Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Réflexions/Dissertations
Flupke : Analyse d’une nouvelle d’Hemingway
 Publié le 07/03/11  -  19 commentaires  -  3961 caractères  -  675 lectures    Autres textes du même auteur

Pourquoi tant de nouvelles meurent-elles en espace de lecture, asphyxiées par d’inutiles fioritures ? Un court texte sur l’art de faire bref.


Analyse d’une nouvelle d’Hemingway


« V2 = V1 – 10% »

Stephen King - Écriture


Un des problèmes récurrents dans l’écriture de nouvelles est la « verbose » ou la logorrhée de l’auteur qui peut être comparée à la graphiose de l’orme, une maladie fongique qui a décimé bon nombre d’ormes partout dans le monde. Une prose surabondante ne pourrait-elle nuire à la qualité des idées exprimées ? Peut-on vraiment capturer l’attention d’un lectorat avec des paragraphes longuets et inutiles ? D’où ce conseil majeur, maintes fois répété dans les ateliers d’écriture : sabrez ! Sabrez ! Sabrez ! Expurgez votre texte de tout ce qui est inutile. Ne gardez que l’essentiel. Comme le préconise Stephen King, la deuxième version d’un texte doit être dix pour cent plus courte que la première. Une nouvelle n’est pas un roman !

Dans cette optique, il serait intéressant de se pencher sur un des maîtres du passé. Ernest Hemingway a écrit une nouvelle inoubliable, intitulée « À vendre : chaussures bébé, jamais portées ». Elle constitue de par sa force évocatrice un joyau de concision, laissant une trace indélébile dans la mémoire de ses fans.

La structure du récit est simple : une femme enceinte avait en sa possession une paire de chaussures neuves qu’elle destinait à son enfant. On devine qu’après avoir perdu son bébé, tout ce qui reste après l’enterrement est cette paire de chaussures. Une annonce paraît dans un journal afin de vendre la paire de chaussures jamais portée. Parfois, les survivants aiment garder un objet ou un vêtement ayant appartenu à leur cher disparu. Ici, le bébé n’a pas eu le temps matériel d’enfiler la paire de chaussures. Il sera enterré pieds nus. L’idée de l’annonce dans le journal est de tourner la page. Les morts font de piètres compagnons pour les vivants. L’auteur, par la sobriété de son expression, nous laisse imaginer la douleur muette de la famille, qui tout en respectant la mémoire du bébé disparu ne souhaite pas s’encombrer de son fantôme. Cette peine est donc mise en valeur, elle s’impose, car, elle est suggérée en filigrane. L’histoire, écrite dans un style laconique caractéristique de la prose d’Hemingway, ne précise pas si cette paire de chaussures avait été offerte à la jeune femme ou si elle l’avait achetée elle-même. Un exemple parfait de détail inutile dont le grand écrivain américain répugne à s’embarrasser, car cela alourdit le texte. Il va à l’essentiel.

La chute de cette nouvelle s’étalant sur près d’un tiers du texte est néanmoins annoncée de manière soudaine. Toute proportion gardée, malgré sa taille relative, elle claque d’une façon sèche et brutale. Selon la légende, dans les années 1920, Hemingway aurait accepté un pari de dix dollars consistant à écrire une nouvelle en six mots (en anglais : « For sale : baby shoes, never worn »). Certains y voient un challenge d’ivrognes accoudés sur le zinc, d’autres pensent qu’il s’agit d’un défi qu’Hemingway s’est imposé lui-même. À l’instar de certaines illusions d’optique, ce chef-d'œuvre peut être perçu par le cerveau humain, tantôt comme une nouvelle n’ayant pas de titre, tantôt comme un titre tellement bien construit qu’un texte accolé serait superflu. Fredric Brown et Jacques Sternberg, deux éminents spécialistes des histoires ultra-courtes, n’ont jamais réussi à battre ce record.

Cette nouvelle considérée à juste titre comme la plus courte jamais écrite est néanmoins complète. Elle comporte une introduction : l’annonce de la mise en vente, un thème romantique, la sexualité frontale sans protection et sa conséquence fréquente au début du siècle dernier : la gestation. Une chute brutale et cruelle couronne le tout : le bébé n’a jamais porté ces chaussures, car il est parti directement vers le paradis.

