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Fantastique/Merveilleux
Filipo : Dans la peau d'un autre - 11
 Publié le 03/09/08  -  2 commentaires  -  16076 caractères  -  9 lectures    Autres textes du même auteur

Ce n'est pas tous les jours qu'un poivrot en pleine cure de sevrage éthylique vient s'installer chez vous. Et heureusement !


Dans la peau d'un autre - 11


Résumé de l’épisode 10 :


La vie du comptable revient donc à peu près à la normale. En apparence seulement, car son destin semble à nouveau le rattraper… Un soir, il reçoit un coup de fil du service des urgences. On lui apprend que quelqu’un vient de tenter de trucider Lucien Gatimel en lui tranchant la gorge. Le vagabond, qui a échappé de peu à la mort, se jure de retrouver le responsable de sa déchéance. Pichon accepte de l’aider, à condition qu’en premier lieu, il entreprenne un sevrage éthylique. Il ne sait pas ce qui l’attend !



Pichon prit une profonde inspiration, comme s’il avait voulu, d’une seule goulée, vider la pièce de tout son air. Églantine s’attendait au pire. Allait-il exploser, à présent, tel un crapaud se prenant pour un buffle ?


- Voilà, je vais devoir héberger un SDF chez moi pendant quelque temps, annonça le comptable, yeux mi-clos, épaules rentrées, attendant qu’autour de lui s’écroule le monde.

- Toi ? Je ne te voyais pas t’impliquer à ce point dans la cause des sans-abri…


Églantine le regardait avec une moue dubitative. Pichon sentit qu’il n’était pas question de s’arrêter en si bon chemin. Il poursuivit donc :


- En fait, il s’agit d’un… d’un cousin par alliance.

- Un cousin ?

- Exactement ! Il y a quelques années, il a sombré dans la déchéance la plus totale. D’ailleurs, jusqu’à ce qu’il me fasse signe la semaine dernière, je l’avais complètement perdu de vue.

- Et… ?

- Eh bien, il se trouve qu’il a la volonté de s’en sortir, à présent. Il vient juste de débuter une cure de désintoxication.

- Ah bon ?

- Oui. À sa sortie d’hôpital… heu, de cure, il viendra chez moi récupérer un peu. Le laisser retourner à la rue, c’était la rechute assurée, s’entendit pérorer Pichon, répétant mot pour mot l’argumentaire de la garde-chiourme.

- Vraiment, j’en reste sans voix !


Une lueur d’admiration éclairait les grands yeux verts d’Églantine. Quel geste de solidarité désintéressée ! Pichon, mal à l’aise, fila à la cuisine masquer son trouble. Il en revint avec un vieux Sauternes, occasion providentielle d’orienter la conversation sur un tout autre sujet…


Elle n’aurait pas compris un mot, s’il lui avait dit la vérité. Pierre Richard recueillant Gérard Depardieu, après qu’il se soit fait tailler un deuxième sourire ? Grotesque ! Il était plus simple d’en dire le moins possible. Du moins, pour l’instant...


Une fois seul, Francis Pichon s’affala sur son canapé, mains croisées derrière la nuque. Il ferma les paupières. Sa bienheureuse solitude allait donc voler en éclat dans quelques jours… Voilà qu’il s’apprêtait à partager son chez lui. Et, de surcroît, avec un autre homme. De quoi donner du grain à moudre à Jeannine Mignardot !



oooOOOooo



Au même moment et à quelques mètres à peine, Églantine Palonnier enturbannait sa longue chevelure d’or dans une serviette-éponge blanche, puis sortit de sa cabine de douche. Elle se planta devant un petit lavabo de faïence dominé par un miroir mural, dont elle essuya la condensation d’un revers de main. Le hublot clair lui renvoyait l’image d’une beauté de magazine. L’ovale ravageur de son visage encadrait des traits fins, qu’une expression faussement candide achevait de rendre irrésistibles.


Églantine ne se doutait pas qu’on était en train de l’espionner. L’indélicate, une vulgaire mouche, tournicotait bruyamment autour d’elle.


