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Sentimental/Romanesque
DTW : Le radar amoureux
 Publié le 01/07/10  -  20 commentaires  -  13275 caractères  -  148 lectures    Autres textes du même auteur

Les états d'âme d'un radar automatique de quatrième génération.


Le radar amoureux


Cela fait maintenant près de deux ans je suis installé près de Millau sur l’autoroute A75 en direction de Montpellier. Je passe la totalité de mon temps à prendre des clichés de véhicules dépassant la vitesse maximale autorisée ; pour ma portion il s’agit de 110 km/h. Les gens ne soupçonnent pas à quel point nous sommes avancés sur le plan technologique. Pour ma part je suis un radar de quatrième génération, je suis donc capable de calculer la vitesse d’un véhicule par l’application de l’effet Doppler, bien entendu, mais, en plus, je peux évaluer sa vitesse moyenne depuis un autre radar placé en amont qui me communique ses données. Deux fois plus de chances d’être productif.


Je vois défiler toutes sortes de profils.

Les pressés. Je les repère vite, ils ont souvent un téléphone portable collé à leur oreille gauche et semblent contrariés. Ceux-là sont toujours au moins 35 % au-dessus de la vitesse que j’autorise. Il n’y a pas de seconde chance, je les flashe.

Les fous de vitesse. Leurs véhicules sont souvent préparés ou bien naturellement rapides et ne semblent pas vraiment gênés par ma présence. C’est sans doute plus fort qu’eux. Ce n’est pas rare qu’ils dépassent les 210 km/h. Même sanction pour eux.

Les étourdis. Ce sont les plus nombreux. Ils parlent, chantent, rient ou ne sont tout simplement pas attentifs aux indications de leur tableau de bord et dépassent allègrement les 110 km/h admis. Ma tolérance est de 7 km/h, au-delà je ne peux plus rien pour eux et c’est souvent le cas. Il y a une chose dont je ne me lasserai jamais c’est leur expression et surtout leur regard au moment où ils sont éclairés par ma lumière brusque. S'ensuit souvent un violent coup de frein et des insultes, mais c’est trop tard.

Je ne prends aucun plaisir à piéger les gens, je suis juste programmé pour ça.


L’ensemble des clichés que je réalise est stocké dans ma mémoire interne, je les communique chaque soir, à 21 h précises, au centre de traitement de ma zone d’affectation ; après ce n’est plus de mon ressort.

Ma vie est loin d’être passionnante mais je ne me plains pas. Les lampadaires qui jonchent le terre-plein central de l’autoroute sont moins bien lotis que moi. Certes ils ne travaillent que la nuit et leurs horaires dépendent des saisons mais ce n’est pas un travail des plus excitants.

Le mien j’ai appris à l’enrichir. Au début j’étais très professionnel, je prenais mes X clichés par jour et je faisais mon rapport consciencieusement tous les soirs. Bien sûr, c’est toujours le cas sinon je me ferais vite désinstaller et remplacer, mais je l’agrémente de petits jeux.

Un jour il m’est arrivé de flasher un semi-remorque à 2 745 km/h juste pour le plaisir d’imaginer le visage du chauffeur lorsqu’il recevrait son amende. Une autre fois j’ai pris le cliché d’un homme d’affaires corpulent au volant d’une voiture de luxe simplement parce qu’une femme, anormalement jeune et belle pour lui, était assise à son côté. J’ai tout de suite soupçonné l’adultère. Ce n’est pas mon problème et dans un sens ça ne me dérange pas du tout mais, ainsi, j’avais l’impression d’être un espion du KGB. Il m’a simplement suffi d’échanger sa vitesse avec celle d’un autre automobiliste qui, lui, en serait ravi. Comment allait-il réagir lorsqu’il ouvrirait sa lettre recommandée ? Surtout si sa femme se trouvait près de lui. J’en jubilais par avance. J’ai été révisé pour ces incohérences mais on a conclu qu’il s’agissait d’erreurs de lecture de plaques minéralogiques et que mon taux de défaillance n’était pas suffisamment haut pour que l’on me remplace. Je rapporte beaucoup d’argent à l’État mais j’en coûte aussi, alors on évite les frais inutiles.

