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Aventure/Epopée
Gerwal : Le phare
 Publié le 14/08/11  -  19 commentaires  -  10623 caractères  -  187 lectures    Autres textes du même auteur

Je m'appelle Kéruzel, Léon-Marie, je pense m'enrôler, pour les trois ou quatre mois d'une saison de pêche, sur un de ces trois-mâts morutiers qui partent pour l'Atlantique nord.


Le phare


Je m'appelle Kéruzel, Léon-Marie, Yannick, Joseph. Je n'ai pas l'intention de reprendre le travail trop dur et trop ingrat dans l'atelier familial. J'ai décidé de me louer comme journalier dans une petite exploitation agricole, autour du village où je suis né et, pour essayer de gagner un peu mieux ma vie, je pense m'enrôler, pour les trois ou quatre mois d'une saison de pêche, sur un de ces trois-mâts morutiers qui partent pour l'Atlantique nord.


-oOo-


Extrait du journal de bord de "La Pauline", 9 mai 1893, au large de Terre-Neuve

Mer très agitée et horizon bouché depuis une dizaine de jours.

N'avons pu apercevoir aucun autre bâtiment à cause de la pluie, la navigation devient très dangereuse.

Malgré tout, saison de pêche s'annonce exceptionnellement bonne, les doris reviennent chargés de poissons.

Incident à déplorer, au cours d'une manœuvre, le matelot Kéruzel a été blessé par un filin, le médecin de bord a dû l'amputer de la jambe gauche et de trois doigts à la main droite.


Extrait du journal local "L'Écho des Abers", rubrique nécrologique, 3 juin 1893

Nous apprenons avec tristesse le décès de M. Kéruzel Antoine, honorablement connu comme charpentier naval, des suites d'une maladie incurable. Nos pensées vont à son fils, actuellement en mer à bord de "La Pauline" pour une campagne de pêche. Une messe sera célébrée mercredi en huit, en la chapelle de Plougaven. Requiescat in Pace.


Extrait du procès-verbal de gendarmerie, Ballazec-en-Mer, 4 septembre 1895

Nous, brigadiers Riou et Marchand, avons été appelés nuitamment par le sieur Jouannic, patron du bar "La Coquille de Noix", afin de ramener l'ordre public dans son établissement troublé consécutivement à une rixe déclenchée suite à une altercation entre plusieurs clients du bar susnommé. Le dénommé Kéruzel semble être à l'origine de cette altercation, bien qu'il s'en défende en évoquant des insultes "éclopé, cocu, mendiant, et autres", proférée à son endroit.. La réputation de cet individu étant réputée dans la commune, pour différents actes de violence, ivrognerie et bagarres, nous l'avons conduit au dépôt afin de retrouver ses esprits.


-oOo-


Extrait du dossier professionnel de M. Kéruzel, Service des Phares et Balises, mars 1896

Sur proposition du Père Prigent et de Mme Kerhuon, de la "Société des Œuvres de la Mer" :

Au regard des événements dramatiques ayant marqué récemment la vie de Kéruzel et qu'il est peut-être utile de rappeler : accident en mai 1893 ayant nécessité une amputation d'une jambe et d'une partie de l'une de ses mains (justifiant l'aide apportée par les Œuvres), décès de son père, départ brutal de sa fiancée…

Au regard, également, de ses nombreux écarts de conduite commis hélas trop régulièrement sous l'emprise de la boisson, de la colère et de l'oisiveté : actes de violence répétés, ivrognerie invétérée, coups et blessures jusque sur agents de la force publique, avec forces récidives…

Nous avons décidé, en accord avec Monsieur Dupuis, ingénieur en chef, de lui proposer le poste actuellement vacant de gardien de phare sur l'îlot de L*. Cet emploi devrait être à la fois une sanction, ou tout au moins une épreuve, justifiée par son comportement insupportable et dangereux (tant pour lui-même que pour son voisinage) et aussi une dernière chance de retrouver une vie saine et digne.

