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Sentimental/Romanesque
Donaldo75 : Rorschach psychédélique
 Publié le 16/11/23  -  6 commentaires  -  11382 caractères  -  69 lectures    Autres textes du même auteur

"When you were here before
Couldn't look you in the eye
You're just like an angel
Your skin makes me cry
You float like a feather
In a beautiful world
I wish I was special
You're so fuckin' special
But I'm a creep
I'm a weirdo
What the hell am I doin' here?
I don't belong here"

Thom Yorke - Creep


Rorschach psychédélique


Nick projeta l’encre noire sur la feuille de papier. Il se foutait de la rigueur scientifique et de tout ce qui avait été déjà écrit sur le test de Rorschach. Les scientifiques du dimanche et les cerveaux gauches à la Wikipédia le saoulaient gravement. L’adolescent voyait ce test comme un pur trip psychédélique. Avec cet argument, il avait réussi à amener Danny et Jenny dans son délire. Du coup, ils avaient tous les trois démarré l’après-midi en fanfare, avec de bons cocktails d’attaqués du bulbe. Désormais, leurs cerveaux embrumés côtoyaient la stratosphère au son d’un rock gothique des années quatre-vingt-dix. Nick laissa sécher son sésame. C’était le moment idéal pour lancer la séquence d’initialisation. Il devait impressionner son public. Avec le gros Danny, le résultat était couru d’avance. Son copain d’enfance représentait le suiveur de base. Lycéen lambda en perpétuelle quête de reconnaissance, il ne refusait aucune connerie pour exister. La belle Jenny s’annonçait plus difficile. Élue Miss Lycée cette année, elle était celle que tous les mecs essayaient en vain de pipeauter. Il ne la sentait pas avaler ses boniments sans objecter, peut-être même juste pour le faire chier. Nick démarra piano, avec une explication standard du test de Rorschach. Jenny, fidèle à son rôle assumée de coupeuse de cheveux en mille vingt-quatre, plaça sa première banderille. Selon elle, il ne serait pas aussi simple que le disait Nick d’évaluer qui ils étaient à travers l’interprétation d’un simple motif baveux. Elle ne voyait pas ce que la projection de quelques gouttes d’encre sur un bout de papier allaient apporter. Nick la laissa chipoter vu qu’elle voulait probablement juste montrer aux deux garçons qu’elle n’était pas la gourde de service. Il ne pouvait pas lui jeter la pierre pour si peu. Nick décida de renverser la table dès le début.


– Je sais, Jenny. Oublie la théorie ! Lâche Wikipédia !

– Ouais, on s’en branle de Wikipédia ! rétorqua Danny, déjà bien entamé.

– Ce n’est pas Wikipédia le sujet. Il s’agit de réalisme, couina la Miss.

– Relax ! J’ai adapté le test. Et le cérémonial. C’est du néo-psychédélique pur sucre.


Jenny fronça les sourcils puis leva ses bras en virgule. Nick lui expliqua la nature profonde des cocktails qu’ils s’étaient enfilés. Il invoqua Aldous Huxley et son roman intitulé « Les portes de la perception » où le LSD était utilisé comme un accélérateur de conscience.


– Ouais, on va grave accélérer, ricana Danny.

– Si tu le dis, Danny, répondit Jenny.

– Remettons-en une tournée, tu vas comprendre.


Nick servit un grand verre de liquide bleu-vert à chacun. Déjà bien retourné, Danny l’avala d’un trait tandis que Jenny le dégusta par petites gorgées.


– Tu commences, Danny. Que vois-tu dans ce Rorschach ?


Danny plissa les yeux, cherchant à distinguer la moindre molécule de papier. Jenny mâcha un chewing-gum imaginaire. Nick croisa les bras. Une mouche passa.


– Tu es grave concentré, dis donc Danny, ironisa Jenny.

– Je voudrais bien t’y voir.

– On dirait quand tu essaies de me copier dessus en cours de sciences.

– C’est ma première fois, Jenny. Je fais de mon mieux.

– Décoince, Danny, dit Nick. Ce n’est pas un test de QI. Vas-y au feeling !


