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Horreur/Épouvante
Eryblis : Le vieux Moe [Sélection GL]
 Publié le 11/09/17  -  12 commentaires  -  7371 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

Une courte histoire marécageuse qui côtoie la folie.


Le vieux Moe [Sélection GL]


Moe était bien brisé ce soir. Depuis son petit porche, il regardait la lune, un whisky dans la main et un fusil dans l'autre, ne sachant que choisir : boire, ou conclure un drame ; le marais inhumain avait noyé son âme.

Bien sûr, Moe buvait trop depuis qu'il était libre. Il inondait ses nuits d'un alcool salvateur, et recommençait quand le jour était levé. Longtemps auparavant, en vérité, la peur et le chagrin lui avaient dérobé l'amour des matins longs et des soirs silencieux, longtemps auparavant il avait cessé de prier sa vie nouvelle de durer toujours. Sa liberté n'avait plus rien de féerique.

Moe n'a fait qu'écouter son cœur, le soir où tout a basculé. Rentrant de sa longue marche au cœur du marécage, tentant de s'oublier dans le chant des crapauds, il ne pouvait qu'entendre geindre, au fond de sa vieille mansarde, l'infâme castratrice. Moe n'a fait qu'écouter son âme, le soir où tout a basculé. Il n'aspirait, cet homme, qu'à une vie tranquille ; son amour du goulot n'était qu'un exutoire. Moe ne cherchait jamais qu'une retraite paisible, quand, le soir, la fatigue opprimait ses vieux os. N'aurait-elle pas pu, elle, la tourmenteuse, lui laisser le répit qu'il implorait autant ? N'aurait-elle pas pu lui faire don de la paix, pendant qu'il était temps ?

Désormais le vieux Moe, continuellement, arpente, seul, les bords des profonds marécages, priant pour se noyer dans l'une de ces fosses emplies de fange noire et d'eau croupie, sans âge. Les serpents et les rats, filant entre ses jambes, ne soulagent pourtant jamais sa solitude : et il prie, le vieux Moe, il prie, il prie encore tout ce qu'il peut prier. Il prie pour sa rédemption, pour retrouver la vie dont il se contentait, mais qui fut condamnée, ce soir de brume froide étouffante et funèbre, quand, surgissant du fond de sa vieille mansarde, ses jours ont basculé.

Oui, Moe se souvient bien de cette soirée folle. Rentrant bredouille de la chasse, il préparait son cœur à recevoir les foudres de sa mégère de femme en l'abreuvant d'un doux whisky. Sous ses pieds, les limaces se disloquaient sans bruit, les escargots craquaient sous ses lourdes semelles. Les pluies ne cessaient plus, depuis quelques semaines ; des averses torrentielles inondaient d'une boue épaisse et moite le marais tout entier, et Moe, en vérité, ne sortait plus que pour fuir les cris de la vieille. Autour de lui, les arbres semblaient comme ployer sous leur propre poids, courbés autant que lui par tant d'années passées debout. La pluie fouettait ses yeux toujours plus durement, et la brume, devant, semblait vouloir le perdre en lui masquant la lune et son scintillement, si bien que, malgré lui, il dut presser le pas. Que n'aurait-il pas donné, le vieux Moe, pour ne plus avoir à rentrer, pour ne plus retourner dans la bicoque immonde où les vapeurs du vin n'étaient pas tolérées ! « Mais ainsi sont mes jours », se disait-il ; alors il dirigeait son pas, résigné, abattu, à travers l'eau boueuse.

Moe agitait ces pensées tristes quand, arrivé à la maison, il y entra avec fracas pour s'affaler dans son fauteuil. Bien décidé à faire un somme, déjà il s'endormait, fourbu. La mégère vint alors.

Voyant qu'il ne ramenait rien, et sentant, de l'autre bout de la pièce, les relents entêtants de tabac et d'alcool, l'insupportable vieille entama sa chanson, dont le refrain brisait le crâne du vieux Moe depuis bien trop d'années ; et elle hurlait, la vieille, et frappait de ses poings les chaises, les fauteuils, et les membres de Moe, déjà anéanti par tous les efforts vains de cette journée sombre ; et Moe n'arrivait plus à supporter sa femme.