Nous lui avons évidemment notifié les difficultés qui ne manqueraient pas de survenir au cours de cette mission dues à la solitude, à l'éloignement et à la dureté de la tâche.


Extraits du journal personnel de L.-M. Kéruzel, phare de L*, mai et juin 1896

11 mai: Ici, je retrouve enfin la joie de vivre au milieu des vagues et des oiseaux de mer… j'oublie mes anciennes peines et regrette mes anciennes bêtises que j'ai commis. Je crois que les patrons des phares et balises voulez me punir de mes méfaits, mais je leur suis reconnaissant de devenir un autre homme qui a la confiance de tous les marins et les pêcheurs par mon travail.

21 mai: Mon équipier, Loïck M… semble se méfié de moi et vouloir me laissé faire la plus grande part des corvées. Cela ne fait que me rendre plus fort et décidé à satisfaire la mission qui ai maintenant la mienne.

3 juin: Je suis encore sur le phare, le remplaçant qui devait me relever n'a pas pu venir mais le remplaçant de M…. se montre gentil avec moi.

6 juin: Nous avons fait cuire un gros crabe qui est venu s'atterrir dans une flaque d'eau, ça change des provisions que le ravitailleur (le "Saint Mathieu") nous apporte quand le temps est assez beau.

11 juin: Cette fois c'est moi qui est volontaire pour rester sur le phare. Je me sens ici chez moi et utile. J'ai passé plusieurs jours à nettoyé les parquets de la chambre et les cuivres aussi du baromètre et les verres de l'optique.

24 juin. J'ai l'impression que les mouettes et les cormorans sont devenu mes vrais amis, ils passent souvent près de moi comme pour jouer avec, en poussant des cris qui ressemblent à des rires. Même les vagues semblent calmé et les jours de forte marée elles ne viennent plus battre les vitres de la chambre et de la cuisine on dirait qu'elles se font câlines comme une fiancée pour ne pas me réveiller en venant se coucher doucement sur les rochers.


Extrait du journal local "L'Écho des Abers", rubrique "Faits divers", 8 juillet 1896

Un petit voilier, piloté par Sir Lemington, en provenance de Grande-Bretagne et transportant également son épouse et sa fillette de 6 ans s'est échoué, pour une raison inconnue sur l'un des rochers à proximité de l'îlot de L*. Les trois personnes étaient vouées à une mort certaine à cause des forts courants existant dans cette zone.

C'était sans compter sur la bravoure et l'intrépidité du gardien Kéruzel qui, bien que mutilé à la suite d'un accident n'a pas hésité, après s'être encordé rapidement à un fer de scellement, à se jeter à la mer à laquelle il arracha successivement les trois victimes qui sont maintenant saines et sauves.

Nous ne pouvons, hélas, en dire autant du courageux sauveteur qui périt au cours de cette opération et dont la mer, vaincue, a gardé la dépouille, comme pour un hommage posthume.

Nous rappelons à nos lecteurs, que Léon-Marie Kéruzel, originaire de Ballazec-en-Mer… etc. etc.


-oOo-


Extraits du journal personnel de Yvon Le Guenn, phare de L*, février 1932

7 février: C'est curieux comme les phares semblent avoir leur propre personnalité, bien que je sois le seul à éprouver ce sentiment à propos de L*, réputé comme étant "l'enfer" des "enfers", celui-ci dégage, pour moi, une grande paix et tranquillité. C'est ici, et seulement ici, que j'ai repris goût à la lecture et que je me suis découvert une passion pour l'aquarelle, en réalisant quelques tableaux (fort honnêtes, selon certains) représentant surtout des scènes de pêche au siècle dernier.