Les ailes membraneuses du diptère provoquaient des rafales violentes – à son échelle, bien entendu – tandis qu’il effectuait des manœuvres aériennes d’une audace incroyable. L’insecte finit par se poser sur un coin du miroir. Les pelotes adhésives de ses pattes ventousèrent avec grâce la surface vitrée, générant une micro-aspiration à peine perceptible par des instruments de mesure conventionnels. Puis la mouche entreprit tranquillement de toiletter son labium rétractable à l’aide de deux de ses six pattes, sans perdre Églantine de vue un seul instant...


Après un bref repos, l’insecte reprit son vol saccadé de bolide poilu et chitineux. Une volonté inflexible le guidait droit sur l’humaine titanesque qui emplissait son champ de vision. Au dernier moment, il réussit à infléchir sa trajectoire à angle droit, évitant l’impact de quelques millimètres. La mouche survolait à présent une surface rose s’étendant à perte de vue. Sous elle, défilait des hectares de peau satinée, plantés d’une forêt éparse de filaments clairs dressés vers le ciel.


Le continent de chair, jusque-là assez plat, adopta bientôt un relief brutal, forçant l’insecte à slalomer entre deux monts laiteux et arrondis. Une aire d’atterrissage concentrique, à l’appétissante couleur rose sombre, surmontait chacune de ces fantastiques collines. La mouche tournoya quatre fois autour de la turgescence la plus proche, mais une impulsion subite la força à poursuivre toujours plus au sud le survol de ce monde inconnu.


Tel un hélicoptère, elle épousa avec dextérité la déclivité inverse d’une de ces masses chaudes et odorantes, jusqu’à retrouver un horizon moins turbulent. Dans un vrombissement infernal, elle survola ensuite une large cuvette nervurée aux parois encore humides, vestige ombilical creusé au beau milieu d’une plaine immense.


Poursuivant le survol de cet épiderme parfumé, la mouche atteignit enfin une sorte de monticule, qui se couvrait rapidement d’un entrelacs de longues tiges pileuses tirebouchonnées. Une fois ce delta triangulaire franchi, l’exploratrice miniature retrouva de nouveau un terrain dégagé. Elle fit plusieurs fois le tour d’une cuisse sportive au diamètre kilométrique, puis remonta sur le côté pile de la géante, en direction d’une double rotondité saillante et fermement musclée.


Facétieux, le diptère se posa sans façon sur la croupe d’Églantine. La réaction ne se fit pas attendre. Issues du néant, une poignée de phalanges démesurées fendirent l’air, se dirigeant en tir groupé vers la zone approximative où évoluait l’insecte avec une familiarité déplacée. Il y eut un bruit de fesse sèchement claquée, puis une exclamation victorieuse fusa :


- Saleté ! Je vais t’apprendre, moi, à importuner les jeunes filles !


L’imprudente, broyée, chuta lourdement. Elle était morte avant de heurter le sol.


Si Églantine avait eu l’idée saugrenue d’examiner l’insecte qu’elle venait d’abattre avec un microscope électronique, elle aurait eu la surprise de sa vie : les yeux de cette mouche, dûment composés de milliers de cornées à facette, étaient recouverts d’un fin réseau de lentilles alvéolées, relié à deux fibres de platines plongeant directement dans son ganglion céphalique. Son thorax adoptait lui aussi une conformation très inhabituelle. Un peu en dessous de la tête, une sorte de cotte de mailles l’enchâssait d’une noria de nano-composants.


Bien évidemment, Mademoiselle Palonnier ne disposait pas sur elle de l’équipement idoine pour ce genre d’observations. Cependant, un élément tout simple avait éveillé sa curiosité : comment se pouvait-il qu’une mouche bien vivace se baladât chez elle en plein hiver ?



oooOOOooo



Deux étages en dessous, un gnome improbable fixait avec stupeur un écran dorénavant empli de signaux parasites. Félix Berthier éprouva une brève sensation de tristesse : le micro-agent quatre était tombé au champ d’honneur.

