Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
Eminescu : Le cigarillo
 Publié le 27/03/09  -  12 commentaires  -  3772 caractères  -  125 lectures    Autres textes du même auteur

En descendant fumer dans son jardin, un jeune homme se laisse aller à ses rêveries.


Le cigarillo


- Je vais fumer mon cigarillo, ma chérie.


Sur le bar de la cuisine, avant de sortir, je prends le paquet d'allumettes, en craque une. Le bout s'allume ; je sors avant d'empester l'appart dans le couloir sombre – on dirait une cave. J'ouvre la porte, une marche, encore un couloir, sans lumière celui-ci, trois marches, me voici dehors dans le jardin.


C'est la nuit.


C'est le moment que je préfère pour fumer mon cigarillo, tranquille. Je regarde en face les fenêtres des bâtiments allumées, les lampadaires. Je fais des fixettes ; avec la fumée qui me monte à la tête, tout me paraît plus lumineux, plus frappant. Derrière moi, un peu au-dessus de mes épaules, la fenêtre de notre appart, avec, derrière les rideaux, l'ombre de ma copine. Notre appart est sur le flanc d'une colline : d'un côté le sous-sol – il faut monter des escaliers pour gagner la rue –, de l'autre un jardin et en contre-bas – car ça descend – d'autres bâtiments avec une vieille guérite pourrie au rez-de-chaussée. Deux mecs y rentrent, les bras écartés. Ils ont les cheveux très courts, rasés à blanc autour du crâne. La porte qui donne dans leur appart est ouverte.


J'aspire la fumée que je recrache par les narines, m'imprégnant le fond de la bouche du goût fort de mon cigarillo. Il me vient des mouvements de langue qui me font ravaler ma salive. Un doux relent de carton. Je regarde, plus haut, les fenêtres allumées. Un moment, je suis seul, ma copine est au téléphone, j'imagine une femme qui se déshabille. Elle ne prend pas garde au vis-à-vis ; elle ne sait pas que je suis en face, dans le noir. Ou peut-être, elle le sait et le fait exprès. Elle est de dos, ôte son pull-over. Sa chair blanche est barrée de son soutien-gorge. Elle passe ses mains dans son dos pour le dégrafer, se tourne, s'avance près de la fenêtre...


La discussion, en dessous, dans la guérite, est animée. Les deux mecs doivent s'engueuler. L'un balance un sac sur l'autre. Il sort un moment, regarde au dehors. Il me voit peut-être, sûrement même, juste à cette petite étoile incandescente, au bout de mes lèvres ou entre mes doigts, dans la nuit. Je me dis que ce sont peut-être quelques caïds de Sainté qui dealent du chit. Ils s'engueulent en se partageant le fric. Ils ont peut-être des armes. C'est un réseau mafieux, organisé, qui bafoue les flics. Ils sont chauds. Ils ont vu mon ombre et celle de ma copine, d'en face, sur la fenêtre, pendant qu'on faisait l'amour. Ils nous envient, ils nous détestent. S'il leur prenait envie de grimper là jusqu'à moi et de me faire la peau, parce que je les ai vus en train de se partager des sommes colossales ou de faire disparaître un corps... Peut-être qu'ils ont juste la haine, qu'ils veulent me castagner, comme ça, parce que je les mate, et qu'ils aiment pas ça.


À côté de moi, remuent les buissons. Je continue à me faire peur. Je vois un cloporte géant, non, un pince-oreille, un mille-pattes, qui en sort, qui fond sur moi. Ses petites pattes sur l'herbe font un bruit dégoûtant, il avance avec une rapidité incroyable, me saute dessus avec ses mandibules poilues en action, ses mandibules dégueulasses qui veulent me bouffer la gueule et la cervelle...


C'est un peu gros comme histoire.


Mon cigarillo arrive au bout. Il est guère plus long que la dernière phalange d'un doigt. Pour faire durer le plaisir, je le garde en bouche, sans aspirer, en humant juste la fumée qui me monte aux narines, qui me fait tourner la tête. Ma copine derrière moi est toujours au téléphone, encore un peu et je m'en vais la rejoindre. Nous fermerons la porte à clef, nous éteindrons les lumières, nous ferons l'amour...


- Il est encore là ce bâtard, à nous mater ?

- Enculé, faut lui faire la peau... enculé... on va te la niquer ta gueule...


