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Humour/Détente
flo : Comment rompre efficacement avec un parfait inconnu
 Publié le 26/06/09  -  16 commentaires  -  7307 caractères  -  138 lectures    Autres textes du même auteur

Que se passe-t-il dans la tête d'une Emma Bovary des temps modernes quand elle fait la queue dans un supermarché londonien ?


Comment rompre efficacement avec un parfait inconnu


Ce soir-là, je me rendis chez Morrisson. Morrisson n’est pas un jeune chanteur de pop suave aux cheveux longs, mais le supermarché lugubre et sale qui ne présente aucun autre intérêt que celui de se trouver au bas de ma rue.

Après un shopping hâtif contenu dans un panier vert et contenant un paquet de salade prête à consommer, deux steaks hachés recommandés de cuisiner et une bouteille de vin en promotion, je me dirigeai robotiquement vers la caisse, pressée d’en finir avec la corvée en cours et sans me douter de l’émoi intérieur qui s‘apprêtait à me submerger. Je posai mes articles sur le tapis, nonchalamment et indifférente à mon environnement, cherchant au sol, pleine d’espoir, quelques miettes ou papiers perdus qui pourraient susciter réflexion et mettre mon cerveau hors du mode hibernation pendant quelques secondes. Je remarquai des taches de lait renversé et me fis la même remarque pour la énième fois : ce magasin est à l’image de ses clients : sale et négligent. Je décidai quand même de poursuivre mon investigation quand tout à coup, je les vis : éclatantes, immaculées, lisses ; d’une uniformité ne laissant présager aucune difformité disgracieuse intérieure, à vrai dire idéales.


Je ne pouvais en détacher mon regard et admirais leur pivotement gracieux de gauche à droite en espérant que dure ce moment de perfection.

La caissière fit avancer le tapis, ce qui me rappela à la réalité ; vu la paresse du tapis en question je pouvais reprendre mon étude sans souci de chronomètre.

Je revins donc à ma contemplation et décidai de faire monter d’un cran mon regard, non sans peur d’être déçue. Les chaussures montaient avec mes yeux, insolentes. Elles semblaient vouloir protéger des chevilles parfaites, les abriter des yeux jaloux.


À ce stade l’envie oppressante de brûler les étapes et de confronter le regard du propriétaire m’assaillit. Non, je ne céderai pas et poursuivrai par paliers jusqu'à ce qu'épuisement s’en suive.

Le vieux monsieur devant moi se mit à chercher ses billets pour payer ses achats et, bien que consciente qu’à cet âge on anticipe ces choses pour ne pas être pris au dépourvu, je sus que le temps pressait. Vite le bas du pantalon ! Comment est-il ? Parfait bien sûr. Pas de forme extravagante du style pat déf ou aspirant cow-boy des années 80 ; ce jean semble de plus, naturellement délavé ; on se doute sur le champ qu’il a dû être le témoin d’aventures passionnantes et élevé au stade de fétiche transpirant toute la vie d’un homme.


Mais qui es-tu, toi bel aventurier qui t’acharnes à vouloir prendre mon cœur ? Mes yeux eurent la bougeotte ; ils demandaient d’un mouvement capricieux de monter plus haut. Eux et moi savions que nous atteignions là, une zone critique que les femmes aiment essayer de déchiffrer dans la plus grande discrétion. Une légère panique me saisit alors. Si la forme était à peine discernable, aurais-je encore envie de toi mon promis ?


Mes yeux commencèrent alors à user de leur coin quand j’eus tout à coup l’impression de me faire surprendre par la caissière ; elle aussi m’observait, perplexe. Je lus dans ses pensées : étais-je bien la future propriétaire de ces trois articles que je négligeais ou une figurante de supermarché qui tuait le temps dans les files d’attente.

Elle attrapa ma salade en me fixant ; j’étais dans une impasse. Attention je vais me retourner et observer ton visage mon amour.

Au moment où je prenais l’ultime décision, le beau fit deux pas en arrière sûrement incommodé par le fait d’être pris en sandwich entre une famille indienne bruyante et une triste fille, pas très nette sans doute, qui regardait ses pieds depuis dix minutes.


Soudain, la caissière donna un vif coup de tapis qui m’avait tout l’air d’un stratagème pour chasser grand-père qui étudiait encore son ticket de caisse. Ma bouteille négligemment posée à la verticale flancha et, avant que j’intervienne, une main virile s’en saisit pour la redresser. Cette main large aux doigts puissants accomplit un geste héroïque pour me sauver d’un déshonneur de grande surface. Tous les espoirs étaient permis, mon héros revenait vers moi.