Alors, ainsi tiré hors de sa somnolence, guidé par la fatigue et les vapeurs sordides des litres de whisky ingurgités ce soir, il empoigna d'un coup la crinière de la vieille et la traîna dehors, dans la brume glaciale et sous les flots brutaux de la pluie diluvienne. Il la traîna le long du vieux chemin de terre, dans les mares insalubres où de gras amphibiens s'ébattaient chaque jour. Il la traîna ainsi jusqu'à la vieille souche où l'aube le voyait toujours fendant des bûches ; et elle hurlait, la vieille, et frappait de ses poings les flaques d'eau malsaine et le bois de la souche, et les genoux de Moe, qui jamais ne s'étaient senti si vigoureux. Moe s'empara alors de la hache polie qui, gisant dans la boue, perdait de sa lueur ; et elle hurlait, la vieille, et battait de ses mains l'air autour de sa tête, priant son Seigneur Dieu de la tirer d'affaire. Moe brandit son outil par-dessus ses épaules ; une seconde après, elle ne hurlait plus.


Il fut, pendant un temps, soulagé de son acte. Il savoura, un an, puis deux, puis trois, la saveur de l'alcool qu'il pouvait enfin boire à toute heure du jour, sans recevoir de cris. Il respirait un air toujours aussi vicié, mais semblait y trouver quelque chose de pur, la pureté nouvelle des jours de liberté, comme si un poids atroce avait sombré au fond d'un profond lac fangeux. Ses matins s'étendaient souvent jusqu'au midi, et parfois au-delà ; ses soirées étaient belles, calmes et silencieuses, passées à siroter le nectar délicieux que sa mégère de femme lui reprochait toujours. Ainsi, pendant un temps, il savoura sa vie nouvelle.

Un beau matin où le ciel était bleu, et où l'air était frais, Moe, qui, toute la nuit avait fendu du bois, s'apprêtait à partir rejoindre son fauteuil et son lot de bouteilles. Décidant de briser une dernière bûche, il se pencha pour la déposer sur la souche ; il se figea d'un coup, en proie à la terreur : dans la bûche, deux yeux le contemplaient, furieux. Il demeura là un bon quart d'heure, n'osant pas remuer ; et les deux yeux, toujours, le fixaient d'un air noir.

Finalement, voulant croire à un rêve quelconque, voulant se persuader que l'alcool jouait des tours à son esprit meurtri, Moe brandit son outil par-dessus ses épaules ; une seconde après, un hurlement terrible déchira la douceur du silence alentour. La bûche, distordue en un visage atroce fait de chair et de bois, dardait sur lui des yeux d'une horreur indicible, et d'une bouche ignoble un liquide poisseux suintait sur la souche et la terre autour d'elle, en même temps qu'un cri venu d'un autre monde. À ce moment, le ciel devint noir comme la mort, et les pluies torrentielles retombèrent sur le marécage, et la brume sépulcrale le couvrit à nouveau. Moe fut pris de panique, et, sans frapper la souche, il courut tant qu'il put au travers des bois sombres ; il avait reconnu ce monstrueux visage.

Depuis ce jour affreux, le brouillard suffocant est devenu un suaire qui jamais ne se lève, et les eaux du marais s'élèvent chaque jour sous les terribles pluies qui l'inondent sans cesse. Le vieux Moe perd sa vie dans la peur et les larmes, et il ne quitte plus, quand la lune se lève, l'abri de sa mansarde ; car, lorsqu'il jette un œil vers la souche macabre où son forfait funeste, un jour, fut accompli, ce qu'il y voit le plonge dans une angoisse inextricable : à travers le brouillard et le rideau de pluie, il ne voit plus de souche ; un arbre étrange pousse, un arbre hideux, sordide, dont les branches, semblables à des bras décharnés, s'étendent toujours plus vers les murs du cottage. Et chaque nuit, Moe boit bien plus que de raison, priant pour devenir sourd aux plaintes spectrales qui transpercent la nuit et ses vapeurs macabres.


 
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   Asrya   
26/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'écriture est agréable.
J'ai bien aimé la ponctuation (lu comme ça... on peut se dire que niveau compliment... on peut faire mieux ! Mais je trouve qu'on ne le signale pas assez ; d'où ma remarque).
L'ambiance sombre est plutôt bien distillée dans l'ensemble ; il aurait peut-être été bien vu de décrire davantage le marécage, les différentes essences d'arbres et autres espèces animales (etc.) parce que limace/escargot/rat/serpent... ce n'est pas hyper recherché !

L'histoire tourne un peu trop en rond, lui, whisky, sa femme, whisky, une hache, whisky, whisky, sa femme.
Bon...
Au final, on est pas servi énormément sur la psychologie de l'un, de l'autre ; il est juste un peu porté sur la boisson et elle... c'est juste une femme ?

