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Anonyme
4/6/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
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Joli ! Une tranche de vie vraiment convaincante pour moi. J'ai trouvé très bien évoqué le morne d'une vie qui s'enlise, l'espoir qui apparaît au débotté... La fin aussi est bien. L'épisode avec Paul pas forcément utile, peut-être.
"Elle aurait voulu être capable de bousculer sa mère avant de partir dans un esclandre mémorable vers une ville au bord de la mer. Rouler toute la nuit, la musique traversant l’autoroute à grande vitesse, et voir le soleil se lever sur une plage. Seulement elle ne pouvait pas : elle était venue avec la voiture de maman et c’est elle qui la ramènerait à la cellule matrimoniale ce soir." : comme ça sonne juste ! J'adore. "On souleva Joséphine de sa chaise, on la poussa entre les chaises" : la répétition est maladroite, à mon avis "Elle devinait la lumière filtrant derrière la trappe du destin dans lequel elle s’était volontairement enlisée" : belle image, mais je trouve la formulation inélégante |
Meleagre
6/7/2011
a aimé ce texte
Pas
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Une impression assez mitigée en lisant cette nouvelle.
Je pense que le sujet peut être bon : une lumière qui s'allume par hasard dans une vie morne et grise, et qui laisse entrevoir un meilleur avenir. Une part d'imprévu, de rêve, dans une vie qui ne leur fait pas de place. Mais je trouve que ce texte ne met pas assez en valeur ce thème. L'auteur a voulu mettre trop de détails parfois insignifiants, qui noient les passages les plus importants. Souvent, les dialogues sont un peu trop basiques, banals. Celui entre la mère et la fille, entre la femme et son mari. Et surtout entre la femme et le contrôleur, qui tombe dans l'insignifiant, la caricature. Ces dialogues pourraient souvent être résumés au style indirect, en ne gardant au style direct que les phrases les plus importantes. La 1e partie, dans la salle du loto, est trop longue à mon goût. La 1e phrase campe bien l'ambiance, l'ennui ; la suite du paragraphe, sur la montre, est redondante, et tombe dans le cliché. J'aime bien : "C’était donc ça la vie ? Trimer toute la semaine à l’usine, nourrir deux gosses et un mari au charme oublié, supporter le loto du samedi soir avec une mère possédée par le démon du jeu le plus stupide du monde ? / Joséphine, démissionnaire de la vie trépidante" L'essentiel est dit en quelques phrases. Donc on ne devrait pas avoir revenir outre mesure sur l'ennui de cette semaine à l'usine, sur le comportement de ce mari, comme c'est le cas par la suite. Le paragraphe qui suit n'apporte pas grand-chose, et ne fait que développer cette envie d'une vie trépidante, alors que la concision de la phrase lui donnait plus de force. Dans la 2e partie, j'aime bien "Son regard cherchait l’horizon sans le distinguer, l’heure avancée de la nuit empêchait de voir autre chose que le ruban d’usines et de magasins industriels au bord de la quatre-voies." Mais après, il y a aussi trop de soucis envers les détails peu signifiants (les commentaires des joueurs, le monologue de la mère, l'enfant endormi, la réaction du mari, la scène devant la glace, la contemplation du lot...). Il faudrait en choisir quelques-uns, et leur donner plus de force. Le changement de regard sur le nombre 38 fonctionne. Dans le 3e partie, je trouve le dialogue plat, sans grand intérêt. A résumer, peut-être au style indirect. La 4e partie, dans l'autobus, est beaucoup trop longue, et n'apporte pas grand-chose. On ressent l'emprise du quotidien alors que la femme rêve d'une vie palpitante. Mais le récit s'englue dans le quotidien trop insignifiant, sans en décoller vraiment. Une scène qui se veut comique et qui rate son effet. A élaguer. La dernière partie est sans doute la plus importante de la nouvelle, avec la 1e. Elle mériterait d'être davantage en valeur, en élaguant les autres. Là encore, le paragraphe commençant par "Pourtant Joséphine avait fait ses valises" est trop long, se répète, et pourrait être raccourci pour aller à l'essentiel. De même pour le paragraphe sur les 3800 € retirés. L'intervention de Paul est assez intéressante, elle laisse envisager une autre fin possible, une porte de sortie, une piste qui finalement n'est pas suivie. Les 6 derniers paragraphes, qui décrivent la scène au Casino, sont à mon avis les mieux écrits. Il y a de la concision, des détails signifiants, des phrases courtes bien mises en valeur ("En une phrase, l’aboutissement de sa vie se jouerait."). Une certaine tension dans ces gestes théâtraux et cette certitude de la joueuse. J'aime assez le fait de ne pas savoir si elle a raison, si elle a gagné. Bref, je trouve ce texte trop long. Des redondances qui enlèvent de la force aux passages les plus intéressants ; des dialogues trop banals qu'il faudrait élaguer. Il faudrait supprimer ou résumer l'accessoire, pour mettre en valeur l'essentiel. |
beth
20/6/2011
a aimé ce texte
Un peu
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J’aime bien cette phrase : Elle voulait une étincelle pour pouvoir donner libre cours à l’incendie qui couvait en elle.