Je ne suis pas vraiment apprécié par la population. Il arrive souvent que des personnes s’arrêtent sur la bande d’arrêt d’urgence pour me torturer. J’ai essuyé des décalitres d’urine, vu ma cabine vandalisée par des écritures insultantes à la bombe de peinture et mes vitres ravagées par des coups de barres à mine à maintes reprises. Je comprenais ces réactions mais elles m’attristaient tout de même. Je n’étais pas le réel responsable, je n’étais qu’un outil et ce n’était pas directement à moi qu’il fallait s’en prendre. C’était la solution de facilité. Je pense que mes détracteurs n’auraient pas agi ainsi s’ils avaient su que cela pourrait affecter mon moral, du moins je l’espère. Je mettais toujours plusieurs jours à me remettre de ces actes de barbarie. Je devenais fantôme et travaillais machinalement, sans aucune passion. Heureusement ma routine ne mettait jamais très longtemps à reprendre le dessus.

J’avais décidé d’arrêter mes frasques. La technologie évoluait vite et je ne devais plus commettre d’écarts si je ne voulais pas me voir remplacer par un futur génération cinq, moins blagueur que moi.

Comment pourrais-je occuper mes longues journées de labeur ? Je décidais tout d’abord de réaliser des clichés artistiques, ou qui sortaient un peu de l’ordinaire, ce serait déjà bien. J’étais orienté à 25 degrés par rapport au terre-plein central ce qui limitait quelque peu ma marge de création mais je devais faire avec. Je n’avais pas non plus trop le choix dans les modèles : seulement ceux qui dépassaient la vitesse autorisée, et ce n’était pas toujours ceux qui m’inspiraient le plus. J’essayais de légèrement avancer ou retarder le déclenchement selon mes désirs artistiques. Quelques dixièmes ou même centièmes de seconde me permettaient d’obtenir la lumière idéale et une scène cohérente. J’ai encore en mémoire des photographies dont je suis, en toute modestie, très fier. Une m’a particulièrement marqué. Une femme, de la classe des étourdis, au volant de son coupé cabriolet italien vert du début des années soixante. Ses mains, posées sur le volant en bois verni, sont gantées avec élégance. Une cigarette fine se consume entre son index et son majeur gauche. Un foulard évite à ses cheveux de s’ébattre de manière anarchique dans le vent. De larges lunettes de soleil préservent ses yeux des courants d’air. Un trench-coat croisé rouge habille le haut de son corps. J’ai déclenché le flash à 15 h 03 min 02 sec 253. Quelques millisecondes de plus ou de moins et le cliché était raté. C’était le timing idéal. Sa bouche, légèrement entrouverte, laissait fuir un mince filet de fumée avec une sensualité étourdissante. Les nuages laissaient filtrer quelques rayons de soleil qui douchaient littéralement son habitacle et faisaient ressortir sa silhouette. Le hasard avait placé un épervier en arrière-plan donnant ainsi un caractère bucolique à la scène. Je consulte régulièrement cette photographie durant les temps calmes de mes journées. J’en ai fait de nombreuses autres mais aucune ne me satisfait autant.

Lorsque l’inspiration n’était pas au rendez-vous je me distrayais en regardant les images que j’avais prises de conducteurs avec des têtes amusantes ou singulières. J’en compte plus de 600, de tout âge et de toutes origines. Certains grimacent, d’autres pleurent et d’autres sont tout simplement laids.

J’essayais aussi de classer mes clichés selon la beauté des modèles féminins. J’en avais quelques-uns, je gardais les meilleurs. La première, sans conteste, était la femme au cabriolet italien vert des années soixante. Les suivantes étaient aussi des beautés remarquables mais avec un charme bien moins saisissant. Des blondes, des brunes, des rousses, avec des poitrines proéminentes ou des reliefs discrets, je n’avais pas des goûts stricts en matière de physique. Leur beauté globale me suffisait. J’avais sans doute plus d’admiration pour elles qu’elles n’en avaient pour moi mais ça m’était égal, je m’étais accoutumé à mon statut de martyr. J’étais un artiste écorché vif et incompris.