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   widjet   
27/3/2009
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Pas très emballé après cette lecture.
Est-ce l’effet du cigare qui donne de visions (le cloporte géant !) au personnage ? Possible…
Ecriture pas très inspirée, phrases mal construites et surtout je ne vois rien de véritablement policier (« l’intrigue » imaginée – fantasmée ? – par le héros fait 3-4 lignes en tout) si ce n’est ces deux gars « louches » qui se disputent. Climax inexistant et rajouts inutiles (qu’apporte la femme qui se désape ? Un peu de voyeurisme ? Fait-elle diversion ?)

Enfin, qui parle à la fin ? (d’ailleurs la dernière phrase n’est pas très claire)

Beaucoup d’approximations pour un texte aussi court, c’est assez révélateur.
Pas terrible tout ça.

Widjet

Faute : « Chit » ça s’écrit pas comme ça non ?

   Selenim   
22/6/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Une histoire décevante.

L'intrigue est aussi épaisse qu'une feuille de cigarillo (désolé je me devais de la placer). Il est quasi impossible de tresser un récit solide en si peu de signes, surtout dans ce genre.

J'ai l'impression que le narrateur et l'auteur ne font qu'un. Ce dernier a voulu simplement mettre par écrit ses déambulations nocturnes et enfumées.

Au fil de la lecture, on attend un clash, une rupture qui, finalement, ne viendra pas.

Le style est assez approximatif, certaines tournures de phrases sont déroutantes.
"Sur le bar de la cuisine, avant de sortir, je prends le paquet d'allumettes, en craque une."
"À côté de moi, remuent les buissons."

En définitive, on se retrouve devant un soufflé qui n'a même pas pris le temps de gonfler.

   xuanvincent   
27/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je n'ai pas vraiment réussi à accrocher à cette histoire de cigarillo, ni aux rêveries du narrateur. Le scénario est de plus un peu mince à mon goût.

L'écriture m'a paru assez simple et le vocabulaire très familier par moments *.

* curieusement, cette écriture m'a paru très différente du poème "Anémon prince des nuées" (j'ai apprécié l'écriture et le thème de ce poème).

Bonne continuation à l'auteur !

   Menvussa   
27/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
On regarde la scène sans vraiment la vivre. Ça pourrait être le début d'un film, d'une série télé, les cinq premières minutes. Mais on ne saura pas ce qui se passe en fait. C'est au lecteur d'imaginer toute l'histoire.

Au plan écriture je ne ferai pas de remarque particulière, disons que cela manque un peu de relief, en fait, il faudrait pouvoir lire la suite pour vraiment juger.

   Anonyme   
28/3/2009
Étrange histoire.
aucun fil conducteur je trouve.
Et puis cette femme qui se dessape devant la fenêtre me parait franchement stéréotypée. On a vu ça dans tous les bons vieux polars américains et moi franchement, j'ai beau fumer mes clopes au balcon, j'ai encore jamais eu l'occasion d'apercevoir ce genre d'ombre chinoise. Tant pis pour moi.
Je pense qu'il y avait matière a en rajouter. Ici c'est trop peu pour ficeler une base de thriller ou policier. Et pourtant je t'assure que je n'y connais pas grand chose, mais tu aurais dû aller plus loin.

   estelane   
28/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Contrairement aux autres com. j'ai bien aimée cette histoire de cigarillo.

Rien de telle qu'une bonne clope ou un havane (Dieu est un fumeur de havane) pour délirer un peu.

L'auteur a fait court, me semble-t-il, pour que les images soient fugages comme la fumée de son cigarillo.


Bonne continuation
Estelane

   solidane   
28/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
"On regarde la scène sans la vivre", c'est peut-être ce que moi je trouve intéressant dans ce texte. Un regard posé alors pourquoi y vouloir une énigme, un début d'intrigue. Tout ne m'a pas convaincu mais ce regard non voyeur me suffit avant tout. Quand au cloporte, eût-il été un éléphant débarquant en trottinette, ça n'a pas d'importance. Il me manque quelques petites choses dans l'écriture mais l'impressiond 'ensmble m'intéresse.