et ce passage :« La chance des débutants… la fille de Madame Machin… elle ne vient pas souvent en plus ! Ya pas de justice ! … Elle a rien suivi de toute la soirée, elle ne s’est même pas intéressée. Elle ne méritait vraiment pas de gagner… Moi j’irai bien avec une cougar dans son genre dans un hôtel de luxe : je suis sûr qu’au lit… Je mettrai mon lot en vente demain sur E-bay ; j’ai déjà un blender, mieux que celui-là en plus… » Un peu trop d’application dans l’ajout de compléments de nom qui alourdissent les phrases et les rendent moins percutantes. « elle choisit une crème de nuit qu’elle n’utilisait que trop rarement / Elle alla se coucher dans son lit étriqué et froid/ j’ai aimé cette phrase :Elle ne s’était même pas rendue compte de l’instant où cette petite lumière, cette idée restée allumée pendant des années dans un recoin de sa tête, avait fini par s’éteindre. Le texte mériterait une relecture soigneuse pour y apporter des corrections fines et notamment la place juste des mots comme dans: Elle ne voulait plus sentir sur sa poitrine peser la lourde oppression de ses choix raisonnables. qui, à mon avis gagnerait à devenir :Elle ne voulait plus sentir peser sur sa poitrine la lourde oppression de ses choix raisonnables. ou dans : Elle se rendait peu à peu compte qu’elle avait laissé passer trop de temps, trop d’occasions d’en finir avec la médiocrité du quotidien./ Elle se rendait compte peu à peu qu’elle avait laissé passer trop de temps, trop d’occasions d’en finir avec la médiocrité du quotidien. ou dans : Celui-ci n’avait pas été facile à convaincre, puisqu’il était fiancé et qu’il était venu seul passer la fin de semaine sur la côte pour voir ses vieux parents./ Celui-ci n’avait pas été facile à convaincre, puisqu’il était fiancé et qu’il était venu passer seul la fin de semaine sur la côte pour voir ses vieux parents. ou dans : Joséphine resta un moment le regarder s’éloigner,/ Joséphine resta un moment à le regarder s’éloigner, paradoxe dans : Elle sentait glisser peu à peu, millimètre après millimètre, l’insécurité de la routine./ Elle sentait glisser peu à peu, millimètre après millimètre, la sécurité de la routine. ? image maladroite,( on ne s’enlise pas dans une trappe) : Elle devinait la lumière filtrant derrière la trappe du destin dans lequel elle s’était volontairement enlisée. Au-delà de la banalité il y avait la vie. La vie rêvée. Elle s’imagina pousser la trappe… Le saut temporel ne semble pas justifié : Un jeune homme vint interrompre sa rêverie pour venir s’assoir en face d’elle dans le compartiment….La salle des jeux de table ouvrait à vingt trois heures, ce qui laissait le temps pour une flânerie sous les arcades longeant le port. La rencontre avec le jeune homme qui balade l’héroïne en décapotable ne me semble pas un bon passage, suffisamment travaillé : il se prit de sympathie pour elle, aussi ils décidèrent tous deux de lui accorder sa petite vengeance sur Alain. vocabulaire à revoir (autre chose): Mais autre chose l’attendait encore ce soir. La ponctuation est à revoir dans : Mais la Roulette. En une phrase… Il y a quelque chose d’intéressant dans l’écriture il est dommage que la fin soit bien plate à mon goût. J’espère avoir pu être utile à l’auteure. |
Menvussa
5/7/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Bonsoir,
Sur le fond : Ça se laisse lire mais pas facile de voir où l'auteur veut vraiment en venir. Il y a un tas de possibles qui se présentent à Joséphine mais le lecteur reste sur sa faim. Manque de chute. Le trente huit ne lui est pas toujours favorable mais elle mise tout dessus. Est-ce une mise en garde contre le jeu... un peu léger, un nouveau départ pour Joséphine... faudrait alors une suite. Sur la forme : L'écriture est correcte mais un peu soporifique. Le début m'a semblé assez lourd. Le descriptif de la salle de loto, assez bien vu. La scène du bus, bien décrite mais un peu parachutée. |
Anonyme
12/7/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Je dois avouer que le titre m'a perturbée.
