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plumette
7/7/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai pris plaisir à cette évocation sensitive en compagnie de la narratrice.
un moment d'attente et d'observation, des pensées contrastées entre le plaisir du partage avec cette amie Fanny, si belle et dont on sent que l'amitié compte et le jugement plus sévère ( ou la déception) qui n'est pas loin voilà deux filles qui font du shopping, la banalité de la situation est secouée par.. ce que je ne révélerais pas! et qui fait toute la force du texte et de sa chute. j'ai aimé l'écriture faite de petites phrases imagées "Je sais qu’on ne change pas les rayures du zèbre ni le sens de la pluie". Merci pour la lecture! |
ANIMAL
8/7/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Voici une nouvelle qui illustre à merveille la dichotomie qui préside aux attitudes et aux pensées de bien des gens. Au lieu de voir ce qui est sous ses yeux, Fanny regarde au loin. Au lieu de voir la souffrance autour d'elle, la mendiante, son amie handicapée, elle préfère aller ailleurs, aider des gens qu'elle ne connaît pas.
Maintenant, si l'on cherchait ce qui peut se cacher derrière cette attitude qui paraît égocentrique ? J'ose espérer qu'il y a là-dessous un réflexe de défense quasi inconscient. Comment avoir de la compassion pour des proches sans que cela soit perçu comme de la pitié ? Comment agir naturellement avec ceux qui souffrent lorsqu'on les côtoie dans son propre milieu ? Cela n'a rien d'aisé et peut provoquer cette attitude de refus chez certaines personnes. Si l'on refuse de les voir, la pauvreté, le malheur, n'existent pas. Ce comportement peut être difficile à comprendre par d'autres personnes qui, à l'inverse, sont par nature dévouées à leurs proches et ne s'occupent pas des autres (effet de clan). A la première lecture j'avais trouvé Fanny hypocrite, égoïste et écervelée, à la seconde j'ai pensé qu'elle était peut-être très mal à l'aise avec le malheur des autres, en particulier avec son amie depuis l'accident, ne sachant pas comment se comporter face à son handicap. Aider des gens que l'on ne connaît pas, c'est plus facile, on ne s'investit pas de la même façon. La narratrice l'a peut-être compris puisqu'elle ne semble pas en vouloir à son amie. Son regard sur le monde ne peut-être que différent et c'est ce qui transparaît dans toute la première partie du texte. Et elle, était-elle charitable avant son accident ou le fait de passer de "l'autre côté" l'a-elle rendue plus sensible à certaines situations ? Cette nouvelle soulève des points intéressants au niveau psychologique. en EL |
Anonyme
10/7/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Le handicap exacèrbe les sens, et l'acuité. La narratrice sait juger son monde, son amie, tout comme les autres, à leur juste valeur. Mais Fanny doit se recentrer d'avoir tant donné... Et va donner à d'autres, plus lointains, laissant la narratrice avec son fauteuil. Fanny me semble égoïste, mais comment donner plus à un être proche, à qui elle semble avoir tant donné par le passé ? Merci de cette lecture sans concessions, En Espace Lecture, Dugenou. |
maria
31/7/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Florian,
J'ai trouvé les personnages bien travaillés. Toutes les deux aiment la vie, apprécient le bon et le beau dans les gens et dans les choses. Mais le fauteuil et la douleur qui à tout moment "finit par me ramener à la réalité" limitent davantage la narratrice aux émotions de l'observation. Alors que Fanny est toujours en mouvement dans le texte, elle évolue sans contrainte dans ce joli décor de mois de mai. J'ai eu l'impression que la narratrice a donné deux euros à la mendiante, aussi parce qu'elle s'est dit que peut-être, demain, elle ne pourrait pas sortir de chez elle. Fanny n'est pas dans cette immédiateté là, elle est libre de faire notamment le bien quand elle veut, ou elle veut. Et je me suis demandé si leur amitié survivra au manque de dialogue :l'une n'a pas proposé de pousser le fauteuil, mais l'autre n'a rien demandé. Pas beaucoup de dialogue entre elles ! J'avais déjà beaucoup aimé ton style dans la nouvelle précédente et j'ai retrouvé ici et avec plaisir cette aisance dans l'écriture, comme si elle n'avait pas été travaillée (c'est un compliment) J'ai trouvé la chute très, et peut-être trop ouverte. Merci du partage. |
IsaD
31/7/2020
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour
Je vais aller à l'encontre des commentaires précédents concernant l'attitude de Fanny, désolé. J'ai vu, dans le personnage de Fanny, un être très superficiel. En effet, tout au long du texte, l'héroïne constate (sans juger) que son amie Fanny propose des actions humanitaires (téléthon...) et ne semble guère s'investir dedans puisqu'elle trouve toujours une occasion de se soustraire à cette responsabilité. Je pense que lorsque l'on a vraiment l'esprit humanitaire, on l'est toujours au fond de soi (l'histoire du fauteuil qu'elle ne se propose même pas de pousser est très révélateur). La narration nous emmène donc vers un constat, celui de l'indifférence au profit du plaisir personnel (matériel et apparence). L'héroïne, elle par contre, a certainement compris beaucoup plus de choses (peut-être dû à son handicap qui l'a mise devant une autre réalité). Je ne sais pas du coup si telle était votre intention et je suis curieuse de le savoir (si vous souhaitez nous donner quelques explications, bien entendu) |
placebo
6/8/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
J'ai bien aimé le texte, les descriptions stimulent la visualisation. Le duo est assez réaliste. La solaire et celle qui n'ose même pas demander qu'on la pousse. Qui est "gentille", mais éprouve de l'amertume et s'en défend, pour voir le positif, l'objectif. Au final, tout le monde "utilise" l'autre d'une certaine manière. Merci, bonne continuation, placebo |
Donaldo75
27/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour FlorianP,
C'est en écoutant la "sonate au claire de lune" de Ludwig van Beethoven que j'ai lu cette nouvelle; bien m'en a pris car elle est triste. Oui, c'est triste d'avoir des amies comme Fanny. Oui, c'est triste de penser que tout le monde ne se préoccupe pas des autres même si parfois on est tout autant égoïste. Oui, c'est triste mais c'est la réalité. Et cette réalité est très bien exposée à mes yeux de lecteur dans une nouvelle dont la qualité d'écriture est une constante. La narration suit son chemin, amène la lecture vers une chute digne de ce nom, encore plus cruelle à lire qu'on en vient à détester Fanny pour l'éternité. Bravo ! |
FlorianP
28/8/2020
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Yannblev
29/8/2020
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Bonjour Florian
Je trouve ce récit fort adroitement construit. Il y a d’abord les réflexions et sensations intimes de l’auteur décrites avec une précision et une intensité presque trop poétiquement correcte qui évite pourtant de passer dans l’excessif avec l’apparition de la virevoltante amie qui prend alors beaucoup de place. Presque trop de place mais juste avant qu’on ressente cet excès l’auteur nous balance son fauteuil et son handicap en travers de la scène… et à partir de ce moment le récit prend une toute autre dimension. La solitude et la dramatique de l’auteur nous tombe dessus et ne peut plus nous échapper comme ne nous échappera pas, non pas l’ingratitude mais l’égocentrisme latent de l’être humain ; souvent contrôlé et retenu mais toujours en filigrane même chez les plus attentionnés et parfois les meilleurs des amis. Il arrive toujours un moment où il se révèle et peut vous blesser. Merci pour le partage. |