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Humour/Détente
Flupke : Incident discriminatoire après une crémation
 Publié le 15/04/10  -  15 commentaires  -  12923 caractères  -  118 lectures    Autres textes du même auteur

Un univers onirique peuplé de créatures hybrides…


Incident discriminatoire après une crémation


« Les toilettes sont strictement réservées à la clientèle

Veuillez s'il vous plaît ne rien déposer près de nos poubelles

Munissez-vous de votre moyen de paiement habituel

Patientez, une hôtesse d'accueil va prendre votre appel

Un trait : danger, deux traits : sécurité

Veuillez taper votre code d'accès

Écoutez-le ! Le monde vous parle ! »

Jeanne Cherhal


Il était une fois, dans un univers où la liberté d'expression flirtait ouvertement avec le respect d'autrui - un univers parallèle, donc – un vieux monsieur moribond qui allait entrer dans l'Histoire. Un jeune fonctionnaire aux dents longues, et déjà haut perché sur l'échelle hiérarchique, venait de lui rendre une visite surprise pour lui faire avaler son bulletin de naissance. Le vieil Émile s'était effondré sur le carrelage de sa cuisine. Sentant ses minutes comptées, il sollicita l'aide de son fidèle serviteur Gaston, afin d'envoyer à tous ses proches un dernier télégramme annonçant l'imminence de sa propre disparition.


Suis agonisant STOP Ne passerai pas la nuit STOP Décès prévu officiellement demain STOP Crémation planifiable pour samedi 14 h 12 STOP Famille, amis et admirateurs seulement STOP Tenue décontractée STOP Signé Émile STOP & FIN.


Les récipiendaires furent nombreux, car le défunt ne payait pas les télégrammes téléphonés. Normal, après plus d'un siècle de service.

Samedi midi, ses proches s'étaient réunis pour un goûter funèbre dans la salle des fêtes de Prie-Comte-Robert. Les papiers bleus annonçant la crémation furent récupérés par Gaston Téléphone et placés dans une urne. Lucas Courriel, le petit-fils d'Émile Télégramme, les aspergea d’alcool à brûler (en promotion à 1,49 € le litre, dans les supermarchés « Intersection ») et y déposa une allumette enflammée. Durant la crémation, le jeune Kevin Texto versa quelques émoticônes lacrymales. Laura Postcard, qui se trouvait depuis longtemps en vacances, avait interrompu son long congé afin de rendre un dernier hommage à son célèbre aïeul. Au siècle précédent il avait eu son heure de gloire. Tout le monde l'adulait, parlait de lui, rêvait de le recevoir. Certains le craignaient. Mais les temps avaient changé : dans cet univers impitoyable, il fallait s'adapter aux crises économiques et aux restrictions budgétaires ultradarwinistes.


L’ancêtre connaissait beaucoup de monde, à en juger par l'assemblée présente pour se régaler en sa mémoire.

Certains regards s'étaient déjà dirigés vers Mevisto Laffiche qui se tenait contre un mur, bien à l'aise dans ses jolies chaussures. Personne ne savait comment elle était entrée, mais certains suspectaient qu’elle s’était infiltrée en faisant croire qu’elle n’existait pas. En principe les communicants n'appréciaient guère ces créatures venues d'ailleurs, polluant leur univers. La publicité s'immisçait de manière sournoise, gangrenait leur vie quotidienne. Le Grand Communicateur lui-même semblait en être parfois victime. Mevisto Laffiche se trouvait à la limite de la légalité dans ce genre de liturgie, mais personne n'osait rien dire, car, cette fois, il s'agissait de faire connaître une action caritative sponsorisée par une généreuse marque de fromage. « Les restos du poumon » distribuaient gratuitement des sandwichs tartinés à « La vache qui prie », à chaque automobiliste acceptant de laisser son véhicule au garage pour la journée. Il lui suffisait de dévisser sa plaque d'immatriculation et de la montrer à un bénévole de l'association qui œuvrait dans les bus circulant à Prie-Comte-Robert. De cette manière, les poumons des citadins respireraient un air plus sain. Mevisto Laffiche rappelait en tout petits caractères, qu'il était néanmoins interdit de se sustenter dans le bus.


