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Palimpseste
14/6/2012
a aimé ce texte
Pas
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mouais....
Sujet très difficile à aborder et où nombreux sont ceux qui se sont cassés les dents... Le problème vient que des raccourcis Historiques viennent polluer l'histoire, l'intrigue. Il faudrait relire Les Bienveillantes. Par exemple, les homosexuels étaient internés avec un triangle rose et Hannel aurait su que sa déportation était pour inclination sexuelle et non pour être juif. En fait, et selon mes connaissances (qui peuvent bien sûr être prise en défaut), l'histoire ne tient pas. L'amalgame entre nazi, médecin, SS, garde de camps me laisse mal à l'aise: le sujet exige une précision absolue et un respect entier de la psychologie des personnages. De même, on n'a un problème pour situer l'âge des protagonistes et l'année du récit: certains détails viennent de 1934 d'autres de 1942. La progression du temps n'est pas bien marquée. Sur le fond, l'écriture est correcte, mais quelques phrases me semblent un peu "too much" comme "les fines parois d'épiderme" ou bien la longue "Les notes manquaient de conviction, le rythme semblait avoir abandonné la musique tandis que les convives faisaient cruellement défaut à cette ébauche informe de valse." Les noms des personnages me semblent également curieux: Mererson n'a pas une consonnance très allemande, Hannel pas trop non plus. Ils peuvent l'être mais une nouvelle exige souvent qu'on forcisse le trait des clichés pour avoir une ambiance créé en peu de lettres. Le prénom "Mark" est assez anglais, on trouvera plutôt Marcus en Allemagne (et qui plus est en Bavière) Dernier point: le titre... Quelle horreur! Pour ma part, je pense que les dents sont cassés. Maintenant, le sujet est tellement difficile qu'il ne faut pas en rester là. je vous encourage à remettre votre ouvrage sur le métier. |
Anonyme
18/6/2012
a aimé ce texte
Pas
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L'histoire est intéressante à mon avis, mais je regrette le traitement qui en a été fait. Le narrateur se décrit comme quelqu'un de manipulé, passif, le récit lui-même reste très distant me semble-t-il, et je trouve que les termes outrés qu'utilise le narrateur pour décrire ses sentiments jurent avec cette distance et affaiblissent tout.
Je trouve difficile d'admettre que le robot qu'est devenu le narrateur (même s'il ne l'a pas toujours été) emploie des expressions comme : "Un frisson imperceptible (...) poignardant mes reins et meurtrissant mes omoplates", "mon cœur cesser de battre" (quel cliché, aussi, pour moi), "Il l’aurait serré si fort que nos os se seraient emmêlés, que nos peau se seraient fondues dans celle de l’autre", etc. Pour moi, ce lyrisme, cet abandon, même tout intérieurs, ne collent pas et je pense que le texte aurait été bien plus fort en gardant plus de distance. Par ailleurs, une piste n'est pas du tout creusée, que j'aurais pensée intéressante : si Mererson tend à Mark une telle perche qui lui sauve la vie, ne serait-ce pas parce que lui-même est homosexuel, par solidarité complice ? Je pense qu'une allusion dans ce sens ne serait pas malvenue... (Simple avis de lectrice, naturellement je m'en voudrais d'empiéter sur votre souveraineté d'auteur.) Dommage, donc, j'ai l'impression que vous passez à côté de quelque chose, que vous aviez la possibilité de présenter un personnage ambigu, complexe, mais que somme toute vous vous arrêtez à l'opposition superficielle entre le nazi et l'homosexuel. Je voulais dire aussi que le titre me paraît inadéquat car gnangnan sur un sujet tragique. "jouant inconsciemment avec moi comme on joue distraitement avec de la pâte à modeler." : j'aime bien l'image, mais la trouve présentée de manière lourde avec ces deux gros adverbes en "ment". "Je suis un homme façonnable, voilà tout, l’hologramme passif de la pensée de mes parents." : quand se situe ce récit ? Les hologrammes sont-ils déjà connus du public ? "Je regrettai un instant ces soirées d’été où je dansais avec Noah, joyeusement ivres, où la place et la société nous le permettaient" : évidemment, je suis loin d'être spécialiste de l'époque, mais il me semble que, si on acceptait de voir deux femmes danser ensemble avant-guerre en Allemagne, deux jeunes garçons cela me paraît plus problématique... cela dit, c'est juste une impression ; avez-vous des informations à ce sujet ? "Je n’étais pas fier d’être tombé si bas et, lorsque mon moral était au plus bas" : la répétition se voit, je trouve. "Nous avions emménagé dans un appartement trop grand pour nous que son père nous avait conseillé (...) – Mark, j’ai une proposition à te faire, m’annonça Ackermann tandis que ma fiancée débarrassait la table" : ils ont emménagé ensemble avant d'être mariés ? Vu l'époque et le fait que cette union est téléguidée par la famille de Brigitte, je m'étonne qu'il n'y ait pas eu d'abord mariage. "pour tomber sur ces lèvres dont la texture me revint aussitôt douloureusement en mémoire" : la texture des lèvres, je trouve l'expression fort maladroite et pas du tout sensuelle ; je n'imagine pas du tout que ce soit ce mot qui vienne à l'esprit d'un homme se rappelant un profond amour de jeunesse. |
macaron
19/6/2012
a aimé ce texte
Un peu ↑
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L'idée de votre nouvelle est intéressante et sa construction bien agencée. L'on se doute de la fin, mais c'est peut-être difficile de faire autrement, cette partie de l'histoire de la seconde guerre mondiale comme imprégnée en nous. Par contre, je trouve le ton"confessionnel" préjudiciable à votre histoire, une mièvrerie s'y installe malgré tout. Le côté historique est un peu maigre: quelques dates, noms de rue, etc...seraient un plus pour l'habillage. Un texte pas mauvais mais un manque de crédibilité.
