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Fantastique/Merveilleux
Eldalis : Je suis tombée du ciel
 Publié le 13/09/14  -  7 commentaires  -  9770 caractères  -  194 lectures    Autres textes du même auteur

Je suis tombée du ciel et j'ai atterri sur un chemin.


Je suis tombée du ciel


Je suis tombée du ciel et j’ai atterri sur un chemin.

Pourtant je m’étais préparée. J’avais attendu ce moment.

Mais je ne vis rien. Je me sentis chuter longtemps. Puis, une souffrance extrême au contact du sol.


J’ai atterri sur un chemin. L’air est humide. La route est de couleur magenta ou bordeaux. L’herbe tout autour est vert d’eau. De grands arbres nus s’élèvent. Leurs longues branches noires découpent le ciel bleu pâle jusqu’à se refermer sur le chemin. Le ciel n’est pas terne, il est comme saturé, comme s’il avait plu il y a peu de temps, d’une pluie sans nuage.


Je ne vois pas le bout du chemin. Il est droit mais il semble long, et son issue est cachée par les branches des arbres qui s’élèvent sur la route.


Je ne sais pas où je suis.

J’ai mal.


Il n’y a pas de bruit et il n’y a personne. L’air est frais et rien ne bouge, comme figé dans cette atmosphère calme.


Je ne sais pas où je vais, mais j’ai atterri sur ce chemin, alors j’avance.



Progressivement, j’aperçois une silhouette au loin. Il avance d’un pas lent, dans ma direction.

Puis, au moment où nous allons nous croiser, l’homme, qui semble avoir vécu beaucoup de choses, demande :


– Vous y allez ?

– Où donc ?

– Moi, j’en reviens. J’y suis allé et j’ai vu ce qui s’y trouvait. Mais maintenant, cela est fini. J’ai accompli ce que je devais, alors je m’en vais mener une vie simple.


Il repart et il a un petit sourire, le sourire de celui qui sait, celui qui sait car il a vu.


Je le regarde s’éloigner derrière moi, d’un air serein.

Puis, je continue ma route.



Au bout d’un moment, trop plongée dans la perplexité, j’entends à peine les pas cadencés se rapprocher de moi, par l’arrière. Peu de temps après, la jeune fille ou la jeune femme me dépasse, sans arrêter de courir. Elle porte des vêtements noirs et une épée dans le dos.


– Où courez-vous ? je demande.

– À la Porte, répond-elle, déjà loin.


Elle s’éloigne, toujours d’un pas cadencé, donnant l’impression que rien n’est en mesure de l’arrêter.



J’aperçois dans le ciel, au-dessus des arbres, des oiseaux. Nous allons dans la même direction, mais pour eux, cela est différent. J’aimerais bien voler. Comme avant. Tout serait plus simple. Mais je suis sur ce chemin à présent, alors autant continuer.



Il y a un petit garçon assis sur l’herbe au bord du chemin, qui attend.


– Qu’est-ce que tu fais là ? je lui demande.

– Je les attends.

– Qui donc ?

– Ceux avec qui je suis venu ici, répond-il après un silence.

– Et ils t’ont laissé ?

– Oui, parce que je n’arrivais pas à les suivre. Ils sont partis vers la Porte, alors j’attends qu’ils reviennent.

– Et toi, tu ne veux pas y aller ?

– Si, j’aimerais bien, mais je suis un enfant, alors c’est très difficile sans aide. Plus tard, sûrement, j’essaierai. Mais là je n’y arriverai pas.

– Et ils t’ont laissé ?

– Oui, parce que cela demande des sacrifices.


Après un long silence, il ajoute :


– Mais toi, puisque tu es capable d’y arriver, n’hésite pas et continue ta route.

– Quoi ?


Sur ses mots, il serre ses genoux entre ses bras, ferme les yeux et se tait.

Je reste longtemps immobile, à le regarder, puis voyant qu’il ne bougera plus jusqu’à retrouver les siens ou être capable d’avancer, je continue ma route.



Le chemin est toujours aussi droit, on ne voit pas le bout. Le ciel, les arbres, le chemin, l’atmosphère ne changent pas. Cela fait maintenant bien longtemps que je marche.

Je vois à nouveau une personne sur le bord du chemin, mais cette fois-ci c’est un homme et il est debout. Il est devant un sentier tracé dans l’herbe perpendiculairement à la route, et qui passe entre les arbres.