Le récit laisse un écho amer et suscite une réflexion. Il illustre merveilleusement la règle d’or de l’écriture : « Ne pas dire, mais montrer ». Ce texte triste, mais sobre était considéré par Ernest Hemingway comme sa meilleure nouvelle.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
24/2/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Et?
Je trouve que la réfléxion n'est pas assez poussée et part d'un faux arguments: uand S.King dit: "V1-10%" c'est sur qu'il lutte contre le verbiage, mais il ne faut peut être pas oublier que l'oeuvre de cet auteur est très vaste d'une part, et que ses textes sont très longs. King ne sait pas faire des nouvelles courtes, il en parle dans une de ses préface (il me semble que c'est dans rêves et cauchemars mais je ne suis pas sur).
onc argumenter avec cet argument fausse d'emblée le reste.

Quan à Hemingway certe il est concis dans ce cas, mais c'est plus selon moi un de ses exercices de style qu'une réelle nouvelle.
Donc l'argumentation ne tient que par un exemple ce qui n'est pas bon je pense.

Reste un texte assez agréable à lire cependant.

   jaimme   
25/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Idée intéressante. Surtout pour les auteurs. Je ne connaissais pas cette nouvelle d'Hemingway. Encore que je reste dubitatif, car au-delà de la réflexion qu'engendre cette nouvelle/titre, il reste le plaisir de lire. Lire du Stephen King c'est entrer dans un monde, y poser ses charentaises et pleurer que cela soit déjà fini. Enfin pour certains de ses romans). Je ne suis pas non plus pour le verbiage/remplissage, mais les excès sont toujours à proscrire. J'y vois donc un exercice de style, plus que LA meilleure nouvelle d'Hemingway.
Je trouve la réflexion inaboutie ici (le sujet aurait-il été nuisible à l'ensemble par son application trop stricte?); se relire et enlever l'inutile aurait été aussi réfléchir sur ce qu'est l'inutile. Allez, je tente le coup: l'inutile serait ce qui engendre l'ennui, ce qui est mal écrit? J'attendais donc une tentative de définition de "l'inutile".
En tout cas j'ai lu avec plaisir. J'attends donc une version plus longue (V2= V1+300%!).

   placebo   
27/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai parcouru rapidement - merci internet - la partie du livre de S. King traitant de la réduction nécessaire, même pour des ''auteurs professionnels'' de la masse de mots :p
Intéressant :)

''Une prose surabondante ne pourrait-elle nuire à la qualité des idées exprimées ? Peut-on vraiment capturer l’attention d’un lectorat avec des paragraphes longuets et inutiles ?'' - J'adore les questions rhétoriques, surtout dans une dissertation (ironie ^^)

''fans'' - terme un peu étrange je trouve, pour parler de lecteurs. Peut-être devrait-on ériger plus d'auteurs en idoles ? :) mais pour le coup ça dépasserait largement le propos.

J'ai trouvé le texte intéressant. Mais il relève pour moi du même niveau que le ''10 dollar bet''. Anecdotique :p en effet, le titre est ''analyse d'une nouvelle'', or l'auteur ne fait ici que développer une nouvelle qui est sensée se suffire à elle-même et se passer d'explications.
Pour moi, une analyse aurait été tout autre chose : montrer comment Hemingway crée le contexte (à vendre : journal, époque), l'émotion (jamais portées) etc… mais ne pas se contenter de ''paraphraser'' (terme à prendre dans un sens bien plus large ici :)

Bref, bien pour la forme, mais déçu sur le fond.
Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Flupke,

Je n'ai pas été vraiment convaincu par l'exercice de style, qui méritait à coup sûr un approfondissement. Pour faire court, cela me rappelle une copie de philo du Bac qu'un candidat avait laissé vierge pour illustrer un acte risqué : pas vraiment satisfaisant en soi !
Certainement un texte à reconsidérer...