15 février: Vraiment, la solitude, ici, ne m'est pas pesante et les travaux les plus pénibles semblent devenir quelques divertissements presque plaisants…

3 mars: "A terre…", je me sens, ici, sur mon sol, dans ma famille et avec mes amis, comme exilé loin de chez moi… j'ai hâte de retrouver mon phare… ma maison… mon pays… J'aimerais, quand j'aurais rendu mon dernier soupir, être inhumé sur ce rocher solitaire et sauvage !


Extrait du journal local "Le Télégramme du Golfe", rubrique "Société", 8 mars 1991

Le progrès avance…

Après de nombreux autres phares c'est, enfin, au tour de L* de bénéficier des retombées du progrès. Fini, pour les hommes, de passer de longues semaines, isolés sur ce morceau de rocher inhospitalier et inaccessible la plupart du temps. Dans les mois qui viennent ce phare sera automatisé à son tour, comme ses frères sur notre littoral, tous les systèmes électriques seront en effet télécommandés depuis la terre ferme par des techniciens vigilants, prêts à toute intervention rapide par les moyens modernes, radio-électriques et aériens, si nécessaire.

Cependant quelques réactions méfiantes, mais pas inattendues, se font entendre par la bouche de quelques vieux "loups de mer", regrettant certainement le "bon vieux temps" de la marine à voile ! Mais le progrès passera, que dis-je, il est en train de passer…


Extraits d'un rapport confidentiel, Service des Phares et Balises, septembre, octobre 1998

- Plusieurs compte-rendus des agents de surveillance Moralès et Chabrol (pièces SMC 98/07-3 et SMC 98/08-12) faisant état d'absence de tout signal d'alarme automatique concernant le phare de L*, ceux-ci s'inquiétaient quant à des défaillances sur le circuit de contrôle lui-même, une enquête approfondie menée sur site n'a révélé aucun dysfonctionnement, tant sur le système de contrôle que sur les différents éléments de sécurité ou de fonctionnement.

- Un rapport de l'ingénieur Leproust (pièce SII 98/09-2), allant dans le même sens, signalait l'exceptionnelle durée de vie des divers éléments en place sur ce site: batteries d'accumulateurs et lampes, équipements radio et électroniques sans défectuosité courante et d'une durée de vie étonnante, que nous remplaçons cependant régulièrement, pour des raisons de sécurité, en dépit de leur parfait état de fonctionnement. (certaines de ces pièces ont été remises en service, sur d'autres sites où elles ne présentent plus les mêmes caractères de longévité anormale).

- Ces rapports et compte-rendus sont à rapprocher des autres rapports émanant des autres Centres de Surveillance dont la teneur est fondamentalement différente, allant davantage dans le sens de détériorations rapides dues à la fois aux conditions parfois extrêmes de leur utilisation et à la qualité déclinante des matériels fournis depuis plusieurs mois (pièce CQM 98/03 et suivantes), nécessitant des remplacements de plus en plus rapprochés ; il a toutefois été noté que les mêmes matériels, importés sur L*, ne semblent pas souffrir de ces états de fait.

- Une enquête approfondie sur L* n'a pas permis de trouver une explication rationnelle aux faits mentionnés ci-dessus.


-oOo-


Je m'appelle Léon-Marie Kéruzel, j'ai été le plus turbulent des jeunes gens et le plus méprisable des hommes. J'ai été apprenti charpentier, ouvrier agricole, marin-pêcheur puis gardien de phare. Je n'ai jamais eu de "chez-moi", sinon quelque paillasse d'auberge, quelque table de taverne ou quelque bas-flanc de cellule. Je n'ai jamais eu de "chez-moi", sauf ce qui restera à jamais ma dernière demeure, mon phare...

L'Ankou n'a pas voulu de ma pauvre âme... alors, je veille...

Je veille...


 
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   Anonyme   
19/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Joli ! Une belle histoire, je trouve (il faut dire que les phares me font rêver), avec ce bon fantôme qui veille sur son phare. Le texte n'en fait pas des tonnes, il reste sobre et touchant ; peut-être un poil trop sobre, allant sur le sec. Dans l'ensemble, j'ai aimé.

   placebo   
9/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très grande maîtrise des journaux et autres procédés que je ne peux que saluer. En lisant cette nouvelle, je me rappelle pourquoi je les aime : une facilité à sauter dans le temps, à apporter un éclairage différent, à révéler en peu de mots la personnalité, le statut social… Bravo !

