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cherbiacuespe
25/5/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Un autre économiste célèbre, Friedrich Hayek, expliquait grosso modo que les crises successives du capitalisme venaient à point nommé pour épurer le monde économique. Ce qui est mal géré disparaît, le reste survit et grandit, si tant est que l'on ne fait rien pour interférer dans ces affaires. Ce qui fait fi de la sociologie humaine...
Bon récit sur l'histoire économique en prenant un célèbre économiste (récompensé) en référence. Le récit est clair, limpide. On peut suivre le déroulement des pensées de Merton sans se sentir déconnecté par un jeu d'écriture sans faute et évitant l'écueil d'explications et termes nébuleux sur la finance. Petite piqûre de rappel pour ceux qui auraient oublié les crises de plus en plus graves subie par une économie devenue folle. La croissance dans un espace fini est un leurre trop souvent ignoré. Le sujet de ce texte est donc très intéressant en ce sens. Cherbi Acuéspè En EL |
vb
16/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Merci pour ce texte bien écrit et on ne peut plus réaliste puisqu'il relate un moment de la vie d'un économiste que je ne connaissais pas mais est un de nos contemporains. J'ai beaucoup aimé votre manière de décrire l'ambiance new-yorkaise. La scène où le héros passe au rouge m'a semblé bien réussie. (J'ai pensé à Trois chambres à Manhattan de Simenon.) Le récit tient le lecteur en haleine grâce à de petites phrases bien placées "il y a de quoi" ou "celle qui le concerne" qui replacent l'attention du lecteur au cœur du récit. Cependant, la chute du récit (trop factuelle à mon goût) m'a laissé sur ma fin. J'aurais aimé mieux comprendre la déchéance physique et morale du personnage. |
maria
15/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour FlorianP,
j'ai éprouvé de la sympathie pour Robert Cox Morton et je me suis demandé s'il n'aurait pas dû continuer ses travaux plutôt que de mettre en pratique ses brillantes recherches sur "comment miser pour maximiser ses gains". Le capitalisme en théorie est certainement moins dangereux que dans la réalité. L'écriture est fluide, très agréable à lire. Le personnage est intéressant mais pas assez développé. J'aurais lu avec plaisir un texte plus long, avec ce style qui m'a beaucoup plu. Merci et bravo pour ta première nouvelle ici. Très bonne continuation. |
Corto
15/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette nouvelle se tient sur deux pieds solides, la forme et le fond.
La première partie qui fait déambuler le lecteur dans New York m'a ravi avec ses clins d’œil à l'ambiance, dans la circulation ou dans "Grand Central Terminal, cette gare mythique". Des souvenirs personnels m'ont aidé à visualiser ces scènes où "des vies s’entrecroisent par centaines, entrent et sortent de la gare". Le téléphone qui sonne avec insistance fait monter la tension au milieu d'un tableau de vie somme toute ordinaire. Le nœud se noue avec une phrase venue comme par inadvertance "Dans la tourmente son père le soutient. À l’inverse de ceux qui, il y a encore quelques semaines, sollicitaient sa présence et son avis, sur tout et sur rien, et qui, aujourd’hui, se détournent, baissent le regard à son approche". Nous voilà au cœur du vrai problème, nourri avec moult références prestigieuses. Mais le voyage finit, comme finit l'aventure financière gérée par ce petit génie qui "À huit ou neuf ans... avait inventé sa première banque et suivait le cours de la bourse depuis le collège." Tout marchait si bien, depuis des années: « Stricto sensu, il n’y avait aucun risque. Si le monde s’était comporté comme il l’avait fait par le passé ». La morale de l'histoire a quelque chose de rassurant: l'homme ne se réduit pas à des mathématiques. Mais certains ont tendance l'oublier. Ce récit est convaincant, impeccablement construit, au point qu'on se demande si après la conclusion on ne reviendrait pas au tout de début de l'histoire, lorsque "Deux dés s’échappent de la main pour une trajectoire en cloche, roulent sur eux-mêmes, rebondissent sur le sol...Un groupe de migrants cherche fortune sur un pont...Comment miser pour maximiser ses gains : lui, il sait." Un observateur cruel aurait soufflé dans l'oreille de Robert "Je sais que je ne sais rien" (Michel de Montaigne). Un vrai plaisir de lecture: Merci et bravo à l'auteur. |
Vincente
16/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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La démonstration est menée avec une belle maîtrise dans ce texte pour replacer la "formidable" expertise économique à une place bien plus modeste, et très relative. J'ai trouvé très percutante la construction narrative et la qualité d'écriture précieuse pour donner la pertinence indispensable à ce genre d'évocation.
