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Sentimental/Romanesque
Elliot : Omg
 Publié le 15/03/09  -  9 commentaires  -  15923 caractères  -  64 lectures    Autres textes du même auteur

Omg (oh my god). L'amour, est-ce encore une autre invention bonne à faire rêver ? Si oui, dites-moi où en trouver, votre prix sera le mien.


Omg


Mais qu'est-ce que je fais ici ? Qu'est-ce que je fais parmi ces gens désespérés, le regard vide qui s'illumine à la moindre petite bonne nouvelle, dans ce magasin tout droit sorti de mon imaginaire. Pourtant, imaginaire ou pas, ils sont bien là. Et moi aussi. Si quelqu'un me voit ici avec eux, je ne donne pas deux jours à la rumeur pour se répandre. Bon sang, qu'ils ont l'air perdu. Rectification, ils n'ont pas que l'air, ils sont perdus. Le suis-je aussi ? Probablement puisque je fais la queue, comme tout le monde devant le comptoir. Les vendeuses s'activent, se répandent en gentillesses et en sourires. Omg, ce n'est pas normal. Je vais m'écarter discrètement de la file, tourner les talons et déguerpir, ni vu, ni connu. Ça c'est bien ça. La personne devant moi avance de deux pas, je suis. À trois, je sors, tourne et déguerpis. Respire, profondément. Arrête de trembler, ce n'est pas non plus mission impossible. Quoique...

Un - je regarde discrètement autour de moi - deux - n'oublie pas de respirer - trois !


- Bonjour monsieur.


Merde, trop tard.


- Je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose ?


Je serre les dents, tente de sourire. Omg, dans quoi me suis-je fourré ?


- Je cherche... De l'amour.


La vendeuse leva les yeux au ciel et soupira.


- Comme tout le monde ici, monsieur. Mais un amour en particulier ?


Pétrifié. Que répondre ? Devant tout le monde, devant les caméras de surveillance, peut-être regardé par le monde entier ? Si ça se trouve, c'est une émission de télé-réalité. Et je suis tombé dedans !

Quoique... Où trouver l'amour maintenant. Dans la rue ? Et tomber sur n'importe qui, manquer le viol ou pire ? Télé-réalité ou pas, c'est écrit sur la vitrine : « Satisfait ou remboursé ».

Tout bonnement positif : si je suis content, tant mieux pour moi, je vivrai. Et sinon, je suis remboursé, j'oublie tout ça et je continue de mourir à petits feux.

J'inspire profondément.


- Je cherche quelque chose qui me ressemble.


Elle soupira à nouveau et me regarda avec une fausse sympathie et une compassion qui sonnait encore plus faux.


- Et comment vous décrivez-vous, monsieur ?


Excellente question. Je ne me suis jamais décrit. Je fais ça comment ? Je suis... Je suis, je suis, je suis...


- Créatif.

- Ah ! - le plafond doit vraiment être captivant pour qu'elle lève ses yeux aussi souvent vers lui. - Mais encore ?

- Ah, donc créatif ne suffit pas.

- Vous êtes créatif, vous devriez pouvoir trouver une autre caractéristique, ironisa-t-elle dans un rictus.


Sale pute. Tu crois que parce que tu as quelqu'un dans ta vie, tout le monde doit en faire autant et être BCBG ? Déjà BC, c'est une question d'opinion, et BG, tu en es loin.

Enfin soit, créatif et...


- Créatif, ça ne vous suffit vraiment pas ?


Elle soupira une nouvelle fois et, dans une nouvelle expression de lassitude non dissimulée, disparut sous le comptoir pour en remonter, quelques secondes plus tard, avec un gros registre entre les mains. Elle le laissa tomber lourdement sur ledit comptoir.


- Alors, dit-elle en l'ouvrant. Index alphabétique... Créatif.


Je jetai un coup d'œil distrait : index alphabétique ouvert à la lettre « J ».


- Créatif, c'est avec un « C ». Pas avec un « J »...


