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cherbiacuespe
29/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Mais quelle est cette langue diabolique, limpide, claire, juste, propre, jouissive oserais-je? Je la croyais disparue à tout jamais dans les limbes d'un univers fécond en trouvailles aberrantes. Bref, j'en ai frissonné de plaisir et de sourire de satisfaction jusqu'à la dernière lettre, la dernière virgule. Après un tel festin, qu'on ne me parle plus de "moderne", j'ai définitivement choisi mon camps!
Reste le fond et j'aurais aimé un peu plus de respect pour les héros de cette antique série qui renouvelât le genre science-fictieux, je veux parler de Mulder et Scully. Si j'ai festoyé avec la langue, mon assiette est maigre de sa consistance. Zut! Pas de "mais quel imbécile je suis, tout était là" pour satisfaire ma propre incompétence et entrouvrir les portes de mon ignorance. Je reste sur ma faim, définitivement. Je demeure donc très respectueux envers l’inspecteur Hubert Voulon de la Bisse, j'aurais aimé qu'il en fit de même envers moi en résolvant le mystère avec la maestria d'un Colombo, d'un maigret ou d'un Tarchinini. Ma peine est grande, me reste l'espoir... Mais... J'avais oublié! "La vérité est ailleurs", non? Cherbi Acuéspè En EL |
Cox
10/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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J’avoue que je n’ai pas vraiment réussi à rentrer dans ce texte. Il y a plusieurs écueils qui font que je n’ai pas trop su sur quel ton le lire, et je me suis cogné encore et encore à des éléments dissonants, voire parfois déplaisants.
D’une part, il y a des problèmes de cohérence du récit, qui font que je ne crois ni aux péripéties, ni à l’univers, ni aux personnages. Par exemple, la station d’Etoile conduit des activités top secrètes, mais elle est indiquée dans des « dépliants touristiques ». C’est une très étrange façon de se faire discret que de chercher à attirer des recettes touristiques. J’ai trouvé que le professeur Martinot n’était pas cohérent dans ses attitudes, et le personnage ne correspond pas du tout à sa fonction. Au tout début par exemple : vu l’ambiance et le genre, le lecteur comprend dès la découverte du corps que l’on a affaire à E.T. Cette possibilité ne semble pas effleurer le professeur Martinot (spécialiste de la recherche de mondes nouveaux et de vie extraterrestre) qui semble plutôt avoir un imaginaire de prof de latin. Ça ne le présente pas sous son meilleur jour. On finit par vraiment douter de sa finesse lorsqu’il décide d’appeler les flics pour venir enquêter dans sa centrale secrète pour une affaire d’extra-terrestre mystérieusement débarquée qui devrait plutôt être son rêve de recherche le plus cher… D’autre part, lorsque vient l’enquête, il se fait un plaisir de déballer son sac sans aucune raison, sans la moindre pression de la part du flic. Je n’ai pas compris. C’est un miracle qu’ils aient réussi à garder un semblant de secret pendant tout ce temps avec un personnel aussi porté sur la causette. Le personnage principal m’a peut-être encore moins séduit. La narration insiste lourdement sur son statut d’aristo (« ascendance aristocratique », « ses ancêtres », « dehors d’aristocrate blasé », « forme médiévale », « une lointaine tante duchesse » ). C’est peut-être parce que l’auteur sent qu’il n’est pas évident en soi ? En dehors du nom et des éléments de langage médiévaux, il n’est pas vraiment le portrait de la classe aristocratique : racisme primaire, mépris affiché des sciences voire de la culture en général, référence de pop-culture bien peu aristo… Quant au langage d’antan, il ne m’a pas convaincu ; on dirait plus un ressort comique un peu lourd dans le ton « des visiteurs », mais vraiment pas un trait de caractère plausible. Les éléments de vocabulaire sont trop disparates, trop en contraste avec son attitude peu raffinée, et paraissent tomber comme