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Corto
26/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Voici une histoire trépidante, écrite dans un style impeccable, dynamique, à rebondissements. Et pourtant le personnage principal est le parfait anti-héro, peu sociable, qui se contente d'être là où il se trouve, pas non plus misanthrope mais dont on cherche les ressorts de sa vie.
Ce héros est pourtant passionnant à suivre dans sa quotidienneté, tel un rouage d'une société qui fonctionne vaille que vaille tant que chacun fait son job en restant à sa place. Cela donne des expressions succulentes que je fais entrer dans mon florilège personnel: " la barmaid n’avait pas envie d’entendre un inconnu lui débiter ses tranches de vie, assortir le tout de blagues à un dollar et de sous-entendus dépassés. Je la regardai tel l’entomologiste devant une nouvelle espèce de fourmi". "Je ne pouvais plus me réfugier derrière une formule rhétorique pour masquer mon manque de profondeur." "Les grandes plaines du Dakota offraient un paysage désolé en hiver, avec de la neige à perte de vue, un ciel gris à déprimer un papoose, l’impression que la Terre était plate et infinie. Mon humeur se trouvait en phase avec cette géographie. Les lieux m’apaisaient." "Mon enveloppe commençait à s’évaporer dans l’espace intersidéral. J’allais avaler les planètes alentour et rayer de la carte céleste un paquet de civilisations à tête de poulpe." La démarche de l'auteur qui se saisit d'un thème presque quotidien pour en faire une tranche de vie réaliste mais trépidante est fort bien construite. Le titre et la phrase finale sont comme un écho expressif devant cette situation. Bravo à l'auteur. |
emju
24/3/2020
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Modéré : Commentaire hors charte (se référer au point 6 de la charte).
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hersen
24/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Tout au long de ma lecture, je suis en train de suivre le narrateur.
Il y a la désillusion, le quotidien raté, de celui qui défonce une vie plutôt que de l'enrichir. mais il y a ce ton bravache, coupant aussi. Alors je le suis et je ne sais pas où il va, je me le demande bien de temps en temps, parce que son quotidien, boulot, femme, n'a rien de si palpitant. Qu(est-ce qu'on peut bien trouver d'intéressant dans cette vie, au point de la raconter ? Rien. Rien d'autre que cette fin infiniment triste. Désespérante. Désespérée, surtout. C'est cette dernière phrase qui donne tout l'écho à la nouvelle, qui fait qu'on revient mentalement sur ce qu'on vient de lire. Cette nouvelle est techniquement si réussie, avec ce dernier mot. Qu'on l'enlève et nous sommes dans le jus fadasse de ce narrateur. C'est l'art de la nouvelle, le revirement qui entraîne un prolongement de l'histoire, de la pensée. La vie peinte en sombre. |
ours
24/3/2020
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Bonsoir Donaldo,
Votre titre m'a attiré, pour ne pas dire aspiré, et j'ai été vraiment surpris de ma lecture car je ne m'attendais pas à ça. Votre personnage et narrateur m'a ému, un espèce de Dilbert mêlé d'un Lester de American Beauty en moins drôle, moins cynique, plus brut, plus réel, moins vivant aussi... Que dire... je suis assez troublé par la psychologie de ce personnage qui semble vivre en pilote automatique armé de ces phrases toutes faites. Ça pourrait presque la vrai vie non ?! Une profonde désillusion l'habite mais comme dans American Beauty, ce n'est pas que la sienne, c'est celle d'un peuple tout entier et de son mode de vie. Quelle tristesse. J'ai beaucoup apprécié votre style aussi qui permet d'alléger l'ambiance, car vous savez nous tirer un sourire là où l'on pourrait avoir envie de pleurer. Même si j'aurai aimé trouvé de-ci de-là quelques notes d'optimisme comme dans le film American Beauty dont voici une citation (un peu hors sujet peut-être mais tant pis): "Bien sûr je pourrais être aigri de ce qui m’est arrivé. Mais c’est inutile. Il y a tant de beauté dans le monde. Parfois j’ai l’impression qu’elle me submerge, de partout en même temps, mais c’en est trop. Mon cœur se remplit comme un ballon, prêt à exploser. Et là, je comprends qu’il faut que je lâche prise, que j’arrête d’essayer sans cesse de m’y raccrocher. Et ça glisse sur moi comme de la pluie. Et je ne peux plus rien éprouver d’autre que de la gratitude pour chaque instant de mon insignifiante petite vie. Vous ne comprenez pas ce que je suis en train de vous dire n’est ce pas ? Ne vous en faites pas, un jour, vous comprendrez." En somme j'ai beaucoup aimé ma lecture, elle n'est pas vaine et apporte de quoi se triturer les méninges encore pendant quelques jours. Merci du partage. |
