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Réflexions/Dissertations
gihemb : Introspectoral
 Publié le 25/09/07  -  9 commentaires  -  3160 caractères  -  159 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques mots sur ma jeunesse comme pour une terre impie


Introspectoral


Autobiographie de moi-même.


1ère époque : JEUNESSE version courte (Von Straffenberg ou Zapy Max ).


Par pudeur viscérale, je répugne à parler de ma vie et de mes jardins secrets, c’est donc sous la contrainte que je vais me laisser aller à des confidences mesurées, mais une contrainte exercée unilatéralement et uniquement par moi-même puisque personne au grand jamais ne m’a réclamé la moindre information, ni sur ma personne, ni sur ma vie actuelle ou compassée. Alors c’est peut-être par vexation mutine ou par exhibitionnisme retors que je vais subséquemment vous entretenir de la chose unanimement méprisée.


Je m’en souviens comme si c’était n’importe quel jour de la semaine, c’était l’année de mon anniversaire favori. Un membre de ma famille avait ou était, je ne sais plus très bien, mais de façon vraiment délibérée. Nous avions décidé que notre animal domestique le ferait et prendre cette décision nous avait beaucoup coûté et quand je dis nous c’était vraiment nous. J’aime à penser aujourd’hui que le cuir patiné du sofa de la chambre bleue dans lequel personne ne s’était jamais assis puisse n’être désormais qu’un souvenir diffus dans l’inconscient collectif d’une famille à jamais dispersée. J’étais dispensé de gymnastique dans un collège d’obédience agnostique cette année où justement mon anniversaire tombait un jour fixe, avec en toile de fond un goût confus mais pourtant omniprésent de déjà-vu. Tout laissait à penser à cette époque d’opposition idéologique qu’on aurait la guerre et comme le thermomètre était au plus bas, on pouvait craindre la guerre froide. Mon père, non. C’était un lundi, ma mère me dit quelque chose puis retourna dans une autre pièce. Mon père aussi. La livre sterling, ah la livre sterling que de souvenirs… Dans un coin de la chambre, un bibelot m’était encore plus cher que les autres. Mon frère aussi. Des autos passaient dans un halo de lumière devant une fenêtre, un espace-temps furtif à consommer mollement pour qui le désirait. Un instituteur étique chantait cette année-là une mélopée qui allait rester dans les annales de la chanson, c’était vraiment une année bénie des impresarii à l’éthique grasse. Que dire aussi de ces sportifs en culotte courte dont les cuisses bovines et les torses chevalins magnétisaient plus une clientèle de garçons bouchers que les jeunes chiennes en chaleur qui aimaient certes à se donner en pâture, mais certainement pas en pâturage. J’étais déjà très préoccupé à cette époque par la bite, mais c’était uniquement à cause d’un problème physiologique qui allait me conduire sur une table d’opération avec dames. C’était une époque de transition, une époque mouroir et Einstein avait en vitesse éteint la lumière de sa propre bio-relativité.


Il me reste un goût doux-amer de cette époque, un goût d’automne, à la fois langoureux, moelleux et tiède, dans un décor aux couleurs mordorées comme le tapis des feuilles amoncelées sur les trottoirs d’un septembre noir. Voilà les grandes lignes de cette jeunesse sans entrain.


Qui voudrait d’une suite, surtout s’il a une quinte flush ?


Qu’on se le dise, qu’on me le dise, qu’on se me le dise, quoi.


 
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   Anonyme   
25/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien
Déconcertant. Mais on est prévenu, les confidences sont mesurées. La preuve"le membre de la famille avait ou était" quoi mystère! "L'anniversaire qui tombe à jour fixe" bonne trouvaille. Humour et provoc. j'aime. Une suite qu'on vous le dise? Ben ouais

   Manonce   
4/11/2007
Alors là... C'est effectivement déconcertant et... génial !

   strega   
29/11/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Si j'aime la simplicité pour la poésie, voilà tout ce que j'aime pour la "prose". Surréaliste, provoquant, haché, étoufant. Qui nous donne à voir mais pas assez en même temps.

Bien sûr c'est dérengeant au début, puis au fil des mots, on est pétri par cette déconstruction de sens et de normes. Il y a du Breton, du Joyce et du Dali là-dedans. Et en tant que grande admiratrice de ces trois grands, je surpèse mes mots.

Bravo et merci.

   Lariviere   
8/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'adore ce petit texte !!!

Je suis content d'avoir découvert Gihemb grâce au concours de noël et sa nouvelle "le noël de JP Arriz"...

J'ai enfin trouvé un autre adorateur des adverbes, ces petits vers à soie qui tissent leurs toiles méningés et colorés à coté des mots les plus simples.

J'aime beaucoup cette écriture. Elle est aussi belle que complexe. Elle évite la banalité avec humour, flirtant avec l'absurde et maniant les tournures d'esprit et les jeux de mots avec finesse... Elle est loufoque. Elle surprend... Parfois par des écarts de langages salutaires, pour ne pas voir le récit se scléroser dans le conventionnel.

C'est pertinent. C'est court. C'est de qualité littéraire. C'est d'influence surréaliste. C'est singulier et... ça fait du bien !...

Encore merci et, bravo !...

   calouet   
20/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Remarquable. Le passage ou on décide que l'animal domestqiue le fera, ou encore celui où ton père décide de partir lui aussi dans une autre pièce, c'est du grand art! Ton père semble d'ailleurs doué dans tes souvenirs d'un réel sens de la contradiction. Je n'ai pas employé "tête de mule" car tu ne nous dit rien sur son physique.
C'est dommage que personne n'ait demandé des détails sur ta personne ou sur ta vie actuelle est compassée, il aurait été servi. Je me demande quand même à la longue si ces courtes reflexions sur un passé fixé mais pourtant hautement volatil te permettront un jour d'être plus clairvoyant.

   Anonyme   
26/6/2008
Oulala compliqué. On sent que tout ce qui est dit ne peut être que la vérité. Mais la vérité sous une forme complexe…
La vérité malaxée par l'auteur de façon étrange.
Beaucoup trop bizzare pour que je puisse noter…

   victhis0   
20/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est assez curieux...Hautement littéraire, totalement inclassable. Presque heureusement court car, à ce compte là, moi, je décrocherai assez vite.
Mais c'est toute la valeur de ce texte, finalement, c'est sa taille : il en devient plus que supportable, il en devient agréable, poétique, profond et mystérieux.
Je l'ai relu rien que pour le plaisir, rien que pour tenter de capter tous les signes, toutes les douleurs de ces souvenirs curieux.

   jaimme   
26/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Du coq à l'âne, mais avec de splendides paillettes.
Poésie de la pensée; prose non assumée.
Excellent! J'ai relu juste pour le plaisir!

   Chiffon   
30/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Quelques formules exellentes. Mais parti pris ou non je regrette le manque de ponctuation qui pourrait nous laisser le temps de méditer un peu tel ou tel mystère.

J'ai senti un grand talent d'écriture, mais pas à son paroxysme sous cette forme.


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