Lucas Courriel et Kevin Texto philosophaient sur la nécessité du point exclarrogatif inventé en 1962 et dont le développement semblait freiné par l’immobilisme néoconservateur, quand ils remarquèrent Solène Jipègue, une charmante photo numérique. Lucas Courriel ressentit une tension dans son trombone, d'habitude si flexible, et il ne put s'empêcher de zoomer sur les mensurations de Solène. Deux superbes méga-octets à damner un édit papal.


- tu kroi kel voudrè se joindramoi !? s’exclarrogea Kevin Texto, admiratif.

- Arrête de fantasmer, c’est du gros gibier, t'es trop jeune pour ça, lui répondit Lucas. Continue de consommer tes petits MMS, c'est excellent pour ton acné juvénile.

- elui ki c ? s’enquit Kevin en désignant un homme-sandwich, coiffé d'une couronne d'Épiphanie, vantant les mérites érectiles d'une pilule bleue.

- Par Gutenberg ! Mais, c'est Jean-Marie Le Pourriel, déguisé en roi des spams ! Que fait-il ici ? Comment a-t-il pu rentrer ?


Plus loin, Saturnin Journal, pour une fois déchaîné - personne n'allait le censurer aujourd'hui - semblait toujours alerte et flexible. L'accumulation des siècles n'avait aucune prise sur lui. Il savait qu'il ne devait pas trop absorber d'alcool, car avec l'âge, il devenait acariâtre et sa Une s'enflammait facilement. Il épiait Jean-Marie Le Pourriel et Anémie Rumeur qui échangeaient des préjugés discriminatoires tout en sirotant un vieux whisky Single Malt. Il les observait lancer de méchants regards en direction de Tom Tam-Tam, sobrement vêtu d'une peau de chèvre bien tendue.

Un haut fonctionnaire des Postes & Télécommunications s'approcha de l'estrade afin de rendre un dernier hommage à Émile Télégramme, mais il se fit siffler, insulter par les communicants. « Assassin ! Parricide !» Il quitta la salle sous les huées, la tête basse.

Pour changer l'ambiance, quelques-uns appelèrent Michael :


- Michael un discours ! Michael un discours !


Michael Micro se racla la gorge et sursauta, toujours surpris d'entendre le son de sa propre voix.


- Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs, reprenez avec moi tous en chœur : je crois au Grand Communicateur, l'unique, le vrai, créateur de l'univers et des communicants. Je ne crois pas à celui que certains communicants idolâtres ont créé à leur propre image.


L'assemblée répéta en chœur le Credo Majeur, puis Michael Micro commença son eulogie.


- Le Grand Communicateur, dans son infinie sagesse, a choisi de rappeler près de lui Émile Télégramme, un membre important de notre communauté. Lâchement assassiné par un de ses fils pour des raisons budgétaires, il avait réduit les distances entre les êtres vivants et euh... de ce fait, euh... les avait donc rapprochés les uns des autres. Nous sommes ici pour lui rendre un dernier hommage en nous goinfrant. À gauche, de la tarte au chocolat de chez Chantal et des meringues croquantes, en super promotion depuis mercredi, me dit-on, chez « Elle-dit ». À droite, une baignoire remplie de chips et un lavabo débordant de cacahouètes. Allez-y mollo avec la sangria siouplaît.


Soudain, madame Maud Saint-Lettre (née Cambronne), une vieille lettre d'injures toute racrapotée, fit son entrée sans se dépêcher, avec maladresse, en tenant le bras de Charles-Apollon Heresvépet, un carton d'invitation d’un certain âge, très mince, toujours affublé d'un grotesque monocle. L'assemblée des communicants fut stupéfaite, car personne n'eût imaginé une telle liaison. Maud avait profité de la vie et se trouvait bien enveloppée malgré ses différents régimes et son pèse-lettre électronique « Wait & Watch ». Elle avait contracté un cancer du timbre imputable à sa surcharge pondérale et souffrait le martyre avec la chimiothérapie. Ses glandes salivaires s'activaient difficilement, quant à son timbre, il avait perdu toutes ses dents. La pauvre Maud se savait condamnée : elle ne verrait pas l’aube du quatrième millénaire. « Crénom de chimio de crotte, j'ai l'air d'une truie dans un troupeau de sangliers », maugréa-t-elle.

Solène Jipègue se lança dans une discussion passionnée sur les couleurs primaires avec Laura Postcard. Plus tard, elle confia à la Carte Postale ses impressions sur Lucas Courriel qu'elle trouvait attachant.