Sur ces mots, Nick versa une nouvelle tournée. Danny goba le contenu de son verre cul sec. Jenny lécha le bord de sa coupe, lentement, suavement, montrant sa petite langue rose aux deux garçons. Danny reprit son observation du Rorschach. Il souffla un bon coup, signe indubitable de sa bonne volonté, puis se lança dans l’interprétation.


– Je vois un gros lard avec de longs cheveux bouclés, commença-t-il.

– Que fait-il ?


Danny respira lentement, comme s’il cherchait à sortir de son scaphandre autonome, regarda Jenny et Nick puis lâcha sa vérité.


– Il me regarde avec de gros yeux pleins de questions.

– Qui c’est ce gars ?

– C’est moi. Un gras du bide largué par la société, ses copains, le lycée, la famille.

– Tu n’es pas si gros, objecta Jenny.

– Si. Je bouffe de la merde en continu et je grossis de jour en jour.


Nick sentit le bon coup venir. Comme tous les frustrés de son espèce, Danny avait besoin du regard d’une Jenny pour flatter son ego. Elle possédait l’étrange faculté de transformer ses complexes en complaisance envers sa propre médiocrité.


– Jenny a raison, Danny. Tu es un vrai humain, pas un mannequin de papier glacé.

– Tu sortirais avec un bedonnant comme moi, Jenny ?

– Ma grand-mère me dit toujours : « On ne sait jamais de quoi demain sera fait. »

– C’est donc non ?

– Tu n’écoutes pas, Danny.


En effet, Danny tournait désormais en boucle sur le même sujet. Il posa de nouveau la question à Jenny. Il la précisa en lui demandant si elle s’afficherait non-stop avec lui devant ses copines et les musclés de l’équipe de football.


– En théorie, oui.

– Revenons au Rorschach, proposa Nick, agacé.


Le gros ne lâcha pas l’affaire. Il décrivit ce qu’il voyait : un grassouillet amoureux d’une princesse blonde. Pour lui, ce n’était rien d’autre qu’un crapaud perdu sur le bord de la route, attendant que le carrosse l’écrase. Il n’osait pas avouer ses sentiments parce qu’il se trouvait trop insignifiant. Jenny regarda alors fixement Danny. L’ambiance commença à se charger d’électricité. Nick s’attendit au pire. Soudain, la reine de beauté éclata de rire.


– Mon pauvre Danny, tu en pinces pour moi, c’est ça ?

– Je ne savais pas comment te le dire.

– Comme c’est chou. Si je n’étais pas moi, je te cajolerais tel mon doudou favori.

– Tu as encore des doudous ?

– C’est une image, Danny, expliqua Nick.

– Enlace-moi ! Fais-moi rêver, Jenny, beugla Danny, définitivement bien éclaté.

– Même pas en rêve mon gros !


Nick sentit venir la descente d’acide. En déchirant l’envolée romantique de Danny, Jenny risquait de transformer le Rorschach en cauchemar. Il fallait donc réagir. Vite.


– Ton temps est écoulé, Danny. Au tour de Jenny.

– Je n’ai plus envie de jouer maintenant, chouina le ventru.

– Ne fais pas ton têtard mort d’amour, ironisa Jenny.

– Oui, grandis un peu, ajouta Nick, excédé.

– Je n’allais pas déclarer ma flamme à un gras du bide comme toi, rajouta l’adolescente.

– Et si je me mettais au régime ?

– On peut oublier ta balance cinq minutes ? Ce n’est pas l’objet du test, rappela Nick.

– Vous vous en foutez de prendre du poids ? Pas moi. C’est même mon obsession.

– Des gros, il y en a toujours eu, philosopha Jenny. Et tu n’es pas le premier.

– Je sais.

– Je soupçonne d’ailleurs ton ancêtre de venir d’une longue lignée de brontosaures.


Sur ces mots, Jenny rigola de nouveau. L’acide commençait à lui monter à la tête, décuplant son euphorie et sa cruauté. Nick coupa au plus court, conscient de la dérive.


– Nous t’écoutons, Jenny. Que vois-tu dans le Rorschach ?

– Une grosse tache !


La réponse de Jenny désarçonna un instant Nick. Danny se mit à rire à son tour.


– Peux-tu préciser ?

– Je suis une grosse tache, Nick.


