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maria
24/5/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
L'homme sera ce qu'il aura fait, disait Sartre (je crois). Philippe a fait le choix de ne pas aborder "la petite dame". Par son acte, il aurait pu faire naitre des sentiments et briser sa vie monotone d'employé de banque trentenaire, célibataire bedonnant et bientôt chauve. Son existence ne lui convient pas, mais il n'agit pas et en souffre, forcément. L’absence de situation temporelle ou géographique donne au texte une portée universelle, et le style parlé convient à cette introspection à la troisième personne. Mais pour moi, l'écriture manque de musicalité. Pas assez fluide. Remarquez, ça se comprend, Philippe a trop bu ! Merci du partage et à bientôt. Maria en E.L. |
ANIMAL
24/5/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Voilà une nouvelle affreuse de réalisme. Cet homme perdu, qui descend marche après marche vers la dépression, d'hésitation en renoncement, est pathétique.
Je m'attendais à un drame sur la fin, pourquoi pas le meurtre de cette pauvre fille qui aurait eu le tort de le rembarrer, mais non. La descente en enfer continue pour lui seul. Les gens comme ça font peur. Ils se noient et on ne sait jamais à quel moment ils vont soit se tuer, soit péter un câble et tuer quelqu'un d'autre. L'atmosphère pessimiste est très bien rendue, et que dire de ces "copains" qui se sentent mieux dans leur peau en le dévalorisant car au fond ils se sentent aussi minables que lui. Aucun espoir, aucune issue, rien que l'échec dans cette vie alors qu'il suffirait d'une petite étincelle pour relancer la machine. Il ne manque plus qu'il perde son travail pour l'achever. C'est ce que je reprocherai à ce texte bien trop sombre pour mon goût car je suis plutôt adepte des happy end même si ce n'est plus la mode. Une nouvelle néanmoins intéressante qui témoigne d'une réalité sans doute plus courante qu'on l'imagine derrière le paraître. en EL |
Donaldo75
24/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce Philippe a l’air d’un bon loser. J’aime bien cette phrase : « Il pourrait être ailleurs, lui, il est plus intelligent. C’est juste que des fois dans la vie bah, l’occasion se présente pas, on peut rien y faire, écoute. » A mon goût, elle définit bien le loser, même pas magnifique juste pitoyable et enfermé dans sa médiocrité. Je pense que certains lecteurs vont crier aux clichés en lisant toutes les situations décrites dans cette nouvelle ; pourtant, c’est ça la vie des losers et ils enchaînent les clichés dans leur vie de merde parce qu’ils n’ont que ça en magasin. De ce fait, la nouvelle est réaliste.
« Philippe s’envoie une grande lampée dans le gosier, ça lui fait du bien, les bulles, la chaleur qui se répand et qui rend tout plus doux, tout plus drôle. Même son ventre paraît plus léger et ses cheveux plus présents sur son front. » Un pur délice de réalisme social sur pourquoi des gars seuls boivent chez eux, avec leurs potes, devant la télé, avant de se coucher le soir j’en passe et d’autres occasions. Mais ils affirment ne pas être alcooliques, juste boire un petit coup de temps en temps. Cette nouvelle décrit bien le mécanisme de la lose, celle envers son cercle d’amis – ou de losers collatéraux qualifiés comme tels pour ne pas se sentir vraiment seul – et des représentants de l’autre sexe – parce que, comme Freud nous l’a expliqué en long en large et en travers, le sexe explique beaucoup de nos actes les plus incompréhensibles – ce qui donne l’équation ALCOOL + POTES DANS LE COIN + JOLIE FILLE = PLUS DE LOSE. Un cercle infini et infernal pour ces pauvres losers. Bravo ! |
Tiramisu
7/6/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
La narration est fluide et même si il se passe peu de choses, cela se lit bien. L'observation fine des micro gestes rend vivante la situation. La description psychologique du narrateur est très bien menée, le doute de soi, la dévalorisation jusqu'à un état dépressif, le ressassement, l'oubli dans l'alcool qui l'entraine dans un état dépressif jusqu'à sans doute la dépression véritable, tout ceci est bien montré. Il me manque, pour moi, un sursaut. Je lis le début, je lis la fin, c'est idem. Cela tourne un peu en boucle (comme le narrateur), ou bien cela glisse sur la même pente, j'aurais aimé un caillou qui fasse dériver ailleurs qui apporte un mouvement ou un changement de direction. Merci pour cette lecture. |
raphaelHarran
7/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai retrouvé énormément de choses vraies dans ce Philippe. (Pas chez moi, chez des amis bien sûr ;))
Le texte est très agréable à lire, j'aime beaucoup la manière dont vous résumez des dialogues en une seule ligne. Là où ces échanges de tous les jours auraient pu casser le rythme, ici, ils accélèrent le texte avec humour. Enfin, j'ai apprécié cette chute. Pour moi, elle explique ce mécanisme de confiance dans la séduction. Mécanisme où les succès créent des "séducteurs nés" et où l'inaction confirme les "losers" dans leur idée. Merci pour le partage ! |