Elle me regarda à peine mais me fusilla durant le court laps de temps où ses yeux se décollèrent du papier.


- N'essayez pas de faire mon métier à ma place, monsieur...


Je piquai un fard. Créatif, c'est avec un « C » et elle arrive à m'en faire douter. Ce n'est définitivement pas normal.


- Vous avez des préférences sexuelles ?


Je la regardai, dubitatif. Elle soupira à nouveau.


- Fille ? Garçon ? Les deux ? Ni l'un ni l'autre ?


Si je te dis « ni l'un ni l'autre », tu me trouverais quelqu'un ?


- Hem... On va dire les deux.


Autant mettre toutes les chances de mon côté.


- « On va dire les deux », m'imita-t-elle, ironique.


Elle tourna les pages à une vitesse folle, toujours dans la section « J ».


- Barbara ! appela-t-elle, autoritaire. Montre à monsieur les numéros 33 655, 6 002 et, en dernier recours, le 12 875. S’il ne trouve rien, on ne peut rien pour lui.


Elle se tourna vers moi, trop heureuse de se débarrasser de pareil fardeau


- Monsieur, si vous voulez bien vous donner la peine de suivre Barbara. Je vous souhaite une bonne journée et peu de chance au jeu...


Rapport ? Ah si ! Omg, il faut chercher loin pour comprendre que, pas de chance au jeu signifie chance en amour. C'est ce qu'on dit, mais je n'ai jamais rien gagné et je n'ai jamais été amoureux. Alors les proverbes à la con...

Enfin soit, je suivis ladite Barbara dans les couloirs du magasin. Des femmes qui pleuraient de joie, des hommes en transe devant leur achat, des hommes et des femmes qui testent leur achat avant de débourser. Débourser, sans mauvais jeux de mots.

Omg, je ne savais pas qu'un corps pouvait faire ça. Je vous épargne les détails sordides.

Barbara marchait à toute allure, serpentant entre les acheteurs potentiels et leur dépense en vue.

Barbara était une jolie femme. De celle que j'aurais volontiers achetée dans le gros registre de la sale pute, l'air hautain en moins. Eh oui, vous avez réussi votre vie sentimentale, pas nous. Ou, en tout cas, pas moi. D'où ma présence dans le magasin. Ses cheveux bruns ondulés vagabondaient sur sa descente de rein. Ses mèches en cascade dans son dos lui donnaient une allure de déesse. Elle s'arrêta brusquement, se retourna pour me faire face, ajusta ses lunettes.


- Attendez-moi ici, j'en ai pour quelques secondes.


Et elle s'en alla, me laissant seul entre deux rayons. Je m'attardai sur la marchandise, regardant dans les paquets sur les présentoirs. Lesdits paquets étaient, en fait, de grosses boîtes cubiques de couleur rose, pour les filles, bleue, pour les garçons. La face avant était en plastique transparent, ce qui permettait d'entrevoir le contenu. Et quel contenu ! Je regardai dans une boîte bleue, par curiosité. Un homme y résidait, le sourire morne, le regard rêveur. Grand, les cheveux noirs (si je distinguais correctement), les yeux bleus, les joues et le menton recouverts d'une barbe de trois à quatre jours. Dans le plus simple appareil. La boîte à Barbie pour adultes. Des petites pochettes de vêtements étaient suspendues derrière lui. Les vêtements à Barbie pour adultes. Les adultes habillent nettement moins Ken et Barbie que les enfants. Les adultes les préfèrent en tenue d'Ève et d'Adam. Allez savoir pourquoi... Il me sourit vaguement et posa sa tête sur sa main droite. Je me redressai et jetai un coup d'œil à l'étiquette au-dessus du paquet. Le mec se leva et me fit face de l'autre côté du plastique. Il posa une main sur la paroi transparente et me sourit vaguement, une nouvelle fois. Je lus : « Mélancolique/romantique ».