- Tu crois que si ça marche avec lui, il va m'accepter telle quelle ? Ne va-t-il pas essayer de me réduire un peu ?

- Mais bien sûr que non, ma chère Solène. Il y a quelques années, j'aurais compris tes angoisses. Mais même s'il était « vieille toile » et te réduisait un peu, tu pourrais te faire réimplanter des pixels artificiels après coup, ni vu ni connu, avec Photostore. De nos jours, avec deux méga-octets, pas de souci, ça va passer comme une lettre à la poste.

- Tu ne penses pas qu'on risque de rebondir ?

- Mais non, arrête de te turlupiner l’algorithme. Décompresse un peu ! Et puis, ils sont naturels tes deux még...

- Hmm hmm excusez moi, dit Lucas Courriel qui s'était approché à la Ninja, puis-je me joindre à vous ? lança-t-il sur un ton coquin, en insistant sur le verbe pronominal, tout en effleurant le coin supérieur gauche de la jeune photo numérique.


La réaction de Solène fut instantanée, car pendant ce bref contact elle avait senti le trombone turgescent de Lucas. Sous le choc de l'émotion, elle se satura de pixels magenta.

Une discussion animée et de vifs éclats de voix commençaient à s’élever de manière rythmée au-dessus du brouhaha. À quelques mètres de Lucas, Le Pourriel et Anémie Rumeur harcelaient Tom Tam-Tam. Jean-Marie lui demandait d'où il venait et quand il comptait rentrer chez lui, pendant qu'Anémie essayait de lui dégrafer la peau de chèvre. Tom Tam-Tam se défendait en bégayant, mais la moutarde lui montait au nez.

Lucas Courriel, qui ne tolérait pas ce genre d'attitude discriminatoire, eut vite fait d'attirer l'attention de ses contacts présents dans la salle. Un cercle menaçant entoura les deux créatures à la spiritualité limitée. Une télévision en uniforme s'approcha du groupe et voulut embarquer Le Pourriel au poste pour un interrogatoire approfondi. Mais mademoiselle Gonzales Lasouris, la plus rapide, saisit d'un prompt clic gauche Le Pourriel par l'Objet : et l'apostropha avec ironie « Oui ? C'est à quel sujet ? ». Le Pourriel tremblait de tout son dentier et commençait à tourner de l'œil. Il n'avait pas l'habitude qu'une étrangère, musclée comme monsieur Pourpre, le soulève par le coltard. Lasouris, bonne princesse, abrégea son agonie ; d'un puissant clic droit elle encorbeilla Le Pourriel, l'expulsant manu militari vers l'enfer des spams. Là-bas, il se délectera pour l'éternité de choux de Bruxelles frais cueillis du matin, étanchera sa soif avec du Glenfétiche - 50 ans d'âge - savamment mélangé avec du jus d'orange et aura pour seule compagnie des haut-parleurs Bing & O'Larsen qui le régaleront en crachant en boucle et à plein volume « La danse des canards » (téléchargeable, en promotion cette semaine, pour seulement 0,77 € (au lieu de 0,78 €) sur Mississippi.fr). Quant à Anémie Rumeur, elle se trouva tant embarrassée qu'elle s'embrasa dans les tons orangés et se volatilisa en quelques secondes, à la manière de ces douteux extraterrestres envahissant le petit écran, à une époque où la télévision n'était pas encore devenue le chewing-gum de l'œil, des zappeurs désœuvrés d'aujourd'hui.


Sous les ovations de la foule, mademoiselle Gonzales Lasouris se dirigea vers les deux cerbères en faction dans le hall d’entrée, afin de les morigéner et leur demander davantage de rigueur dans leur façon de filtrer les invités.

Kevin Texto avait repéré Twitty Van der Twitter. Il s'approcha de lui, pour lui raconter une histoire drôle, d'un humour qui peut parfois sembler cryptique à certains adultes imperméables à la rhétorique scatologique. Le jeune Twitty ne connaissait pas la dernière blague de Toto ; il éclata d'un LOL puissant qui attira l'attention des endeuillés. « Mort de rire ! Mort de rire ! » s'écria-t-il en se roulant par terre avec sincérité. Puis prenant conscience des regards réprobateurs braqués sur lui et de l'inconvenance d'une telle expression morbide en cet instant solennel de bâfrerie funèbre, il se releva et murmura à Kevin « Chui mdr ! L è tro bone ».