   Pascal31   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Enfin un essai concis, qui a le grand avantage de ne pas être rébarbatif et qui m'a fait découvrir cette ultra-courte nouvelle d'Hemingway (pas si évidente à écrire qu'elle en a l'air).
Le tout est écrit dans un style impeccable. Certes, l'auteur aurait pu pousser plus avant sa réflexion, mais au risque d'ennuyer son lectorat, donc pour moi, en tout cas, c'est parfait !
Merci !

   shanne   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Une nouvelle courte qui illustre bien La présentation: Pourquoi tant de nouvelles meurent-elles...
Nouvelle bien construite: partie d'une réflexion intéressante de Stephen King: la deuxième version d'un texte doit être dix pour cent plus courte que la première. Une nouvelle n'est pas un roman et c'est possible, prenez modèle sur la nouvelle d'Hemingway...et sur la mienne, sourire.
Je trouve ça très bon, bravo

   Lunar-K   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime beaucoup cette écriture au ton légèrement ironique, ce style qui refuse de se prendre au sérieux, ce qui est plutôt original pour une dissertation. On est plutôt habitué à y lire des phrases coincées dans les conventions, des phrases qui se veulent objectives et froides. Ce n'est pas du tout le cas ici, et c'est rafraîchissant de constater qu'on peut très bien écrire une réflexion tout en faisant preuve d'originalité dans l'écriture.
Pour ce qui est de l'idée générale développée dans ce texte, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense, au contraire, que les détails (même inutiles) peuvent apporter un certain plus à l'oeuvre, que la logorrhée n'est pas nécessairement un mal et que la description approfondie, si elle est bien faite, peut apporter consistance et crédibilité au récit.
Mais je me demande dans quelle mesure l'auteur n'a voulu nous fournir son explication un brin humoristique de la nouvelle d'Hemingway plutôt que nous exposer ses convictions générales quant à l'écriture d'une nouvelle.
En tout cas, j'ai du mal à y voir une véritable défense théorique. Peut-être est-ce justement à cause de l'humour et de l'ironie omniprésents dans cette nouvelle que je ne parviens pas à la prendre plus au sérieux ? Ou peut-être à cause de la trop grande brièveté de l'argumentation ?
Soit, ce texte est très plaisant à lire et bien écrit, mais, selon moi, l'objectif qu'il se propose reste trop ambigu.

   victhis0   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
et me voilà bientôt le type dont on admire l'immmmmense culture, et ce grâce à Flupke ! c'est sur celle là, je vais te me la servir plus souvent qu'à son tour.
J'aime l'amour sans condition pour la littérature que ce texte me raconte, j'aime l'anecdote et l'analyse, juste ce qu'il faut pour être intéressant tout en s'appliquant, j'imagine, la même rigueur de réduction (-10%?) avant publication.
Merci Flupke !

   Anonyme   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Flupke ! Ca n'est peut-être pas vraiment une nouvelle comme on l'entend généralement mais ça m'a permis de découvrir ce court texte d'Hemingway, un truc beaucoup plus à ma portée qu'A la recherche du temps perdu de Proust...
J'ai bien aimé ton analyse et le record à battre d'Ernest... Je vais essayer de faire mieux afin de figurer au Livre des Records !
Bonne soirée et merci pour ce sourire... en ce qui me concerne ! Alex le simplet...

   toc-art   
7/3/2011
le conseil est toujours utile, même s'il me paraît plus judicieux pour un article de journal qu'un texte à visée littéraire. Mais surtout, ce qui me gêne, c'est l'analyse que vous faites du texte d'Hemingway, ou plutôt l'interprétation. A partir de quelques mots, vous construisez une histoire. Pourquoi pas ? Mais on pourrait imaginer bien d'autres situations à partir de cette phrase. Je n'ai pas fait de recherche. Hemingway a-t-il expliqué sa nouvelle et son interprétation ? Et, qu'il l'ait fait ou non, le champ des possibles très ouvert fait-il de ce texte ultra-court un bon récit ? Faut-il comprendre par votre démonstration qu'une bonne histoire est celle qu'invente lui-même le lecteur ? Même en prenant en compte le fait que chaque lecteur interprète et se construit une réalité différente de celle voulue par l'auteur, ne pourrait-on y voir ici une faiblesse, tant les perspectives sont larges ?
Je n'ai pas de réponse et votre texte, paru en réflexions, a au moins l'avantage de susciter des questionnements. Je pense qu'il n'avait pas d'autre objet et j'ose espérer que vous ne pensiez pas apporter les réponses. Sinon, votre démonstration me semblerait du coup beaucoup moins intéressante.

bonne continuation

   wancyrs   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pour moi, le titre d'un texte est assez important. C'est lui qui nous dirige dans les dédales du texte, nous guide. Ici, c'est l'analyse d'une nouvelle d'Hemingway, et non "analyse sur le concept d'élagage de texte".