Je balbutiais un bref « thanks » mais le héros ne lâchait pas la bouteille ; il la tourna légèrement avant de la coucher, révélant l’étiquette qu’il souhaitait sans doute entrevoir.

Quoi ? Douterais-tu de mes qualités d’experte en vin ? Ce n’est certes pas un grand Bordeaux mais il est fruité en bouche, au goût de mûre avec une petite note végétale. Questionnes-tu mes choix mon tendre ?


La caissière se figea alors, ma bouteille à la main. Elle voulait une preuve d’identité que je n’avais pas. Je souris, flattée, et décidai d’utiliser ce moment propice pour le partager avec lui ; un premier sourire mutuel et inoubliable dont nous parlerons encore dans quelques années : « Te souviens-tu amour, quand la caissière de Morrisson ne voulait pas me vendre ce vin pensant que je n’étais pas majeure ? », « Mais tu faisais si jeune pour trente-six ans ma douceur ! Tu es encore toute fraîche d’ailleurs. »


Je me retournai sûre de pouvoir admirer une parfaire dentition révélée par une entente complice et cherchai sa bouche en élevant mon regard.

Mais quel rustre ! Non seulement cette bouche était close mais ses lèvres pointaient en avant légèrement ; position que je me refusai de prendre comme un signe d'impatience. Qu'attends-tu pour plaider ma cause preux chevalier ? Agis donc au lieu de t’enfermer dans une bouderie puérile !


Je revins, contrariée vers ma caissière, et lui fis signe d’approcher sa lourde tête de mes tempes afin qu’elle discerne mes cheveux blancs. Elle acquiesça et fit circuler la bouteille, satisfaite de son observation ; ce qui m’exaspéra un peu plus. C'est alors qu’elle m’annonça haut et fort mon dû ; je cherchai ma carte bancaire et là, comble du désespoir : elle était restée chez moi. J’étais en train de fouiller mon porte-monnaie de fond en comble, un tantinet paniquée par une situation dans laquelle le petit grand-père avant moi, lui, tâche de ne jamais se retrouver, quand j’entendis un bref mais bien audible « Pfff… » dans mon dos. Alors là, j’atteignis le comble de l’irritation ; tout est très mal parti entre nous mon petit gars, tu n’as décidément aucune patience et nous n’avons pas d’avenir si cette attitude persiste. À ce moment, je n’eus pas besoin de courage pour oser affronter son regard et choisis de noircir le mien le plus possible pour lui exprimer ma déception. C’est alors que nos yeux se croisèrent ; enfin les miens croisèrent les siens ; son strabisme plus que léger m’empêchait de discerner ce qu’il regardait ; probablement son nez, avec désolation, tant il avait l’air d’une grosse fraise bien mûre.


Je retournai à mon porte-monnaie avec la certitude que je voulais le quitter et que nos minutes étaient comptées. Quelle pensée libératrice, quel bien-être intérieur. Adieu débats œnologiques, excès d’impatience, je n’ai même plus envie de toi guignol !

En prenant mon reçu, je ne résistai pas à la tentation d’observer sur le tapis ce que mon ex mangerait pour son dîner ; horreur, malheur ; uniquement des paquets de crumpets, petits pains dont le goût est aussi ridicule que la prononciation.

Non vraiment, ma décision était la bonne et je rentrai chez moi victorieuse et sereine.


 
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   solidane   
26/6/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Joli Flo. Que de pensées émoustillantes pour une grosse fraise sans saveur. Très bien écrit, et un registre auquel je suis sensible: impromptu et finesse du regard et du traitement. j'aime.

   widjet   
27/6/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Désolé, mais je n'ai pas éyé convaincu par cette nouvelle, la première de son auteur. Les raisons sont multiples. Mais déjà en voilà une de taille : le style. La forme d'écriture est vraiment trop empesée ce qui la rend souvent limite pénible. L'auteur à l'image de son personnage (que personellement j'ai trouvé assez insupportable, à baffer même!) en fait des tonnes dans le registre des adverbes (plus ou moins heureux, "robotiquement" bof) et des formulations lourdes genre "d’une uniformité ne laissant présager aucune difformité disgracieuse intérieure" ou "faire monter d’un cran mon regard" (c'est bizarre à lire), ou "on se doute sur le champ qu’il a dû être le témoin d’aventures passionnantes et élevé au stade de fétiche transpirant toute la vie d’un homme", ou encore "Mes yeux eurent la bougeotte "....
Je pense que tu aurais du faire plus simple et plus rythmé aussi car la découverte de l'homme via le regard de la jeune femme, m'a semblé tirer en longueur...Problème de dosage notamment avec le final qui est expédié en deux-deux.