La fête battait son plein avec tous ces bavards impénitents, qui se réunissaient somme toute, rarement. La nuit était déjà tombée. Tenant Solène par la main, Lucas fit un signe discret à Gonzales Lasouris, la priant de les rejoindre dehors, tandis que Laura Postcard et Zéphyrin Le Pigeon Voyageur, dansaient sur l'air de « Message in a bottle » du groupe Police (téléchargeable pour moins d’une thune sur JaiPasUneThune.com).


La grande prêtresse du Web se rendit dans la cour, afin d'offrir sa bénédiction nuptiale. Tendrement entrombonés l'un à l'autre, les deux amoureux échangeaient des codes binaires très purs, exempts de toute publicité.

En apercevant mademoiselle Gonzales Lasouris, la plantureuse photo numérique se redressa et acquiesça en déglutissant. Ils récitèrent tous trois le Credo Majeur et la Mexicaine musclée consacra leur union en faisant le signe du grand clic. Dans la sérénité de la nuit étoilée, Lucas Courriel et Solène Jipègue s'envolèrent sur la toile.


 
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   florilange   
24/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Eh bien, ce n'est pas forcément ma tasse de thé mais je trouve cette nouvelle bien imaginée, l'idée originale, bien menée. C'est 1 joli travail bien écrit. On s'amuse devant les noms des personnages, ce qui remplace avantageusement l'histoire pratiquement inexistante et la chute qui n'en est pas une.
Le thème est actuel, le tout se lit aisément, avec le sourire.

   David   
25/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

C'est plein de perles, mais plutôt déposées dans une moule plutôt vulgaire, au sens d'ébauchée, que délicatement enchâssée pour en faire un collier : le fil conducteur ! Comment imaginer que l'union consâcrée à la fin du récit est bien la chute de cette histoire de crémation, si l'auteur ne l'avait pas réaliser ainsi, contre toute attente, en tout cas pas la mienne.

Gaston Téléphone, Lucas Courriel, Émile Télégramme, Kevin Texto, Laura Postcard, Mevisto Laffiche, Solène Jipègue, Jean-Marie Le Pourriel, Saturnin Journal, Anémie Rumeur, Tom Tam-Tam, Michael Micro, Madame Maud Saint-Lettre (née Cambronne), Charles-Apollon Heresvépet, Mademoiselle Gonzales Lasouris, Twitty Van der Twitter, Zéphyrin Le Pigeon Voyageur, le Grand Communicateur... ça fait un paquet de personnages, mais pas assez pour oblitérer une fin pareil, dans un sens où ce geste saluerait une histoire aboutie comme un voyage en bus digne de ce nom.

Il me semble que l'histoire pourrait supporter quelques milliers de caractères en plus, c'est encore un petit format, pour peaufiner ce pamphlet contre l'intolérance à travers des moyens de communication, je ne suis pas dupe de l'humour par dessus le message contestataire, à la façon du chocolat tout autour de la cerise d'un "MonChéri", avec le calva pour faire passer le cocktail. Aucune mention du minitel, des signaux de fumée, des pots de yaourts reliés par une ficelle ou encore des talkie-Walkie... des invités discrets de cette fameuse crémation ?

Le titre met en surbrillance l'incident causé par Jean-Marie Le Pourriel, ça pourrait être une fin plus à sa place que l'union célébrée par la mexicaine, qu'il faut reconnaître à travers le personnage de Mademoiselle Gonzales Lasouris, mademoiselle et grande prêtresse du web, pourquoi pas, mais c'est pas au mieux je trouve, ça manque d'ambition. C'est plutôt Kevin Texto et Mademoiselle Gonzales Lasouris qui aurait besoin de se voir promettre des unions fertiles et éclairées, par exemple, dans leur monde sans doute menacés par des meutes de Jean-Marie Le Pourriel ?

   Anonyme   
9/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour
De l'idée, de l'originalité, des noms bien travaillés, un texte travaillé lui aussi, une histoire dans l'air du temps mais pour y être revenue plusieurs fois, autant le dire, j'ai décroché à chaque fois à mi-parcours pour ne plus ensuite que survoler le texte.
L'univers, les "personnages" ne m'ont pas plu. C'est uniquement du fait de mes goûts personnels.
Désolée, et surtout, bonne continuation.