Bien que les énormes lunettes du nabot le fissent ressembler à une mouche domestique, il n’éprouvait évidemment aucune espèce de pitié pour l’insecte envoyé ad patres – ces petites bêtes ne lui inspiraient guère plus qu’un intérêt entomologique. Il repensait simplement aux dizaines d’heures passées sur cet assemblage de technologie de pointe et de chitine vrombissante. Avec une moue boudeuse de gosse à qui on aurait confisqué un jouet, il éteignit son ordinateur.


Pour tout dire, Berthier ne nourrissait pas plus de compassion pour le genre humain que pour l’agent numéro quatre. La nature de l’homo sapiens lui semblait d’ailleurs presque aussi éloignée de la sienne que celle d’une variété d’insecte exotique. Cependant, aussi bizarre que cela puisse paraître, le gnome entretenait une passion obsessionnelle pour une représentante particulière de la gent féminine… la merveilleuse, la sublime Églantine Palonnier !


Une ardeur inflexible tourmentait depuis des années le rachitique, qui brûlait d’une flamme en totale démesure par rapport à ce corps rabougri. Cet être, au physique velléitaire, se consumait pour une jeune femme moitié moins âgée mais d’une fois et demie sa taille. Il vivait l’amour d’un puceron pour une cigale, la tocade d’un pissenlit pour une orchidée. Cette passion de cloporte solitaire adorant un soleil n’était vouée qu’à croître dans l’ombre, comme une poussée de champignons vénéneux… Tel un Phallus impudicus (autre nom du « satyre puant », représentant turpide de la famille de Phallacées), Berthier se mourait d’envies inassouvies, enrageait de frustration, collectionnait des ictères d’amoureux anonyme, de transi clandestin.


Comme chacun sait, la sève trop longtemps accumulée vieillit mal. Elle rancit, corrompt l’esprit, noircit les sentiments les plus purs. L’acidité caustique de ses élans contenus avait fini par contaminer l’âme de Félix Berthier, qui avait mis tout son génie créatif au service de cette concupiscence dévorante.


Berthier s’était promis une chose. Quoi qu’il lui en coûte, Églantine serait à lui. Cet engagement profond était bientôt devenu l’unique but de son existence fétide. Un jour ou l’autre, il trouverait le moyen de passer du stade de crapaud immonde à celui de dandy au corps d’athlète. Pour accomplir ce miracle de contes de fées, il pouvait compter sur la puissance monstrueuse de ses facultés cérébrales…



oooOOOooo



Une semaine de plus venait de s’écouler dans la vie du comptable. L’hôpital informait régulièrement Pichon de l’état de santé de Lucien Gatimel, qui se rétablissait avec une célérité insolente.


Bientôt le patachon en rémittence put articuler des ordures à l’attention des rares infirmières osant encore le visiter. Malgré les drogues émollientes, le furieux, toujours en manque de bibine, avait à cœur de faire rosir les soignantes les plus opiniâtres. La présence autour de son lit des dames en blanc, qu’il se plaisait à imaginer nues sous leurs blouses, ravivait une libido endormie par des années d’errance précaire.


Le vagabond fit tant et si bien que Pichon se trouva contraint de le récupérer chez lui trois jours avant la date prévue. À l’arrivée de Gatimel, rien n’était donc prêt dans son appartement.


- Eh ben, c’est pas bien grand, chez toi ! éructa le recousu.

- Mieux vaut un petit chez soi…

- … qu’un grand trottoir, je sais ! s’esclaffa Gatimel. Au fait, on va pas pioncer tous les deux dans ton plumard, j’espère !!! C’est qu’chuis pas de la jaquette, moi !

- Tu vas pas t’y mettre, toi non plus ! tempêta Pichon, d’une humeur de chien.


Sous l’œil goguenard de Gatimel, il entreprit de déplier le convertible, qui occupa bientôt tout l’espace de son salon étriqué. Pichon, fulminant, demanda un coup de main à Gatimel pour mettre la paillasse au carré. Pas de réponse… Intrigué par ce silence soudain, le comptable se tourna en direction du clodo. Personne !


Un bruit de verroterie malmenée lui mit brusquement la puce à l’oreille. Il se précipita dans la kitchenette, juste à temps pour voir disparaître les dernières gouttes de Sauternes, tétées goulûment par Gatimel, à même la bouteille.