Je trouve l'exercice peut-être pas parfait(qui peut le faire d'ailleurs), mais réussi. même si King cité en entrée de texte n'élague pas assez(ou du moins c'est ce que nous croyons, car si la quantité qu'il nous livre est le quart du texte original, peut-on dire qu'il n'élague pas ?), il n'est pas étrange que des auteurs qui divergent dans les styles d'écritures s'accordent sur un point.

Merci de ces conseils qui me serviront assurément pour ma prochaine nouvelle.

Wan

   Anonyme   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Chouette alors, je viens de lire une nouvelle d'Hemingway en moins de deux secondes. Et en anglais. La classe.
Comme d'habitude, Flupke nous mène par le bout du nez, dans une exégèse qui au final prouve le contraire de ce qu'elle prétend soutenir, puisque le rapport de l'oeuvre à son analytique commentaire est de 1 à 158,4.
On n'a pas fini d'écrire sur "A la recherche du temps perdu", à ce compte-là.
Il est vrai que les multiples définitions de la nouvelle que j'ai relues insistent sur la brièveté sans mentionner de longueur minimale. C'est ce qui s'appelle une brèche.

J'ai bien aimé. C'est bien écrit. Et en plus, c'est pratique, réutilisable et recyclable.

Merci, Flupke.

Remarques :
- l'usage du terme gestation est correct, mais couramment utilisé pour l'animal et non la femme. Ce n'est pas que cela me gêne, je suis comme chacun de vous avant tout une primate, mais d'autres peuvent s'offusquer (mon gynéco, par exemple)
- Jésus est battu à plates coutures, avec son dernier opus en 7 mots. Qu'est-ce qu'il était fort, Hemingway !

   alvinabec   
7/3/2011
Votre texte, bien construit, ne correspond cependant pas à ce qu'il est habituel de nommer une nouvelle. L'exégèse fictionnelle, la meilleure bien sûr pour tout scripteur, est bien là, mais après?
A vous lire...

   David   
8/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Flupke,

Un article qui m'a fait sourire en pensant à un autre texte de l'auteur "Exégèse d'un poème flash", et c'est bien une "nouvelle flash" en quelque sorte que ces propos télégraphiques d'Hemingway.

Le défaut, je dois le souligner est dans le raisonnement final : « Ne pas dire, mais montrer » C'est pas la règle d'or de l'écriture, c'est le poncif de tout, depuis "aimer, c'est agir" de Victor Hugo à "il y a les chercheurs, mais il faut des trouveurs" de je ne sais plus qui, toutes les activités humaines doivent pouvoir se faire coller une expression toute faite de la forme de celle-ci ("responsable mais pas coupable", "une idée claire s'énonce simplement" et j'en passe...) Ce sont des pléonasmes déguisés à mon avis.

Je m'énerve un peu, et c'est pas tant contre le texte ci-dessus, c'est intéressant de battre ce record d'Hemingway, et je reconnais la cohérence de ses propos comme "Nouvelle" mais je crois que "prendre la place" n'est pas un plus mauvais conseil, lire c'est aussi "prendre le temps" il ne faudrait pas trop s'inféoder aux lecteurs ou plutôt ceux qui cherchent à les accaparer, aux cadences en fait ?