– Tu attends ? je demande.

– Non, j’hésite.


Sans se retourner, il continue :


– J’allais vers la Porte, comme tout le monde, puis j’ai découvert ce sentier, alors j’hésite à le prendre.

– Mais pourquoi le prendrais-tu, puisque tu veux aller à la Porte ? Tu n’y arriveras jamais ainsi, au mieux tu feras un grand détour.


Il se retourne.


– Et qu’est-ce que tu crois, dit-il en me regardant, qu’en suivant ce chemin, on arrivera forcément à la Porte ? C’est d’une naïveté !

– Certaines personnes en sont revenues.

– Et qui te dit que nous, nous y arriverons ? Cela fait des éternités que je suis sur ce chemin, et j’ai fini par comprendre. Tu marches, tu cours longtemps sans jamais avancer. C’est peut-être un piège, qu’en sais-tu ? Ce chemin est une lutte sans fin. Un objectif impossible à atteindre, vers lequel tu te diriges cependant. C’est une utopie. Ceux qui en sont revenus ont eu de la chance, c’est tout. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais continuer.

– Tu dis n’importe quoi ! Moi, je crois qu’il y a la Porte au bout du chemin !

– Eh bien vas-y, continue ! Brûle les ailes qui te restent à tenter l’impossible !

– Et toi, tu n’as qu’à hésiter éternellement !


Je continue ma route sans me retourner.



Je commence à courir, pour échapper. Puis je m’arrête. Cela ne me mène à rien. J’avance juste, parce que je n’ai pas le choix.



Au bout d’un moment, je remarque que la route fait progressivement un virage. Alors se dessine un mur comme une issue au bout du chemin, la Porte. On la voit à peine, tant la distance est grande, se détacher des arbres comme une petite tache claire.

Il y a donc quelque chose au bout du chemin…


Je ne remarque pas tout de suite qu’à quelques pas devant moi, deux jeunes filles sont arrêtées, en plein milieu de la route. Elles discutent tranquillement. Ce sont des amies, et l’une d’elles tient un parapluie ouvert au-dessus de leurs têtes.


– Que faites-vous ? je demande.

– Oh, rien de particulier, dit celle qui tient le parapluie.

– Vous n’allez pas vers la Porte ?


Elles se regardent un instant, d’un œil à la fois surpris et interrogateur.


– En fait, commence celle qui avait déjà parlé, à la base on voulait…

– Mais maintenant ce n’est plus vraiment pareil, continue l’autre.

– Quoi ?

– En fait, dit celle qui tient le parapluie, on est allées sur le chemin avec un but. C’était très difficile, et épuisant. Cela demandait beaucoup de force et de volonté. C’était difficile, mais en même temps, c’est sur ce même chemin qu’on a découvert des choses, rencontré des gens. Vécu des aventures. C’était difficile et génial à la fois. Alors, quand on a découvert la Porte, on s’est dit que peut-être que ce que l’on cherchait était ailleurs. Je crois que finalement, ce n’est pas le but qui est important, mais le voyage.


Elle sourit furtivement.


– Alors avance et ne t’en fais pas pour nous, finit l’autre.


Ces deux filles ont le visage des gens qui ont compris.


Je commence à avancer, mais je me retourne aussitôt.


– Juste une chose… Pourquoi un parapluie ?


Elle me regarde avec le sourire de ceux qui savent et dit :


– C’est parce qu’il va bientôt pleuvoir.


L’autre ajoute :


– Faites-y attention.



La Porte s’élève sur le chemin, entre les arbres. Elle est argentée et dorée, et fait plusieurs fois la taille d’une personne ordinaire. Tout en haut quatre lettres dorées scintillent, comme une invitation ou un avertissement.

Il y a un attroupement devant la Porte.


– Que se passe-t-il ? je demande.


Personne ne semble entendre ma question.

Un homme se tourne, me regarde, me lance un regard condescendant et se retourne.


– Tss, fait-il.

– Quoi ? je réponds, agacée.

– Tu crois qu’il suffit d’arriver à la Porte ? Il faut la passer.


Je ne dis rien. Il hésite puis commence à m’expliquer.


– La Porte s’ouvre, de temps à autre, et laisse passer une, deux, dix personnes. Ce n’est jamais pareil et ce n’est jamais au même moment.


On entend un mouvement d’agitation dans la foule.