Comme Nick le craignait, Jenny passait en mode déprime. Elle commença à déblatérer autour de comment elle était perçue par des gars comme Danny. Tous ces perdants la prenaient pour Barbie ou la princesse de leurs rêves. Quant à Nick, il l’invitait chez lui dans le seul but de l’ajouter à sa longue liste de conquêtes dévergondées. Elle avoua qu’elle était venue juste pour éclater sa légende de croqueur de gourdes en lui mettant un beau râteau dont elle pourrait se vanter au lycée. Nick avala la couleuvre puis lui posa une question de psychothérapeute.


– En quoi cela fait-il de toi une grosse tache, Jenny


Jenny renifla bruyamment. Ses yeux bleus commençaient à ressembler à des lacs tourmentés. La descente d’acide se confirmait. Elle continua néanmoins son explication. Elle se sentait comme le test de Rorschach : un artifice, un simulacre destiné à provoquer des réactions sur les patients. Elle excitait des batraciens comme Danny, au point de les voir chaque matin polluer son air par leurs phrases elliptiques, leur humour à deux balles et leurs rires abrutis. Elle énervait les petites cagettes au physique ingrat, les obsédées de la balance et du coton-tige. Enfin, elle provoquait la drague ringarde des Casanova locaux, des complexés déguisés en dandys, des mecs du genre de Nick.


– Tu as le beau rôle, fit remarquer Danny.

– Je remplis une fonction précise dans le monde lycéen.

– Laquelle ?

– Dans dix ans, au bal des anciens, on se souviendra de Jenny la reine du lycée.

– L’évaporée aux grands yeux bleus et aux longs cheveux dorés, ajouta Danny.

– Cela te rend malheureuse, dit Nick.

– Même pas.


Nick plaça ses bras en virgule. Danny roula des yeux. Jenny précisa sa pensée. Elle pouvait être ce qu’ils voulaient voir si cela leur faisait plaisir. En fait, elle les emmerdait tous, du crétin enamouré au prétentieux révolté. Pour cette raison, l’adolescente voyait une grosse tache dans ce Rorschach. La réalité nue. Elle conclut par un looping.


– Vous êtes cons. Je suis conne. Nous jouons un rôle dans une misérable pièce de théâtre écrite il y a longtemps par un barbu alcoolique le cul sur son nuage.


Nick reçut la diatribe en pleine face. Il ne s’attendait pas à une telle repartie de la part de Jenny. Pour lui, elle n’était qu’une beauté inoffensive, à la langue bien pendue pour tailler des costards aux ballots de service ou aux vilaines de sa classe. Il ne l’imaginait pas éclater en plein vol une séance de Rorschach.


– Et toi Nick, que vois-tu ?


Danny avait posé la question sans penser à mal, juste pour suivre la procédure pseudo-scientifique de ce test. Jenny sourit, apaisant ainsi l’atmosphère orageuse avec sa belle rangée de dents parfaites. Nick servit une nouvelle tournée puis commença son concert de pipeau.


– Je vois une fleur sombre. Ses pétales sont dispersés dans toutes les dimensions.

– Et ?

– Elle meurt dans une explosion feutrée, donnant naissance à une autre fleur.

– Je croyais qu’on devait rester authentique, ironisa Jenny.

– Je suis sincère, Jenny.

– Mon cul, Nick. Tu es en carton. Ton Rorschach aussi. C’est du vent.


Miss Lycée lui jeta son fiel à la face. Selon elle, tout ce cérémonial servait juste à le faire mousser, à épater son copain le crapaud mort d’amour et à la mettre dans son lit. Ses boissons à l’acide, sa musique de corbeaux, son cérémonial de pacotille, lui servaient de décor pour son spectacle à deux balles. Danny tenta tant bien que mal de défendre son ami d’enfance.


– Je crois en toi, Nick.

– Tu peux, Danny.


Nick commença à se justifier auprès de Jenny. Il expliqua combien la fleur sombre lui apparaissait clairement dans le dessin du Rorschach. Elle était complexe et polymorphe. Il ne savait pas à quoi elle correspondait dans sa propre existence. Elle était là. Simplement.