Je posai ma main sur la sienne et lui sourit à mon tour, mais tristement pour ma part. Je sentais presque la chaleur de sa paume à travers la couche de plastique. Mon attention se porta alors sur la boîte d'à côté. Bleue et rose. J'abandonnai le « mélancolique/romantique » qui me regarda m'éloigner. Je regardai à l'intérieur du paquet. Moi. Qu'est-ce que c'était que cette mauvaise blague ? Qu'est-ce que JE faisais DANS une boîte bizarre ? En plus, je faisais les mêmes mouvements que moi - enfin, je me comprends - en dehors de la caisse. L'homme d'à côté, échangea son sourire triste contre un fou rire, saupoudré malgré tout, lui aussi, d'une certaine tristesse. Je regardai de plus près. Omg. Ce n'était pas réellement moi, mais mon image. Un miroir.


- Modèle 12 666. « Narcissique/égocentrique ». Eh oui, on en vend. Les gens sont étranges, croyez-moi.


Barbara était revenue. Derrière elle, trois hommes poussaient chacun un diable sur lequel étaient posées trois boîtes. Ils les placèrent devant moi, ouvrirent la porte transparente et se retirèrent. Barbara s'approcha de moi et se plaça à mon côté. Elle consulta son calepin.


- Alors voilà. Étant donné le peu d'informations... que vous nous avez fournies, nous nous sommes concentrés sur l'unique caractéristique que nous possédions. La créativité. Vous êtes poète ?

- Non.

- Écrivain ?

- Parfois.


Elle sourit poliment.


- Enfin soit. Trois modèles. Semblables, mais différents sur certains points. Alors, le premier modèle. 33 655, sors de la boîte.


Une boîte rose. À couper le souffle. Une femme sortit du paquet, gracieuse, magnifique, élégante. Ce devait être la plus jolie métisse que je n'avais jamais vue. Des yeux en amandes, sombres et mystérieux. J'en pâlis devant elle. Satisfaite de l'effet engendré par son produit, Barbara s'amusa à m'en faire la description et à me vanter les qualités de la chose.


- J'aimerais l'entendre parler.


Revirement de situation. Barbara parut scandalisée et étonnée par ma requête et le produit perdit son sourire envoûtant pour lui préférer une expression de déception empreinte de surprise.


- Mais... elle ne parle pas !

- Comment ça ?


Barbara s'approcha de la boîte et tapota l'étiquette.


- « Séductrice mystérieuse/silencieuse ». Elle ne parle pas. Silencieuse pour garder son mystère ! Cela dit, ça a ses avantages.

- Mhmm.


Barbara sembla désemparée. Elle passait à côté d'une affaire.


- Si c'est le coloris qui vous gêne, elle n'existe pas qu'en métisse ! Je crois qu'elle est toujours disponible en blanc européen ou brun équatorial. Mais je dois vérifier si vous...

- Non ! Non, j'aime la couleur... C'est juste qu'elle ne parle pas.

- Ah oui, répondit Barbara pensive. Mais vous n'aviez pas mentionné que vous cherchiez de l'amour qui parle... Cela dit, les deux autres parlent. 6 002, tu viens ! ordonna-t-elle.


Boîte bleue. 6 002 sortit de son paquet. C'était presque une copie du produit que j'avais regardé en attendant les miens. Presque « Mélancolique/romantique ». Mais avec les cheveux bruns et le teint plus bronzé. Beau, élégant lui aussi. Un sourire timide et un regard rêveur - et flatteur à la manière dont il me regardait.


- 6 002, montre que tu parles, dis bonjour.


6 002 lui jeta un coup d'œil amusé avant de poser les yeux sur moi.


- Bonjour.


J'ouvris de grands yeux. Je me sentais vibrer sous son timbre de ténor. C'était une voix grave, terriblement sensuelle. De ces voix qui vous apportent leur lot de fantasme. Un pur orgasme auditif. Barbara, satisfaite une nouvelle fois, commença son éloge.