– Le moment où la Porte s’ouvre, c’est la dernière preuve de ta volonté.


Les pans frémissent. Les gens se bousculent.


– C’est la guerre, c’est la lutte.


Un rai de lumière apparaît dans l’entrebâillement de la porte.

C’est la lutte.



Les bousculades se muent en attaques, en répliques puis en combats. Ils se battent. Ils luttent seuls contre tous, pour être désignés, pour pouvoir passer. Il n’y a plus de pitié en eux. La dernière preuve de la volonté se fait dans la violence et la solitude.

La lutte est éternelle, mais l’acharnement se trouve aux derniers pas.


Ils s’entretueront sans hésitation, si cela leur permet d’atteindre leur but. Je les observe, à l’arrière. Ils sont seuls et seuls eux-mêmes comptent. Pour franchir la Porte ils sont prêts à tout, jusqu’à même renier leurs êtres dans une lutte fantasmagorique dépourvue d’humanité.

J’aimerais tant croire qu’il ne faut pas en arriver là. Mais il n’y a aucune solution.


Les battants s’ouvrent, libérant une lumière aveuglante.

Une silhouette se dessine, celle qui désigne. Elle lève lentement le bras. Un vent s’abat et fait chuter ceux qui ne passeront pas.

Le bras désigne.


– Toi.


Le hasard m’avait conduite ici.


– Tu peux passer.


Je n’avais jamais choisi. J’avais fait ce qu’on m’avait dit.


– Passe.


Le bras se referme.

Encore une fois, je fais ce qu’on dit.


– Non !


Je me laisse tomber, volontairement.

Je reçois des regards qui me tueraient s’ils le pouvaient. Mais ils ne le peuvent pas. Ce ne sont plus que des ombres, l’envers d’eux-mêmes.



Je vais repartir. Je vais chercher un but à accomplir.

Je vais choisir.

Puis, je reviendrai. Puis, je me battrai.

Je parcourrai à nouveau le chemin qui mène à la Porte.


Alors, peut-être que je prendrai un détour, peut-être que je m’arrêterai… Si cela en vaut la peine…


Qui sait…

Qui sait ?


Une clarté bleue venant du ciel illumine furtivement l’inscription de la Porte et fait miroiter entre les branches noires les lettres du mot « Rêve ».


 
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   Anonyme   
9/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte très symbolique, où je relève cette idée classique que j'aime beaucoup :
"ce n’est pas le but qui est important, mais le voyage."

Le renoncement au but au tout dernier moment est aussi bien dans le mouvement de ce texte où je lis l'affirmation d'un vouloir-vivre, et surtout d'un vouloir-continuer à rêver. J'ai bien aimé, dans l'ensemble, mais ai trouvé le symbolisme un peu trop facile à mon goût ; pure question de goût.

   Asrya   
15/9/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le titre m'a donné envie de m'attarder sur votre nouvelle.
Les premières lignes également. Des phrases courtes, concises. J'adore.
Première réserve : "La route est de couleur magenta ou bordeaux. L’herbe tout autour est vert d’eau." Couleur magenta ou bordeaux la route ? Il faut se décider ! L'herbe est vert d'eau ? Autant dire l'herbe est verte ; cela ne fait pas avancer les choses.

Je continue :

"Puis, au moment où nous allons nous croiser, l’homme, qui semble avoir vécu beaucoup de choses"
Formulation maladroite selon moi. Je comprends vaguement ce que vous voulez dire, enfin je crois.

Vient ensuite un dialogue avec un enfant seul, ponctué de non-dits intrigants ; ça commence à en faire des non-dits. Et c'est pas fini.

Conversation philosophique avec "l'homme debout" ; sans plus. Je n'ai d'ailleurs pas bien compris son raisonnement.

Et les conversations insensées se poursuivent avec ces femmes au parapluie. Une esquisse de morale se dessine, pourquoi pas.

Enfin, cette porte. Enfin la révélation. Du moins, un semblant de révélation. S'agit-il d'un rêve ? J'imagine que oui.
Pourtant, la symbolique que vous décrivez ne dit pas exactement cela. Le monde du rêve est d'après ce que vous avez transcrit, derrière cette porte, et seuls quelques uns y sont invités.
Alors... qu'est-ce que le reste si tout cela n'est pas un rêve ?