Stephane
24/3/2020
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Donaldo75,
Je vous adresse toutes mes félicitations car votre nouvelle est la meilleure que j'ai lu depuis longtemps, avec celle d'hier. Mais celle-là va encore au-delà de mes espérances en matière de récit et ce fut un plaisir de lecture du début à la fin, même si j'avais imaginé une fin tout autre. Ce que j'espérais - pour rentrer dans le vif du sujet - est que le héros reste à Fargo pour ne plus jamais revenir à Saint-Paul, Minnesota. Qu'il franchisse le pas une fois pour toute sans jamais revenir en arrière. S'affranchir du fardeau que représente pour lui son ancienne vie pour tout recommencer ailleurs. Le personnage représente l'archétype même de celui qui souhaite disparaître afin de repartir de zéro, en laissant tout derrière lui, jusqu'aux conventions qui l'ont enchaînés en l'empêchant de vivre SA propre vie. Bien sûr, ce type d'existence est rarement vécue (dans la vraie vie), ce qui rend la fin de votre nouvelle parfaitement justifiée, car éminemment réelle. J'aime ce type de personnage et j'ai vécu cet épisode de sa vie avec un réel plaisir. Je dirais même avec passion, peut-être à cause du genre mélo-dramatique auquel j'aspire tant. Mais il ne suffit pas d'avoir une bonne trame pour en faire un bon texte. Ce qu'il faut, c'est ce talent d'écriture, ce style narratif unique qui ne s'invente pas et que vous possédez réellement. C'est en cela que l'oeuvre est sublimée, et j'ai lu votre nouvelle d'une traite en espérant ne jamais arriver à la fin, tant l'idée de quitter cette histoire me rendait triste. Je vous remercie vraiment pour cet incroyable moment de lecture. Un grand bravo ! Stéphane |
Catlaine
25/3/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
J’ai adoré l’autodérision qui cache le profond désespoir du personnage pointant tout au long du récit pour se révéler dans le final simple de tristesse. J’ai ri et apprécié la qualité de l’écriture. Bravo ! |
Anonyme
3/4/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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J'ai d'abord trouvé le titre super attrayant puis rapidement ( il se révèle super mal choisi somme toute) je me suis ennuyé à lire les péripéties et autres turpitudes du narrateur qui semble perdu dans sa vie, dans son quotidien, pour être au final un gars qui subit à fond en fait sa triste existence...Certes vous avez une façon de mettre en exergue avec brio, vos expressions et autres trouvailles de vocabulaire sans compter les autres jeux de mots, et références un peu lourdes sur l’Amérique actuelle (L’Amérique de Trump n'est pas complètement négative...mais là n'est pas le sujet) pour rendre crédible ce quotidien et l'analyse subtile qu'en fait le narrateur (anti-héros paumé malgré lui ou héros à contre courant ) à coups de tirades désillusionnées, désespérées. La question est : que veux prouver et démontrer l'auteur à travers son héros?? Quel est le message? Le personnage en devient -il intéressant pour autant à tout le monde?
Ceci dit le texte souffre de plusieurs défauts: mélange de vocabulaire argotique qui se confronte à des mots très recherchés : "rhétorique"...etc...( déséquilibre des champs lexicaux) Un emploi un tantinet fouillis des temps du passé: imparfait, passé simple, passé composé qui rendent lourds certains passages, sans parler de certaines correspondances des temps dans les subordonnées... Quelques clichés ou stéréotypes : la grande Duduche de six pieds de long pur produit made in AmeriCACA...Pourquoi avoir situé ce texte en Amérique? Paris c'eût été pas mal...aussi. Vous l'aurez deviné, un texte insondable qui m'a laissé sur ma faim et dérouté. Reste le style... |
Anonyme
26/3/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Je dois avoué que je suis partagé sur ce texte, je vais donc faire l'effort d'être le plus claire possible sur les points qui m'ont plu et ceux qui m'ont gêné.