un cheveu sur la soupe. Il faudrait pour moi plus que de simples palsambleus saupoudrés sur un personnage lambda pour nous faire croire à ce gentilhomme du XVIIème parmi nous. A tout cela, on pourra peut-être opposer que le récit est à prendre au second degré, qu’il ne faut pas se soucier de cohérence. D’une part, je trouve que ce serait une échappatoire facile, et d’autre part, il faudrait un côté beaucoup plus délirant pour que je voie le texte comme une joyeuse parodie déjantée. En l’état, le tout reste beaucoup trop sobre et le ton n’est pas clair pour moi : je lis ceci comme une tentative de récit à demi sérieux qui ne me convainc pas. Je n’ai dans l’ensemble pas été très sensible à l’humour du texte, avec une exception toutefois pour le dialogue final avec le supérieur qui m’a fait sourire :) Au niveau du lien avec le thème du concours, je trouve ça tout de même un peu light : la station aurait aussi bien pu s’appeler station d’Aldébaran, et d’un seul coup il n’y aurait plus aucun lien avec l’image. Le choix du nom me paraît franchement un peu facile, et pas très creusé comme rapport à l’image. Difficile d’imaginer, par exemple, des panneaux routiers pour flécher le chemin vers la zone 51 comme sur la photo originale… Mais bon, indéniablement l’endroit en question est au centre de l’intrigue et puis je ne suis pas sûr qu’il y ait grand-chose de plus à faire avec cette photo, donc disons que ça passe ! J’en viens à un point qui a dérangé mon âme sans doute trop sensible, et qui a honnêtement grandement participé à me faire perdre toute sympathie pour la nouvelle : Le passage avec le docteur Japonais, « Mikado »… Me crispe un peu. Le racisme tranquille de l’inspecteur ne me dérangerait pas s’il n’était pas repris (de manière moins appuyée mais quand même) par des remarques du narrateur du style « Le docteur Mikado afficha sa plus belle mimique de philosophe chinois ». Il est précisé que le personnage n’est pas chinois, mais le narrateur décide de faire l’amalgame dans ses remarques ironiques. Il faudrait d’autre part qu’on m’explique ce que c’est, cette mimique, parce que je ne vois pas et j’avoue que j’ai craint quelque chose de très caricatural. Le choix du nom lui-même, je le trouve franchement dérangeant (Mikado n’est pas un nom japonais. C’est la même chose qu’appeler son perso Camembert parce qu’il est français, Ikéa s’il est Suédois, ou Bamboula s’il vient du Congo). Et bien sûr, un petit coup d’aphorisme vers la fin pour compléter le stéréotype, dans le style tintin, « le lotus bleu ». Personnellement, ça me tend. Mais ça vient sans doute d’une lassitude toute personnelle de l’acceptation du racisme anti-asiat sous nos latitudes. Ce n’est sans doute pas les intentions de l’auteur, mais tel que le texte est écrit, j’ai grimacé de ma plus belle mimique de lecteur Moldave (puisqu’on est sur le même continent, après tout c'est un peu la même chose tous ces blancs :p) Pour finir sur une note positive, l’histoire est bien ceci dit ! J’ai un peu renâclé en parcourant le texte pour les raisons mentionnées ci-dessus, mais une certaine curiosité m’a aidé à m’accrocher. Mais bien sûr, quelle frustration (voulue) quand vient la fin ! Pas de réponses, donc… La chute est assez gonflée, mais elle assume sa facilité et ça ne me déplait pas. « Ça dérangera peut-être un lecteur mais je m’en fous, c’est fait exprès », nous dit l’auteur. C’est un risque, mais ici j'ai trouvé que l’idée de finir en queue de poisson fonctionnait assez bien Cette idée aurait été mieux soutenue par un récit plus construit et plus crédible par ailleurs, parce qu'en l'état elle peut renforcer le sentiment d'une histoire qui n'essaye plus de tenir debout, mais je la trouve tout de même intéressante. Ça illustre bien la manière dont l’affaire est paisiblement étouffée et, finalement, on ne peut pas y faire grand-chose… D’ailleurs, me connaissant, s’il y avait eu une vraie chute j’aurais sans doute trouvé à y redire 😂 Au final c’est un choix intéressant, mais il y a trop d’éléments qui m’ont sorti du texte pour que je puisse dire avoir apprécié ma lecture… Dommage. |
