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maria
4/10/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Avec des mots simples, sur un rythme constant le narrateur raconte sa fin de vie dont la maladie ("le crabe") est désormais, maître. Sa sérénité contraste avec l'agitation des enfants pressés de trouver le ticket gagnant de loterie. Très vite le suspens est posé. Où est le ticket de loterie ? La fin de l'histoire me déçoit. Ce monsieur de quatre-vingt dix ans ne laisse pas ses proches encaisser les gains ! De sympathique le personnage devient, pour moi, aussi cruel que le crabe et les enfants. Je regrette que l'auteur(e) n'ait pas imaginé une cachette improbable pour le billet. Cette nouvelle est agréable à lire mais la fin manque de piquant. (Un détail me laisse perplexe : je ne crois pas qu'une fille secoue le cadavre de son père.) Merci pour le partage et à bientôt |
ANIMAL
5/10/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Une nouvelle rafraîchissante. J’adore ce genre d’humour noir. D’autant qu’ici, c’est un bel exemple de réalisme vu sous le prisme d’un regard désenchanté.
Admettons qu’un mort ne parte pas tout de suite vers l’infini et garde ses facultés pour observer son environnement. Que verrait-il ? Des enfants éplorés le veillant avec amour ? Pas ici. Son chien, sa défunte femme et ses amis l'ont aimé, pas ses enfants. La mauvaise blague du destin –gain faramineux au loto et impossibilité d’en profiter à cause de la fatale présence du « crabe »- se transforme en farce. Faut-il que ce coup de chance fasse la fortune d’enfants indignes ? Le père n’a pas du se poser la question bien longtemps si l’on en croit cette réflexion intérieure qui, à mon sens, résume toute la nouvelle : « Plus je les regarde, plus je les trouve ignobles et indignes de porter mon nom. Comment ai-je pu engendrer de telles créatures ? » Et en effet, l’attitude indécente et veule des enfants nous projette en plein Zola. Le sordide comportement de sa progéniture s’étale devant les yeux du mort. Et il s’amuse car il les a vus venir et a pris ses précautions. J’aime beaucoup la parenthèse nostalgie, les souvenirs d’enfance puis des beaux jours de l’amour et de l’amitié. C’est bien écrit, avec un vocabulaire riche adapté à la circonstance. Puis vient la cérémonie et la sépulture. Là, un passage me paraît moins clair : « Soudain, ma pensée capte celle de mes enfants qui savent maintenant. J''emporte avec moi, dans la tombe,leur richesse envolée. » Je crois qu’il serait bon de lier les deux phrases avec un « que » ou un signe « : » car ainsi, on croit d’abord que les enfants ont fusionné avec la pensée du mort au moment où il s’élève vers la lumière et deviné où était le ticket. Par chance il n’en est rien. Le seul endroit où ils n’aient pas pensé à chercher était la veste qu’ils ont eux-même passé à leur père. Malin, celui-là et la morale est sauve : les bons à rien devront travailler de gré ou de force puisque papa n’est plus là pour faire la béquille. Bravo pour ce texte bien écrit et réjouissant. en EL |
cherbiacuespe
6/10/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Mazette, quelle histoire pour de simples numéros. Enfin, d'un point de vue de défunt, cela va de soit.