Je reviens un peu sur le personnage. Je sais pas si tu as voulu te moquer d'elle, de ses réflexions puériles et réactions très gamines (pour une femme de plus de 30 ans si j'ai bien lu), mais elle passe quand même pour débile profonde, mal dans sa peau (ça je peux l'admettre).

Désolé encore flo, mais je dis ce que je ressens. Recherche plus de simplicité, essaie d'être plus légère dans le traitement, relis à haute voix et débarasse toi des impuretés, des phrases qui "sentent trop l'effort" au point de manquer de réalisme et de crédibilité.

Bon courage

W

   leon   
28/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve cela plutôt bien. Se faire un film à une caisse de supermarché, pourquoi pas : ça arrive à tout le monde. Pour ce qui est du traitement, on peut faire plus léger, mais on peut aussi faire plus lourd.

J'aime bien !

   Anonyme   
28/6/2009
 a aimé ce texte 
Pas
je pense qu'il y a un souci avec supermarchélugubre, qui apparait en un mot...

- Shopping hâtif contenu dans...
=> je ne suis pas certaine de visualiser le shopping qui est une action ou une expression (canadienne?) que je ne maitrise pas... contenu dans un panier...

- je me dirigeai robotiquement vers la caisse
=> robotiquement est un néologisme? je trouve ça inélégant... je me dirigeai tel un robot?

- l’émoi intérieur
=> hum je me demande à quoi ressemble l'émoi extérieur...

- d’une uniformité ne laissant présager aucune difformité disgracieuse intérieure, à vrai dire idéales.
=> la phrase est lourde, et l'image du pieds disgracieux sous la chaussure uniforme hum pas convaincue...

- gracieux
=> après disgracieux, pas top.

- deux fois tapis, ça alourdit : La caissière fit avancer le tapis, ...tapis en question. et le texte en est rempli, de tapis.

- Pareil pour caissière.

- Chaussures insolentes... bof

- poursuivrai par paliers jusqu'à ce qu'épuisement s’en suive.
=> jusqu'à l'épuisement?

- pat déf
=> on dit pas pattes d'eph? à cause de pattes d'éléphant...?

- monter plus haut
=> il existe moult synonymes de monter... ça revient trop souvent dans le texte... et puis haut est selon moi inutile, on monte toujours en haut, en bas on descendrait... monter plus aurait suffi.

- sûrement incommodé par le fait d’être
=> incommodé d'être aurait suffit.

- une main virile s’en saisit pour la redresser. Cette main
=> ben vi 2 fois main en 1 ligne...

- comble du désespoir : elle était restée chez moi. J’étais en train de fouiller mon porte-monnaie de fond en comble,
=> deux fois comble! C'est un comble! Ah non, 3 fois pardon: comble de l’irritation

- Je retournai à mon porte-monnaie avec la certitude que je voulais le quitter et que nos minutes étaient comptées.
=> donne l'impression que c'est le porte-monnaie que tu voulais quitter...

- bien-être intérieur.
=> pareil j'aimerai visualiser un bien-être extérieur...

- toi guignol !
=> j'aurai mis une virgule entre toi et guignol.

- dont le goût est aussi ridicule que la prononciation.
=> le goût peut être ridicule?

Pardon mais je n'ai pas aimé.
Ni dans le comparatif avec Madame Bovary, que je n'ai pas reconnue du tout du tout (merde ou alors j'ai mal lu Flaubert), juste dans le côté rêveur et encore je trouve que le fantasme était un peu léger... enfin voilà non vraiment, en plus toutes les maladresses, les répétitions, les clichés et les réflexions faciles ne m'ont pas du tout convaincue.

Désolée pour la note mais quand on compare son héroïne a Emma Bovary... faut quand même que ça ait un gout de Flaubert et on en est un peu trop loin... le texte est peut-être trop court? Mais j'aurais pas pu lire plus long... tant le style rend la lecture pénible.