- Merde, Lucien ! T’es en pleine cure de continence !

- Pas mal, ta rinçure, émit jovialement l’ivrogne impénitent.

- Mais bon Dieu, tu sais bien que tu dois pas mélanger alcool et médicaments ! le morigéna Pichon.

- Qui a bien pu te raconter des conneries pareilles ? rota l’affreux.

- Ton médecin, Lucien. Ton médecin ! Tu te rappelles pas ?

- J’emmerde la faculté ! L’est pas encore né, celui qui m’empêchera de picoler tranquille !

- Continue comme ça, et je te fous dehors, siffla le comptable.

- Rhho ! Si on peut même plus rigoler…

- Et en prime, tu te démerderas tout seul pour trouver le responsable de ta vie merdique !


La menace eut un effet immédiat. Gatimel, morose, reposa la boutanche proprement siphonnée sur la petite table de formica. Puis il tira une chaise vers lui, sur laquelle il se laissa tomber lourdement.


- C’est bon, Chef… j’ai pigé ! marmonna-t-il, le menton obstinément appuyé sur ses avant-bras croisés.


Pichon allait répliquer vertement qu’il ne comptait pas transformer son home-sweet-home en camp retranché semi-disciplinaire quand le carillon d’entrée, d’un ding-dong mélodieux, décida d’interrompre cet échange acerbe.


- Qui que ce soit, n’oublie pas que t’es censé être mon cousin par alliance ! couina Pichon, affolé.

- Mon poussin en faïence… hic ! Cha m’va tou-ou-t’à fait, grommela Gatimel, d’une voix embrouillée par le mélange vinasse-barbituriques.


Pichon, après avoir tiré la porte de cuisine sur Gatimel et ses délires embrouillés, courut répondre à l’appel insistant de la sonnette. Il avait une idée assez précise de l’identité du doigt obstinément apposé sur l’innocent dispositif avertisseur.


- Madame Gonzales ! Quelle bonne surprise… bafouilla Pichon, sourire factice en devanture.

- Mossio Bichon ! Tzé inadbissib’ ! Dje broteste bigoureusement ! vociféra la gardienne, en état d’alerte DEFCON 1.

- Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ? Pichon brancha mentalement son traducteur Gonzalien-Français.

- C’est inadmissible, je proteste vigoureusement ! répéta Maria la sanguinaire, passant d’un ton apoplectique à une simple inflexion d’adjudant-chef en revue de troupes.

- Mais, Maria, qu’est-ce qui se passe ?

- La bonne tenue de cet immeuble est menacée, monsieur Pichon ! Tant que je serais la gardienne, pas question de tolérer un clochard dans nos murs…

- Mais…

- Pas de « mais » ! fit la terreur jaune. Le règlement de copropriété est très clair : pas de mendiants, de colporteurs, de saltimbanques et autres poivrots…


À cet instant précis, la porte de cuisine s’ouvrit brutalement, couinant sur ses gonds malmenés.


- Pauv’ conasse de lourdière ! mugit une voix avinée derrière Pichon, qui se raidit d’effroi. Tu vas t’prend’ une de ces baffes dans la gueule…

- Le voilà, ce sale vagabond ! hurla en retour l’Asiate, désignant Lucien Gatimel d’un index martial et colérique.

- STOP !!!


Dans un bel ensemble, les trois protagonistes tournèrent leurs regards surpris vers le seuil de l’appartement. Églantine se tenait dans l’encadrement de la porte d’entrée, juste derrière la concierge. Son calme serein donnait un air impérial à la jolie blonde.


- Maria, de quel droit venez-vous importuner Francis chez lui, en houspillant son cousin ? la questionna Églantine.

- Son… son cousin ? s’étrangla la concierge.

- Eh oui ! Ce pauvre bougre, que vous stigmatisiez à l’instant, n’est autre qu’un proche parent de Francis !

- Farpaitement ! Son cousin par flatulence ! s’embrouilla l’obscène.

- Eh bien… je ne savais pas que Monsieur – d’un hochement de tête méprisant, elle désigna Gatimel – était de la famille. Dans ce cas…

- Tu r’tournes à ta turne, la vioque, et tu nous fais p’us chier ! brailla l’abstinent en mal de tempérance.