Danny allait dire quelque chose quand il tomba soudain sur le sol. Jenny venait de lui fracasser le crâne d’un coup de carafe. Nick se sentit mal. Il pensa qu’il avait probablement trop forcé sur la dose d’acide dans ses cocktails. Il ne vit pas arriver le coup. Jenny lui asséna un revers avec un club de golf, un souvenir de vacances accroché à son mur. La moquette se rapprocha dangereusement de son nez. Il entendit à peine les derniers mots de Jenny sonner en épitaphe dans les vapeurs ensanglantées de ses instants ultimes.


– Je vous laisse à vos petits dessins, bande de taches !


 
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   jeanphi   
17/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Donaldo,

Comme toujours, je trouve chez vous cette écriture très fournie, recherche et créativité, une psychologie (justement) des personnages, un vrai univers. Je me suis réellement distrait et amusé en vous lisant, bien que le thème me dérange quelque peu. Je pense au mauvais usage et aux séquelles laissées par cette substance. Les études cliniques sur l'administration de LSD dans le traitement de la dépression ont récemment repris en Allemagne, et progressivement ailleurs en Europe, peut-être ailleurs. Les dosages médicaux sont certainement bien inférieurs à ceux des satanés buvards ... Vous mettez en lumière la fascination naïve qui vire parfois/souvent en cauchemard glauque pour tous ces expérimentateurs.
Je dois dire que pour moi cette nouvelle pourrait entrer dans la catégorie horreur !
Je trouve l'écriture très aboutie car on a vraiment l'impression de voir les scènes se derouler, fi des dialogues familiers et du vocabulaire argotique.

   Cornelius   
16/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,
Voici un sujet original qui aurait pu donner lieu à un traitement encore plus déjanté. D'ailleurs je me demande où sont les taches ? Est-ce que se sont celles des dessins sur le papier ou les trois ados allumés qui utilisent l'interprétation du test pour leur intérêt personnel. Les deux prétendants n'en seront pas récompensés pour autant. Au contraire, ils vont recevoir un bon coup derrière les oreilles, une conclusion que j'ai bien aimé, un peu brutale certes mais finalement méritée.
Un conseil : si vous faites le test de Rorschach soyez à jeun !
Et comme on dit dans notre jargon dauphinois : on va tâcher moyen de ne pas finir comme ces deux taches.
Merci pour cette nouvelle psychédélique.

   Corto   
16/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Voici un texte super enlevé. Pas de temps mort, on arrive vite à cerner chacun des personnages qui restent crédibles. L'ambiance est déjantée comme des ados peuvent réussir à l'être.
Le support du Rorschach est un prétexte facile et même s'il est bidon il joue son rôle de support au délire. La mixture à boire complète l'ambiance.
On assiste dès lors à la levée des défenses naturelles pour accéder au brut à décoffrer et finalement c'est la fille qui mène le jeu jusqu'à la fin.
Tout cela se lit facilement (hormis l'exergue en langage étranger) et une réflexion vient vite à la tête du lecteur adulte et responsable: "comment laisser des ados délirer sans qu'ils finissent massacrés ?"

S'ils avaient la réponse les parents auraient-ils moins de cheveux blancs ?

Merci de cette lecture.

   Geigei   
17/11/2023
Nous n'aurons rien à interpréter ici, le narrateur omniscient s'occupe de tout. Un Narrateur Dieu, et psy.

Au début, le cerveau est évoqué plusieurs fois : "cerveaux gauches", " attaqués du bulbe", " cerveaux embrumés".

"rôle assumée" : accord fautif ;

"pipeauter" : mythonner alors, dans un texte délibérément actuel.

"coupeuse de cheveux en mille vingt-quatre" 2 à la puissance 10 ! Bien vu. Un produit du cerveau gauche ! Mais le cerveau de qui ? Du narrateur.

Un personnage évoque une hypothétique cloison entre la connaissance (merci Wiki) et la créativité (merci qui ?? alcool ?). Cela m'a rappelé la simplification des vieux westerns où les méchants portent des plumes. Cela rend la lecture très facile.

"rétorqua Danny, déjà bien entamé" : le niveau de langage du narrateur n'est pas neutre. Il est à la hauteur d'un langage adolescent, comme s'il était lui-même acteur.

Lorsque je lis "Nick la laissa chipoter", je pense qu'il s'agit d'une pensée de Nick relatée par le narrateur. Mais lorsque je lis "couina la Miss", c'est bel et bien le mépris du narrateur que je ressens.