Le style déjà est impeccable, rien à redire, il est particulier mais travaillé et on sent le soin du détail. Les dialogues étalements sont plaisants et se lisent sans peine. Maintenant, je ne peux qu'imaginer que la démarche de l'auteur était de dépeindre une tranche de vie teinté de fatalisme et de nostalgie. Dans quel cas c'est parfaitement réussi. Les points qui m'ont gêné sont plus de l'ordre de la narration, si tant est que l'auteur avait ce point là en tête, je m'explique: La première évidence c'est que le texte aurait pu être réduit d'un bon tiers sans en affecter le sens (mais qui aurait nuit à l'effet déambulation dans l'esprit de personnage j'en conviens, encore une fois c'est selon le but de l'auteur). Certaines scènes, la première par exemple ne me semble pas primordiale et aurait pu être rendues en 2 phrases pour se concentrer sur le reste. Et puis pas de but ou d'évolution dans le récit, il y a ce "Je suis une supernova" du début qui recoupe avec la fin, sorte de fil rouge, mais qui ne donne que peu d'attrait, seul, à aller jusqu'à la fin qui n'amène pas plus d'information. En résumé: En tant que tranche de vie c'est réussi mais je n'y suis que peu sensible; en tant que nouvelle narrative, c'est léger à mon goût. Reste un plaisir de lecture porté par le style néanmoins. |
plumedeplomb
27/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Donaldo75,
On retrouve encore vos sujets de prédilection : les pays anglo-saxons, les relations internationales, et un personnage-narrateur haut en couleurs et très attachant. Comme toujours, une superbe plume ou se mélangent les styles : du soutenu au familier, vous savez les mêlez avec brio, tout en restant léger dans la lecture. Votre maîtrise de la langue française est vraiment impressionnante. J'adore cet humour mordant, sarcastique, qui cache une profonde mélancolie, voire une dépression chez le narrateur. On rit, on se désespère tout comme lui. Je trouve que sur ce texte là, le personnage est très bien décrit : dans une autre de vos nouvelles, je vous avais dit que je trouvais le narrateur critique en relations internationales ne collait pas avec l'amoureux transit. Mais là, l'intello sarcastique dépressif , il y a une unité qui me semble bien plus réaliste, et le décalage entre 'humour et le désespoir fonctionne très bien. Encore une fois, j'ai pris beaucoup de plaisir à vous lire. A très vite j'espère. |
Alcirion
29/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Donaldo,
Un texte très agréable à lire et bien écrit. Ce que j'en ai compris ne reflète peut-être pas ton intention. Un winner, éduqué, culitvé, disposant d'un très bon emploi et confronté à la vacuité de son existence. Une sorte de burn out existentiel. Le thème est bien amenéé, peut-être un peu trop flou pour moi dans le sens où j'aime que l'auteur laisse toutes les clefs, au risque de surexpliquer. Bonne continuation ! |
plumette
2/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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j'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce récit! Une alternance entre les états d'âme du narrateur et la description de lieux qui donnent une couleur très "Donaldienne" à l'histoire.