Puis, un jour je me suis lassé de tout ça. Plus rien ne me fait vibrer. Mes clichés se ressemblent tous, plus aucune passion ne s’en dégage. Je suis prisonnier de ma condition, condamné à vivre ainsi reclus. Je devins vite acariâtre et aigri. Je flashe de moins en moins de chauffards et refuse toute communication avec le radar du kilomètre 116. Je suis en sursis, je le sais, on ne tardera pas à me retirer de mon socle. Peu importe ; une autre machine, sans doute moins sensible, fera mieux l’affaire que moi. Après tout c’est mon destin : servir, puis mourir, recyclé certes, mais le final est le même. Pas même un merci, aucune cérémonie, on retirera les rivets qui m’harnachaient au béton et un génération cinq, flambant neuf, prendra ma succession.

Je tourne en rond, j’attends la fin. Je suis maintenant devenu obsessionnel. Je passe des heures à consulter la photographie de la fille au cabriolet vert italien des années soixante et je mets mon système en veille l’autre majeure partie du temps pour rendre mon agonie moins insupportable. Les réveils sont chaque fois plus douloureux. Je dois la revoir. Son visage m’obsède constamment. Je dois absolument la revoir. C’est pour elle que je continue à transmettre le minimum de clichés pour prolonger un peu ma vie. Il faut que je la revoie. Avec un peu de chance le personnel du central me laissera quelques jours de répit mettant la faiblesse de mon activité sur le compte de la période creuse dans laquelle nous nous trouvons ou, mieux, sur une brève prise de conscience des automobilistes sur la dangerosité de la vitesse ; mais il ne sera pas dupe bien longtemps. Le reste n’a plus aucune importance, je dois la revoir. Je n’ai pour autre choix que d’attendre. Attendre qu’un cabriolet vert italien des années soixante s’avance et espérer que ce soit elle à son volant. Ce n’est pas une habituée de cette portion d’autoroute car je n’avais pu l’observer qu’une seule fois et jamais je n’aurais pu la manquer si elle était passée à nouveau devant mon objectif. Ce constat m’anéantit de plus belle. De plus, maintenant, il est hors de question que j’active ma veille. Si jamais elle passait juste pendant ce laps de temps… Je n’ose imaginer. Ce serait effroyable pour moi.

Je dois tenir le coup. Je suis de moins en moins cohérent. J’envoie, sans me rendre compte, des aberrations à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit ; des images sans véhicules, d’autres en négatifs ou complètement floues. Je perds régulièrement connaissance ce qui provoque chez moi des bouffées de haine : je ne dois gâcher aucune chance de la revoir !

La fin approche. Le central a coupé la transmission. Ils vont venir me chercher et me tuer. Je décide d’ouvrir mes archives pour contempler la photo jusqu’à ma mort. Ils arrivent, je vois leur camionnette surgir de la côte pentue précédant la ligne droite de ma portion d’autoroute. Dans quelques minutes ce sera fini. Ça peut paraître bizarre mais j’ai peur. Je veux mourir mais j’aime cette femme, je le sais maintenant, et, en mourant, je vais perdre cet amour. Ils se rapprochent. Je veux mourir en fixant sa silhouette mais je ne peux m’empêcher de regarder le fourgon se ruer vers moi comme un taureau rendu fou par la vue d’un foulard rouge. Dans 830 mètres je serai mort.

