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JulieM
3/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai passé un agréable moment auprès de votre imagination, une belle invention que ce triple récit d'un même fait raconté mais ressenti différemment selon le conteur, qui prend ici du plaisir à ce jeu d'écriture à plusieurs plumes !
Très bien écrit, original. |
MissNeko
21/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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J ai adoré vous lire. Au départ, j ai eu peur de m'ennuyer : l histoire semblait banale. Mais voilà que le texte se transforme en exercice littéraire ! Un exercice que vous avez réussi à introduire dans.une nouvelle. Voilà comment d un fait tout à fait banal et pas très intéressant, vous parvenez à écrire deux pastiches !
Oui vraiment j ai trouvé votre idée originale. Vous écrivez très bien ! Quant à la qualité des deux pastiches, je ne connais pas assez l un et l autre des auteurs mais,de les réminiscences lycéennes, cela me semble bien tenir la route A vous relire ! |
Blacksad
21/10/2016
a aimé ce texte
Bien
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J'aime beaucoup l'idée de départ de ce texte. J'aime aussi la façon dont les textes pastichés ont été rédigés, c'est un bel exercice et on sent une plume très à l'aise.
Ce que j'ai un peu moins apprécié c'est le style parfois lourd à mon sens (au-delà des pastiches qui copient un style certes littéraire et célèbre mais parfois un peu pesant, mais ça c'est la raison d'être du pastiche). Par exemple, l'insistance sur la "queue entre les jambes"... une fois e terme lancé, laissez le lecteur se faire l'image de la comparaison avec la femme trompée et comprendre le jeu de mot (qu'on ne peut pas rater...) tout seul. Idem pour moi le dernier paragraphe qui vient décrire un trait de caractère ou une manie de Richard de manière très insistante alors que c'est la fin de la nouvelle et que ça n'apporte plus rien au sujet. En effet, le texte se termine brutalement sur cette citation certes appropriée mais un peu en queue de poisson. Du coup, j'ai parfois trouvé que les détails donnés sur le couple, leur nouvelle relation, etc... sonnaient un peu artificiels et finalement n'enrichissent pas vraiment la nouvelle. Pour terminer, très belle idée, très belle écriture et au plaisir de vous relire. |
plumette
21/10/2016
a aimé ce texte
Bien
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voici un exercice aussi intéressant qu'amusant.
je dois dire que j'ai un peu buté sur les deux ou trois premières phrases que j'ai trouvé alambiquées. Mais le récit intial est suffisemment prenant pour donner au lecteur l'envie de voir comment Richard et Céleste vont le transormer en exercice de style. c'est plutôt réussi! j'ai trouvé des longueurs dans 2 passages: lorsque le narrateur explique la méthode retenue par chaun des protagonistes pour créer son pastiche et à la fin, la digession sur les citations de Richard, un peu prétexte à faire étalage de références... Merci pour ce partage et cette plongée dans un passé littéraire qui constitue notre patrimoine! Plumette |
Anonyme
21/4/2017
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Commentaire modéré
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jfmoods
30/10/2016
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Ce texte virevoltant est d'abord l'occasion d'un très bel exercice de style sur le travail de réécriture. Est-ce tout à fait un hasard si chacun des partenaires, en relevant le défi, se voit attribuer un auteur correspondant à la période littéraire qu'elle / il affectionne ("Tu es les Lumières"... , et moi le classicisme", "Céleste tomba sur Rousseau, Richard sur Madame de Sévigné.") ? Rien n'est moins sûr. Ce clin d'oeil du destin est en tout cas bien agréable.