- Je peux toucher ?


6 002 sourit doucement et Barbara hocha la tête positivement.

Je m'approchai donc de l'objet de fantasmes et commençai une inspection alléchante. Je touchai la peau, le visage, les cheveux... les abdos. Agréable. Terriblement, incroyablement agréable. Envoûtant.


- Il a des... capacités spéciales ? Ou, à l'inverse, des situations à éviter ? demandai-je, timide.


Barbara s'enthousiasma.


- L'eau ! Il aime l'eau. Il peut faire des choses dans l'eau que la plupart des gens ne sauraient même pas prononcer !


Je souris, satisfait moi aussi.


- Par contre, il ne jouit pas.

- Pardon ? demandais-je incrédule.

- Il ne jouit pas. Il fait jouir. Cela dit, il existe une taille au-dessus, je crois qu'il vous conviendrait mieux en L. Le M est un peu petit par rapport à vous. Quoique, certains les aiment petits...

- Il... Il ne jouit pas ?

- Non, répondit Barbara à contrecœur. Mais il fait jouir comme personne.

- Est-ce qu'il... ressent au moins ?

- Plaît-il ?


Je rougis en la regardant, et plus encore en le regardant, lui.


- Est-ce qu'il sent quand on le touche ? Quand on le caresse ?

- Non, je ne ressens pas ces choses-là, me répondit le produit. Mais je les fais ressentir. Je peux mimer le plaisir si c'est nécessaire.

- Il a des fonctions spéciales, rajouta Barbara, soudain coquine.

Je touchai une nouvelle fois la texture de sa peau et regardai le premier produit. Ils étaient magnifiques, tous les deux. Mais pas humains.

- Enfin soit, poursuivit Barbara. Il nous reste le troisième produit. 12 875, viens te montrer. Enfin, montrez-vous.


Une boîte rouge. Ni bleue, ni rose. Rouge. Et ce n'est pas un garçon ou une fille qui en sortit, mais toute une série de personnes. En cuir, en dentelle, attachés par les mains, les yeux bandés, dans le plus simple appareil, déguisé, petit, grand, mince, gros, brun, blanc, jaune, bleu, brûlé, lacéré, enduit de chocolat, en uniforme...


- Stop !


Le défilé s'arrêta net.


- Stop ! Par pitié, stop ! J'en ai assez vu.


Apparemment, j'avais totalement déstabilisé Barbara. Elle se ressaisit brusquement, après cinq secondes d'inactivité, et frappa dans ses mains. À grand renfort de soupirs, de pleurs, de cris et d'insanités, le cortège retourna dans sa boîte rouge.


- C'est notre kit fantasme. « Hard'n soft ». Ça passe ou ça casse.


Eh bien, avec moi, ça casse. Ça s'effondre même !


- Oui, bien sûr...


J'inspirai un grand coup. Moment de vérité, moment de décision. J'ai toujours détesté prendre des décisions irréfléchies.


- Avez-vous choisi un modèle ?


Je regardai une dernière fois les deux produits. Mon bonheur, dépendait, purement et simplement, de ce choix. La métisse à l'allure délicieuse qui ne parle pas, ou l'Adonis affolant qui ne jouit pas ? Le robot ou l'androïde ? En tout cas, pas de l'amour humain. Mais entre ça et l'amour rien du tout...


- Je peux vous poser une petite question ?


Barbara et les deux produits se penchèrent vers moi. Je rougis.


- Je voudrais savoir, serait-il possible d'avoir une période d'essais ? Avec les deux ?


Barbara sourit démesurément et les deux produits se tapèrent dans la main.


- Justement, cher monsieur. C'est nouveau, c'est grandiose, vous avez la possibilité incroyable de reprendre non pas un, mais deux produits chez vous pour une durée de votre choix, n'excédant, cela dit, pas un mois. Passé ce délai, nos représentants se présentent à votre domicile, vous réglez sur place et on vous débarrasse du produit superflu ! C'est nouveau, c'est grandiose, c'est le service Free love !

