« Un jour, je ne serai plus rien qu’un point infime dans l’immense image arrêtée de ce qui fut un univers, comme une photographie figée sous verre, accrochée au mur du néant, sans personne même pour contempler ce curieux vestige. » Daniel De Bruycker – Silex
Début décembre 2007, à mon retour d'un voyage à St-Petersbourg, une carte postale du Mali m'attendait dans notre douillet appartement moscovite. Ce simple morceau de carton allait devenir un de mes objets fétiches. Un trophée de plus, illustrant l'adage préféré de mon grand-père, maintes fois rabâché : « Même si tu n'as qu'une chance sur dix, Konstantin, si tu essaies, tu auras toujours une chance de plus que si tu n'essaies pas. »
Natacha m'accueillit en me gratifiant d'un tendre baiser. Elle avait préparé du chocolat chaud. Depuis notre voyage de noces en Italie, en juin de cette année, elle avait pris ce pli de célébrer mes retours en me mitonnant une bonne thermos de ce breuvage divin. Habituellement, nous nous installions dans le salon, nous dégustions notre tasse de chocolat et Natacha me tenait au courant des derniers développements locaux ou familiaux. C'était le rituel quand je rentrais de déplacement.
Il y avait beaucoup de courrier, mais elle me tendit la carte postale du Mali en premier. La photo du recto représentait une gravure rupestre. Probablement une scène de chasse vu le contexte de cette étrange affaire. Au verso, deux personnes avaient signé le message. Deux écritures différentes. L'une très claire, fluide et aisée à parcourir, couvrait la majorité de l'espace disponible. L'autre consistait en trois courtes phrases tracées d'une main tremblotante.
Un sourire radieux se dessina sur mon visage et mes yeux s'embuèrent légèrement. Je posai la carte sur la table sans la lire. Ma gorge se serra. Je retardai l'instant magique pour mieux en apprécier le charme. Tout d'abord, je bus quelques gorgées de la tasse de chocolat italien que Natacha m'avait versée. Le liquide brûlant se répandit dans mon gosier et son goût légèrement amer me procura la satisfaction d'usage.
Je repris la carte postale afin de la savourer. Je déchiffrai facilement le « grazie mille » précédent la signature tremblotante. Natacha m'observait, intriguée. Quand nos regards se croisèrent, elle me sourit sans dire mot. Ses sourcils s'arquaient en accents circonflexes, plissant son front, et de ses yeux émanaient une multitude de points d'interrogation très discrets. Patiemment et avec tact, elle me sollicitait de manière non verbale afin que j'étanche sa curiosité. Elle ne savait pratiquement rien de ce singulier enchaînement de coïncidences que j'avais essayé de gérer du mieux que j'avais pu, en mon âme et conscience. Elle ne connaissait que le début de l'histoire.
Je lui souris en retour et je commençai.
- Natacha chérie, te souviens-tu de ce petit restaurant vénitien sur le Lido que ton patron nous avait recommandé ? - Konstantin chéri, tu veux sûrement parler de la « Trattoria Mali » où nous sommes allés manger à deux reprises ? - Oui, c'est cela. - Je me rappelle que ta curiosité à ce sujet. - Tout à fait. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je t'avais photographiée plusieurs fois dans ce restaurant. Et pendant que j'y étais, j'avais aussi pris des photos du décor en général. J'avais pensé que de retour à Moscou, je pourrais analyser ces photos et glaner quelque détail intéressant. - Ce qui semble avoir été le cas, Konstantin, si j'en juge par ta satisfaction à la réception de cette carte postale provenant d'Afrique ? - Eh bien, en fait, non. Du moins, pas directement. Tu me connais et tu sais à quel point je suis têtu quand j'ai jeté mon dévolu sur une énigme, et combien il m'est difficile d'abandonner tant que je n'ai pas utilisé tous les moyens à ma disposition. J'ai donc écrit une lettre au propriétaire de la Trattoria Mali et je lui ai posé la question tout simplement. - Et, a-t-il satisfait ta curiosité ? - Oui. - Je ne me souviens pas d'une enveloppe en provenance d'Italie depuis notre retour. - Natacha chérie, c'est tout à fait normal. Il m'a répondu directement par courriel. J'avais communiqué dans mon message toutes mes coordonnées. Il s'agissait d'un e-mail assez long et très explicatif. Il avait donc baptisé ainsi sa trattoria plus de 30 ans auparavant et il s'étonnait rétrospectivement qu'aucun client – à part moi – ne lui ait jamais posé cette question relative au pourquoi du nom. Je ne t’en avais pas parlé afin de ne pas faire naître de faux espoirs. - Humm ! À l'occasion, j'aimerais bien jeter un coup d'œil sur ce message ! - Mieux que cela mon amour. Je vais te faire lire une correspondance où je cite cet e-mail, afin que tu aies une vision globale de cette histoire. Car vois-tu, après réception de sa réponse, j'ai pris la décision unilatérale d'interférer légèrement avec les affaires du restaurateur. Je dois avoir une copie imprimée du dernier e-mail que j'ai reçu en octobre.