Soudain une voiture surgit de l’arrière de la fourgonnette. C’est un cabriolet vert italien des années soixante, il franchit la ligne centrale et double mes bourreaux. Les effluves d’essence et de chaleur m’empêchent de distinguer la plaque d’immatriculation. Je ne sais pas si c’est elle mais cette perspective illumine mon être. 500 mètres. 400 mètres. Il se rabat. 300 mètres. Unissant mes dernières forces je fais une mise au point. C’est elle, pas de doute ! Elle est magnifique. Cette fois, ses cheveux sont au vent et elle porte un rouge à lèvres discret. 200 mètres. Qu’est-ce qu’elle est belle. J’aimerais que le temps s’arrête. Forte de son expérience elle ne dépasse pas la limite autorisée cette fois. 100 mètres. Elle est toute proche de moi, je peux presque la sentir à travers ma carcasse de métal. 56 mètres. Je dois prendre une dernière photo d’elle pour l’emmener avec moi. 47 mètres, je flashe. Elle est somptueuse. Ses yeux, légèrement contraints par le soleil, regardent dans le rétroviseur. On dirait un ange. Je la flashe à nouveau. Elle semble surprise, elle n’est qu’à 107 km/h. Encore. Je peux lire l’incompréhension sur son visage. Encore, encore, encore ! Elle panique. Je ne peux plus m’arrêter. J’éblouis compulsivement son visage par des rafales de flashes. 20 mètres. Je peux lire la terreur dans son regard. Je continue de plus belle. Elle est merveilleuse. Aveuglée par mes éclairs elle place son avant-bras droit devant ses yeux et commence à perdre le contrôle de son véhicule qui zigzague comme un dément. Le châssis percute la barrière de sécurité qui saute sous la violence du choc. Elle n’est plus qu’à 5 mètres de moi et elle n’a jamais été aussi belle. Elle apparaît comme une déesse au milieu des crépitements de flashes, des crissements de pneus et de la fumée de caoutchouc. Bientôt son pare-chocs avant s’encastre sur mon socle. Le cabriolet vert italien des années soixante est arrêté net. Le front de sa conductrice traverse le pare-brise et embrasse maintenant les fenêtres de ma cabine. Nos corps fusionnent. La douleur qui me rongeait depuis si longtemps s’est envolée. Tout va bien maintenant, nous sommes ensemble.


 
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   florilange   
16/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Belle imagination sur un sujet dont on pourrait croire qu'il ne passionne personne. Et chute surréaliste d'un texte dont la rédaction est correcte. J'ai lu avec un petit sourire cette personnification d'un radar autoroutier.

   placebo   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
moui, la nouvelle ne tourne pas qu'autour de cette femme, j'ai beaucoup aimé l'entrée en matière. dommage malgré tout que le titre en révèle autant.

j'ai vraiment aimé ce détraquage, cette machine qui ne supporte plus l'ennui et qui s'amuse comme elle peut, cette mort programmée, cette fin... je supposais qu'ils allaient se retrouver, mais pas pour aboutir comme ça :)

vraiment rien à redire. du bon travail. peut être espacer un peu plus les paragraphes. Ah si : ''près'' répété première phrase.

j'ai vérifié des informations sur les radars, dont cette quatrième génération, tout à l'air cohérent, je n'ai cependant pas d'infos sur une mémoire internet et une transmission à 21 heures, ce serait plutôt transmis en direct.

bonne continuation

   Anonyme   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'histoire se lit bien. La structuration est bonne. La première partie montre bien la vie d'un radar assez classique; avec une classification amusante des automobilistes ayant des excès de vitesse.
La seconde est beaucoup plus romanesque. La progression et le rythme maintient l'intérêt.
Des idées assez originales : les clichés artistiques, le radar qui se démotive, devient obsessionnel, et sombre dans la folie...
La chute est surprenante et intense !
Dommage que certaines constructions de phrases soient lourdes, et que trop souvent soient utilisés des "ce", des "c'est", des "il y a".
Bonne continuation à l'auteur

   Myriam   
26/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Assez séduite par cette nouvelle burlesque et tragique.

Le point de vue du radar est très amusant, regard malicieux et lucide sur ses "victimes".
Le narrateur-"personnage" existe, et son écriture le rend attachant. Les petits détails de sa vie m'ont fait partager son quotidien et ses occupations avec beaucoup de plaisir dans toute la première partie.
J'aime beaucoup l'idée du radar/photographe amateur aussi!

Quant à la deuxième partie, si j'en aime le thème, beaucoup même, je suis moins convaincue par son traitement. Je trouve l'écriture un peu en deçà, pas assez percutante. Par exemple:
"Je suis maintenant devenu obsessionnel. Je passe des heures à consulter la photographie de la fille au cabriolet vert italien des années soixante et je mets mon système en veille l’autre majeure partie du temps...".
La phrase est un peu maladroite, un peu lourde, alors qu'elle est un pivot important de l'histoire. Et le reste du paragraphe est trop répétitif à mon goût, même si je comprends bien que c'est une façon de traduire l'obsession.
Le dernier paragraphe, je l'aurais vu plus haché, moins compact. Pour étirer le temps...