La fin m'a un peu déçu, on s'attend à ce qu'il se débarrasse de la mégère, et on s'attend aussi un peu à ce qu'elle le hante ensuite (après sous quelle forme, c'est là que vous "osez" l'originalité ; un bon point sur les "bras" de l'arbre qui s'avancent petit à petit vers le cottage ; j'ai trouvé cela intéressant !)

Bref, une nouvelle qui se lit plutôt bien, mais qui je le regrette, ne me retiendra pas plus que cela.
Merci beaucoup pour cette lecture,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   placebo   
28/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien le lieu, le personnage. Pas très emballé par cette fin mais bon... Il avait réussi à échapper à la mégère, et en plus il n'avait pas de remords et vivait heureux ! Quel malheur qu'un maléfice vienne s'en prendre à lui.

J'ai relu les deux derniers paragraphes, un peu plus confus au niveau de la description, je trouve.
C'est très clair, les descriptions sont bonnes, on sent l'effort de nous faire ressentir le lieu et transmettre quelque chose.
Quelques mots en plus sur la femme auraient pu aider, juste des indices, je pense.

Bonne continuation,
placebo

   Jean-Claude   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour.

GÉNÉRALITÉS

Je ne défends pas telle ou telle classification mais ce texte est dans la veine du fantastique traditionnel : la confusion de l'esprit, la manifestation "surnaturelle" et une fin qui laisse planer une incertitude.
J'ai un peu tangué au début (le whisky ?) entre présent et passé ; l'entrée en matière est sans doute un peu longue avant "Oui, Moe se souvient [...]".
La fin aurait pu être plus sobre (hi hi) mais elle va bien.

Je trouve qu'il y trop de "et" introductifs. Du coup, ça en efface le côté lancinant qui pourrait être produit.
Il y a quelques virgules en excédent (voir certains cas ci-dessous).

Quant au titre, celui-ci est trop neutre ou appelle à l'évocation d'un personnage ordinaire ou extraordinaire. Là, on a une histoire sombre, peut-être de la folie, ou encore un effet rebond.
Je dis ça mais je n'ai pas de titre qui me vient. Un sujet à soumettre sur le forum des titres. Peut-être un truc qui évoque le côté poisseux envahissant du marais, tout autant que le côté poisseux envahissant de la femme qui revient finalement, la saturation... Il ne faut pas non plus un titre qui dévoile l'histoire ou la fin. C'est comme une musique de fond.



DÉTAILS

Pas de virgule avant le "quand" : "Moe ne cherchait jamais qu'une retraite paisible, quand, le soir, [...]"

"boire, ou conclure un drame" : "un" drame pour le lecteur mais c'est "le" ou "ce" drame pour Moe.

Pas de virgule avant le "et" : "Il inondait ses nuits d'un alcool salvateur, et recommençait quand le jour"

Ici, je remplacerais certains imparfaits par des passés simples, surtout "préparait"/"prépara" (Ce n'est pas à chaque fois qu'il rentrait bredouille mais cette unique fois-là) : "Oui, Moe se souvient bien de cette soirée folle. Rentrant bredouille de la chasse, il prépara son cœur à recevoir les foudres de sa mégère de femme en l'abreuvant d'un doux whisky. Sous ses pieds, les limaces se disloquèrent sans bruit, les escargots craquèrent sous ses lourdes semelles."
Pas de virgule devant le "et" : "La pluie fouettait ses yeux toujours plus durement, et la brume, devant, [...]"
Même histoire de passé simple (d'ailleurs il y a un "il dut presser le pas" correct avant) : "« Mais ainsi sont mes jours » se dit-il ; alors il dirigea son pas, résigné, abattu, à travers l'eau boueuse.

Pas de virgule avant le "et" : "Voyant qu'il ne ramenait rien, et sentant, [...]".
"[...] l'insupportable vieille entama sa chanson, dont le refrain brisait le crâne du vieux Moe depuis bien trop d'années ;" il faudrait soit "sa chanson, cette chanson dont le refrain brisait" soit "cette chanson dont le refrain brisait".
Ici je n'arrive pas à savoir, surtout à cause du point-virgule, si on parle de la répétition ou du moment ponctuel ; dans le ptemier cas, il faut mettre un point, dans le second glisser sur le passé simple ; j'enlèverais les deux premiers "et", pas de virgule devant le troisième : "et elle hurla, la vieille, et frappa de ses poings les chaises, les fauteuils, et les membres de Moe, déjà anéanti par tous les efforts vains de cette journée sombre ;"
Dans tous les cas, cette affirmation serait mieux sans le "et" et précédée par un point : "et Moe n'arrivait plus à supporter sa femme."