Omg. Où suis-je tombé ?


- Voulez-vous profiter de cette fantastique formule Free love ?

- Heu... Oui.

- Paaarfait ! Vous avez donc un mois pour faire votre choix. Merci d'avoir choisi notre magasin pour satisfaire votre vie de célibataire en manque d'amour.

- Hem... Je les prends tout de suite ou...

- Tatata ! Nous avons un service de livraison à domicile ! Je vous demanderais juste une petite signature ici, ici et là. Deux fois, une fois pour chaque produit. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, cher monsieur. Les deux là, dans vos boîtes ! Maintenant ! Allez, allez, on se presse !


Mes deux achats me firent un signe affectueux de la main avant de rentrer dans leur paquet que deux hommes emmenaient déjà.


- Merci encore d'avoir choisi notre magasin, la sortie, c'est par là.


Aussitôt, je crois sans avoir bougé, je me retrouvai dehors. Dehors dans la rue bondée de gens. Certains faisaient la file à l'entrée du magasin d'où je venais de sortir, d'autres marchant tous vers la droite. Je tournai donc, à mon tour à droite. Je me sentais léger, libre. Amoureux. Drôle de sensation d'ailleurs. Je ne suis pas sûr d'apprécier indéfiniment. Ce soir, je rentrerai, j'ouvrirai mes paquets et j'essayerai l'amour physique. J'en tremblais déjà d'excitation. Je jetai un coup d'œil à ma montre. 16 h 45. C'est tôt pour s'envoyer en l'air, ça, 16 h 45. Je passai justement devant un bar où la file était moindre qu'ailleurs. L'occasion était trop belle. Après avoir patienté quinze petites minutes, je m'assis enfin au comptoir. Une femme, de l'autre côté dudit comptoir, se pencha vers moi.


- Bonjour monsieur. Je peux vous aider, vous cherchez quelque chose ?


Je lui souris, heureux. Tout bonnement heureux.


- À boire.


Elle soupira, leva les yeux au ciel. J'arrêtai de sourire, le train-train me fatiguait.


- Comme tout le monde ici, monsieur. Mais quelle boisson en particulier ?

- Omg.


 
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   marimay   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Elliot,
Oh my god, que j'aime ! Je viens de lire ta création époustouflante d'un seul jet. L'amour en rayon, du sur mesures ! Il fallait y penser.Ta façon d'enchaîner dialogues et réflexions intérieures fait de ta nouvelle une histoire vivante avec un mélange de romanesque, d'humour et de fiction.
Un grand bravo !

   Anonyme   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tres chouette ce texte, drôle ironique... sympa comme tout et ça met de bonne humeur ... Cool, merci...

Une petite remarque...

- Tatata ! Nous avons un service de livraison à domicile ! Je vous demanderais juste une petite signature ici, ici et là. Deux fois, une fois pour chaque produit. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, cher monsieur. Les deux là, dans vos boîtes ! Maintenant ! Allez, allez, on se presse !

Il me semble que le futur conviendrait mieux que le conditionnel...


Mais quel bon moment de lecture...

   Selenim   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Dommage, l'idée était bonne mais le traitement ne me convient pas.

Dès l'introduction, un élément me gêne: où sommes*nous
Dans un rêve? Un mode imaginaire?
Dès le début on sait que l'on est dans un monde où tout peut arriver et les événements extraordinaires de la suite deviennent ordinaires.

Dans ce genre de texte, il faut au contraire commencer avec une description du réelle, pragmatique, pour accentuer le contraste et dilater les aspects fantastiques.
répandre, répandent

Certains dialogues sont trop répétitifs, notamment ceux sur l'aspect créatif du narrateur. L'intrigue avance lentement mais l'atmosphère ne s'épaissit pas pour autant. Il manque un grain de folie, une dose d'absurde.