Je terminai ma tasse et j'allai dans mon bureau chercher un classeur en cuir où je gardais certains papiers importants en archives. Je trouvai facilement le document en question et je retournai au salon pour donner à Natacha la correspondance suivante :
@MAIL.RU Письмо от Константин Комаров <komarov1978@bk.ru>
От: Константин Комаров <komarov1978@bk.ru> Кому: Paola Livia Ouellet <paola.livia@yahoo.ca> Дата: 20 октябрь 2007 10:35:44 Тема: Re[4]: Pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara
OK Paola. Au plaisir de recevoir de vos nouvelles. Amicalement, Konstantin
-----Первоначальное послание----- От: Paola Livia Ouellet <paola.livia@yahoo.ca> Кому: Константин Комаров <komarov1978@bk.ru> Дата: 19 октябрь 2007 15:49:13 -0700 (PDT) Тема: Re : Re[2]: Pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara
Cher Konstantin,
Merci infiniment pour votre long e-mail d’hier. C’est absolument incroyable ! L’accumulation de coïncidences est ahurissante, mais je me dis que c’est trop beau pour être vrai. Cela fait si longtemps que je cherche !!!
Bien sûr, j’ai suivi à la lettre votre suggestion que je trouve très logique et pas du tout étrange. Quoi qu’il en soit, merci du fond du cœur pour votre « raclage » du web. Je vous tiendrai au courant. Amicalement,
Paola Livia
----- Message initial ---- De?: Константин Комаров <komarov1978@bk.ru> À : Paola Livia Ouellet <paola.livia@yahoo.ca> Envoyé le?: jeudi 18 octobre 2007, 08 h 28 min 42 s Objet : Re[2]: Pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara
Chère Paola,
Vous me demandez dans votre e-mail de mardi de vous indiquer dans quel contexte je suis tombé sur votre site web. C’est une longue histoire.
Il y a quelques mois, j’étais parti en voyage de noces avec Natacha à Venise. Cela fait un peu cliché, mais je pense que c’est une tradition parmi certains Moscovites francophiles de la vieille garde.
Ma charmante épouse nous avait trouvé un logement très décent sur le Lido. Une île de la Sérénissime que son patron connaissait très bien. Il nous avait même recommandé des restaurants typiques, peu fréquentés par les touristes, mais toujours bondés d’autochtones, ce qui est un très bon signe. Natacha et moi raffolons de ce genre d’exotisme. L’un d’entre eux se nommait « Trattoria Mali ». Un prix décent pour un repas tellement agréable que nous y retournâmes une deuxième fois. Néanmoins, nous étions en désaccord quant à l’origine du nom. Elle pensait qu’il s’agissait d’un prénom ou d’un patronyme italien, voire d’une concaténation du style Marco/Lisa par exemple. Pendant que nous devinions l’âge du patron (65 -70 ans ?) et que nous l’observions plaisanter avec les trois serveuses (peut-être ses filles ?) mon esprit tortueux se demandait si Mali pouvait avoir un rapport quelconque avec le pays africain homographe, tout simplement. Natacha me signifia que l’on ne pouvait pas écarter cette hypothèse, mais souligna qu’il n’y avait aucun élément africain dans le décor relativement hétéroclite du bistroquet. « Pourquoi pas Pizzeria Mongolie ou Trattoria Corée du Nord ? » me taquina-t-elle. Plutôt que de capituler immédiatement, je me suis levé et j’ai discrètement mitraillé l'intérieur du restaurant, sans flash. Bien m’en prit, car à notre retour à Moscou, en visionnant le diaporama sur mon ordinateur portable, je remarquai en zoomant sur les ornements, quelques symboles utilisés par les Rose-Croix, une fraternité spirituelle à laquelle j’avais appartenu durant ma période « New Age ». Me prévalant de ce point commun, je m’enhardis d’écrire une lettre en anglais et en français au propriétaire. Tout d’abord pour le féliciter pour la qualité de la cuisine, l'excellent rapport qualité/prix et aussi pour lui poser la fameuse question de l’origine du nom. Je rajoutai quelques fioritures rosicruciennes dans ma signature en espérant augmenter ainsi les chances d’une réponse.