Edit : j'avais pas vu que c'était classé en humour détente, je rajoute donc que ça ne m'a pas du tout fait rire... (comme le dit W, le personnage principal est tellement ... ridicule? que c'est non seulement irréaliste mais en plus pas drôle du tout, enfin moi j'ai pas ce genre d'humour, ça me fait juste beaucoup de peine...)

   colibam   
30/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte court mais plutôt amusant.
Quelques lourdeurs de style mais qui ne m’ont pas gêné plus que ça.

Par contre, le fait que tu fasses s’attarder ton personnage aussi longtemps sur chaque partie du corps est un peu lourdingue.
Quant à remonter si lentement le long du corps sans avoir eu l’idée ni même le réflexe de jeter au préalable un coup d’œil d’ensemble à son gugusse, ce n’est guère crédible.

   Jedediah   
1/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Si le texte m'a fait sourire, il n'est pourtant pas exempt de quelques défauts.
Tout d'abord, comme colibam, je ne comprends pas que la narratrice n'ait pas immédiatement étudié le visage de l'inconnu. Simple façon de faire durer le suspense, peut-être, mais qui peut aussi passer pour une extrême timidité.
Du coup, on devine très vite que l'homme en question est du genre assez laid.

Ensuite, comme cela a déjà été remarqué, il y a quelques lourdeurs de langage même si l'ensemble se lit sans trop de problèmes.

J'ai en revanche apprécié la façon dont la narratrice pense avoir les cartes en main avec l'homme ainsi que sa sortie "victorieuse"...

Une dernière remarque, totalement subjective : j'ai été un peu incommodé par la succession de points-virgules de la dernière phrase de l'avant-dernier paragraphe... Quelques points auraient paru plus à leur place.

   NICOLE   
2/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et bien moi j'aime, même s'il est vrai qu'il y a des maladresses (déja relevées plus bas).
C'est exactement le type d'humour décalé auquel je suis sensible : "déshonneur de supermarché" et "son strabisme m'empéchait de voir ce qu'il regardait, probablement son nez, tant il avait l'air d'une grosse fraise bien mure", m'ont semblé de bien belles trouvailles.
Bonne continuation, et merci encore, un a pas si souvent l'occasion de rire !

   Eric-Paul   
2/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Celà fait quelque temps que je ne me suis pas rendu dans un supermarché... J'aime bien cette introspection dans la tête de la ménagère de moins de 50 ans... de quoi décourager une armée de jeunes diplomés en Marketing en recherche permanente de l'offre du mois à présenter en caisse ....
Pour le texte... personnellement j'aurais préféré le vivre au présent... si vous faites l'essai...en reprenant les quelques commentaires... je veux bien le relire.

eric

   Anonyme   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Oui et non....

Oui parce que l'idée est bonne. faire d'un petit instant de rien du tout, une romance qui se termine en eau de boudin, je trouve ça très bien. Oui aussi pour le bovarysme.

Non parce que: le style est trop lourd, pesant. Il gâche le plaisir de la lecture. Ce qui devrait être drôle ne l'est plus justement parce qu'il me faut lire des tonnes d'adverbes, de redites, d'adjectifs.

Bref, je ne suis qu'à moitié convaincu, mais j'attends avec impatience un autre texte.

   marogne   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sans prétention … mais en tout cas ça m’a fait rire (non, plutôt sourire étant dans un train entouré de gents sérieux…).

Détails :

« contenu … contenant » ! mais c’est sans importance, et d’ailleurs après, je n’ai plus fait attention.

   florilange   
6/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je trouve l'idée originale, quelques sourires mais le traitement ne me plaît pas + que ça.
J'ajoute aux précédents commentaires : ne pas confondre "affronter" & "confronter". Pas pareil du tout!
C'est dommage, il y avait matière à beaucoup mieux. Cela reste donc à exploiter. Désolée,
Florilange.

   Anonyme   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,

je n'ai pas été séduit par ce texte, tant dans son thème que dans son traitement.
L'écriture est, à mon sens naturellement, aussi horripilante que sa narratrice (le bon point, c'est qu'il y a cohérence), des "et" auraient pu être avantageusement remplacés par des virgules, une phrase dit le contraire de ce qu'elle voudrait dire (au sujet du vieux et de l'anticipation), et des tentatives d'humour un brin égrillard parfois qui clignent laborieusement de l'oeil vers un lecteur supposé complice... non vraiment, le tout est parfaitement indigeste.
Quant au thème, que dire, sinon qu'il est à la fois sans intérêt et qu'il laisse dans sa conclusion un sentiment très désagréable. On se retrouve en face des réflexions d'une collégienne (effectivement, elle ne fait pas son âge, la narratrice, question intelligence) dont on comprend sans peine qu'elle soit encore seule.
Non vraiment, pas aimé du tout.