J'ai une préférence pour la première partie, puis la seconde, puis la troisième ^^

La première est très simple, très belle dans la forme (j'allais citer la gendarmerie, mais non, les trois), très triste sans pathos mais, je suis de nature optimiste, j'ai continué à croire que quelque chose de beau allait être possible pour cette âme.
Deuxième partie : le dossier prof est pas mal (j'avais loupé le départ de la fiancée dans "cocu") et met en place. Peut-être qu'on aurait pu sentir un peu plus la bourgeoisie locale. Il y a, quand on y réfléchit bien, un portrait d'ensemble de ce village, un peu comme une collecte de témoignages, mais l'ensemble, malgré le phare, malgré le narrateur, manque de liant, sans doute parce qu'il n'y a pas d'autre lien que ce phare et ce narrateur. Les fautes du journal sont pas mal, pas trop nombreuses (faut mettre entre accolades pour signaler aux correcteurs que c'est volontaire), par contre j'ai trouvé la pensée à peine trop simple (oui, bien sur, il le faut, mais le texte tout entier est dans la subtilité, dans l'art de ne pas en faire trop, et j'ai trouvé un léger trop ici :)
Des trois derniers morceaux, celui du journal relatant la marche irrésistible du progrès (un ton qu'on aurait pu lire dès les années 1920 par exemple c'est certain) m'a le plus convaincu. Le journal de l'étranger est un peu gentillet, l'ensemble des rapports techniques bien réalisé mais un peu trop forcé dans le "aucune solution rationnelle trouvée, je suis ingénieur, je ne vais pas plus loin". On sent moins poindre l'homme, le village, le phare :)

Un bon texte, vraiment, qui m'a rappelé la puissance de ces journaux et autres rapports le temps d'une histoire simple mais, avec le recul, touchante.
Merci, bonne continuation,
placebo

J'avais vraiment envie de mettre exceptionnel mais ce sentiment que le propos un peu long remplace le ton juste m'embête, tant pis :)

   Marite   
9/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Surprenante par la forme, cette nouvelle est un régal. Au travers des écrits très rationnels: extraits de journaux, de procès-verbal, de dossiers nous suivons sans peine le personnage principal Kéruzel et on finit par s'y attacher. C'ets finalement un bon "bougre"!
Quant à la chute : bravo à l'auteur, cette entrée dans l'irrationnel avec " l'Ankou qui n'a pas voulu de la pauvre âme ...". Et Léon-Marie Kéruzel qui veille ... en entretenant le matériel de son phare tant et si bien que personne n'y comprend rien mais est obligé de se rendre à l'évidence, tout cela dans un rapport confidentiel. En fait personne n'en parle mais peut-être que tout le monde pense à Léon-Marie ...

   Pascal31   
14/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une nouvelle réussie, qui m'a bien plu.
La forme est impeccable : les différents "supports" (journal, procès-verbal, rapport confidentiel...) sont bien différenciés au niveau du style, ce qui renforce la crédibilité de l'histoire.
J'ai aimé le parcours atypique de ce Kéruzel un peu bourru mais qui, finalement, trouvera sa place dans ce monde (et même dans l'au-delà !).
Le seul -tout petit- reproche concerne le passage sur Yvon Le Guenn, pas vraiment nécessaire, à mon avis. Ou alors il aurait fallu mettre plusieurs extraits de témoignages de gardiens de phare ayant succédé à Kéruzel, sans forcément les nommer, pour que l'intrigue s'en tienne uniquement au personnage principal, ce gardien particulier qui n'a jamais quitté "son" phare.
Mais c'est un détail, l'histoire est plaisante à lire, et j'ai apprécié qu'elle flirte avec le paranormal...

