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Asrya
27/3/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
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On ne peut pas dire que c'est un texte qui laisse indifférent.
Je ne l'ai d'ailleurs probablement pas lu au meilleur moment puisqu'il demande un minimum de concentration et de projection pour suivre et comprendre les détails de l'histoire. Les ai-je d'ailleurs compris ? Pas certain. J'ai été happé par le style et surtout le rythme d'écriture qui m'a étonnement fait penser à du "spoken word", une image du collectif Fauve m'est apparu ; dans la manière de lire en tout cas, je m'en suis imprégné. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire dans l'ensemble. L'idée est très intéressante, souligner chaque chiffre/nombre entre parenthèse donne une impulsion au récit, je trouve cela très bien vu ; cela crée une sensation très mystérieuse, comme une conversation, une introspection, une emphase personnelle. C'est étrangement satisfaisant. Sur le concept j'adhère totalement, sur la forme, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à saisir pourquoi certains passages étaient accentués et pourquoi pas d'autres. Pour jouer le jeu, j'imagine qu'il aurait été préférable de souligner chacun des "un", des "14" (etc.) ; certains y échappent (exemple "14 juillet" ; "une fraction de seconde"). Et en même temps il a y plusieurs voix, celle des "numéros" "la mienne", "la petite toute douce" , "et les autres" ; alors si ce sont ces autres qui parlent et non celle des numéros, peut-être que cela se défend. Mais dans ce cas, il y a une succession qui n'est pas limpide et il aurait été appréciable de trouver un moyen de faire comprendre au lecteur qu'il y a un changement de "voix". Je ne suis pas sûr de comprendre ce que cette histoire se veut transmettre. Je ne peux donc en détailler que mon ressenti et mon interprétation probablement tronquée par mon incapacité à déceler le cheminement de pensée de l'auteur. Une vieille dame, aux pensées multiples, aux histoires multiples qui mène une auto-conversation ; traumatisme passée ? Sénescence de l'âge ? Psychopathologie ? Difficile d'y voir clair. Beaucoup d'éléments m'ont captivé, mais bien d'autres m'ont laissé de côté. Certains passages sont écrits avec plus "d'infantilisme" et se démarquent du reste du récit qui se veut plus travaillé ; j'ai imaginé qu'il s'agissait d'un acte volontaire pour parler d'une "voix" plus enfantine, par esprit de bienveillance probablement ; qu'en est-il ? S'il s'agit d'un procédé artificiel souhaité, c'est intéressant, sinon, c'est maladroit. Dans un cas comme dans l'autre, le fait de ne pas pouvoir cerner clairement "qui" parle, me pose quelques problèmes (en terme de compréhension - et la frustration littéraire ne m'emballe pas). Je suis donc perplexe, et pour autant très satisfait de cette lecture, allez comprendre. Merci pour le partage, Au plaisir de vous lire à nouveau, Asrya. (Lu et commenté en espace de lecture) |
Dugenou
22/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
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Bonjour Fil,
J'ai trouvé le procédé narratif de ce texte intéressant, et habile ; bien qu'au début cela m'a dérouté, je n'aurai pas su imaginer meilleure façon de rendre prégnant ce trouble obsessionnel compulsif du narrateur : compter. Puis vient l'évocation des voix, de l'hallucination, et ce doute d'exister réellement (comme chute), j'ignore si tous ces éléments constituent vraiment des symptômes d'une même pathologie, enfin bon, moi j'y vois un narrateur schizophrène. Merci du partage, Fil. |
Anonyme
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Un bon indice, à mes yeux, que votre texte est réussi, c'est qu'il me met mal à l'aise. J'ai vraiment de la peine pour votre narrateur, je ressens son courage, les efforts constants qu'il accomplit pour avoir une place au milieu des humains et pour préserver ce qu'il est, son étincelle d'être et de rêve ; ses difficultés, me dis-je, nous les partageons tous et toutes, et je trouve fort cette manière dont vous me faites ressentir l'universalité de la tension entre être social et être intérieur à partir d'un cas très particulier. Cela dit, votre récit m'attriste trop pour que je puisse réellement l'aimer.