   Anonyme   
12/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
« dans un univers où la liberté d'expression flirtait ouvertement avec le respect d'autrui - un univers parallèle » : forcément parallèle !
« Prie-Comte Robert » : en Seine te Marne (77) ; bien le détournement du nom.
Je ne sais si ce texte est « à damner un édit papal », mais il m'a fait sourire. Peut-être a-t-il été inspiré par le forum : Apprenez à parler le langage du futur ?
En guise d'eulogie : Bravo pour le respect dû à l'ancien (au père devrais-je dire). C'est également un beau roman d'amour ; rien de tel qu'une rencontre sur le web pour se rouler à deux sur la toile.
Bon j'arrête de me turlupiner l’algorithme.  

   Mistinguette   
15/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Flupke
Comme tous vos textes, cette nouvelle est un pur bonheur.
Entre autre, celle-ci est un concentré de trouvailles plus savoureuses les unes que les autres.
J’ai particulièrement apprécié le paragraphe de la vieille lettre d’injures et de son pèse-lettre « Wait & Watch ».
J’ai aussi appris deux mots :
Racrapoter, dont j’aime particulièrement la sonorité (Il est précisé dans le dico qu’il est d’origine Belge).
Et Eulogie, là, je suis impardonnable car j’ai suivi toute ma scolarité dans une école religieuse.
En résumé, un très bon moment de lecture et, pour ma part, pas une virgule à changer.
Bonne continuation Flupke.

Au fait, je n’habite pas très loin de Prie-Comte-Robert ;-)

   Anonyme   
16/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Truculent et au départ ce genre de texte c'est pas mon genre. Mais ici c'est joliment servi par une plume aiguisée, vive, un peu nerveuse. Dans l'ensemble ce texte ne verse jamais dans la facilité et ça me ravit.

   Marite   
16/4/2010
Désolée Flukpe, je n'ai pas pu vraiment être accrochée par cette histoire qui est pourtant très bien imaginée. Je pense que la faute m'incombe entièrement car j'ai une réaction instinctive de rejet de ces nouvelles formes d'expression écrite et le pire (je prends le risque del'avouer) c'est que je n'ai aucune envie de m'y adapter. Il y a encore de par le monde, suffisamment de personnes avec lesquelles je peux communiquer sans utiliser ces langages. Les noms des personnages sont pour la plupart très amusants mais Jipègue, Pourriel, Heresvépet restent très mystérieux pour moi. Comme tu dois le comprendre, ceci est très subjectif. Je suis cependant admirative devant le travail que cette histoire a dû te demander pour être aussi bien écrite.

   Anonyme   
16/4/2010
Bonjour Flupke
J'ai tout de suite été attiré par le nom de l'auteur de l'excellent Rachid et de l'inoubliable exégèse du fameux poème monolettrique.
En outre le titre me semblait prometteur (Je suis friand d'humour noir)
Je pensais m'offrir une nouvelle pinte de bon sang.

Force est de reconnaître que je n'ai pas esquissé le moindre sourire. J'ai même du m'y reprendre à plusieurs fois pour terminer la lecture, ce qui concernant une nouvelle de Flupke est tout à fait inhabituel.

Je dois être imperméable à l'humour branché. Et j'ai bien peur que cette faute de goût soit incurable.

   Bidis   
17/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai beaucoup apprécié de petites perles par ci par là, comme "la vache qui prie" ou "Maud Saint-Lettres née Cambrone", outre que ce texte m'a souvent fait sourire. Mais, pour moi, c'est trop long. Un moment, j'ai eu mon compte, et lire cette plaisante histoire jusqu'au bout m'a semblé trop fatigant. Une question d'âge sans doute...

   jaimme   
19/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'te la kiff ta story!
Létrotop!