   Anonyme   
14/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette histoire m'a fait rêver de ces terre-neuvas tragiques de Loti, des naufrages sinistres et des gardiens de phares d'autrefois ( qu'on aurait dû plutôt nommer gardiens d'âmes )... Je veux dire par là que cette nouvelle, sous une formule efficace et une écriture bien adaptée à chaque partie, m'a séduit puisqu'elle m'a donné du rêve.
Bien sûr, la chute exige l'acceptation d'une grande part d'irrationnel. Ce n'est pas vraiment dans ma culture, mais, eu égard à la qualité de ce texte, je joue le jeu pour croire à l'Ankou et à l'âme de Kéruzel qui continue de veiller pour sa propre rédemption.
Et donc mon appréciation est très bonne.

   Anonyme   
14/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Gerwal ! Une bien belle histoire retranscrite à travers ces procès-verbaux qui font plus vrais que nature. Même si elle est totalement imaginaire (?) elle est du domaine du possible au pays des légendes et de l'Ankou... Elle rejoint un poème que j'avais écrit l'an dernier suite au décès du dernier gardien du Four... Ca se termine ainsi :

Mille éclats dans la nuit, nulle âme à la vigie,
A moins que sur le Four, entre Vierge et Jument,
Ne veille pour toujours celle de Petit Louis …

Merci pour cette très belle lecture... Alex

   Anonyme   
14/8/2011
Cette « nouvelle » est remarquable sur tous les points.
Le thème et les personnages sortent radicalement des sentiers battus ( c'est le moins qu'on puisse dire ) et rappellent les meilleurs ouvrages d'Henri Queffelec ( le père de Yann )
Le traitement du sujet sous forme de dossier offre à la fois la simplicité, la variété et l'authenticité des styles ( le journal de Keruzel est discrètement truffé de fautes d'orthographe )
Le dernier passage sublime la nouvelle en lui donnant une dimension mystique tout à fait en phase avec l'imaginaire des bretons du littoral.
Un texte bien documenté, qui sonne vrai et qui rappelle l'univers dépeint par Tristan Corbière.

Un grand bravo et un grand merci.

   Ashanon   
15/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voici une très bonne nouvelle qui en aurait mérité 3 en elle.
Je m'explique :
* le cheminement et l'arrivée de Kéruzel in situ
* sa vie un peu plus détaillée au milieu de ces éléments
* quelques témoignages de vie de 3 ou 4 successeurs qui nous auraient fait un peu plus adhérer au côté irrationnel de la nouvelle

Ceci dit, j'ai beaucoup aimé la palette des extraits de journaux, rapports et autres procès verbaux qui donnent un côté quasi réel à l'action.
Les (fautes d'orthographe) m'ont un peu dérouté sur le coup mais n'ont pas perturbé ma lecture.
Bravo !

   fouzh   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
techniquement votre nouvelle, façon journal de bord ou procés verbaux
est tres bien sentit
le ton est juste sur chacune des interventions car elles sont editées
chaque fois par des personnes differentes et tu a r....
(heu pardons)vous avez reussis grace a quelques subtilité dont vous avez mr gerwal le secret
a personnalisé lesdites interventions

passont si vous le voulez bien mr gerwal des a present au fond de cette histoire...

vous esquissez un semblant de morale que je trouve pour ma part juste
"prenez le pire des individus donnez lui un but,une petite lueur au bout du chemin et l homme deviendrat bon jusqu'a se surprendre lui méme"

j ai eu grand plaisir a vous (re) lire mr gerwal encore une fois serais je tenté de dire
et plus particulierement celui la qui est un de mes prefferé

je pense avoir etais asser complet et d avoir asser argumenté tout comme il le fallait

mr gerwal je vous salute bien bas ainsi que l'emblemetique raymonde que vous connaissez deja me semble t'il