Concernant la dernière phrase, la révélation par le narrateur même de sa nature de personnage de fiction, je ne sais trop qu'en penser. Je pourrais la trouver artificielle, inutile, mais j'ai le sentiment qu'elle répond à une nécessité de cohérence narrative. Pourquoi ? Je l'ignore. |
plumette
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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ce monologue intérieur de Février m'a emportée.
j'ai entendu cette voix singulière, je me suis intéressée à ce personnage différent qui lutte contre ses angoisses en comptant. il se construit un monde rationnel avec les chiffres pour ne pas être englouti par son monde intérieur. le monologue révèle peu à peu des pans de la vie de ce jeune homme, je trouve que c'est très habilement mené, je pense avoir tout suivi: le père mort, les services sociaux et le vie nouvelle de Février, son goût pour les livres, ses travaux, sa fascination pour Alice, sa peur de lui infliger ce que sa mère lui a fait subir. Un beau personnage! j'ai une réserve pour la fin. pendant tout le texte l'imaginaire de Février est sombre, étrange, et soudain, il s'invente une nuit d'amour avec Alice? ça détonne trop pour moi ( du coup ça étonne, et romp la tonalité du texte pour faire une fin semble-t-il) mais je suis contente de ma lecture ! Pour l'écriture, je dirai qu'elle atteint son but: nous faire entendre la voix de Février et en ce sens, il y a un vrai travail que je salue ! A vous relire |
Catelena
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Happée par les chiffres, d'un seul coup (un) j'entre de plain-pied dans la peau du narrateur.
Son obsession des chiffres qui le rassurent, et qui scandent ses aventures tout le long du récit, est une fameuse invention. Elle confère à l'histoire un parfum d'étrange, qui colle à le perfection avec ce personnage lunaire mais non dénué de sensibilité et d'intelligence. Cela me fait penser à une sorte d'autisme (?). Le langage est assorti au propos. C'est lui, d'ailleurs, qui m'a séduite en premier. Cette façon de s'exprimer rajoute au charme de l'ensemble, et à la magie qui s'en dégage... Vu du dehors, il ne pourrait s'agir que d'une histoire totalement banale. Le coup de génie, c'est de nous la raconter au travers des pensées empreintes de poésie de cet être ébloui autant qu'apeuré par la vie. Sans oublier ces petits bouts de son histoire qui se dévoilent un peu entre deux phrases, mais juste assez pour laisser libre cours à l'imagination du lecteur. Merci pour cet agréable moment de lecture. |
Disciplus
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le parti pris de l'auteur et le procédé sont singuliers et suffisamment atypiques pour mériter toute mon adhésion. Certes il rend la compréhension plus délicate mais le résultat est intéressant. C'est un réel effort de différenciation que je salue. Pour ce qui est du récit proprement dit, j'ai, pour ma part, cru y percevoir la logique de pensée, les impressions et le jugement d'un garçon autiste asperger, obnubilé par les chiffres.
La chute du récit aurait pu être la phrase explicative " un jour, en février, elle a trop serré mon cou avec son écharpe rouge et elle est partie". J'y vois un "accident" (volontaire ou non) ayant causé un traumatisme majeur. La suite ( La fille, les lapins, les petites cuillères...) m'a désappointée et un peu déçu. Belle réalisation, Fil. |
Geigei
27/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J'ai lu ce texte avec beaucoup d'intérêt et de plaisir.
"J’ai fini « L’Écume des jours », moi j’aime bien les histoires d’amour, pour comprendre et puis c’est beau. Madame Sertine m’a donné « Candide », elle dit que le nom lui fait penser à moi. Celle-là je ne l’aime pas, elle dit quelque chose et pense quelque chose. Elle dit candide et pense idiot." Le personnage lit pour comprendre. Il ne possède pas les implicites relationnels pour fonctionner, interagir. Pour autant, le protocole lui permettant d'acquérir les codes est en place et semble porter ses fruits : Il décode, décrypte Madame Sertine. L'exercice est réussi. J'aimerais lire plus de vous. Pour apprendre, moi aussi, puisque ce texte a été publié et pas les miens. Un grand bravo ! |
Eskisse
22/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Fil,
Cette nouvelle m'a émue: la voix du narrateur n'y est pas pour rien, elle est criante de vérité, juste et juste. " On a éteint la lune." par exemple me tire presque une larme. L'évocation des couleurs m'a fait penser à Des souris et des hommes . La chute est remarquable, surprenante et fine : stratégie de compensation, l'imaginaire vient quelque peu adoucir et rendre supportable le réel à celui qui le vit ( c'est ma lecture de la fin et il y en a d'autres ). . |
Corto
23/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Fil,
Voici une démarche audacieuse: écrire 'à la manière de'. La manière dont un personnage dont le rapport au réel est très particulier, sans doute pathologique, s'exprimerait à partir essentiellement d'éléments factuels. L'utilisation systématique de nombres pour bien caractériser un fait ou une situation est une vraie trouvaille. Elle s'associe et précise le trouble de perception du réel, comme un effort pour bien caractériser ce que le personnage comprend, ressent, veut partager. Le déroulement des événements est clair et finalement j'en tire une leçon: quand on a en face de soi un être qui fonctionne de manière très particulière, il est parfois possible d'entrer en communication avec lui. Pas toujours mais ici on est content que ce soit le cas. Bravo. |