J'ai trouvé les vendeuses plutôt agressives. Pour des vendeuses, dont la profession est de tromper et ne jamais se dévêtir de leur sourire, je pense qu'elles prennent un peu trop leur client pour un imbécile.

"Sale pute."
"De celle que j'aurais volontiers achetée dans le gros registre de la sale pute."
Pour quelqu'un qui se veut créatif, le narrateur aurait pu employé un langage moins fleuri.

Le passage avec les boites géantes, il y trop de comparaisons avec Barbie. Une fois suffit.

J'ai été un peu désarçonné, au fil de ma lecture, de découvrir que ce magasin, qui se présente comme celui de l'amour, n'est en fait qu'un sexshop. Il n'y a pas d'amour dans les rayons, seuls des jouets sexuels. Le texte n'aurait-il pas dû se trouver dans la section humour/détente?

Par contre, j'ai bien aimé le parallèle omg_ogm. Je ne sais pas si c'est voulu, mais dans ces boites colorés, je ne vois que des ogm sans âmes qui me font froid dans le dos. Des poupées sexuelles à taille humaine pour êtres humains déshumanisés.

   Anonyme   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien l'idée de base du texte. Par la suite il me manque un petit quelque chose pour m'emballer vraiment, mais il y a de l'idée.
C'est bien écrit avec un mélange dialogue / récit intéressant.
Au départ (je suis un peu dyslexique) avec le titre j'avais cru à une histoire d'OGm mais non
Par contre je trouve un peu caricaturaux les deux "produits"
Séductrice mystérieuse/silencieuse et le presque mélancolique romantique qui ne jouit pas.
Il y a de l'idée mais je me demande pourquoi ça correspond à Créatif
Au plaisir de te relire.

   Anonyme   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Intéressant mais très curieux.
Un certain malaise en cours de lecture.
Une ambiguité de taille: c'est "réél" ou pas ? Au début du texte, l'auteur dit : "dans ce magasin tout droit sorti de mon imaginaire." et la suite parait si "réelle" qu'elle fait froid dans le dos. Ca pourrrait être une agence d'Escort-Girls. Mis à part le fait que c'est pas du "leasing". Quoi que si = nouvelle formule, un mois d'essai. Brrr.
Ca me fait penser aux "vitrines" de certains pays.
J'ai été perturbée par le premier "sale pute". Au début du texte, le héros me parait s'être égaré là. Il ne sait pas trop où il est. Il est un brin naïf... ce "sale pute" surprend.
D'autre part, si la première femme qui le "bouscule" un peu est par lui immédiatement traitée de "sale pute", ça me fait croire que le héros est tout à fait à sa place dans ce magasin.
Ce qui est dérangeant, (avis personnel) c'est que le héros soit assez naïf pour croire qu'il va trouver ici ce qu'il cherche : l'amour. Oui, mais lequel ? Il donne le sentiment de chercher le grand, et repart, heureux avec ses lots de... consolation ?
J'aurais aimé savoir ce que la vendeuse cherche à la lettre "J" ?
Si je me suis trompée et que le héros ne cherche pas l'Amour mais seulement l'autre... à quoi ça sert qu'il se décrive puisque de toute façon, le produit n'aura pas son mot à dire ?
En fin de compte, je m'aperçois que ce qui me gêne le plus, c'est cette ambiguité entre le fantasme et la réalité.
Pour ce qui est de l'écriture, elle est fluide, vivante, très agréable à lire.

   xuanvincent   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Voilà un bien étrange magasin (qui m'a un peu évoqué celui d'une nouvelle de widjet)...

Les idées, pour certaines d'entre elles, m'ont intéressée, amusée.

Pour la forme (notamment les dialogues), j'ai plus ou moins apprécié. La manière dont le narrateur traite la femme ("sale p..."), de manière récurrente, m'a un peu gênée.

Amusant, le personnage qui se trouve (aspect fantastique de la nouvelle) réduit à la taille d'un jouet et qui se retrouve dans une pochette surprise !