L'autre élément qui me gêne vraiment, c'est l'emploi des temps... Hésitation manifeste entre le présent/passé composé d'une part, et le passé simple/imparfait/plus que parfait de l'autre, qui brouille un peu le texte.
Et le présent du début du texte: "Cela fait maintenant près de deux ans je suis installé prés de Millau sur l’autoroute A75 en direction de Montpellier." ne correspond pas à celui de la fin "Tout va bien maintenant, nous sommes ensemble.", puisqu'à ce moment là, moment de l'écriture, il n'est plus installé sur l'autoroute n'est-ce pas? Voilà une incohérence qui perturbe un peu mon plaisir de lectrice!

Un bilan un peu partagé donc, mais l'idée de récit et si séduisante et le personnage si touchant que le positif l'emporte!

   Anonyme   
1/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour DTW

Rien qu'au titre j'avais envie de la lire.
J'ai aimé et j'ai éclaté de rire (j'en ris encore en y repensant), les portraits des conducteurs sont saisissants de vérité (je me suis reconnue dans l'étourdie, c'est à la virgule près ce qui m'arrive ! épatant !) Ce radar est vraiment un bon radar et j'ai compati à sa tristesse, a son usure, à ses folies douces et ses clins d'oeil.
J'adore quand les objets me parlent.
Je ne les regarderai plus jamais de la même façon. Ou de la même en riant encore plus fort parce que je repenserai à cette nouvelle.
J'étais vraiment emballée par ce texte, bien écrit, rien à lui reprocher sinon des formulations que j'aurais changées, mais c'est une histoire de style et j'y touche pas. Plus.
Oui donc j'étais emballée vraiment et arrivée au moment clé je me suis dit : comment ça va se terminer ?
La fin est bonne mais elle me déçoit un chouia.
L'originalité était là dès le début, mais là, oui c'est une belle et bonne fin mais il lui manque ce qui m'aurait carrément "transportée".
Le cabriolet vert est attendu. Il arrive. C'est peut-être ça que je reproche à la fin.
Très bonne continuation à l'auteur. Merci pour ce moment de détente.
Bien + c'est pas assez, Très bien c'est pas tout à fait juste. Donc bien ++

   littlej   
1/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Excellent. Je suis absolument épaté.

Un des meilleurs textes que j’ai lu sur Oniris.

Pour moi, cette nouvelle ne présente quasiment aucun défaut.

Une écriture limpide, précise et concise. Que dire ? Que déplorer ?

Un sujet des plus banals, mais en nouvelle je ne l’ai jamais vu traité… et avec quel brio !

Parlons maintenant du traitement global du texte :

Le squelette du récit est maîtrisé et très bien construit.

Les bonnes idées foisonnent (la précision des distances par exemple, il fallait y penser quand même).

Même le titre est intelligent ! Il tient le lecteur en haleine car il prépare déjà la rencontre.

SEUL bémol à mon avis : la fin. Traitée quant à elle avec moins d’intelligence, de dextérité, et avec plus de simplicité (l’effet dramatique rendu par les phrases courtes me semble facile) mais tout de même d’un réalisme cruel (qui n’est pas encore assez accentué je pense).

En somme, une nouvelle d’une grande richesse, portée par un style limpide, et d’une originalité réjouissante.

Merci DTW de m’avoir rassuré ; il m’est toujours possible de me régaler sur Oniris.

j

EDIT : quand on lit de plus près, on peut remarquer un souci évident selon moi de ponctuation qui alourdit les phrases :

"Je passe des heures à consulter la photographie de la fille au cabriolet vert italien des années soixante et je mets mon système en veille l’autre majeure partie du temps pour rendre mon agonie moins insupportable."

"Je veux mourir en fixant sa silhouette mais je ne peux m’empêcher de regarder le fourgon se ruer vers moi comme un taureau rendu fou par la vue d’un foulard rouge."