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Anonyme
25/6/2012
a aimé ce texte
Bien
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Cette phrase est de trop : "l’autobiographie apparaît comme un style au narcissisme flagrant dont je ne suis pourtant pas coutumier". Elle vient comme un cheveux sur la soupe et fait sortir le lecteur du contexte.
Pour la crédibilité du récit, il est dommage que vous preniez uniquement des poètes français comme références (Verlaine, Rimbaud). Le héros n'est-il pas allemand ? Ici j'aurais remplacé "dériver", assez maladroit, par "aller" : "Quel fou ai-je été de me laisser dériver à pareils sentiments". L'histoire tient la route, cet homosexuel refoulé qui oublie ses désirs dans la noirceur des camps de concentration est plausible, comme si en détruisant l'autre il se châtiait lui-même. Seule son appartenance aux SS me parait faire dans la surenchère. Il n'embrasse pas l'idéologie mais se soumet par faiblesse d'esprit. Je ne sais pas si les nazis acceptaient ce type de profil. Un engagement du narrateur dans la Wehrmacht aurait à mon avis suffit. |
Marite
30/6/2012
a aimé ce texte
Bien
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" Il ne faisait pas bon d’être naïf à cette époque, ce n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte que, cette leçon, je l’avais apprise au dépend de la tolérance, du respect et d’autres valeurs actuelles. »
« Je suis devenu un monstre par mimétisme involontaire, je suis devenu un monstre parce que c’était ce que l’on attendait de moi. » « Le mensonge est certainement, chez l’homme, l’une des armes les plus efficaces de l’instinct de survie contre lequel j’aurais tant voulu lutter. » Ce sont les phrases que je retiens de cette histoire car elles m’apparaissent contenir des vérités qui, hélas, existent encore de nos jours. L’ensemble du récit est bien construit je trouve et nous suivons le parcours de Franck sans problème. J’aurais cependant aimé y trouver à la fin, un paragraphe sur la situation actuelle du narrateur, comment il vivait avec ce passé si lourd … etc. L’écriture se fait oublier au profit du récit. Il y a seulement cette phrase qui m’a arrêtée : « … sous mes paupières, de lourdes larmes se bousculaient férocement devant ces fines parois d’épiderme … » La phrase pouvait s’arrêter à « férocement », le reste étant superflu à mon sens. C'est en effet un sujet difficile à aborder car, trop proche de nous dans le temps peut-être. Les simples lettres "SS" déclenchent un réflexe de rejet chez beaucoup d'entre nous. Mais nous avons allègrement enfoui des horreurs tout aussi abominables perpétrées aux quatre coins du Monde par des humains qui, eux, n'étaient pas embrigadés. |
AntoineJ
1/7/2012
a aimé ce texte
Pas
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je trouve que
- le style devrait plus "basculer" entre les scènes (introspection enfant, échappée homo campagnarde, plongée dans l'horreur), - l'histoire devrait être plus creusée (pourquoi les vieux deviennent nazi, l'impact de son amour secret, la tension lors du jugement, ce qu'il est devenu ensuite ...). Le tout fait une somme agréable à lire mais sans plus avec un fond dérangeant (trop facile de devenir un boucher, on peut l'excuser, non ? ce n'est pas sa faute). Bref, très mitigé ... |
David
9/7/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Elliot,
Brrr... les derniers développements du récit, ce que j'ai pu découvrir sur Noah et la dernière phrase, vont donner une fin très bien adaptée au récit. C'est sans ménagement pour les sentiments, dès le titre d'ailleurs, mais j'ai trouvé que le thème ne portait pas trop mal les lourds éléments qui le composent : ça ne m'a pas semblé "gratuit", ça reste une mise en scène d'un cas de conscience poussait au paroxysme dans ce scénario, mais une histoire de qualité convenable à mon goût. |
Anonyme
11/7/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je ne suis pas un spécialiste de l'écriture et encore moins des grands auteurs mais j'ai vraiment prit un grand plaisir à lire cette nouvelle. Après tout la lecture n'appartient pas qu'a ceux qui s'y connaissent mais à tous et votre nouvelle m'a vraiment ému. Je l'ai trouvé bien construite et je me suis mis à la place de cet homme coincé à jamais.