NB : depéche toi de lire mon com car il risque de s autodetruire
c est deja arrivé!!!

   la-cagouille   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'aime bien cette nouvelle mais il y a quelque chose qui me manque
je pense que je n'ai pas vu assez d'interventions du fantôme
je ne sais pas ce que veut dire Ankou mais je vais chercher
par contre j'aime bien les différents commentaires et documents qui font croire à une vraie histoire
merci

   Gerwal   
17/8/2011
Quelques précisions sur l'écriture, le style de cette nouvelle... à voir ici...

http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-le-phare-t14270s0.html#forumpost184052

   widjet   
21/8/2011
Je m'auto-modère car en effet, n'ayant pas lu le commentaire de l'auteur (j'évite de le faire avant mes lectures pour ne pas être trop influencé ou pour découvrir moi même les subtilités tout seul comme un grand).

Il va sans dire que sur ce coup là, je me suis lamentablement vautré !

Mes excuses donc et je reviendrais comme promis sur le texte.

W
(auteur penaud)

   Meleagre   
25/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Cette nouvelle est assez réussie. J'aime bien ce saut entre les différentes époques, cette manière de raconter une histoire sans récit, mais à travers différents supports, différents témoignages qui ont chacun leur style propre. Au début, on croit qu'on va suivre l'histoire de Kéruzel, amputé, orphelin, ivrogne puis gardien de phare ; mais non, comme l'annonçait le titre, le personnage principal est bien le phare en lui-même.
Ces différentes sources permettent de raconter des événements parfois dramatiques de façon lapidaire, sans sombrer dans le pathos : "Incident à déplorer, au cours d'une manœuvre, le matelot Kéruzel a été blessé par un filin, le médecin de bord a dû l'amputer de la jambe gauche et de trois doigts à la main droite." On voit là toute la froideur d'un journal de bord, qui évoque juste les faits, sans prendre en compte le côté humain, personnel et dramatique de l'affaire. Dans le journal local, on devine que Kéruzel ne sait peut-être pas encore qu'il a perdu son père, et qu'il ne pourra pas assister à l'inhumation...
J'aime bien l'extrait du journal du bord de Kéruzel sur le phare, et notamment son impression que les éléments, les vagues, les mouettes deviennent ses amis. Les nombreuses fautes d’orthographe et de syntaxe deviennent savoureuses sous la plume d'un ancien marin peu cultivé.
La troisième section raconte sous un jour original l'automatisation des phares. J'aime bien l'incompréhension des responsables devant la longévité du matériel sur ce phare, et l'ultime prise de parole de Kéruzel, gardien du phare même de façon posthume. Au passage, j'ai appris que l'Ankou était le passeur des âmes des morts dans la mythologie celtique.

   Charivari   
26/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut.

Une très bonne idée, celle de retracer une histoire à partir de "vrais-faux" documents de nature différentes.
On entre assez bien dans l'ambiance, mais hélas, je trouve que la fin est trop abrupte. On aurait aimé un peu plus de suspense.
Au niveau du style, les différents documents font assez "vrais" mais je déplore quelques maladresses.

"une petite exploitation agricole, AUTOUR du village" -> comment une exploitation peut être "autour" d'un village ?
La rubrique nécrologique du journal local de 1893 -> j'ai été un peu gêné par le ton de ce passage. "Nous", "nos pensées", etc... En principe les annonces mortuaires se font (et se faisaient) d'une manière très particulière (faire part, annonce), selon un modèle très précis. On est ici en pleine troisième république, à une époque d'opposition entre laïc et religieux, s'il s'agit d'un journal "religieux", l'article devrait en rajouter dans la bondieuserie, et s'il est "radical", ne pas mentionner ce "RIP". Enfin, j'ai l'impression.