"Alors, ainsi tiré hors de sa somnolence, [...]" pourrait devenir "Brutalement tiré de sa somnolence," : il y un "alors" plus haut, un "ainsi" dans le même paragraphe et il n'y a pas besoin du "hors".
"[...] l'aube le voyait toujours fendant des bûches [...]" : fendre plutôt.
Passé simple, toujours pas fan des points virgules et de l'abus de "et" dont certains pourraient être gardés, par exemple : "[...]. Et elle hurla, la vieille ! Elle frappa de ses poings les flaques d'eau malsaine et le bois de la souche, ainsi que les genoux de Moe [...]. Et elle hurla, la vieille ! Elle battit de ses mains l'air autour de sa tête, priant son Seigneur Dieu de la tirer d'affaire." (pas de "x" à Dieu ici).

Pas de virgule avant le "mais" : "Il respirait un air toujours aussi vicié, mais [...]"

Il manque la virgule après "nuit" si c'est toute la nuit qui fend du bois : "[...] Moe, qui, toute la nuit avait fendu du bois, s'apprêtait à partir rejoindre [...]" (peut-être que "rejoindre" aurait suffi).
On remue quelque chose, "bouger" (ou autre chose) serait plus indiqué : "Il demeura là un bon quart d'heure, n'osant pas remuer [...]".

Ici, le ", et" n'a ni le sens de liaison ni celui de renforcement, il vaudrait mieux, avec une virgule en plus : "[...]. D'une bouche ignoble, un liquide poisseux [...]".
"[...], en même temps qu'un cri venu d'un autre monde.[...]" : j'ai cherché le verbe ; il y a "suintait" avant, pour le "liquide" ; est-ce que le cri suinte aussi ? Si oui, ce n'est pas clair, si non, il manque quelque chose.
Un "et" et une virgule en moins : "[...] la mort, les pluies torrentielles retombèrent sur le marécage et la brume [...]"
Pas de virgule avant le "et" : "Moe fut prit de panique, et, [...]" (et " pris" pas " prit").

"un suaire qui, jamais ne se lève," doit être soit "un suaire qui, jamais, ne se lève" soit "un suaire qui jamais ne se lève" (je préfère le 2e)
Dans "Depuis ce jour affreux, le brouillard suffocant est devenu un suaire qui, jamais ne se lève, et les eaux du marais s'élèvent chaque jour", outre la virgule avant le "et", il y a un problème "jour"/"jour" et il vaudrait mieux deux phrases séparées.
"[...] où son forfait funeste, un jour, fut accompli, [...]" : hop, j'enlèverais ", un jour,".


[EDIT] Une de mes premières EL ; j'en ai sans doute un peu trop fait mais qui aime bien... décortique bien. Au plaisir de vous (re)lire

   Tadiou   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
(Lu et commenté en EL)

Ecriture puissante pour un récit vibrant et dramatique ; réminiscence du style de Victor Hugo, de Caïn avec l’œil dans la tombe.

C’est sordide, c’est hors du temps. C’est ailleurs. On ne sait rien des deux, ou si peu.

Mais le drame est campé de manière réaliste et prenante.

Intéressant morceau de littérature.

Tadiou

   Bidis   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m'a beaucoup plu, j'ai trouvé l'écriture tout à la fois poétique et forte, je l'ai trouvée magnifique.
Au-delà de l'histoire, quelque chose de profondément réaliste m'a empoignée : l'insupportable prison d'une vie de couple quand la tendresse a déserté - la tendresse ou l'amour peu importe -, la fuite dans l'alcool et la chute finale.

   Louison   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte, j'aurai aimé encore plus de noirceur, comme voir le corps de la mégère disparaître dans la fange avec davantage de description, j'ai trouvé le passage du meurtre un peu bref.