J'ai pensé (avant de lire) à Jos/Pin mais exit les 3H8 ? A Joséphine, nom de l'Héroïne mais pourquoi les deux E correspondent à 3 et 8 ? Ensuite évidemment, compréhension, mais pas grande satisfaction, ni grande illumination. Enfin bon, le titre, s'il m'a interpellée ne m'a pas inclinée à la lecture. Et c'est bien dommage. Parce que j'aime beaucoup cette nouvelle. Les situations sont bien vues, autant celle de la salle de Loto, que celle du couple. Les pensées sont justes, et si j'ai marché dans les pas du couple Joséphine et Alain, j'ai été satisfaite de voir qu'elle a pour ainsi dire "suivi mes conseils" et qu'elle est partie toute seule en WE. Ce qui me démontre que j'étais bien dans le personnage, que je la suivais parfaitement. Un détail qui m'a surprise : l'auteur n'aime pas les points de suspension pourtant il y a au moins deux endroits où ils seraient indispensables. Je ne les ai pas notés, si je les retrouve... L'écriture est monotone, par endroits ça aurait bien besoin d'être raccourci. L'emplacement des premiers mots de la première phrase est bizarre. "Joséphine le regard dans le vide attendait..." Perso : "Le regard dans le vide, Joséphine attendait..." Lourd : "Elle n’osait regarder une fois de plus sa montre par crainte" Perso : "Elle n'osait regarder sa montre de crainte..." Délicat à l'abordage d'une phrase : "Joséphine luttant contre le sommeil jouait de ses longs doigts" Perso : "Joséphine luttait contre le sommeil (et, ou pas) jouait de ses longs doigts..." "sa chaise communale." Bizarre. "Une mèche de cheveux fatigués lui barra le visage" : j'enlèverais "fatigués", pour deux raisons : d'abord parce que c'est dispensable et que ça alourdit la phrase, ensuite, parce que ça dépeint une fille fatiguée, (elle l'est ok, mais le reste le dit suffisamment) mais "trop" fatiguée, ce qui me choque, plus tard avec cet instant où elle rentre dans le casino dans sa robe bleue élégante. Je suis d'accord, ce n'est pas le même jour, c'est beaucoup plus tard, mais la fatigue est là, elle n'est pas partie comme ça parce qu'elle s'est soudain massé le visage avec une crème de beauté. Cette fille est fatiguée mentalement. Enfin, de mon point de vue. Que soutiendra n'importe quel coiffeur... Là, avec ce cheveu fatigué - c'est rien n'est-ce pas un cheveu fatigué ? - le lecteur que je suis s'est déjà fait une image de Joséphine et je dois faire un effort réel pour la voir débarquer dans le casino "dans sa robe élégante" parce que de plus, quand je pense robe "élégante" c'est la fille que je vois élégante, et cette fille-là, avec son mari, ses deux gosses, ses horaires de nuit et son travail à la chaîne et en plus "ses larges épaules musclées" pfffffuuuiiit ! la voir élégante c'est difficile. De deux choses l'une, soit moins caricaturer le personnage et s'aménager des portes de sorties et des transformations gérables, soit... ben non, c'est une fille d'usine, qui se paie un WE sur la côte avec les moyens qu'elle a mais le coup de la princesse qui se fait draguer (et larguer, pourquoi larguer d'ailleurs ? une hésitation, la peur d'en faire trop ?) c'est pas crédible. En ce qui concerne la Côte d'Azur. Et Ville-franche en particulier... Non, tout le monde ne se balade pas en décapotable par ici, il y en a mais pas tant que ça. C'est suranné comme idée, très ou trop Gatsby. Ou Rebecca. Ça date ! La description de Ville-franche