Le procès verbal : la réputation de cet individu étant réputée dans la commune -> bon, même si c'est un document "administratif" de deux gendarmes, c'est quand même un peu trop, cette répétition, selon moi. Ça fait un peu sketch des inconnus sur les policiers (la charge qui nous incombe et nous décombe)

A part ça, je répète, j'ai trouvé l'idée très sympa, le texte bien ficelé.

   brabant   
11/9/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonne après-midi Gerwal,


Ce texte, court, incisif, sent les embruns. C'est sa qualité première.


Je ne partage cependant pas forcément toutes ses thèses :

Quitter l'atelier familial pour mener une vie plus douce alors que l'on choisit une vie plus rude encore. Je crois que dans le monde de la mer on sait à quoi s'en tenir. Même si l'on est une tête brûlée. La vie de mousse ou de matelot débutant est une rude école.

Le pathos accumulé : jambe amputée du fils, cancer du père.

La capacité de nuisance d'un unijambiste malgré son alcoolisme.

Le choix de lui confier la responsabilité d'un phare alors qu'il n'a pas de moralité. Cette Commission est irresponsable. Elle ne prendrait jamais un tel risque.

L'attitude du compagnon de phare quant aux corvées. L'infirme est-il capable de les accomplir. De plus on choisit des caractères compatibles.

Vous voyez que cela fait beaucoup de réserves.


Le style par ailleurs n'est pas toujours limpide compte tenu des passages écrits de la main du fils Kerzouel. Je ne suis pas allé vérifier le style gendarmesque ni celui du journaliste de province... Bon, sont-ils forcément maladroits ou banals ou...


En revanche la note fantastique de la conclusion me plaît énormément.



Bon j'ai rédigé tout ceci sans avoir lu les autres com . Je viens de commencer par celui de Widj comme je procède généralement, il se rétracte, je suis inquiet, je m'en vais lire ce qui semble l'avoir troublé. Troubler le Widj ! Impossible !


Bien, j'ai lu l'avertissement (mélioratif ce mot !), le topic de Gerwal. Ouf ! Globalement cela n'enlève rien à mon com.

Alors "Hisse et ho ! Santiano"

Au bon vent d'une prochaine lecture...

   matcauth   
18/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est très bien car le décor fait rêver. On s'interroge, on s'imagine... les personnages ne suffisaient peut être pas à se laisser emporter dans l'histoire donc d'autres artifices ont pris leurs places. ça touche a beaucoup de choses, et c'est bien. Peut être une peu trop peu approfondi, rendant le texte plus facile.
Très bien en tout cas.

   vicon   
18/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très agréable petit texte, qui m'étonne par sa temporalité. Un siècle en quelques lignes, deux histoires d'hommes, et pourtant tout reste en place - ce que j'ai trouvé très poétique, tout à fait ciselé, et surtout très bien pensé.
Après... j'aime les phares donc ça a pas mal aidé ma lecture ;-)

   Nachtzug   
3/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai un peu de mal avec les textes contitués uniquement de documents fictivement authentiques: la lecture est très hachée, les revirements, événements se laissent aisamment deviner, du fait même du caractère de composition très tranchée du procédé. En plus, ce genre de texte laisse souvent peu de place à une véritable beauté poétique, notamment parce qu'il force le lecteur à la distance, à l'observation de la narration.
Par contre, je dois dire que l'auteur gère très bien les différents tons et langues, jusque dans l'orthographe!

   Cg   
3/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'au adoré ce texte, sauf la fin peut être. Faut dire que je ne suis pas très "contes et légendes". En tout cas le début accroche le lecteur de manière incroyable. Et comme toutes les bonnes choses on trouve que ça passe trop vite! J'ai trouvé que Kéruzel mourrait trop vite, sa vie "à bord" aurait été un bon filon à exploiter pour faire rêver le lecteur (ou au moins une bonne engeulade avec un de ces collègues!). On y retrouve l'ambiance du film "le gardien". Pour le coup de l'Ankou j'ai trouvé ça trop gros alors que le reste était plutôt sobre, simple et ... beau!
Merci Gerwal pour ce bon moment.


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