"Il invoqua Aldous Huxley et son roman intitulé « Les portes de la perception »" L'auteur aurait-il lu ce livre lui-même ? C'est très personnel mais si l'inspiration prend sa source dans le crâne d'un artiste reconnu, je ressens comme une dilution du mérite.

"Comme tous les frustrés de son espèce, Danny[...]" Le narrateur-psy exprime son mépris pour le personnage de Danny. Le lecteur n'a rien à faire, immobilisé sur la bande d'arrêt d'urgence.

"Elle possédait l’étrange faculté de transformer ses complexes en complaisance envers sa propre médiocrité." Le narrateur-psy est violent dans son diagnostic. Moins pédagogue car cette phrase me passe très au-dessus du discernement. Le mot "étrange" m'affranchit de tout effort inutile.

"Le gros ne lâcha pas l’affaire." Le narrateur-Dieu-psychologue désigne le personnage par une caractéristique physique. Dans San Antonio, le Gros désigne Bérurier, mais c'est le héros-narrateur qui se le permet.

"Nick […] lui posa une question de psychothérapeute" Avec le narrateur, cela fait deux psys dans l'histoire.

"la drague ringarde des Casanova locaux, des complexés déguisés en dandys, des mecs du genre de Nick" Nick est égratigné aussi. Les 3 personnages auront été autopsiés par le narrateur-psy. 3 ados, 3 complexés. Normal.

"Elle était complexe et polymorphe." Tentative de rédemption de Nick.

Échec de cette tentative. La fille devient violente et s'en va.

La blagounette finale "bande de taches !" est assez adolescente pour être raccord.

Le mot "éclaté" est utilisé 4 fois.

J'ai lu un récit où 3 personnages se trouvent soumis à une substance que l'on nous donne comme "accélératrice de conscience". De l'alcool ? Le mot cocktail est utilisé, sans que sa composition ne soit jamais donnée.
Un prétexte à une triple psychothérapie d'ados.
L'intervention péremptoire du narrateur m'a dérangé.

La scène finale m'a rappelé les coups de pelle ou de poêle à frire qui font la chute des sketches de la cousine de Jeanne d'Arc, à la TV.

   EtienneNorvins   
18/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quel rythme et quelle noirceur ! Du coup, irrésistiblement, j'ai eu des flashs d'En Quatrième Vitesse - peut être parce qu'un des personnages est également prénommé Nick, et finit de façon aussi soudaine et violente...

La ligne de mire du texte bouge, bringueballe au fur et à mesure que l'acide fait son effet up and down. Les personnages s'empêtrent dans leurs désirs et leurs frustrations, jusqu'à la décharge finale qui en laisse deux sur le carreau... alors que le texte s'élevait vers une sorte de poésie florale. Cela rend plus grinçant encore le 'Nick sentit le bon coup venir'...

Une phrase semble résumer l'ensemble, aux échos shakespeariens : "Nous jouons un rôle dans une misérable pièce de théâtre écrite il y a longtemps par un barbu alcoolique le cul sur son nuage." De là à y voir une mise en abyme du texte, il y a un pas que je me garderai de franchir, par égard pour l'auteur :)).

   dowvid   
13/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
je me disais que ça allait être intéressant. Un voyage d'acide, ça fait longtemps...
C'est bien écrit, un peu répétitif mais pas mal.
Là où je décroche, c'est que j'ai l'impression que l'auteur n'a jamais goûté à l'acide ou au LSD.
Parce que si c'est vraiment un cocktail à l'acide, terme souvent confondu avec le LSD qui est vraiment autre que l'acide, on est vraiment loin de la réalité que pourrait entraîner ce cocktail.
Aucun délire dans les propos rapportés, ce qui est loin d'un "trip" au LSD ou à l'acide, croyez-moi...
Donc, bel essai avec le truc de la tache, mais essayez donc avec l'alcool. Là, vos propos pourraient être crédibles.
Surtout que les gamins s'enfilent plusieurs gorgées de boisson à l'acide... sans résultat crédible.
Au strict point de vue écriture, c'est bien fait.
La finale est un peu ordinaire, pour ne pas dire beaucoup. Sur l'acide, on ne se bat pas, on "flye" (j'aimerais ici pouvoir mettre des émoticônes 8-) )


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