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brabant
28/7/2012
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bonjour Elliot,
Impressionnant ! Il faut oser écrire un tel texte ! Au risque de faire porter un regard non unilatéral sur certains nazis (encore que le personnage principal soit pour solde de tout compte un pauvre type), d'amener sinon une certaine indulgence ou sympathie/empathie (on se raccroche aux monstres que l'on peut), du moins un jugement plus critique (ce que l'on s'interdit. Vous voyez comme je suis mal à l'aise et comme je prends maladroitement des pincettes) d'autant plus que vous écrivez passablement bien pour évoquer un monde où l'abomination a été conduite jusqu'à son comble. La maturation du personnage principal (vous constaterez que je me refuse à le nommer, façon de lui dénier le droit d'exister) d'individu intelligent à celle de monstre témoigne d'une progression logique et maîtrisée. A-t-on le droit de rendre un personnage veule sympathique/empathique ? La littérature, si elle ne se permet pas tout, est-elle encore de la littérature ? Au risque de la rigidité je dirais que la littérature ne peut pas tout se permettre. J'ai prêté dernièrement à ma soeur un livre d'Histoire, un témoignage où la secrétaire privée d'Hitler (celle qui l'a suivi jusqu'à la fin de celui-ci dans son bunker) évoquait le quotidien du bonhomme. A la question que je lui posais de savoir si le livre l'intéressait, elle me répondit : - Ce livre me fait peur, je ne sais pas si je vais en poursuivre la lecture. - Pourquoi donc ? On n'y relate pas de faits horribles, l'abomination des camps... - Justement... c'est qu'Hitler n'y fait pas peur... il apparaît presque... humain... un bon vieux pépère... paternaliste... j'ai peur de le trouver sympathique... Comme ma soeurette a raison ! Et pourtant de tels livres doivent exister, d'ailleurs le tribunal pénal international (je vais vérifier la qualification exacte du tribunal et le nom de la secrétaire et le titre du livre quand ma petite soeur me l'aura rendu pour noter tout cela en édition au cas où...) a acquitté la dite secrétaire privée, unique, presque confidente, pas tout à fait, en tout cas témoin privilégié). Ceci dit, allez évaluer un tel texte après cela... Je salue à la fois votre courage et votre savoir-faire, votre savoir-écrire car vous maintenez une certaine pudeur dans l'horreur, à force de distanciation. Je serai lâche avec un B - (consensuel) sur ce sujet qui écorche parce que, soit dit entre nous, je n'ose pas mettre Exceptionnel. Et puis basta ! J'enlève mon ce B - et je le mets, cet "Exceptionnel" ! Mais (-) ! lol ! J'ai mis "lol" comme vous avez choisi "SS in love" en titre ! lol ! |
Pimpette
28/7/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une excellente nouvelle.
Un beau style propre comme j'adore. Une histoire bouleversante dont on se dit qu'elle frôle certainement bien des aspects de la vie réelle. Hélas! J'ai pensé aux"Bienveillantes' de John Little...excusez moi si je cite mal le nom de cet auteur. Magnifique personnage qui reste lui-même dans une vie qui semble le souiller sans qu'il le veuille ...Il y a une seconde dans cette vie où Mark pourrait sacrifier sa propre vie en refusant de voir Noah subir le pire. Il ne le fait pas. Toute sa vie, on le pressent est définitivement massacrée par cet instant de grande lâcheté. |
MissNode
29/9/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Elliot, j'ai bien fait de chercher ce soir un texte qui ne soit pas dans "l'actu" !
Sûr que je sois a priori totalement partiale : d'emblée j'ai toujours été curieuse quant à ce qui peut bien se passer dans la tête d'un bourreau pour qu'il poursuive sa vie "plan-plan" ... Et voilà, l'argument m'a convaincue, le rythme de la nouvelle me captivant très vite ; ajoutez à cela quelques moments qui sonnent poétiques. Cette hypothèse de l'homme "archi discipliné", à l'âme anéantie, amorphe rendrait possible la co-existence en la même personne, d'un bourreau et d'un être humain. La "mise en scène" est vivante, les personnages crédibles ... je ne lirai qu'ensuite les commentateurs qui m'ont précédée, mais je remercie le courage de traiter ce sujet, d'une assez sobre manière (cette sensation de détachement du Mark !... de le lire crée un malaise). |