Un peu confus selon moi. Une chute qui déçoit un peu. Si toute cette mascarade signifie que la jeune femme est entrain de rêver, dans ce cas là, cela manque de folie, de liberté. Lâchez-vous ! C'est un rêve, tout est permis ! Ne vous arrêtez pas à une femme qui court avec une épée, deux demoiselles avec un parapluie, un garçon abandonné et un jeune homme frustré de la vie !

Je reste sur ma fin, très septique.
Pourtant le style me plaît énormément.
Quelques phrases sont à retravailler selon moi, trop de lourdeur,

Mais merci pour cette invitation au rêve,
J'espère vous lire bientôt à nouveau.

Edit : suite aux commentaires des autres lecteurs, j'ai relu votre nouvelle afin de comprendre ce que je n'avais pas saisi. En effet, j'étais complètement à l'ouest... désolé. Votre écrit est bien plus sensé qu'il m'avait paru. Trop camouflé pour que le comprenne, trop imagé pour que je m'approche de sa signification. J'ai été induit en erreur par ce mot "rêve" qui pour moi n'a pas pris le sens que vous lui attribuez dans ce texte.

   Anonyme   
8/9/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Votre nouvelle a failli me tirer les larmes (failli) tellement elle me parle. Votre nouvelle m'ait tombé dessus par un heureux hasard, une "fausse manœuvre" sans que je sois dans l'Espace Lecture, ni dans la liste des poèmes en attente.
Je vais essayé d'être la plus constructive possible bien que je ne souhaite qu'être que dans le ressenti tellement ça remue dedans.

D'habitude je n'aime pas les nombreuses répétitions, mais la répétition de "chemin" me semble essentiel. En restant objective il faut éviter les nombreuses répétitions si on peut les supprimer ou les remplacer par des synonymes ou autres images.

Ce passage-là est un beau message, il m'a pris à l'intérieur:

"En fait, dit celle qui tient le parapluie, on est allées sur le chemin avec un but. C’était très difficile, et épuisant. Cela demandait beaucoup de force et de volonté. C’était difficile, mais en même temps, c’est sur ce même chemin qu’on a découvert des choses, rencontré des gens. Vécut des aventures. C’était difficile et génial à la fois. Alors, quand on a découvert la Porte, on s’est dit que peut-être que ce que l’on cherchait était ailleurs. Je crois que finalement, ce n’est pas le but qui est important, mais le voyage."

bon ça y est, il a fallu que je relise ce passage pour être au bord des larmes!

En tout cas votre nouvelle mène le lecteur à une réflexion sur le sens de notre vie, sans accusation, sans leçon de moral, sans nombrilisme. Elle tient le lecteur en haleine de bout en bout, j'accompagne la narratrice sur son chemin en trépignant d'impatience d'atteindre enfin la Porte.
Vous ne pouvez pas imaginer l'effet que votre nouvelle a eu sur moi.
C'est beau, c'est puissant, c'est simple, et ce passage:

"Je vais repartir. Je vais chercher un but à accomplir.
Je vais choisir.
Puis, je reviendrai. Puis, je me battrai.
Je parcourrai à nouveau le chemin qui mène à la Porte."

est pleine de force, de ferveur, grâce à la ponctuation qui accentue cette tonalité.
Et la chute..."Rêve" m'a transpercé.

Votre nouvelle fait partie de mes favoris et je la lirai et relirai encore et encore.
Sublime nouvelle. Bravo!

   Alice   
14/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une nouvelle intéressante, où on trouve la force et l'humilité de la vie et des décisions qu'on y prend, toujours guidé ou carrément entraîné par des indications pas nécessairement logiques (on le sent bien dans le côté absurde et animal de la bataille pour passer la porte).
Le style est agréable, les phrases incisives et les fréquents espacements font respirer le lecteur et lui permettent de remplir les trous.

"Le ciel n’est pas terne, il est comme saturé, comme s’il avait plu il y a peu de temps, d’une pluie sans nuage."
L'image de la pluie sans nuages me semble quelque peu surfaite. À vrai dire, elle me donne l'impression (je dis bien que ce n'est que MON impression) d'avoir été placée rapidement, par instinct plus que par réelle signification, elle fait beau sans plus, une image qui ne renvoie à rien une fois qu'on a dépassé les mots. L'image du ciel "saturé, comme s'il avait plu il y a peu de temps" me paraît bien suffisante et beaucoup plus symbolique.