Drapée dans son honorabilité outragée, la gardienne tourna les talons sans un mot. Quand le cochon rote, les sots rient, pensait-elle, en référence à ce vieux proverbe chinois illustrant la valeur universelle d’un minimum d’urbanité pour rendre possible la bonne tenue d’un immeuble...


Gatimel affichait quant à lui une morgue toute neuve, fier de sa victoire sur un représentant patenté de cette autorité moralisatrice de cagibi qu’au fil des ans, il avait appris à abhorrer. Puis, fixant Églantine avec une intensité soudaine, il chuta brutalement de son nuage éthylique :


- Mais… mais je vous connais !


À suivre...


 
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   Bidis   
3/9/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y avait, dans cette série, quelque chose qui a fait que je n’ai jamais décroché. Eh bien, me voilà récompensée !
Car le passage du vol de la mouche autour du corps d’Églantine est une de ces trouvailles toutes simples et évidentes dont on se demande comment il se fait qu’on n’en ait jamais eu l’idée… Filipo a exploité ce filon avec, originalité, verve, talent, humour.
Mais alors, le personnage de Félix Berthier, qui déjà intriguait, et la façon plus qu’originale dont il s’implique dans le récit, j’ai trouvé ça génial ! (C’est toujours gai de tomber sur des trouvailles, ça nous propulse nous-mêmes dans un monde où plein d’idées se mettent à voleter et on espère bien en attraper l’une ou l’autre pour notre propre compte, pourquoi pas ?)
J'ai aussi trouvé le personnage de la concierge bien dessiné, truculent.
Quelques petites remarques tout de même :
- « des manœuvres aériennes d’une audace incroyable » : voici qui est un peu exagéré pour un insecte qui ne risque pas grand-chose puisque c’est aussi naturel pour une mouche de voler que pour un humain de marcher. Pour marquer les circonvolutions d’une mouche, le mot « loopings » me semble plus adéquat et même plus imagé avec une économie de mots.
- « à peine perceptible par des instruments de mesure conventionnels. » : précision que je trouve également exagérée – on ne s’attend pas à ce que les pattes des mouches génèrent un vacarme, tout de même.
- « Si Églantine avait eu l’idée saugrenue d’examiner l’insecte qu’elle venait d’abattre avec un microscope électronique » : je trouve que ce serait plus correct d’écrire : « d’examiner, avec un microscope, l’insecte qu’elle venait d’abattre » parce qu’un quart de seconde j’ai cru voir la jeune femme brandir l’appareil pour écraser la mouche…
- « Sous l’œil goguenard de Gatimel, il entreprit de déplier le convertible, qui occupa bientôt tout l’espace de son salon étriqué. Pichon, fulminant, demanda un coup de main à Gatimel… » : répétition malvenue de « Gatimel », d’autant que ce même nom revient un petit peu plus loin.

   Anonyme   
17/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Elle n’aurait pas compris un mot, s’il lui avait dit la vérité. Pierre Richard recueillant Gérard Depardieu, après qu’il se soit fait tailler un deuxième sourire ? Grotesque ! Il était plus simple d’en dire le moins possible. Du moins, pour l’instant..."

Je bute un peu là-dessus : Eglantine ne connait ni l'un ni l'autre, si j'ai bien tout suivi, alors en quoi ça la perturberait ?

Je me demande qui est Eglantine, pas Catherine Deneuve quand même ? Ce ne serait pas possible, Pichon l'aurait reconnue.

J'ai peur d'avancer un peu trop vers la science-fiction et de lâcher la rampe... Je me pose des questions depuis le début sur la description parfois très absconse des objets mais pour l'instant j'ai préféré ne pas m'y arrêter.

Une autre question : quand la mouche (excellent passage) est abattue par une "poignée de phalanges" - donc la main, lol - pourquoi "qu'elle venait d'abattre avec un microscope électronique" ?

Entrée en scène de l'inquiétant rachitique et l'intrigue repart...
Tout est dosé, minutieusement préparé.
Vraiment du bon travail et du souffle aussi, car l'histoire est toujours aussi prenante.


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