C'est une bonne nouvelle bien noire, bien pessimiste, bien dure à digérer. Avec tout ce qu'il faut pour le broyer, le noir. Des enfants indignes, envieux, vénaux, quelques inimitiés bien senties, des wagons de regrets finalement, et d'autres de joie perverses. Et, inévitablement, les quelques notes d'amours sincères, indispensables pour se rappeler que rien n'est tout à fait désespoir. Un point"noir" cependant. Au tout début l'auteur dit du décédé qu'il ne peut bouger, puis, plus tard, explique au sujet de sa fille : "Je la suis dans ses pérégrinations domestiques". Il manque quelque chose ou je me trompe? A l'opposé, la description de l'apparition de la maladie est excellente, une vrai leçon d'écriture d'après moi. |
poldutor
10/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
J'ai adoré cette nouvelle. Bien écrite, avec du suspense, elle raconte l'histoire d'un brave homme victime de la maladie et du désintérêt de ses enfants... Il les punit le jour de sa mort en leur cachant la grille gagnante du loto. Il "jubile" de leur désarroi, c'est sa revanche posthume ! De belle phrases : " ... j'ai connu Marie. J'ai ressenti pour elle une véritable dévotion. Mon amour pour elle n'a jamais cessé et j'espère qu'elle sera là au bout du tunnel à m'attendre". "Je distingue, au loin, ma chère femme, je cours vers elle, je vole..." "... ma seule richesse c'est l'éternité avec Marie." (belles déclarations de l'amour conjugal) "La suite est une vie de hauts et de bas comme tout à chacun. D'abord, c'est la ligne droit, puis la descente en pente douce vers une vieillesse grisonnante, une sorte de toboggan qui pousse toujours plus bas au fond du précipice de la mort...(constat triste du temps qui passe) Nostalgie... Cordialement. poldutor en E.L |
Tiramisu
23/10/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Belle écriture travaillée. les descriptions sont soignées. L'histoire est bien construite. J'aime bien l'idée de ce mort qui assiste à son enterrement. La tendresse du chien fidèle. Je suis moins convaincue par le fond, un peu trop de manichéisme à mon goût, des trois enfants, pas un pour relever l'autre. Est ce possible qu'un couple aussi aimant ait pu avoir trois enfants aussi caricaturaux ? Je trouve que cela manque de nuance dans leur description, rien ne les distingue. En revanche, tout l'entourage est sympathique de la voisine au boucher en passant par Jacques, Tristan, Paul etc ... A se demander si le plus grippe sou des quatre n'est pas le mort lui même qui emmène son butin au paradis ou en enfer .... Merci pour cette lecture |
Anonyme
23/10/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour
Superbe nouvelle jubilatoire. Riche idée de faire converser un mort, on s'y croirait tellement cette fiction devient réalité. Ces enfants qui cherchent la fortune, leur père à peine éteint, sont décrits avec tant de vérité que chacun, ayant un peu de biens, peut se faire une idée de ce qui l'attend. J'aime bien, également, les retrouvailles finales avec la défunte bien aimée. Oui, un très bon moment de lecture. |
plumette
23/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Emju,
Souvent, j'ai du mal avec les histoires qui nous viennent d'outre-tombe. mais ici rien de tel, j'ai pu accepter votre parti-pris et même il m'a beaucoup plu. Vous inventez un entre-deux avant le grand saut et il est jubilatoire d'imaginer que le défunt profite pleinement des différentes péripéties qui suivent immédiatement son décès. Le personnage principal est bien campé, son univers, son amour pour sa femme, pour son chien, pour ses copains, sa détestation de ses enfants. Le récit est vif, vous nous faites entendre la voix de cet homme , assez caustique. j'aime bien la mauvaise blague qu'il fait à sa descendance mais, car il y a un mais, je trouve que la barque est un peu chargée en ce qui les concerne. Ils sont moches fainéants et alcooliques -les 2 fils en tous cas- Et puis, je suis assez déçue de la cachette du billet de loto car en habillant le défunt, il n'est pas impossible que ses enfants lui ait fait les poches!! Je chipote car j'ai lu les presque 20.000 caractères sans m'ennuyer une seconde, et avec le sourire, ce qui n'est pas si fréquent. |
ours
24/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Emju
Ce qui m'a plu évidemment dans cette nouvelle c'est le concept, faire parler un mort avant l'entrée dans le tunnel, ce n'est pas une idée nouvelle mais votre version est particulièrement jubilatoire. Quant au style, c'est très bien écrit, on ressent l'amertume de ce vieil homme déçu par sa progéniture, le récit est fluide et le lecteur que je suis ne perd jamais son attention. Un bémol, comme Tiramisu à la lecture je me suis demander comment un couple aimant apparemment plein de bonhomie aura pu enfanter de tels personnages, ce qui laisse planer un doute quant à la véracité du propos du vieil homme dont le regard posé est très acerbe parfois cruel. Quelle est sa part de responsabilité dans toute cette histoire. Si je devais finir ma vie comme cela, je me dirais certainement que j'ai probablement raté quelque chose dans la transmission de valeurs. Tout ça pour dire que j'ai été (un peu) dérangé par le côté manichéen des personnages. Au plaisir de vous lire. |
Robot
24/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je ressors le sourire aux lèvres de cette lecture qui, malgré ses aspects sordides, a un coté hilarant.