jeanphi
26/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Dans la mesure où le texte s'achève sur un plantage de décor, difficile de l'apprécier entièrement, si ce n'est au titre d'un exercice de style ou d'un feuilleton à épisodes. Je relève une incohérence dans la phrase "D'ordinaire (...)" où est exposé le fait que les médias auraient pu s'emparer de l'affaire étant donnée la nature peu humaine du corps. Je me suis demandé si l'univers de cette fiction rencontrait d'ordinaire des interférences avec des cadavres extraterrestres, aucun indice ne le laisse présumer. Par contre, je me suis senti plongé dans un roman, avec toute la maestria que cela induit chez l'auteur. Grand bravo donc, et merci pour cette déstabilisante lecture ! |
Robot
26/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Avec un talent certain, nous sommes conviés du début à la fin à participer à l'enquête sur une énigme qui ne sera pas résolue. Finalement, le but du récit est, par la qualité de son écriture, de maintenir le lecteur en situation, de garder jusqu'au bout de la nouvelle son désir de connaître une solution qu'il n'obtiendra pas finalement.
D'autant plus fort que cette affaire non élucidée sera supplantée par un nouveau mystère sur lequel le lecteur n'obtiendra pas plus d' explications puisque l'enquêteur est déchargé de la résoudre. C'est assez brillant comme astuce pour dispenser le narrateur de s'impliquer dans une conclusion (dont il n'a peut-être aucune idée) tout en laissant le lecteur à sa propre imagination. L'expression "cheveux coupés en deux-mille vingt quatre" me donne une piste sur l'identité de l'auteur(e) . Mais je ne vous dirai pas qu'il s'agit de "..." |
Cornelius
26/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Comme le lecteur lambda j'attendais une fin plus consistante pour cette histoire qui finalement me semble n'avoir ni queue ni tête.
De plus cette enquête touche à la science fiction alors que les personnages emploient un vocabulaire d'un autre âge (Diantre, ventre saint gris) c'est à se demander ce que l'on vient faire dans cette galère et je trouve que cet anachronisme verbal sonne faux dans ce contexte intersidéral. Ceci dit cette nouvelle n'est cependant pas désagréable à lire mais elle aurait peut-être mérité un traitement carrément plus humoristique avec pourquoi pas une partie de mikado pour terminer. |
plumette
30/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Déception à la fin de ma lecture qui était prometteuse.
il y a un joli travail de pastiche d'histoire à la fois policière, d'anticipation et pourquoi pas d'espionnage, le tout avec une écriture limpide et une montée progressive du mystère qui malheureusement fait flop. C'est la limite de ce texte et la raison pour laquelle le "j'aime bien" se transforme en "j'aime un peu". je trouve le personnage d'Hubert réussi ( inspiré d'un autre Hubert sans doute ) c'est pour moi le point fort du texte. Bonne chance pour le concours! |
hersen
2/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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Ce n'est pas que l'intrigue n'aboutisse pas, c'est justement que l'intrigue n'aboutisse pas qui est la chute.
J'ai eu un mal fou à m'intéresser au parcours de cette nouvelle, même le boulon de la vis ne m'a pas trop rendue encline à trouver de l'intérêt. l'écriture est ok, c'est clair, mais j'ai eu le sentiment que c'était vraiment très long à lire, mon intérêt s'est vite émoussée pour cette forme trop alambiquée, je ne vois pas en quoi le côté aristocratique apporte quelque chose à la nouvelle. Mais sans doute que ça m'a échappé. Ici, si je suis intéressée par le sujet que sous-tend la nouvelle, je n'ai pas été attirée par la forme. Je le regrette. |