   Milwokee   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'apprécie beaucoup la légèreté de l'idée, la description en détails d'un instant des plus futiles et pourtant palpitant ! D'une manière générale, j'aime les gens qui se font des films dans leur tête, même dans les situations anodines. Donc forcément, le concept de base de ce texte me plaît, et je trouve que le récit sonne juste. On vit avec elle ce moment de découverte, on la voit s'imaginer mariée avec lui depuis 10 ans, on ressent cette envie de savoir à quoi il ressemble et en même temps la peur d'aller trop vite dans leur "relation". Bref, on le vit.
Après, sur la forme, il y a quelques maladresses, des répétitions, des tournures de phrases un peu trop tordues parfois (quoi que j'apprécie assez les tournures de phrases tordues, mais il faut savoir se limiter). En l'occurrence "d’une uniformité ne laissant présager aucune difformité disgracieuse intérieure, à vrai dire idéales." c'est un peu too much. Pour le reste, bravo !

   littlej   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour flo,

je n'ai pas été emballé par les péripéties et les pensées intérieures de cette "Emma Bovary des temps modernes." Pourquoi ?

D'abord le choix de la catégorie - Humour/Détente en l'occurrence - impose un minimum de caractéristiques, de qualités. Je ne les retrouve pas dans cette nouvelle. L'humour est quasi-inexistant. Je ne peux mentionner que le passage suivant qui m'a fait sourire :

" un premier sourire mutuel et inoubliable dont nous parlerons encore dans quelques années : « Te souviens-tu amour, quand la caissière de Morrisson ne voulait pas me vendre ce vin pensant que je n’étais pas majeure ? », « Mais tu faisais si jeune pour trente-six ans ma douceur ! Tu es encore toute fraîche d’ailleurs. » "

Deuxièmement le personnage n'est pas du tout crédible. D'habitude l'utilisation du "je" s'accompagne d'une identification de la part du lecteur. Il n'en est rien ici. Les pensées et les croyances sont tellement grossies, parodiés pour un effet comique bien sûr, mais il reste que ça manque cruellement de finesse.

Je ne m'exprime pas sur la forme. Les maladresses (assez fréquentes) ont déjà été relevées.

Cette nouvelle est dans l'ensemble assez audacieuse et l'on sent la fougue de l'auteur. C'était un pari risqué. Mais pour moi il n’est pas remporté.

j

   Mistinguette   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J’ai adoré le fond de cette nouvelle qui m’a beaucoup fait sourire.
Pour ce qui est de la forme, je suis moins emballée. Je pense qu’un retravaille en tenant compte des commentaires précédents donnerait plus de punch à ce texte.
Comme j’ai moi aussi certains défauts de l’auteur, et qu’on m’en a fait la remarque, je me permets de lui donner un petit truc. Désormais, lorsque j’écris une histoire, je mets en rouge tous les adverbes en : « ment » (dont j’étais boulimique). Ensuite, à la relecture, je vois comment je peux les remplacer et même, bien souvent, les supprimer.
Par exemple, ici, votre titre : Comment rompre avec un parfait inconnu ; à mon avis ça suffit, ça n’enlève rien au sens et ça allège (voir même supprimer : parfait). Essayez, vous constaterez que la relecture de votre prose vous semblera plus nerveuse.
En tous les cas bravo pour l’idée, et bonne continuation à l’auteur.

   calouet   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne m'étalerai pas sur la liste exhaustive des détails et autres poils de mouche coupés en quatre qui ont pu me gêner dans ce texte (il y en a, mais là n'est pas mon ressenti, et je juge quand même encore au ressenti^^) : j'ai bien aimé, j'ai souri, j'ai apprécié les délires de cette gamine de trente six balais (il y en a plein de filles comme ça, j'en suis persuadé : la vie est belle!)...

Bref : pas parfait, mais en ce qui me concerne, le but est atteint. C'est vrai que tu te regardes un peu trop écrire, parfois, mais rien de rédhibitoire non plus.


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