Le vieux règle ses comptes post-mortem avec une famille qui l'a déçu. Il n'y a que l'amour de sa chère "Marie" qui apporte un peu de réconfort à l'idée de la rejoindre. On ressent la jubilation du défunt à l'idée du bon tour qu'il joue à ses héritiers. Si le vieux peut paraître acrimonieusement excessif dans sa vengeance, que dire du comportement hypocrite de ses enfants autrement plus détestables. Je pense que c'est une bonne idée d'être demeuré jusqu'à la conclusion dans la volonté méchamment affirmée de ce vieil acariâtre qui ne lâchera rien à sa vénale progéniture. Une belle fin, un élan ultime de générosité, aurait gâché l'ambiance et l'humour du récit. Un conte bien conduit par une écriture légère qui permet de demeurer dans l'histoire sans ennui jusqu'au bout. |
Shepard
24/10/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Emju,
Sur la forme, je n'ai pas grand chose à dire, juste deux petits moments : " Sa fidélité et son amour détaché me confortent sur le genre humain que j'ai toujours comparé à une araignée tissant sa toile pour avaler des proies." Vu les trois oiseaux, ça me paraît un peu trop subtil pour décrire le genre humain... Donc je ne suis pas certain de saisir cette image. "Tout en vitupérant, elle me secoue comme un prunier. Vainement, car je ne suis plus qu'un arbre stérile insensible à tout. " Oui, il est mort... Je pense que la seconde phrase est une précision inutile. Autrement, bravo, j'ai beaucoup aimé la ponctuation de certaines phrases. Je n'aurais pas du tout fait pareil mais justement. Ex ici : "Marcus mon vieux chien attendait à la porte et, quand les gendarmes sont entrés, il s'est engouffré et m'a trouvé pétrifié sur ma chaise, la tête dans mon bol de café." J'aurais vu la virgule à Marcus, mon vieux chien, (...) mais vôtre version donne un genre à vois haute, le style est très parlé. Sur le fond. Bon, on a une sorte de chasse au trésor, qui se solde par un échec. Il n y a pas vraiment de rebondissement et la 'cachette' n'est pas une surprise. Ce qui me dérange, niveau cohérence, c'est pourquoi Antoine ne donne pas simplement l'argent à... Charlotte ? Ou ses autres amis ? Je l'imaginerais beaucoup plus amer et aigri pour emporter tout avec lui ainsi, ce qui ne semble pas être le cas puisqu'il semble être entouré de plusieurs visage amicaux. Second point, pas grand chose pour nous aider à comprendre pourquoi ses enfants sont si horribles, pas un souvenir sur leur éducation ? Que s'est-il passé pour en arriver là ? La nouvelle a la place pour plus d'explications à mon avis, en passant moins de temps sur les recherches qui s'allongent un peu trop au détriment des relations entre les passés des personnages. Le récit peint des images précises sur l'attitude des personnages, mais tout reste très en surface. Bien sûr, tout ne doit pas forcément être dit, mais il y a un équilibre à trouver. Au final, une lecture agréable mais sans aspérités pour accrocher aux personnages. |
Anonyme
24/10/2019
a aimé ce texte
Un peu
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-Le mot crabe répété, que j'ai remplacé pour ma lecture par "maladie". (ce type de terme nuit au récit)
-La fortune par le loto, me paraît inutile pour le texte. Les économies d'une vie auraient été plus tangibles. - L'amour qu'il voue à son épouse interdit la rancœur qu'il démontre envers ses enfants. ------Je suis mort suite à une LONGUE maladie.-Je le remercie toutefois pour sa courte villégiature ;TROIS mois ...------ ?? -Un mort qui fait le mort... humour noir inutile. En résumé, le scénario est à peaufiner. |
mirgaillou
1/11/2019
a aimé ce texte
Un peu
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"Un cercueil n'a pas de poche" "on n'a jamais vu un camion de déménagement suivre un corbillard."