   Anonyme   
1/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est excellent. Le type même d'histoire sympathique bien écrite et agréable à lire. D'abord parce que le sujet est original et que le récit va bien plus loin qu'il n'en a l'air dans la mesure où ce radar est diablement humain. J'ai lu cette nouvelle avec grand intérêt et plaisir du début à la fin. Je ne dirai pas que je ne l'avais pas devinée, la fin, mais j'aurais été fort contrariée si elle avait été différente. Je sens que je vais regarder les radars d'un autre oeil...

   alifanfaron   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un style un poil trop "simple". Pour tout le reste, il n'y a rien à dire. L'originalité de l'histoire, la chute, la manière dont elle est amenée, le souci du détail, et te tout très concentré! Chapeau bas DTW!

   doianM   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau texte, bien tourné.
L'imagination de l'auteur n'est pas gratuite. C'est un peu dans l'esprit des fabulistes d'antan.
Et l'dée de l'amour et la mort, intéressante et touchante.
Davantage car l'acteur "pensant" n'est qu'un automate. .

   Selenim   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le texte a l'originalité de son narrateur. C'est frais, humble, imaginatif. Les éléments techniques sont bien insérés dans l'ensemble plus romanesque. Quand on commence à se dire "Tiens, on dirait un documentaire", la narration reprend la voie de l'intrigue.

L'idée est non seulement sympa mais elle se renouvelle jusqu'au crash final. C'est amusant de voir le quotidien d'un radar, à travers une multitude de facettes bien servies par l'imagination fertile de l'auteur.
J'ai trouvé par contre le style un peu en retrait. D'un côté, ça semble logique, c'est une boite qui cause. Mais je suis malgré tout un peu déçu par ce manque de personnalité et de risques.

J'aime l'idée qu'un radar puisse s'humaniser à force de prendre en photo des hommes et des femmes au volant. Une sorte de mimétisme létal.

Avec moins de répétitions et une écriture plus caractéristique, ce texte pourrait prendre de la hauteur.

Selenim

   jaimme   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Là on est dans l'originalité. Un thème, un traitement, une fin. Je pense qu'on peut faire encore quelques améliorations dans le traitement, en particulier dans la progression vers l'obsession morbide et amoureuse, mais c'est une nouvelle vraiment intéressante. J'aurais même aimé (mais je connais mes goûts, souvent dans l'exagération) que ce radar fut de génération 27, ouvert à de multiples possibilités car là on ne comprend pas bien comment un radar actuel peut dériver car je ne crois pas que les processeurs intégrés soient bien puissants.
Je constate quand même que le passage du présent au passé est un peu trop anarchique et perturbant pour la lecture.
Merci!

jaimme

   aldenor   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une idée originale, pleinement exploitée avec tous ces petits détails bien « observés » de la vie d’un radar. …
Quelque chose me dérange cependant dans l’utilisation des temps et la construction du récit : On ne comprend pas où commence la narration au présent.

Je retiens au début :
« Je passe la totalité de mon temps à prendre des clichés …. Ma vie est loin d’être passionnante, mais je ne me plains pas. ».
Plus tard : « Je tourne en rond, j’attends la fin. »
La séparation se situe à : « Puis un jour je me suis lassé de tout ça. » Mais avant comme après le récit est au présent. Avec des écarts, en particulier dans ce paragraphe : « Puis un jour je me suis lassé de tout ça. Plus rien ne me fait vibrer. […] Je devins vite acariâtre…. » Dans un même paragraphe, trois temps discordants.
Le récit en perd ses repères chronologiques.

La jeune femme aurait pu être amenée en scène dès le début : c’est d’elle que le radar veut nous parler en fin de compte ; son impulsion devrait être de parler d’elle tout d’abord, ensuite de se lancer dans l’histoire de sa vie, pour revenir sur ta fusion finale, qui me plait beaucoup.

Je me résume : des failles dans l’écriture, mais de très belles idées.

