actualité plus terrible. Et donc riche pour alimenter et donner une dimension supplémentaire, indispensable, à l'amour entre tes héros. Rien à dire sur l'écriture, elle est top. C'est chouette. :) |
thierry
15/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo ! Belle réussite ! Je viens sur ce site pour trouver des textes de cette envergure. Vraiment merci d'avoir partagé ce travail savoureux. On frôle l'excellence, on est pas loin du "passionément" d'ailleurs si je m'écoutais... Mais non, tu sais mieux que personne qu'il y a des marges de progression dans cette affaire.
Aussi, autorise moi quelques poncifs, ça permet de recadrer ces choses que tu décris, vues de l'extérieur. Des + et des - : Les + : c'est fluide et intelligent, subtil et pas démago. Dès le départ, c'est très bien construit, bien rythmé et envoyé avec une belle progression. J'imagine l'énorme travail que cela représente de faire simple et direct, de maintenir l'ambiance, la cohésion et la route droite. Les personnages ont une véritable épaisseur, parfois chaleureux à la limite de l'inquiétant. Oui, beaucoup de nuances, finalement. Sans nul doute, une écriture de professionnel, le genre de texte dont on se dit des années après "ah oui ! j'ai lu un truc dans un bouquin..., etc.". Les - : Les marges de progression sont certainement dans le scénario. Tu as un tel niveau et là une telle facilité que tu peux compliquer un peu le jeu. Pourquoi cette fille n'aurait-elle pas assassiné son mari par exemple ? Cette chute est un peu légère, j'ai eu envie de palpiter comme dans les romans de Tonino Benacquista par exemple, ou qu'apparaisse les troubles engendrés par James Elroy. Peut-être suffit-il de donner un peu d'épaisseur à l'architecture, prendre plus de temps à l'élaboration ? Enfin, fais gaffe aux références artistiques, c'est vite gonflant, oui bon tu es un pro de l'art moderne américain, moi ça me gave un peu. Endy Warrol franchement... tout ce que j'en retiens c'est qu'il a croisé Truman Capote dont tu dois être un fidèle disciple, le reste ... Donc, oui bravo, j'attends la suivante avec impatience pour jeter du haut de mon Olympe "qu'on lui donne trois plumes à ce Donaldo" ! |
hersen
16/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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Je vais une fois de plus me mettre dans de sales draps.
Voilà : je ne comprends pas pleinement à quelle époque se passe cette nouvelle. les références artistiques nous font penser aux 80-90, mais je suis incapable de me rappeler si à cette époque il y avait des portables. Si oui, c'est ceux que l'on a appelé les "cabines téléphoniques"après coup, comparés aux télémovels actuels, tellement ils étaient gros. Donc, un mobile, époque actuelle ? Donc, cela m'embête car en fait, je ne peux réagir de la même façon à ta nouvelle en ce qui concerne Emmeline et ce qui est son combat, non raconté mais sous-jacent, pour se sortir des griffes de son mari. Le narrateur rend une grosse place mais n'est pas pour moi celui qui a le plus d'épaisseur. Il est finalement assez banal, baise banal, drague banal, et cela est renforcé par son effacement lorsque l'adultère est découvert. En gros et pour le dire sans m'étaler : Emmeline s'en sort toute seule ( c'est surtout sur ce point que j'aurais aimé pouvoir situer dans le temps), mène son combat, tandis que son amoureux retourne à une vie "de latence". Il se réveille quand son pote détective lui apprend la nouvelle vie de son aimée. Mais rien de suffisant pour moi n'étaye le fait que le détective va se défoncer pour trouver des renseignements pour le narrateur qui tue le temps comme il peut, de bar en bar. Finalement, il a du bol, ce narrateur. il n'aura pas eu à faire beaucoup d'efforts pour retrouver sa dulcinée. Y a pas de justice, penseront certains qui galèrent dans ce genre de situation ! (c'est de l'humour, ça, ça fait pas partie du com :) Comme assez souvent avec tes nouvelles, j'ai l'impression de toujours aller à contre courant de ton propos. je cherche toujours un truc dont ni toi ni moi n'avons idée. Et comme je ne trouve rien de mes élucubrations dans les autres coms, je m'inquiète. (pour moi, pas pour toi... ) Bon, et maintenant, je le dis ? La forme : écriture sérieuse, précise, qui rend la lecture très fluide, très agréable à lire. Merci pour cette lecture et à une prochaine. |
FlorianP
16/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
merci pour cette nouvelle qui m'a bien embarqué. Le récit est bien mené, les dialogues fluides et le ton un brin caustique nous renvoie (avec plaisir) aux auteurs en vogue dans les années 60-80. Les références artistiques m'ont plu. Deux petits bémols : J'ai trouvé un peu bizarre que ce soit Emmett qui apporte les informations de fin. Un ex-collègue aurait sans doute été plus crédible ou alors le personnage d'Emmett aurait mérité d'être plus présent. Et, j'ai trouvé un usage un poil trop important des métaphores/comparaisons dans la première partie du récit : elles viennent alourdir le texte et rompre le rythme. D'autant que certaines sont un peu éculées ("un éléphant au milieu d'un magasin de porcelaine"). Des petits défauts dans un texte de très bonne facture. Au plaisir de lire d'autres de tes textes |
Donaldo75
17/6/2020
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Mes remerciements et réponses ici: http://www.oniris.be/forum/remerciements-pour-emmeline-et-precisions-suite-aux-commentaires-t28225s0.html
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Anonyme
30/6/2020
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"Je suis jongleur dans le civil". Vraiment ? Ce qui me frappe dans cette histoire, c'est cette sorte d'aveuglement du narrateur qui croit vivre l'exceptionnel et reste empêtré dans de la banale coucherie. En témoigne pour moi l'ellipse de deux ans du texte au cours de laquelle, manifestement, le narrateur ne s'est en rien intéressé au devenir de son prétendu grand amour. Et maintenant qu'il a appris que tout va bien pour elle, il va se pointer la bouche en cœur à New York ! "Salut chérie, on remet le couvert ?" Ben dis donc.
Alors, si la narration marquait sa distance avec Terence, si son ton ne me paraissait pas complaisant envers lui et sa vulgarité autosatisfaite, convaincu qu'il est d'être meilleur qu'autrui tout en se conduisant exactement comme ses chefs et collègues, pourquoi pas. Ce serait une peinture humaine triste mais lucide. Seulement l'ensemble du texte et surtout sa conclusion en forme de récompense pour cet avatar navrant de héros romantique me paraît adhérer sans recul au point de vue dudit héros qui "camoufle ses petits appétits sous de grands sentiments" (Gérard Lauzier). Quant au style, je le trouve surfait lui aussi, mais c'est peut-être parce que l'histoire m'a tellement énervée. Pas pour moi cette fois, désolée. Pour éviter de baisser l'évaluation globale de votre texte, je retire la mienne (Pas), de loin la plus sévère et qui arrive après la bataille. |