Curieusement, sa réponse me parvint par e-mail quelques semaines plus tard et dans un français impeccable. Voici un copié/collé en italiques :
Cher frater,
Je te réponds en français plutôt qu'en anglais, car j’ai beaucoup vécu et voyagé en Afrique noire francophone et je me sens plus à l'aise dans cette langue. Ta lettre m’a surpris. En la recevant, je me suis rendu compte que tu es le premier client en trente-deux ans à me poser la question de l’origine du nom « Trattoria Mali ». Il s’agit d’une vieille blessure qui n’a jamais cicatrisé malgré le temps passé. Le fait de l’évoquer s'avère douloureux, mais c’est aussi l’occasion de vider un sac que je n’ai jamais ouvert. Il me semble logique de m'en remettre à un frère dont les aspirations spirituelles sont probablement assez proches des miennes. Ma défunte épouse, Maria, et nos enfants ignorent la vérité, et en te la confiant, j’ai l’impression de me préparer à la leur annoncer un jour ou l’autre. Officiellement Mali est composé des premières syllabes du prénom de ma femme et de son nom de jeune fille, Licciardino. Maria était très flattée que je baptise ainsi la trattoria que j'ai ouverte en 1975.
Mais avant de rentrer en Italie et de rencontrer Maria, j’avais vécu, de 1968 à 1972, les plus belles années de ma vie avec une compagne merveilleuse. Nous nous accordions sur tellement de points. Nous partagions les mêmes goûts de lecture et un idéal identique du voyage. Ce qu'elle découvrait m'intéressait et réciproquement, elle était très attentive et réceptive, vis-à-vis de mes enthousiasmes. Quatre années de bonheur, principalement, sur le continent noir. Elle s’appelait Delia, et m’accompagnait dans mes déplacements en Afrique. Les derniers mois de notre passion se sont déroulés au Mali. Elle m’a quitté non pas pour un autre, mais parce qu’elle savait qu’elle allait mourir. Peu de temps avant notre séparation, elle semblait être affectée par quelques crises de mélancolie, qu'elle essayait vainement de dissimuler. Je tentais de trouver des spectacles intéressants pour lui changer les idées. Je lui proposais même d’apprendre à jongler pour la divertir. Mais dès que nous cessions les exercices, elle recommençait à broyer du noir. J’avais cru parvenir à mes fins, quand un jour, en passant devant un magasin d'antiquités à Bamako, elle m’avait montré du doigt une armature de flèche néolithique, en silex, finement taillé. J’avais toujours rêvé de lui faire un cadeau, un souvenir de moi, mais elle détestait s’encombrer de bibelots ou de bijoux. Mais là, pour cet artefact façonné par une main très ancienne oubliée de tous, elle voulait bien accepter ma proposition. Ravi de pouvoir l'égayer, de lui ôter ses idées moroses, je lui offris donc l’objet de sa convoitise, quelque peu étonné de son choix, car il s’agissait d’un présent peu onéreux. Malgré tout, quelques jours plus tard, elle ne pouvait plus se retenir de me cacher ainsi sa tristesse et elle éclata en sanglots.
Il est difficile d’imaginer un axe portant en ses extrémités des valeurs plus antinomiques du bonheur et du malheur. Elle m’annonça qu’elle était enceinte et en même temps, victime d’une maladie très grave, qui pouvait se soigner, certes, mais dont le traitement serait extrêmement néfaste au développement du fœtus. Les risques d’anormalité au moment de la naissance étaient très élevés, mais il lui fallait suivre la « cure » recommandée par le docteur. Sinon, il lui resterait à peine un an à vivre. Elle avait pris sa décision : elle souhaitait donner toutes ses chances à notre enfant.
Je n’étais pas du tout d’accord avec son point de vue. Je lui demandais si cela ne semblait pas plus sensé d’avorter, de se faire traiter pour survivre et de concevoir un autre enfant plus tard. Elle me répondit que c’était très facile pour un homme qui ne porte pas la vie en lui, de tenir un tel discours. Étais-je absolument certain que si j’étais une femme, j’aurais adopté la même logique ? Quel affreux dilemme ! Comment savoir qui a tort ou raison dans un cas pareil ? Mon cœur était rempli d’une tristesse infinie. Le centre de mon univers allait s’écrouler et je me sentais totalement impuissant, comme dans ces curieux cauchemars où je n’arrivais pas à traverser une route avec des jambes en coton.