Au-delà de l'aspect purement virtuose du pastiche, du choix, pour chaque époque, du livre emblématique de la transgression morale, c'est la mise en scène comique qui constitue le sel de cette nouvelle. Ainsi un élément particulier de gestuelle prête-il d'abord à sourire ("Une proéminence risible émergea ainsi de son ventre."). On peut mentionner également l'intertextualité voltairienne (périphrase humoristique tirée de Candide : "leçon de physique expérimentale"). On constate, chez l'auteur, un certain penchant pour la saillie... et pas seulement verbale ("Il présenta l’épais ouvrage et attendit, déconfit, la queue entre les jambes - à la différence du mari trompeur évoqué ci-dessus qui, bien que contrit de la même manière, l’a, lui, entre les jambes de la baby-sitter."). En fin de texte, comme pour faire retomber la sauce, pour servir de contrepoint ridicule à la magnificence du style des deux auteurs pastichés, l'auteur s'applique à démystifier le prestige associé à l'enseignement du français aujourd'hui (groupe nominal jetant le discrédit : "cette aura factice"), présentant le professeur comme un individu arrogant ("Richard ne put cette fois-ci s’empêcher de pontifier", "Oui, pour impressionner ses élèves et leur faire croire, en toute malhonnêteté intellectuelle et, qui pis est, sans vergogne aucune vis-à-vis de sa propre escroquerie, qu’il était détenteur d’un savoir incommensurable."), semblable à un perroquet dans un besogneux exercice de répétition (complément de temps avalisant une mécanique imperturbable : "un certain nombre de phrases plus ou moins percutantes qu’il ressortait dès que l’occasion s’en présentait"), dans un formidable numéro de duperie intellectuelle ("Le pire, c’était que toutes ces simagrées fonctionnaient parfaitement."). D'un côté, la vanité du bateleur ; de l'autre, la passivité béate de l'élève spectateur. Le ton de ce passage un brin caustique rappelle un peu le style de certains portraits du duc de Saint-Simon. Le trait le plus notable, le plus plaisant, est le comique issu de la disparité des traits de caractère des deux personnages. Tandis que l'un des partenaires est de nature contestataire ("elle ne put contenir sa colère", "Fasciste !", "Mais Céleste ne décolérait pas.", "Laisse-moi me mettre en colère si je veux !", "toujours prompte à t’enflammer contre les injustices"), l'autre est plutôt conformiste, ennemi des bisbilles ("Richard, n’écoutant que son courage, qui lui murmura de prendre la fuite", "C’est bien toi, ça : il faut rester raisonnable, en toutes circonstances", "épris de mesure avant toute chose."). Ce plaisant jeu d'opposition se poursuit jusque dans la méthode de travail ("Richard se contenta des Lettres de l’année 1671", "Céleste, elle, empila sur la table une vingtaine d’ouvrages") et dans la procédure suivie par chacun ("Richard, qui peuplait laborieusement, depuis déjà deux bonnes heures, son texte", "en une demi-heure d’écriture, son pastiche... fut prêt."). De la même manière, le résultat du travail d'écriture est inversement proportionnel en longueur au temps passé à travailler. Un passage particulièrement réussi est celui où la thématique musicale vient très délicatement souligner l'harmonie un instant brouillée du couple. "Amusée par la métaphore et attendrie par la voix de Richard, dont elle aimait la petite musique de chambre, Céleste colora alors sa partition d’une pause, puis décida de baisser d’un ton, si bien qu’elle se retrouva au diapason avec le morceau entonné par son compagnon. La mélopée amoureuse qui les envoûtait depuis plus de six mois à présent reprit donc son cours, après cette légère fausse note, à peine audible au demeurant." J'ai eu beaucoup de plaisir à voir figurer dans ce texte, parmi d'autres grands essayistes, le nom de George Poulet. Merci pour ce partage ! |
vendularge
22/10/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Ce que j'aime bien dans ce texte, c'est la joute littéraire, la qualité lisible de ces "à la manière de " qui demandent de la part de l'auteur un travail certain. Ce que j'aime moins, c'est la première partie qui gagnerait beaucoup à être (oserais-je dire moderne?), plus simple, dans le seul but d'accentuer le décalage. Cette phrase par exemple: "Le jeune homme trouva bientôt la lettre C, pointa son index et s’en servit pour égrener, comme la dévote son rosaire, les livres soigneusement rangés dans le rayon. Au bout d’un moment, l’index s’arrêta brusquement. Son possesseur sourit et saisit un ouvrage volumineux, comportant à vue de nez huit ou neuf cents pages." semble tout droit sortie du dix-huitième, alors qu'une description actuelle avec des tournures de notre époque aurait bien mieux camper la scène (bien que l'idée même qu'un adolescent de notre époque se mette en danger pour voler Belle du Seigneur relève du fantasme... Bref, un agréable moment de lecture et pas mal de travail. Merci du Partage Vendularge |
hersen
22/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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C'est la troisième nouvelle que je lis de vous, GillesP, et comme pour les deux autres, j'ai ici apprécié un environnement hautement littéraire.
Il y a pour moi trois choses dans votre nouvelle : 1- le travail de réécriture, très intéressant et très bien mené, à partir d'une histoire qui fait sourire. 2- J'ai adoré ce couple qui vit une entente intellectuelle si parfaite. 3- La fin vraiment très rigolote avec ce prof qui sert à point nommé des bouts de textes appris par coeur pour masquer son manque de culture. Le tout se lit avec plaisir et le résultat est une nouvelle très riche, très dense. Merci pour cette lecture. hersen |
Robot
22/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je me suis régalé.