Le début, comme coquillette, m'a intriguée : le narrateur se situe-t-il dans un magasin réel ou bien dans un lieu tiré de son imaginaire (en fait, il s'agit me concernant d'un détail) ?

La fin (la boisson omg) m'a un peu étonnée.

Cette nouvelle aurait pu (également) sans doute été classée dans la catégorie "Fantastique/merveilleux".

Ce pourrait être le genre d'histoire qui remonterait le moral de certains lecteurs (plutôt masculins que féminins) en mal d'amour... (?)

. détail : Quelques coquilles ont dû se glisser dans la présentation des dialogues (quelques problèmes il m’a semblé de retour à ligne).

   Menvussa   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
De l'humour dans cette vison futuriste du commerce de l'amour, j'ai apprécié la timidité de notre acheteur face à la vendeuse.

De même que cette progression dans la file d'attente avec le monologue muet qui s'y rapporte.

Après j'ai trouvé que le récit était un peu inégal, du bon et du moins bon, quelques longueurs aussi.

La chute, avec ce parallèle sur le choix d'une boisson, ne m'a pas paru apporter quoi que ce soit. Ben oui, il faut un minimum d'informations.

   David   
16/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Elliot,

Il n'y a qu'un prénom parmi tout les personnages, le héros est aussi anonyme que les vendeurs, les prostitués... Barbara. Elle ne fait pas grand chose sinon, genre assistante de la caissière, elle guide quoi, elle n'est pas moins cupide que l'autre, mais bon elle a le prénom-titre d'un poème de Prévert sur la fin du monde, à Brest, et l'amour.

Il y a cette lettre J aussi dans le registre, en quoi la caissière a bien pu traduire "créatif" dans son jargon, Barbara ajoute "poète", "écrivain", il y a un putain de mot caché... JACQUES !!! c'est Jacques le J quand le héros dit à la caissière qu'il cherche de l'amour et qu'il est créatif, elle ouvre son registre à Jacques et l'envoie à Barbara, direct...

J'ai eu du mal à l'appeler "sale pute" la caissière, mais bon c'est comme ça. J'ai bien aimé car il manque juste ce qu'il faut pour que ce soit une nouvelle comme j'imagine le genre, pas trop raccroché à un contexte facilement identifiable, mais à la lecture immédiate, sans gène pour moi, et avec une putain d'idée forte de ce magasin incroyable ! Bravo !

   jensairien   
18/3/2009
bon, un détail, mais cette nouvelle devait être en humour non ? Il n'y a rien de romanesque là-dedans.

le "sale pute" vraiment ça ne le fait pas. C'est vulgaire et le narrateur ne l'est pas.

la lettre J, tu poses cette énigme pour oublier aussitôt d'en donner la réponse (même d'une façon suggérée), c'est une erreur.

"omg" Que vient faire ce truc dans cette nouvelle ? Qu'est-ce que ça apporte au déroulement du récit, au fond de l'intrigue ? Je crois bien rien, tout simplement.
Enlève-le et fait relire ton texte. Il n'en souffrira pas.
tu as apparemment voulu faire un jeu de mot avec ogm mais ça ne tient pas. Tu as construit ta nouvelle la-dessus (la chute même qui n'apporte pas grand chose) et là encore c'est une erreur.

en enlevant tout ça (ce n'est pas grand chose) en approfondissant les dialogues, les sens que peuvent révéler ces amours plastics, en jouant plus sur les ambiguïtés, en laissant planer le doute peut-être sur les vrais motivations du narrateur, sur la réalité même de ce magasin (ça pourrait aussi bien être une attraction spéciale de fête foraine), tu aurais pu emporter ton lecteur plus loin, vers ses propres questionnements sur le rapport amoureux, la relation à deux et la grande question : qu'est-ce que l'amour.

en fait, avec cette idée marrante, tu n'as fait que survoler très vite, sans presque rien montrer, des choses qui nous concernent tous.


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