Ces expressions courantes peuvent être remisées au vu de cette nouvelle. Votre personnage qui pousse la rancœur et l'avarice jusqu'à priver ses héritiers potentiels d'un gain qui ne peut plus lui être d'aucune utilité n'inspire guère la sympathie, pas plus que sa détestable descendance mais bon sang ne saurait mentir. Un petite incohérence dans votre histoire qui, dans sa logique tout au moins, est bien tournée: je doute que le futur mort ait placé le ticket gagnant dans son costume où les enfants n'airaient pas manqué de le retrouver. Je pensais qu'il l'avait avalé! Cela aurait ajouté de la cruauté comique dans une histoire qui se lit sans mal malgré l’insistante présence du crabe... |
Anonyme
1/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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A l’heure du "Chacun pour soi !" quasi généralisé, où l’amour et l’amitié sont en passe d’être des délits, et l’hypocrisie et la lâcheté des vertus, « le mort », à sa façon, après avoir planté le décor avec moult détails sur sa maladie, remet les pendules à l’heure. Puis émergent les trois enfants où se ruminent haine et dégoût (réciproques… avec le père), empêtrés dans leurs lâchetés ordinaires, mais animés surtout par l’appât du gain, dans la recherche d’un hypothétique magot.
Réinventant avec talent le scénario classique de la réunion familiale virant au règlement de compte, abordant des sujets toujours dans l’air du temps, EMJU nous embarque dans une chronique jubilatoire. C’est à la fois drôle et tragique, féroce et cruel, mais tendre aussi –souvenirs d’enfance du père lorsqu’il n’était encore qu’un petit garçon, tendresse infinie pour sa femme, père qui semble avoir été comblé par la présence de ses enfants lorsqu’ils étaient petits-. Quoiqu’il en soit, je n’apprécie pas du tout qu’il n’ait pas fait profiter de son gain ses bons amis et en cela, je me dis qu’il n’est pas illégal de penser que le personnage le plus honorable de cette histoire n’est pas celui qu’on croit. Mais l’ennui dans ce monde, comme disait à peu près Jean Renoir, c’est que tout le monde a ses raisons. Car ce vieux père qui juge avec un désamour féroce ses enfants, on ne le voit à aucun moment ausculter sa conscience et prôner le retour sur soi. En effet, si l’histoire nous dit qu’il a été un bon mari, elle ne nous dit pas s’il a été un bon père. En cela, il choque notre désir puisqu’il oublie de nous épater… bien que ce récit soit tout de même, au final, ÉPATANT ! |
Donaldo75
8/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Emju,
La phrase de début m'a bien fait marrer. La suite respecte la promesse, avec des moments hilarants et une analyse sociale intéressante. L'ensemble se tient bien et le ressort dramatique ne se détend jamais, ce qui est assez rare pour être souligné. Je ne suis pas un fan du style d'écriture livré en pâture à mes yeux de lecteur car je l'aurais souhaité encore plus acerbe, plus critique. Cependant, qui suis-je pour dire à l'auteur comment écrire sa nouvelle ? Ce fut une lecture agréable. |
tatanlongi
8/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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j'aime presque tout. la simplicité du style, quelques mots savoureux, et l'intrigue qui raconte bien ces familles qui parfois sont aux antipodes de l'idée de la sainte famille plein d'amour. oui hélas, les humains ressemblent aussi à ça. et ce père en apparence un peu odieux, qui privent ces enfants du pécule, leur rend à ces odieux rejetons, service mais surtout à leur environnement.
mais j'aurai préféré une autre fin : par exemple il donne ce foutu billet à ceux qui l'ont aimé ! |
Anonyme
27/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonsoir,
Excellent ! Voilà une nouvelle qui sort de l'ordinaire, avec ce mort qui, sorti de son corps, regarde et commente ses propres enfants mettre la maison sans dessus dessous pour retrouver ce fichu ticket de loterie gagnant. J'assiste, amusée au "spectacle" abracadabrant des héritiers, prêts à tout pour retrouver ce ticket, leur magot. Scène qui peut malheureusement être réaliste . Beaucoup d'humour, j'ai bien ri, belle écriture, aussi. Ils se sont fait avoir , bien fait pour eux et tant mieux pour le narrateur qui, au final, retrouve sa bien aimée , Marie. Bravo ! |