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Cox
26/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour et bravo !
Je trouve le texte admirablement écrit. Intime, il arrive à se montrer sans réserve, tout en gardant une pudeur digne, ce qui est particulièrement difficile à réaliser. En s’y essayant, on tombe souvent soit dans le style « précieux qui a peur des mots », soit dans l’excès inverse du déballage exhibitionniste. Et par “on”, je veux dire “je”. Ici, vous trouvez un très bel équilibre, d’où émane une sensation de sérénité. Le pire n’est pas forcement derrière Laure, qui sait ? Mais on voit transparaitre, dans la couleur du texte, son tranquille moral d’acier qui a su s’endurcir, et qui pourra faire face. J’avais craint de prime abord ne pas me sentir beaucoup de sympathie pour Laure qui s’est « forgé un caractère de gagnante » en s’acharnant à « être la meilleure ». Mais le texte nuance immédiatement cet aspect en évoquant son manque de confiance dans son rapport au corps. Comme pour nous faire sentir que ce n’est pas si simple, que la vie n’est pas qu’une affaire de division bien nette entre gagnants et perdants. J’aime bien. On suggère un problème de santé dès le début, par petites touches successives (inquiétude du mari, plaisanteries macabres, cicatrices). Le texte m’a laissé ensuite penser que c’est peut-être la convalescence après la chirurgie plastique (« ouf, pas trop grave »). Puis de palpation en chimio, le ton se teint de gris. Mais l’arrivée au refuge installe une chaleur et une tendresse rassurantes. Le passage avec l’enfant est bien pensé, mais je pense qu’on perd un tout petit peu de l’élégance du texte ici. J’aurais plus apprécié la conversation si la gamine ne faisait pas explicitement la morale un peu convenue sur « je m’accepte comme je suis, ça me rend unique ». Les personnages n’ont pas besoin de relever la marbrure sur son visage ; on comprend votre intention et votre message à travers la simple présence de la petite fille guillerette. C'est qu'il faut parfois savoir lui faire confiance, à son lecteur, meme si ça fait un peu peur! Et puis ça créerait une complicité muette entre ces deux filles, qui serait bien dans le ton je trouve. La révélation de la grossesse est une façon simple d’ouvrir vers l’avenir en fin de texte. Ce n’est pas une chute révolutionnaire, mais ça s’insère tout à fait bien dans l’ambiance. La seule chose qui me freine peut-être dans mon appréciation, c’est que le texte et ses différents aspects ne me touchent pas directement (ce qui est bien sûr totalement subjectif et ne change en rien la qualité de la nouvelle). La féminité et le rapport au corps occupent une part importante. Je comprends ces thèmes et ils m’intéressent aussi, mais comme « de l’extérieur », pour de bêtes raisons testiculaires. J’ai la chance aussi de n’avoir pas eu, dans mon entourage, l’expérience de la chimio, des rayons etc… Donc encore une fois, je comprends, mais avec une certaine distance. J’aurais peut-être apprécié que les manifestations de sa convalescence soient un peu plus développées ? Pour mieux m’aider á ressentir la difficulté de sa situation. Mais bon, on aurait peut-être perdu de cette jolie pudeur que je vantais. Bref, vous l’aurez compris c’est un texte que je trouve particulièrement bien mené, et qui me laisse admiratif ! Et je pense qu'il sera d'autant plus touchant pour qui partage de près ou de loin les luttes de Laure |
Cyrill
29/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Je n’ai pas été emballé par cette histoire. Bien écrite, elle se lit facilement. Le sujet lui-même en revanche ne m’attire guère, par conséquent il m’aurait fallu une narration qui s’affranchisse des bons sentiments, pour aller vers les sentiers moins battus de la demi-teinte.
Résumer la protagoniste à un curriculum vitae comme vous le faites au début me paraît peu crédible. La complexité psychique ne peut se résoudre à une équation telle que vous la formulez, et la façon manque cruellement de chair. La partie qui se passe dans le chalet ne m’a pas plus convaincu. La rencontre dans le refuge, la conversation, la petite fille qui met les pieds dans le plat avec ses questions candides, tout ça sent un peu l’eau de rose. Je dirais que c’est de la Feel-Good littérature, légèrement soporifique. Rien qui me bouscule ni me passionne. |
jeanphi
11/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Ce qui paraît certain à l'amateur que je suis, c'est qu'il faut une sacrée sensibilité pour écrire comme ça. Plein de bons sentiments auxquels vous donnez de l'intérêt sans tomber dans le lieu commun... Il est rare qu'une nouvelle normalement longue me paraissent beaucoup trop courte. Je trouve que celle-ci respire l'aisance et la sympathie. Je perçois un sens analytique naturel dans votre plume qui vous permet de donner une raison d'être à la simplicité d'un récit. |
poldutor
11/2/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour fopouete
Je lis rarement les nouvelles, je suis plutôt "poème classique", mais le titre de votre texte a attisé ma curiosité, j'ai bien aimé l'humanité qui s'en dégage... Voilà une belle femme complexée par sa petite poitrine et qui malgré l'amour de son mari décide de se faire poser des implants, on lui découvre une tumeur, on l'opère et sur le coup, hélas, sa poitrine n'y gagne rien en esthétique, mais Laure sauvegarde sa santé... Bien sûr, pour une femme, la poitrine est l'un des emblèmes de la féminité, Laure surpasse cet obstacle, et courageusement s'offre une escapade en montagne avec son chien, là, elle fait la connaissance d'une fillette qui lui donne une leçon d'acceptation de soi ! C'est votre premier texte, et il est publié aussitôt, bravo, je vous en souhaite bien d'autres. Au plaisir de vous lire, peut être un poème, classique ! Cordialement. poldutor |
Malitorne
13/2/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Montagnard dans l’âme, un texte qui parle de randonnée ne peut que m’attirer, d’autant plus avec un chien. Étonné d’ailleurs que le refuge l’accepte – la balade ne doit pas se situer dans un parc national – et que ce même refuge dispose d’une cheminée. En général on y trouve plutôt des poêles à bois mais je parle ici des Pyrénées, connaissant peu les Alpes.
D’un point de vue stylistique le texte a une écriture simple, sans fioriture donc aisé à parcourir. Il faudrait peut-être lui apporter davantage de caractère, elle n’a pas grand chose qui la distingue d’une autre. Le thème est bien traité et intéressant jusqu’au dialogue avec la petite fille, à partir de là vous tombez dans une éloge à la différence naïve et guère crédible. C’est plein de bons sentiments mais trop, justement. Vous en connaissez vraiment des enfants qui assument leur différence ? D’une telle ampleur de surcroît ? Moi pas, c’est un âge où l’assimilation au groupe prime avant tout. Enfin l’annonce de la grossesse au final renforce cette impression que vous êtes sortie d’un récit poignant, tragique, pour en faire un conte de fée. Du coup il perd sensiblement de sa portée. (N’hésitez pas à venir commenter vous aussi, l’échange est important pour le dynamisme du site). |