J'ai lu des histoires, et je n'ai pas les sources en tête, désolé, d'un auteur français qui se plaignait que son éditeur lui demandait sans cesse de rallonger ses écrits pour coller au format, et qui profita de sa notoriété relative pour écrire à sa mesure ; mais aussi l'histoire d'un auteur américain qui se plaignait à l'inverse d'éditeurs qui lui demandaient de sabrer et sabrer encore, et qui lui aussi passa sa carrière à attendre le moment de pouvoir écrire comme il voulait. Le premier écrivait des romans, le second des nouvelles, ça peut expliquer le comportement de leurs tauliers. Bref, pour dire que c'est pas si simple et que si je reconnais le talent d'Hemingway dans ce cas, j'hésite à trop généraliser (bien que j'ai un peu généraliser la maxime finale à des trucs qui n'avait pas grand chose à voir... ).

   littlej   
8/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

Pour deux raisons très simples.

La première, c'est remarquablement écrit. A part la première phrase (un peu lourde), j'ai tout aimé : la richesse du vocabulaire, le choix des mots (on voit bien qu'ils sont sélectionnés avec grand soin), le découpage des phrase :
"Un exemple parfait de détail inutile dont le grand écrivain américain répugne à s’embarrasser, car cela alourdit le texte. Il va à l’essentiel." Ce "il va à l'essentiel", court et percutant, tranche avec la longue phrase précédente, et renvoie au "style laconique" d'Hemingway.
En plus, et je redoutais un peu ça, c'est vrai, tu ne joues jamais le professeur parlant à ses élèves. Et d'ailleurs, les rares conseils que tu donnes, tu les applique toi-même : nouvelle courte, paragraphes courts, qui vont à l'essentiel...

L'autre raison : la chute. C'est, je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, mais c'est encore là un procédé de mise en abyme : la chute dans la chute. La première qui arrive est la tienne ; la deuxième est celle d'Hemingway.
Le piège : "Ernest Hemingway a écrit une nouvelle inoubliable, intitulée « À vendre : chaussures bébé, jamais portées »."

Moi, le seul problème que me pose ce texte se situe dans les deux derniers paragraphes. Ils sont sans grande utilité. Tu te répètes en plus, je trouve : "Une chute brutale et cruelle couronne le tout : le bébé n’a jamais porté ces chaussures, car il est parti directement vers le paradis." Le résumé du début explique déjà cela.

Merci pour ce moment de lecture.
j

   Anonyme   
13/3/2011
Si je ne m'abuse, Félix Fénéon écrivait des « Nouvelles en trois lignes ». (Wikipedia cite : « Rattrapé par un tramway qui venait de le lancer à dix mètres, l'herboriste Jean Désille, de Vannes, a été coupé en deux »).
Bon, c'est sympa comme exercice, mais je n'irai pas jusqu'à crier au sublime pour ça. Je suis d'accord que savoir aller à l'essentiel est important lorsqu'on veut écrire une nouvelle, mais il y a aussi besoin à mon avis d'un espace où puisse se développer l'émotion, l'intérêt. Le texte d'Hemingway, à mon sens, n'offre pas cet espace, et ce texte le vantant ne m'a guère convaincue : il assène comme une vérité révélée le caractère "inoubliable" de la nouvelle d'Hemingway, sa "force évocatrice", et tombe justement, selon moi, dans le travers qu'il dénonce : il dit faute de montrer.

   Menvussa   
3/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
je suis bien d'accord avec l'auteur de cette analyse, une nouvelle doit être concise. Quant à considérer que cette proposition d'Hemingway est une nouvelle je me dis qu'il y a là un pas que je ne franchirai pas. Par contre c'est un très bon exemple de concision.

Exemple d'une dissertation sur " Le culot" : Le culot c'est ça!
Ça n'est pas une dissertation mais c'est certainement la meilleures manière qui soit pour exprimer ce qu'est le culot.

J'adore ces instants de pure réflexion, il les faudrait plus nombreux.

Ton texte est clair, concis et bien écrit.

   carbona   
11/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un texte intéressant, relativement documenté mais pas surchargé et qui donne à réfléchir.

Vous avez voulu vous aussi faire court et aller à l'essentiel à l'image du message que vous souhaitez faire passer.

J'apprécie.

   Raoul   
30/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Intéressant. Je pensais également aux trois lignes de Fénéon.
J'aime bien cette thèse.
Si d'aucun "pouet" pouvaient s'en inspirer aussi…
(oui, encore des …, j'y travaille… :-))


Oniris Copyright © 2007-2023