c'est pas ça non plus. C'est riquiqui, tout petit, des bars et des restaurants à foison mais pas d'hôtel comme celui-ci. Une plaçounette au bord de la mer, un port, oui, une place squattée par des brocanteurs... C'est joli mais le décor tel qu'il est décrit ici correspond mieux à la Riviera, ou à Monaco. "On souleva Joséphine de sa chaise, on la poussa entre les chaises," partout où mon curseur tombe, je vois une phrase à alléger. il y a aussi parfois un problème au niveau du choix des temps qui alourdit les phrases. "Joséphine sur le parking tirait sur sa cigarette blonde, souriant involontairement mais franchement." Perso : (je m'excuse de toutes ces intrusions, mais si je ne trouvais pas le texte aussi chouette, je laisserai courir) donc perso : Sur le parking, Joséphine tira sur sa cigarette (c'est important qu'elle soit blonde ?), sourit involontairement et franchement (j'avais pas fait gaffe, mais là aussi, ça alourdit) on est obligés de garder les deux ? Ou alors, ne peut-on pas supprimer les deux "ement" ? "Joséphine prit Ludovic dans ses bras et le souleva péniblement pour aller le coucher. " péniblement ? Une fois sur un texte, j'ai demandé à Word de me chercher tous les mots en "ement" ben j'ai pas été déçue du voyage. (Plus de cinq (ou sept ?) et c'est rédhibitoire pour n'importe quel jury.) "et aucun compromis ne fut trouvé jusqu’à ce moment fatidique où Joséphine claquait la porte du taxi qui l’emmenait vers la gare." perso j'aurais choisi "claqua". Le passage dans le bus est bon mais pareil, il mériterait un sérieux élagage. Je l'ai bien aimé, j'ai trouvé les dialogues en corrélation avec l'humeur de Joséphine. "Passée la première crainte de s’aventurer seule et coupable" "et coupable..." C'est un truc qui ne devrait pas être dit mais juste ressenti par le lecteur. Ce qui oblige, pour ne pas rallonger le texte, à opérer de sérieuses coupes ailleurs, afin de détailler, sans le dire explicitement, ce sentiment là, très important. Ici il fait rajouté. Pas si important que ça alors même que ce sentiment doit exister puisque pendant deux jours elle laisse ses bambins et son mari. C'est dit ou suggéré un peu plus haut, mais ce "coupable" placé ici, remet tout en question. "Elle se rendait peu à peu compte" je sucrerais peu à peu, pour me contenter de laisser ce "peu à peu" au libre-arbitre du lecteur, de plus, en lecture orale, ça alourdit. "Et puisqu’elle avait raison, elle n’avait même pas pris la peine de faire le calcul de son gain lors de sa prochaine victoire." Je comprends l'idée d'impulsivité, ou de tout pour le tout, mais je la vois ici mal formulée. "Enfin, Joséphine, à peine grisée par les cocktails et le bon vin de son repas" les cocktails, plus le vin... elle a une bonne résistance à l'alcool, je trouve. "Dans un soupir et un dernier sourire, enfin ils se laissèrent pour reprendre le cours de leurs vies" trop lourd, trop romantique, trop... "le cours de leurs vies" "ils se laissèrent." Un peu trop... grandiloquent. La voilà la deuxième phrase qui mériteraient des points de suspension (pas retrouvé la première) "...les règles et le vocabulaire trop techniques. Mais la roulette." Mais la roulette... J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Et j'ai aimé la commenter. Il y aurait encore beaucoup à faire pour qu'elle soit... très très bien. Avec mes remerciements pour ce moment de lecture. |