Officiellement, j’étais bien obligé de respecter sa décision. C’était son corps, c’était sa vie, c'était sa mort. Mais intérieurement, j’étais révolté. Delia était l’amour de ma vie et elle avait décidé de se laisser mourir, de mettre fin à ses jours. Des expressions mal choisies, des mots malheureux que j’aurais dû confiner à mon dialogue intérieur. Pourquoi dans une discussion un peu plus houleuse que d’habitude, ai-je eu la faiblesse de suggérer à demi-mot que sa décision ressemblait à un suicide ? Combien de fois n’ai-je pas regretté ces mots ? J'ai compris trop tard que j'analysais le problème avec mon cerveau, alors que Delia raisonnait, dans le cas présent, avec son cœur et son corps.
Sûrement que pour Delia c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle m’a quitté le 6 octobre 1972. Proprement, en me laissant une longue lettre pleine d’amour, me suppliant de la pardonner. Elle m’expliquait qu’elle n’envisageait pas de continuer à imposer ce stress continuel à son organisme, et par ricochet à la petite vie qu’il abritait. Elle voulait que je garde une image positive d’elle. Pas celle des derniers jours d’une agonisante. Elle était sincèrement désolée de la souffrance qu’elle m’infligeait. Ce n’était pas de ma faute si le malheur s’abattait sur notre amour, s'évertuait-elle à me convaincre. Elle me rassurait tant bien que mal et me jurait un amour éternel.
Je ne l’ai jamais retrouvée malgré des recherches intensives. J'ignore si la grossesse a pu être menée à terme. De toute manière, j’étais forcément un père indigne. Un partenaire qui n’avait pas réussi à comprendre, ni à respecter la décision de la femme avec laquelle il aurait aimé partager cette vie. Un homme qui n’avait pas su offrir à sa compagne le soutien psychologique qu’elle attendait de lui. Je m’étais spolié de plusieurs mois de présence de Delia, et je l’avais privée, elle, d’une épaule où poser sa tête et de bras qui auraient pu la réconforter en la serrant tendrement.
Elle avait toujours éludé mes questions à propos de sa famille et m'avait rarement raconté des détails de son passé. J'étais angoissé à l'idée que mon manque d'empathie l'ait condamnée à une agonie probablement solitaire. J'espérais secrètement qu'elle ait une amie quelque part, dont elle ne m'avait jamais parlé, qui pourrait prendre soins de ses derniers jours. Je n'ai jamais reçu le moindre signe d'elle. Je n'ai jamais rien su de sa fin. Il me reste d'elle le souvenir de notre amour, une cicatrice douloureuse et muette, quelques photos et cette longue lettre d'adieu que je relis tous les ans à la même date.
Quand mon regard s'attarde sur l'enseigne de mon restaurant, je songe à ce continent, à ce pays, où mon cœur a connu un réel bonheur, je pense à Delia. Voilà, cher frater, tu comprends maintenant pourquoi je parle d'une blessure inguérissable. Il s'agit là d'un bien lourd tribut à payer pour quelques mots malheureux qui m'ont échappé. Parfois, je me demande si je ne suis pas un peu l’esclave de mes regrets.
Fraternellement,
Paolo Livio Del Punto
Voilà Paola. Bien sûr, son courriel a enfiévré mon imagination. Une question obsédante a squatté mon esprit pendant plusieurs semaines : et si la grossesse de Delia avait été menée à terme ? Je me souviens de Paolo, l'homme que j'avais vu en avril dernier, plaisantant avec ses serveuses, et il m'était difficile de le visualiser en train d'écumer l'internet. Me considérant comme son frère, spirituellement du moins, je me suis permis de racler le web à sa place pendant mon temps libre. Les indices que je possédais étaient relativement minces. Grossesse annoncée en septembre/octobre 1972, donc, accouchement en 1973. J'ai fait fausse route en cherchant des sites contenant des curriculum vitae indiquant une date de naissance en 1973. Beaucoup trop nombreux. Je ne pouvais pas tous les éplucher. Et puis intuition fulgurante : si Delia avait juré un amour éternel à Paolo Livio, de quelle façon cet amour aurait-il pu guider ses choix durant ses derniers jours ? Pourquoi n'aurait-elle pas prénommé son fils de manière identique, par exemple ? Logique très machiste. Pardonnez-moi, je n'ai pensé à décliner le prénom au féminin que quelques jours plus tard. Je vous fais grâce de tous les algorithmes dont j'ai bombardé mon moteur de recherche favori.
Voilà comment, je suis « tombé » (Ô internet !) sur votre site, Paola. En vous cherchant. En me mêlant d'affaires qui ne me regardent pas vraiment. En agissant par procuration imaginaire en lieu et place d'un frère, appartenant à une confrérie dont je ne fais même plus partie, dans l'espoir de le soulager d'un passé qu'il semble traîner comme un boulet. Et probablement aussi, par orgueil intellectuel, pour me libérer d'une idée obsédante, en imaginant présomptueusement que si j'essayais, alors, j'avais une chance de plus que si je n'essayais pas.