Les chiffres pour la plupart d'entre nous sont des notions froides bien rebutantes, les mathématiques ne parlent de haut vol qu'à quelques élus et l'économie fluctue sous nos yeux de façon si erratique que face à ce tout sibyllin, nous sommes, nous les gens "basiques", bien démunis pour les appréhender. Alors quand au travers d'une "reconstitution" bien synthétique, avec un fond "humain" bien véritable, un auteur vient nous proposer une version qui peut se prévaloir d'être vision d'une certaine manière, il y a lieu d'apprécier. Rien ne m'a donc dérangé dans ce plaidoyer pour la prise en compte d'un "si" qui se révèle une fois encore être le "maître mot[/i]" de ce qui donne le sel de la vie, cette part d'improbable qui la rend excitante bien que "risquée", naissante et renaissante… mais pour renaître ne faut-il pas mourir, un peu ou beaucoup ? |
hersen
16/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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L'homme est ainsi, il parie sur ce qu'il n'a pas, il parie sur le passé pour reproduire un futur.
La question n'est pas qu'il le sache ou pas, mais plutôt cette impression d'invulnérabilité venant de soi-disant "connaissances" qu'il aurait acquises. Faut-il lire des auteurs économistes ? Oui, si on veut connaître le passé. Sinon, autant se projeter dans le vol d'un papillon, ce ne sera pas moins efficace ! Cette impunité que nous voulons exercer sur l'impondérable est du gambling sur la vie. Ici économique; mais il y en a bien d'autres facteurs et conséquences, nous ne sommes pas prêts de lâcher ce schéma ! Le ton de la nouvelle convient tout à fait à la démonstration et l'écriture est dynamique, ne se prend pas les pieds dans le tapis. Donc cette nouvelle forme un ensemble cohérent, intéressant à suivre. L'auteur aurait pu aller un poil plus loin, offrir une perspective plus inattendue basée ici sur "je perds ou je gagne". Merci de la lecture ! Edit : je me suis demandé s'il y avait un jeu de mot dans le titre, du genre, une nouvelle qui sent le sapin ? |
plumette
16/6/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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un récit documenté, bien construit, bien écrit qui tient le lecteur en haleine.
j'ai beaucoup aimé le début, la trajectoire de cet homme qui est préoccupé et s'accroche à des images pour fuir une réalité dont il sait qu'elle va s'imposer. A partir du moment où le texte devient explicatif, pour que le lecteur comprenne de quoi il s'agit, j'ai été moins intéressé. A cause du sujet sans doute, qui est bien loin de mon univers mental. le récit du parcours universitaire de Robert dans un long paragraphe, le nom de tous ces grands spécialistes dans un autre paragraphe, avec leurs distinctions, ont alourdit inutilement le texte pour moi, mais je comprends que certains aient apprécié le côté documentaire puisque vous vous appuyez sur une histoire vraie. Lorsque Robert pense à sa mère ou a son père, je retrouve son humanité. l'histoire date de 1998: une période où, en France, le téléphone portable n'était pas encore à ce point banalisé, mais dans le monde de Robert, je suppose qu'ils étaient à la pointe de la technologie. Vous l'aurez compris, c'est surtout l'intériorité de Robert qui m'a intéressée! Puisque c'est votre première publication ici, Bienvenue! En espérant que vous aurez envie de proposer d'autres textes. |
Alfin
17/6/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour FlorianP,
Quelle belle écriture ! Bravo, il y a dans cette nouvelle, la maîtrise de la langue et du sujet. Les descriptions sont fluides. Le personnage très bien présenté, avec les apports psychologiques du père et de la mère qui ont façonnés sa personnalité... du grand art. Une première sur Oniris mais il y a de l’expérience d’écriture là-derrière ou alors une qualité innée qu’il faut exploiter. On sent tout le plaisir d’écriture. Le déroulé de l’histoire est en dehors de l’action, le déplacement d’un homme de son domicile à son bureau. Pendant le trajet, on apprend les traits de son caractère, sa passion pour les chiffres, et ensuite progressivement le contexte, l’histoire personnelle et enfin l’Histoire économique et la place de Robert dans celle-ci. Les derniers paragraphes sont une pirouette pour ne pas entrer dans un roman. Pour rester dans une nouvelle. Pourquoi pas. Mais une nouvelle de 100 000 caractères était possible aussi avec la difficulté de la recherche documentaire. En effet, tout semble vérifié, le temps de trajet, l’actualité du président Clinton, la rénovation de Grand Central… Bref une nouvelle dense où l’on ne s’ennuie pas. Merci pour le partage ! |