Anonyme
7/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour ecritvain,
Vous auriez dû appeller votre personnage Dugenou, ça aurait fait encore plus réaliste. Oui, je suis votre personnage... sauf pour les cheveux, le foot et le boulot ! Merci d'avoir écrit un texte à la gloire des perdants et perdus ! Dugenou. Edit : non, sérieusement, la liberté c'est génial, ça serait plutot ceux qui sont en couple qu'il faut plaindre. Je vous l'assure ! Faut pas tout ramener à des histoires de zizi panpan. |
Anonyme
7/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Si j'excepte les idées toutes faites sur l'importance que peut recouvrer la calvitie ou les kilos superflus dans la séduction surtout chez un garçon présenté comme intelligent, je trouve le déroulé de cette non-histoire (car il ne se passe rien ici) bien mené et crédible. Tout se passe dans la tête du personnage. En réalité s'il fallait filmer ce récit ce serait vite fait. —des potes assis à une table parlant de tout mais surtout de rien, —deux femmes au comptoir en train de s'alcooliser, —un aller-retour du héros aux toilettes de l'établissement —un ratage magistral en allant chercher les "binouzes" au comptoir. J'aime beaucoup ce final où la femme convoitée laisse tout de même un indice sur l'intérêt que Philippe a suscité. "il lui semble apercevoir une dernière fois son nez poindre vers lui, comme une ultime provocation, puis elle disparaît dans un tourbillon de cheveux" fin de citation C'est ténu mais c'est mieux que rien, c'est une note d'espoir sur ses capacités à susciter l'intérêt chez une femme. PS: je soupçonne l'auteur de prendre des notes de conversations entendues dans les bistrots. :) |
Anonyme
8/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'aime beaucoup cette observation finement menée d'un profil comme il en existe mille. Le manque de confiance en soi qui ne fait que se renforcer au fil des déconvenues, entraînant la mésestime de soi, qui à son tour pèsera encore davantage dans ce manque . Et c'est ainsi, de Charybde en Scylla dans cette boucle infernale, la dégringolade assurée si la victime est trop faible, trop peu courageuse pour affronter le risque d'un nouvel échec.
Fine aussi, l'observation de ce petit je-ne-sais-quoi qui fait que l'on flashe sur une personne et pas sur une autre. Cette alchimie entre deux être qui attire plus fort que tout. La plume glisse bien, et restitue un bel esprit de synthèse pour animer les scènes et l'introspection des personnages. Dommage que Philippe n'ait pas attendu suffisamment longtemps pour voir s'allumer la réciproque chez cette fille qui lui a tapé dans l’œil. Mais c'est bien cet épisode, pour moi, qui donne toute sa force vive à cette histoire. Il redore le blason de l'espoir et, qui sait, même si Philippe retourne cette fois-là encore à sa dive chopine, en tant que lectrice je me prends à rêver qu'une prochaine fois, peut-être, qui sait ?... ^^ Merci à l'auteur pour ce partage. Cat |
plumette
9/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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je sors de cette lecture un peu déprimée!
Ce Philippe a le mode d'emploi mais ne sait pas, ne veut pas, n'arrive pas à l'utiliser pour sortir ce son cercle vicieux. fausse amitié avec les potes, rigolade forcée, et pinte sur pinte pour oublier l'abandon d'Elise, le look qui se dégrade, la calvitie, le bide, et l'immobilité. la forme est intéressante, ce sont les pensées de Philippe, lucide, qui se déroulent pour le lecteur. Il y a une tension intéressante car on se demande s'il ne va pas y avoir un drame, toute cette frustration ravalée, ça va bien finir par exploser. Mais que c'est plombant! Alors qu'il y a la photo comme une petite percée de soleil, et puis cette attention très subtile au nez de la demoiselle, Philippe a de la finesse, et il n'en fait rien. Désespérant! C'est donc un bon texte, car il m'a embarquée même si, perso, j'aurai mis un peu de lumière dans ce destin. |
Babefaon
12/6/2020
a aimé ce texte
Bien
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J'aime beaucoup lire en écoutant de la musique.La touche en plus et indispensable aussi parfois ! Est-ce le hasard qui m'a permis de découvrir votre nouvelle sur "The Nearness of You", interprétée par Steal ? Possible ! Je vous la conseille, car je trouve qu'elle colle parfaitement à votre ambiance; une ambiance que j'ai beaucoup aimée. Tentera-t-il, ne tentera-t-il pas ? Ah timidité et manque de confiance en soi, quand vous nous tenez !!! Bon , allez, ce sera pour la prochaine fois, rien n'est jamais perdu... Et puis si ça ne s'est pas fait, c'est que ça ne devait pas se faire cette fois-ci. Une tranche de vie bien dépeinte, et une écriture très visuelle qui rend ce tableau de potes vivant !
Au plaisir... |