Allez-vous trouver mon avis étrange, si je vous suggère de lui envoyer une photo de vous-même, tenant la pointe du pendentif en premier plan ? Peut-être pourrait-il confirmer la provenance de l'armature de flèche ?
Son adresse e-mail est paolo.livio.delpunto@alice.it
Amicalement,
Konstantin Komarov
-----Первоначальное послание----- От: Paola Livia Ouellet <paola.livia@yahoo.ca> Кому: Константин Комаров <komarov1978@bk.ru> Дата: 16 октябрь 2007 13:28:03 -0700 (PDT) Тема: Re : Pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara
Cher Konstantin,
Je vous remercie pour votre courriel du 14 octobre. Le moindre indice peut en effet m’aider considérablement dans ma recherche. Votre suggestion d’une datation au carbone 14 pourrait être intéressante. Comme je l’explique sur mon site, cette pointe de flèche était portée en pendentif par ma mère. Était-elle native du Sagittaire ? Je l'ignore. Elle est décédée quelques heures après avoir accouché, à Montréal. Je n'ai jamais su comment s’appelait ma maman. La veille de ma naissance, il semblerait qu’elle ait été attaquée, violentée, à je ne sais quel degré et probablement dérobée, puisqu’elle n’avait avec elle, selon l'ambulancier, ni pièce d’identité ni sac à main. Elle était épuisée par l’accouchement, elle a juste acquiescé d'un sourire quand on lui a indiqué le sexe du bébé, mais elle a quand même trouvé la force de demander de quoi écrire et d'aligner quelques mots sur un bloc note « s.v.p. baptisez ma fille Paola Livia et donnez-lui… » ses doigts fatigués n'ont pas pu terminer la phrase, car le stylo est tombé et elle est restée inconsciente pendant plusieurs heures, jusqu’à sa mort.
Pour mon dix-huitième anniversaire, un officier de justice m’a remis une enveloppe marron contenant le morceau de papier griffonné par ma mère, le pendentif et un message de la part de la sage-femme, malheureusement introuvable avec un patronyme aussi courant. Elle avait fait le nécessaire pour que je récupère ces deux objets que ma mère avait eus entre les mains. Les seuls liens qui me relient à elle. Je n’ai même pas de tombe sur laquelle me recueillir.
Si seulement elle avait eu une pièce d'identité avec elle, j’aurais pu, connaissant son nom, remuer ciel et terre et essayer de chercher mon père naturel.
J’ai eu la chance d’avoir été élevée au Québec par une famille adoptive merveilleuse, qui m’a offert beaucoup d’amour et que je considère comme ma vraie famille, mais j’aurais tellement aimé retrouver mes racines biologiques. C’est la raison pour laquelle, en dernier recours, j’ai construit ce site web avec ces informations me concernant et ces maigres indices sur ma mère.
Vous dites que vous êtes tombé dessus en surfant. Si vous le permettez, puis-je vous demander dans quelles circonstances exactement ? La question peut vous sembler anodine, mais la réponse peut être très importante pour moi.
Pourriez-vous également avoir la gentillesse de me communiquer les coordonnées de la personne pouvant corroborer votre hypothèse quant à l'origine de la pointe de flèche en silex ? D’avance merci. Sincères salutations,
Paola Livia
----- Message initial ---- De?: Константин Комаров <komarov1978@bk.ru> À : Paola Livia Ouellet <paola.livia@yahoo.ca> Envoyé le?: dimanche 14 octobre 2007, 14 h 26 min 31 s Objet : Pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara
Chère Paola Livia,
Bonjour de Russie !
Je suis tombé sur votre site web en surfant l’internet. Pour répondre à votre question concernant la photo sur la page d'accueil, je constate de fortes ressemblances avec les pointes de flèche en silex biface que l’on trouve dans le Sahara, au Mali par exemple. Avez-vous envisagé de faire une datation au carbone 14 afin d'évaluer son ancienneté ?
J’espère que cela peut vous aider dans votre quête. Surtout, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de plus amples renseignements. Je ne suis pas un expert, mais peut-être pourrais-je vous orienter vers une de mes connaissances qui corroborerait probablement mon hypothèse.
Meilleures salutations,
Konstantin Nikolayevich Komarov Spiridonovka ul., 21/2-46 103001 Moscow Russia Tel : +7 95 290 59 53 komarov1978@bk.ru
Я в Моем Мире - http://my.mail.ru/bk/komarov1978/
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