Il y a cde très belles phrases comme:
N'aurait-elle pas pu lui faire don de la paix, pendant qu'il était temps ?
le brouillard suffocant est devenu un suaire qui jamais ne se lève

Je trouve un peu rapide la phrase:
Moe agitait ces pensées tristes quand, arrivé à la maison, il y entra avec fracas pour s'affaler dans son fauteuil. Bien décidé à faire un somme, déjà il s'endormait, fourbu.
Peut-être une histoire de ponctuation, j'aurai vu:
Moe agitait ces pensées tristes quand, arrivé à la maison, il y entra avec fracas pour s'affaler dans son fauteuil, bien décidé à faire un somme. Déjà il s'endormait, fourbu.
Merci pour ce moment.

   plumette   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé le démarrage un peu lent.
Je n'ai pas compris l'utilisation de l'imparfait dans la première phrase, pourquoi pas le présent?

J'ai bien aimé le cadre du récit, intemporel mais ancré dans ce marais qui "poisse" tout, même si j'ai été un peu déçue qu'il ne soit question que de crapauds, limaces et escargots. Quel type d'animaux Moe était-il censé ramener de la chasse ou de la pêche?

Ma lecture est devenue plus impliquée à partir du récit de ce fameux jour où tout a basculé. J'ai trouvé l'écriture assez visuelle et me suis bien représenté la vieille, hurlant, traînée jusqu'au billot .

j'ai trouvé la fin prenante et très spectaculaire et j'aurais plutôt vu ce texte dans la catégorie " fantastique"

A vous relire

Plumette

   Donaldo75   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Eryblis,

Il y a un réel ton dans cette courte nouvelle. La progression dramatique est bien mesurée, je me suis même demandé ce qui était arrivé à Moe, avant et après le meurtre de sa femme. L'avant fait penser à de la littérature américaine des années cinquante, celle qui racontait la face cachée des États Unis. L'après rentre dans le domaine du fantastique, tout en conservant le style de l'avant.

J'ai bien aimé.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   trevorReznik   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé qu'il y avait une certaine tendance à trop insister sur certaines descriptions (ex. : …les flots brutaux de la pluie diluvienne).
Et certaines images auraient été plus fortes (à mon sens) si elles n'avaient pas été indiquées aussi clairement (ex. : je pense que ça n'est pas la peine de préciser "il avait reconnu ce monstrueux visage", je pense que le lecteur l'avait compris).
Mais j'ai vraiment beaucoup apprécié la manière de raconter ce qui se passe à partir du moment où Moe voit les yeux dans la bûche. C'est vraiment flippant, tout comme l'idée des branches qui se rapprochent petit à petit.
Merci pour ce petit moment d'horreur.

   YvanDemandeul   
27/9/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Vous avez réussi, à partir d'un situation simple et classique : l'antagonisme de ces deux êtres, à développer grâce à un style parfois proche de la poésie et un vocabulaire parfaitement choisi, une ambiance délicieusement angoissante. Ces décors visqueux, peuplés d'une faune générant l'aversion et la terreur, ces personnages répugnants sont sans doute un ravissement pour les amateurs du genre.
La chute est bien choisie. L'alcoolisme aidant, la vieille est de retour sous une forme effrayante, pour un harcèlement encore plus sadique du vieillard. Bravo! C'est du grand art !

   Orikrin   
16/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Très honnêtement, le format n'est pas idéal ; il aurait fallu plus de contenu pour noyer les répétitions scénaristiques, ou moins pour pouvoir s'attacher à l'essentiel. En l'état, le lecteur cherche trop avidement le passage où il va se passer des choses.

En revanche l'idée est très bonne. J'ai cru voir une peinture quand le crime du vieux Moe est sorti de terre (de l'enfer, dans mon interprétation). La nouvelle ne paraît pas bâclée et elle n'est pas désagréable à lire. Le style entre deux eaux m'a troublé au début mais il semble être le vôtre et je m'y suis habitué.

Il m'est avis que vous atteindrez surtout l'amélioration en faisant plus confiance à l'imaginaire de votre lecteur. Je pense précisément à la phrase "Moe fut pris de panique, et, sans frapper la souche, il courut..." La précision entre virgules est inutile.

J'aime bien l'ambiance organique et visqueuse, mais elle ne se rattache à rien et me laisse plus de questions que d'admiration : est-ce une Terre où la nature reprend ses droits immémoriaux ? Une dernière demeure de la perversion de l'Homme ?

Je suis un peu laissé sur ma faim, mais ma courte lecture fut relativement plaisante.

   ambrosetathoe   
26/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Compliqué de savoir s'il faut aimer ou plaindre ce vieux Moe. Une chose est sûre en tout cas, j'aime votre manière de raconter une histoire, cette espèce de mélancolie poisseuse, le décor des marais comme la qualité de vos incises.
J'en redemande.


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