mode vieux français:
Cette nouvelle mérite une lecture attentive. Parfois trop ce qui casse un peu le rythme, mais c'est le revers de la médaille puisqu'elle fourmille d'inventions.
J'ai particulièrement accroché à partir du télégramme téléphoné (ce qui n'existe plus si je ne m'abuse, en France du moins).
Je ne vais pas relever tous les clins d'oeils, ils sont très nombreux et certains sont vraiment amusants.
Je regrette deux choses: il n'y a pas vraiment d'histoire, c'est dommage. Un incident, oui, mais je reste sur ma faim.
Et surtout la modification de registre. Je m'explique: tout évolue dans le monde de la communication moderne et l'ensemble a une unité de ton. Mais je trouve que cela "dérape" avec les "restos du poumon" et la "vache qui prie". J'ai l'impression d'être là dans un simple délire et plus dans ce monde inventé mais cohérent. Ou bien quelque chose m'a échappé.
Globalement une lecture agréable, un peu courte du fait du manque d'histoire, à mon goût; mais une pétillance qui m'a vraiment amusé. Et une réflexion esquissée sur la virtualité du monde dans lequel nous plongeons.

jaimme

   Anonyme   
20/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Flupke

(Hdp contente de te retrouver en publication)

Je retrouve avec plaisir un rien de causticité, un œil aiguisé et une plume vive.
J'ai beaucoup apprécié l'entame:
"la liberté d'expression flirtait ouvertement avec le respect d'autrui - un univers parallèle, donc "

Mais je pense que ce texte présente un petit souci : Il y a de multiples personnages que d'ailleurs j'ai du mal à distinguer les uns des autres et énormément d'actions qui s'entrecroisent et interfèrent. Du coup, en plus avec les jeux sur les noms, les spots publicitaires, le lecteur doit faire preuve d'une concentration énorme.

Et l'incident discriminatoire qui est le cœur de la nouvelle en théorie est finalement noyé par le mariage de deux collatéraux.

Je pense que pour ce texte l'auteur est victime de son sens du raccourci, de la vivacité de son écriture : Le lecteur est complètement saturé (de pixels ?). On ne risque pas de s'ennuyer mais plutôt de se "turlupiner l'algorithme".

Merci

Xrys

   belaid63   
22/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
j'ai aimé ce texte, amusant, léger et plein de trouvailles. on ne s'ennuie pas un instant. l'écriture est maitrisé, comme d'habitude, et l'humour présent et sans lourdeurs.
une pensée particulière a jipègue.

   Anonyme   
9/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Alors, tout premier commentaire que je poste!
J'ai trouvé que ton histoire était rafraîchissante, je n'ai pas vraiment compris toutes les références, mais cela ne m'a pas empêché de bien rire. Les mots s'agencent comme s'ils avaient été fait pour être ensemble; même les plus incongrus!
Faisant la lecture à haute voix, je peux t'affirmer que le personnage Kevin Texto permet à une tranche d'âge, sûrement très différente de celle à qui s'adresse ton histoire, d'entrer dans le récit sans trop se forcer, et même de leur arracher un sourire!
Si au départ j'ai eu un peu de mal à bien entrer dans le contexte, le petit télégramme permet d'accrocher assez longtemps le lecteur par curiosité pour que l'on ait le temps de s'attacher à l'histoire.
Merci pour ce petit moment de détente et de rire !

   silene   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un régal de lecture ! Où je trouve que vous faites fort, c'est en vous donnant les moyens - et sans doute le temps - de trousser quelque chose d'excellent, construit, drôle et remarquablement observé.
Ne vous connaissant guère, je ne sais si ma mélopée va sonner comme aria célébrative à votre oreille, ou si, soupçonneux, vous vous demanderez ce que l'individu cherche in fine. Ne craignez rien, je ne fais pas de collecte.
Qu'il me soit permis en tout cas de ne pas user d'euphémismes et de circonvolutions minorantes : voilà ce que j'appelle du texte, bien conduit, foutrement bien torché, and all that sort of things.

   doianM   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup d'imagination, des travestis, des allusions, l'histoire n'échappe pas à notre siècle, elle est trop liée par les multiples sous-entendus.
Une fable moderne.
On ne s'arrête pas de sourire et on avance de surprise en surprise.
Mais à partir d'un certain moment, justement, le mouvement semble s'arrêter.
La nouvelle est alors victime de sa propre qualité, la mise en scène permanente de nouveaux acteurs,des clins d'oeil, etc.
Il me semble bloquée, paradoxalement statique.
Trop riche, peut-être, pour un trajet si court.

On admire, on s'amuse, mais on n'a pas le temps de respirer.
Ni de saisir le "mouvement".


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