Je trouve les dialogues quelque peu maladroits. Dans le cas du gamin, je trouve son langage beaucoup trop évolué pour un enfant, ce qui gâche selon moi un côté clé de l'émotion dont aurait pu se parer l'instant. En fait, les personnages m'apparaissent un peu trop placés pour le message du texte seul, comme des pantins qu'on laisse tomber sur la scène lorsqu'on doit aller s'occuper les mains ailleurs, on a l'impression qu'ils sont des sortes de formes changeantes composées d'une même entité, ou d'une même morale. On n'imagine pas leur passé, leur futur, ils apparaissent au service de l'histoire seule. Dans une histoire qui prône l'importance du chemin au-delà de celle de la fin d'une manière aussi intelligente, le fait de traiter ses personnages comme des fins philosophiques me semble un peu paradoxal. Que dire notamment de cette phrase du gamin: "Oui, parce que cela demande des sacrifices", qui nous déconnecte complètement, par le ton impersonnel du "vieux sage", de l'individu et de ce qu'il a de vrai. J'ai l'impression que les mots auraient pu être placés dans la bouche de n'importe quel être à l'abandon, y compris dans celle du narrateur: tous les personnages me paraissent interchangeables, mais c'est un avis très personnel. Peut-être le coté "fable" de ce récit, qui est de toute évidence dans la bonne catégorie, est ici trop dur à supporter pour moi qui suis très branchée psychologie des personnages. Dans la catégorie merveilleux, donc, j'ai conscience que mes commentaires relatifs aux personnages doivent être pris avec un gros grain de sel.

Ainsi, je crois que la nouvelle gagnerait à être bichonnée du côté du style direct; amplifier le naturel des dialogues et peut-être unifier chacun d'entre eux. Je comprends qu'il soit dur de faire dire à un personnage ce qu'il doit dire en une ou deux lignes, mais par moment on a vraiment trop l'impression que plusieurs pans de philosophie très disparates ont été rabibochés pour la cause en une seule phrase où les virgules sont les seuls ponts d'une idée à l'autre.

Quelques maladresses dans l'écriture même: notamment la silhouette qui devient "il" avant que ne soit mentionné son sexe, ou encore le "sur ses mots" qui devrait peut-être (à moins que je n'aie pas compris la phrase) devenir "sur "ces" mots".

J'ai cependant bien aimé les menus détails comme la présence d'un parapluie, très tendres et symboliques. J'ai beaucoup apprécié la fin, elle fait ressortir une force humaine inspirante et est bien maîtrisée.

Merci pour cette lecture,

Alice

   Robot   
14/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié la symbolique du récit, d'autant que volontairement je pense, vous ne révélez rien de votre propre sentiment sur ce voyage. L'important c'est le voyage que je traduis par l'important c'est d'entreprendre, d'oser le voyage qui s'enrichit des rencontres, des avis, des expériences des autres. Et puis, savoir se remettre en cause, ne pas considérer que l'objectif du voyage ne puisse pas au final être modifié, Savoir quand le but devient illusion et tenir compte de la réalité.
Le récit tient en haleine, se relance à chaque rencontre et n'est à aucun moment ennuyeux.

   Anonyme   
15/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup cette nouvelle sans entrée ni fin. On ne sait rien de concret sur la narratrice (je crois), qui elle est, d'où elle vient, où elle va. Ni de son monde.
Je me suis souvenu de quelques paysages à la Dali en lisant, j'ai pensé aussi à certaines descriptions de paysages de Dune de F. Herbert (bien qu'il n'y ait pas d'arbres...). Bref j'ai bien aimé que sur de l'intangible, du non-décrit, vous m'ayez emmené dans une histoire qui n'en est presque pas une.

Le style est d'une simplicité très fluide.
Que dire ? Oui, l'important était de vous suivre sur cette route et de reprendre la nôtre ensuite vers nos rêves qui ne s'accompliront peut-être jamais mais valent-ils vraiment la peine qu'ils deviennent réalité ? La question, votre texte. Et le sentier ?

   marogne   
20/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il vaut peut être mieux, en effet, vivre que rêver. Même dans ce monde à la frontière de Dali et Chirico.

On a vraiment envie d'aller à la fin quand on commence, ce n'est pas que l'on cherche à comprendre ou à élucider quelque chose, non seulement on est entrainé comme le personnage sur le chemin, sans savoir réellement la raison de cette volonté, et quand on arrive, si on arrive en fait, on se dit qu'effectivement....


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