je m'étais tenue à l'écart jusque là à cause du titre! Ignorante de ce qu'est une supernova ( je ne connais que mamie Nova! honte à moi!) et n'ayant pas fait attention à la catégorie... J'ai été amusée de trouver ton américain très Français dans sa psychologie introspective,mais cela n'a pas nui du tout à ma lecture, bien au contraire. En fait, j'adore ce genre d'histoire qui suit au plus près un humain dans son intériorité, avec ce qu'il faut de distance pour que le lecteur puisse entrer dans son univers. Et Bravo ,maintenant que je sais ce qu'est une supernova pour cette métaphore étoilée qui colle bien au personnage. Une écriture très agréable, qui m'a embarquée y compris dans les passages plus techniques sur le métier. Dans la construction, les passages dialogués, qui sonnent justes, donnent du rythme et de l'air au lecteur. Encore et toujours, ton savoir faire narratif! A te relire bien sûr |
Alcirion
12/4/2020
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Bonjour Donaldo,
J'ai vu quelque chose de très personnel dans ce texte. Mais je suis peut-être à côté de la plaque :) Au-delà de l'aspect romanesque, les éléments politiques et sociaux sont semés assez habilement. Ils ne sont pas imposés par une lourde démonstration mais laissent au contraire le lecteur tirer ses développements. Il y a des oppositions intéressantes : Ville et campagnes, mégalopoles triomphantes et trous perdus dévastés, gagnants et perdants de la mondialisation, Amérique de Trump contre celle des élites... Le narrateur est un gagnant : il a accès à toutes les possibilités du pays le plus riche du monde mais son escapade dans la vraie vie, dans un monde étranger, contribue à lui faire perdre ses repères. J'ai bien aimé l'aspect désinvolte de la discussion politique sur les primaires démocrates. On sent que les protagonistes débattent parce qu'il est commun pour des gens de leur classe de se forcer à s'intéresser à ce genre de sujet mais qu'au final ni l'un ni l'autre n'assument une quelconque position au-delà de la parole. Aux Etats-Unis, il y a une ségrégation culturelle plus visible qu'en France. Tout le monde fait la High School mais ne s'en sortent que ceux qui ont eu accès au College, ceux à qui la position sociale initiale de la famille permet d'acheter un diplôme à plusieurs dizaines de milliers de dollars l'année d'études. Au final, le narrateur, bien intégré dans le camp des gagnants, prend conscience de la vacuité de sa vie quotidienne mais est incapable d'imaginer autre chose. Voila en tout cas comment j'ai lu ton texte. Bonne continuation ! |
matcauth
13/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
c'est un bon texte, que j'ai lu avec plaisir. Ce côté fatigué chez le héros, de donner la réplique, de se confronter à la réalité et aux autres est bien rendu, et c'est très réaliste. C'est ce qui donne justement tout l'intérêt à ce texte. J'avais vraiment imaginé que ça allait très mal se terminer pour le héros, où alors qu'il allait devenir ermite à son tour. Mais cet aspect dont souffrent beaucoup de personnes, des personnes plutôt intelligentes, en principe, se fond dans le besoin impérieux que l'on a de garder une relation avec les autres, dans la vie. Et l'auteur n'a pas oublié cela, offrant une fin plus logique, plus réelle et moins facile, quitte à rendre cette fin moins plaisante à lire. J'ai beaucoup aimé le fait de laisser si bien apparaître la fatuité, et la banalité des choses. Et de si bien laisser apparaître le fait que, malgré tout, il faut continuer, encaisser, et accepter encore et encore cet aspect de nos existences. Je note également que la région, le contexte, ne sont pas dénués de logique. Il en ressort un texte assez fort, dans le sens ou, généralement, ce genre de texte est lourd et chargé de jugements et de poncifs. Il y en a ici, mais l'auteur ne prend pas le lecteur par la main en lui disant : tu dois comprendre ceci et cela. Merci. |
GinetteFlora
5/5/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Donaldo
L'auteur trouve de la tessiture dans une intrigue qui apparemment se ramène à une portion congrue : la narration de quelques jours d'une banalité quotidienne sans qu'il y ait une action trépidante. Et pourtant, l'auteur mène le récit , le tient à bout de bras , trouve un angle sur lequel porter son attention , un point sur lequel s'arrimer , un autre point à développer promenant le lecteur dans ses différents cadrages. Le passage du langage familier au langage abscons particulier d'une profession indique l'état d'esprit du personnage qui est tiraillé entre une réalité monotone et l'envie de se calfeutrer dans une projection de son esprit où il pourrait se trouver une raison de vivre son quotidien . Richement travaillé comme si le texte traitait d'une affaire de haute importance , on s'aperçoit au final que le personnage est usé par l'absence de motivation de sa vie . |