   Anonyme   
4/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Des radars qui s'humanisent ? qui ont une "âme" ? AU SECOURS !^^
Non, mais ceci dit j'ai trouvé l'idée amusante, le traitement assez honnête aussi, les conducteurs classés par "type", assez bien vu. Mais, mais, je n'y ai pas cru... Peut-être aurais-je pu si vous aviez poussé le "délire" en le faisant aimer une "radarette" ?.
Pas un seul instant je ne suis parvenu à me faire à l'idée que ces trucs carrés et moches m'ayant déjà piqués au moins 100 euros puissent avoir des états d'âme, même amoureux.
Mais sinon j'ai passé un moment de lecture assez sympathique.

   marogne   
6/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai trouvé le début un peu trop long, et pas très loin d'une notice d'utilisation ou de promotion de l'engin. Vers la fin, on respire un peu, il y a quelque chose dans ce radar, mais alors, c'est, pour moi, un peu trop vu le début.

Et quel dommage de la tuer cette belle italienne (oui je sais il n'est pas dit qu'elle est italienne, mais ça fait tellement cinéma italien des années 50 que je ne pouvais pas ne pas le déduire).

Vers le milieu, l'usage du passé m'a étonné, autrement j'ai trouvé l'écriture agréable.

   costic   
6/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Faire la connaissance de ce radar farceur a été très agréable. La description de l'Italienne et les répétitions du "cabriolet vert italien des années soixante ":me paraissent très pertinentes et donnent un rythme interressant au récit. Le passage au présent rend l'histoire plus "vivante", peut- être que ce temps aurait mieux convenu à tout le texte. Des problèmes de concordance de temps avec je devins au lieu de je deviens, je n'avais pas pu...Une lecture très agréable et une l'idée géniale de prêter vie à ces machines qui ont bien besoin de nous paraitre plus humaines.

   LEVENARD   
7/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bon crescendo.
Ecriture efficace.
Pas de longueur préparatoire trop appuyée.

J'ai senti la mort venir, je ne la savais si cruelle.

Félicitations.

   silene   
14/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Scotchant, à défaut de flashant. Bien torché, bien mené, un texte délicieux.

   Anonyme   
15/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Idée vraiment originale et je me suis facilement projetée dans ce radar qui voit toute sorte de gens défiler avec des mimiques et des humeurs variées à faire rire mais également à son destin solitaire et un peu triste en dépit de sa bonne volonté et de ses efforts pour rendre sa tâche plus agréable.
Ce mal aimé amoureux qui s'accroche à la dulciné comme à une bouée de sauvetage et le dénouement burlesque et pathétique. Une surprise agréable.
Juste une petite remarque. "C'était la solution de facilité" est inutile à mon avis car évident. Et la dernière phrase me paraît un peu plate. Sinon le style de narration est tout à fait adapté au personnage.
Dorénavant, j'offirai un clin d'oeil condescendant aux radars en espérant qu'ils ne s'éprennent pas de moi :-)

   Yaya   
26/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique! Le panel d'émotions que vous parvenez à nous faire partager, amusement, attendrissement, frayeur, tristesse… Un véritable tourbillon servit par une écriture belle et fluide. Le sujet est en plus original. Que demandez de plus? Rien… Merci beaucoup.

   monlokiana   
26/7/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Cette nouvelle ne m’a pas plu.
L’idée est originale c’est vrai, c’est fluide, ça se lit bien, ce n’est presque pas ennuyant, aussi, c’est vrai…
Mais, l’histoire des radars prend au moins 95% du texte, la romance, 5%. De ce fait, je ne sens pas trop bien le coté sentimentale/romantique de ce texte. Et je me suis agacé du mec qui parle de lui et de ce son boulot, de comment il se fout de ce pense les gens qu’ils arrêtent. L’auteur nous le force, le lecteur n’a pas son terrain de jugement ni la liberté d’apprécier comme il le veut le narrateur…
La première phrase du texte m’a un peut confus : « Cela fait maintenant près de deux ans je suis près de Milau… » Il ne manquerait pas un « que » ou une «, » après « ans ». ?
Et sur la fin, la femme est morte. Et le narrateur aussi, je me trompe ? D’où raconte t- il son histoire ? En étant vivant ou en étant au-delà avec elle ?
Comme je le disais, je suis indifférence à cette nouvelle. Elle me parait trop…technique…


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