   Pat   
28/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien ces moments suspendus où le dialogue intérieur mêle le regard du narrateur et les dérives de sa pensée (un peu comme un rêve). Ce qu'il perçoit se mélange : scènes réelles ou imaginaires qui peuvent à tout moment basculer dans le fantastique (cloportes géant), et qui s'appuient sur diverses sensations (kinesthésie, odeurs, vision, audition). Ça reste du côté de la réalité - le personnage ne perd jamais pied - qui devient de plus en plus prégnante au fur et à mesure que son cigare arrive au bout, jusqu'à la fin où on y entre de plain-pied, de façon brutale, avec le dialogue (extérieur) qui fait comme une brèche : d'un seul coup, on quitte le personnage et on en revient à quelque chose de plus trivial. Au départ, je pensais que ce dialogue était en trop, que ça ouvrait un espace narratif qui détonait avec le reste. Peut-être avais-je envie de rester avec le narrateur ? Mais finalement, à la relecture, ça conclut assez bien. (ce texte a peut-être besoin de plusieurs lectures pour être appréhendé...) Et ça caractérise quelque chose que j'aime bien trouver dans certains récits : la place du lecteur. Tout ici est suggéré, par petites touches, mais beaucoup de choses sont dites sur le narrateur (son voyeurisme, sa sensualité (quand il se réfère au cigare, notamment), son imaginaire, son besoin d'être seul, sa relation à sa copine, etc.), ce qui suscite notre curiosité de lecteur.
Il ne se passe rien, mais il se passe plein de choses à la fois, par le choix du point de vue énonciatif, qui ouvre tout un espace à l'imaginaire du lecteur. Le style est plutôt oral, ce qui convient bien au personnage qui paraît assez jeune. Le langage aurait pu être plus déstructuré, puisqu'il s'agit de pensées intérieures. Mais il est extrêmement difficile de rendre ce genre de chose à l'écrit. Je relève une maladresse syntaxique : "Il me voit peut-être, sûrement même, juste à cette petite étoile incandescente, au bout de mes lèvres ou entre mes doigts, dans la nuit." "à" ne me semble pas très juste. Peut-être aurait-il fallu reformuler autrement (restructurer la phrase, en faire deux ?)
En tout cas, j'aime bien ce genre de texte qui ne cherche pas les effets, mais tire ceux-ci de l'intériorité d'un personnage auquel on peut s'identifier. La brièveté du récit convient tout à fait à ce découpage temporel, centré sur un moment précis.

   Anonyme   
28/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pas désagréable à lire du tout. Le style est alerte, les phrases sonnent justes, l'ambiance de la clope du soir (le cigarillo en l'occurence) pas mal rendue.

Mais je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire, simplement parce qu'elle est un peu trop décousue à mon goût.

Que le narrateur se fasse une fantasmagorie sur la nuit est une bonne idée, mais point trop n'en faut. Les cafards géants, euhhhh c'est de trop je pense.

Par contre la peur des "dealers" pourquoi pas (au fait on écrit SHIT et pas chit), avec cette fin ouverte notamment.

Bref, un texte un peu trop énigmatique pour moi, même si pas désagréable à lire.

   jensairien   
28/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
du bien et du moins bien dans ce texte, mais dans l'ensemble, je trouve que c'est pas mal réussit. L'auteur s'est manifestement tenu à traduire une atmosphère et pourtant, même si elle n'est que suggérée, il y a une véritable intrigue. Celle-ci se dévoile sur la fin, avec ce court échange dialogué qui laisse au lecteur le choix d'inventer la suite.

Ce n'est pas mal écrit, même si cela manque parfois d'invention, et pourtant l'auteur, au vu de son premier poème, sait jouer des images.

Par exemple, pour dire que tu pourrais enrichir ton texte, au lieu d'écrire "la dernière phalange du doigt" tu pourrais remplacer doigt par autre chose. "la dernière phalange du majeur", "la dernière phalange de l'index", plus imagés.

des trucs qui me plaisent pas :

"je vais fumer mon cigarillo, ma chérie"
Ma chérie, vraiment, je trouve que cette expression ne colle pas à l'ambiance.

"le bout s'alume" Pas très réussi comme description

J'aime bien aussi le passage avec ce cloporte bizarroïde et cette courte incursion kafkaïenne. Je trouve que c'est très réussi (sauf que l'écriture pourrait être amélioré.

Mais alors je ne comprends pas pourquoi tu écris :

"c'est un peu gros comme histoire"

Cette considération ne sert strictement à rien au mieux, ou carrément dessert ton propos, comme si reniais ton propos. Laisse les lecteurs s'en charger. Inutile de les diriger, surtout pour leur dire de te taper sur les doigts. (enfin je veux dire, sur les phalanges...)

Voilà.

   Anonyme   
1/4/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Je n'ai pas compris l'intérêt de ce texte qui ne devrait pas faire un tabac. Ca part vite en fumée. Et pourtant, ce mec qui fume son cigarillo, il pourrait être le seul témoin d'une affaire policière: racket, meurtre, enlèvement...

   horizons   
2/5/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Ok, tu as décrit ta pause clope, sans trop te fouler.
Mais si on imagine que les deux gars te font vraiment la peau à la fin, le texte prend un peu plus d'ampleur. Tu fumes tranquillement en rêvassant...et pof, tu meurs.Trop bête.


Oniris Copyright © 2007-2023