J'avoue cependant qu'au début je me demandais ce qui allait ressortir de ce "fait divers" qui me paraissait peu apte à constituer un sujet de nouvelles. Énorme erreur de jugement de ma part car une fois abordé les récits "à la manière de", j'ai savouré le texte et le savoir faire pour nous rendre plausible le plagiat scriptural des deux écrivains choisis. Question: avez vous choisi aussi les deux écrivains par tirage au sort ? A propos du prof qui donne à penser qu'il a lu les ouvrages, je me souviens qu'il y avait, cela fait pas mal d'années, une revue qui proposait des fiches de résumé littéraire qui permettait "de briller dans les soirées mondaine" mais était surtout un exercice autorisant la pédanterie des snobs. Merci d'avoir proposé cette nouvelle très particulière. |
Anonyme
23/10/2016
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour GillesP,
Je ne sais pas comment se terminera ce que j'ai à dire, étant donné ne pas savoir par quoi commencer. Pardonnez-moi ce soliloque, mais j'ai toujours besoin, au début, de parler sans rien dire, pour faire l'entame d'un commentaire. Rousseau lui-même utilisait ce stratagème ; ''pour se raffermir.'' Disait-il. Mais peut-être ne le saurez-vous jamais, car souvent je l'efface, après avoir enfin trouvé quelque-chose à dire. Bon. Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, on sent bien que c'est le support qui maintiendra les deux pastiches. Ce support, je suis désolé de l'avoir trouvé bien fragile, mais cela vient de moi qui n'ait pas été sensible à l'histoire. D'ailleurs à la fin du premier paragraphe, même si j'ai compris qu'il s'agissait d'humour, je n'ai pas bien saisi le ''rapport'' entre le garçon contrit et la baby-sitter. J'ai trouvé la comparaison farfelu. Le couple quadragénaire, que l'on pourrait penser mal assortis, par une différence évidente de caractère, les rapproches au lieu de les séparer. Ils sont le plus et le moins, le feu et la glace, j'ai bien aimé ce contraste, qui sera le prétexte pour réaliser deux styles différents, sous couvert des deux pastiches, avec l'histoire proprement dite, cela forme un triptyque intéressant. Pour ce qui est de Céleste, inutile de m'étendre sur le sujet, quoi que, car quand je suis allé voir sur internet, et que j'ai tapé Céleste, la première chose qui apparaît, est le pseudo d'une actrice porno américaine. Et comme je parlais de feu plus haut, il faut bien qu'il brûle quelque part. Pardon pour cet écart de conduite, de tout façon j'effacerai mes facéties à la fin, ne craignez rien. Pour en revenir au texte, j'ai trouvé tout de même le couple un peu cul-cul la praline, notamment quand ils découpent leurs petits bouts de papier. On dirait deux enfants, mais en même temps vous les signalez enthousiastes comme deux adolescents. Je ne suis pas sûr que les adolescents s'adonnent à ce genre de petits jeux littéraires. Pour ce qui est des pastiches, ils m'ont enchanté, ma préférence allant à celui de Céleste. Je ne saurai vous en dire plus, tout simplement parce que je ne me sens pas capable de commenter Madame de Sévigné et Jean-Jacques Rousseau réunis. Même séparés d'ailleurs. Et vous finissez en apothéose par cet aveu, d'apprendre par cœur des tirades de philosophes, d'écrivains célèbres, pour paraître plus intelligent auprès de vos élèves. Vous devriez avoir honte envers tous ces innocents, avides de savoir, qui eux, croient en vous ( je plaisante évidemment, je ne crois pas un mot de tout ce que je viens de vous dire ). Bien que je crois, moi, que tout ce que vous dites dans ce dernier paragraphe est vrai. Cela me rappelle d'Ormesson, dans des émissions, qui cite toujours des personnages célèbres, et en fait souvent des réponses avec, ce qui en soit est je trouve bien vu, car ça donne une certaine saveur au dialogue. Donc l'idée d'apprendre des citations ou autres, m'est déjà venu, encore faut-il avoir la capacité de les retenir, et si c'est le cas, les sortir au bon moment. Si on vous passe le fromage, et que pour dire merci vous citer un passage des évangiles, vous êtes à peu-près certain de ne plus jamais vous retrouver invité chez vos amis. Pour conclure, malgré quelques réticences, j'ai passé un bon moment. Moins que celui de votre dernier écrit, c'est vrai, mais il faut avouer que vous aviez taper fort. Ps ; j'ai cru comprendre que vous étiez prof, donc je vous prie de pardonner mes fautes d'orthographes parsemant mon commentaire. Et je vous prie de croire, que si je savais où elles étaient, je ne vous en aurait jamais parlé. |
Solal
23/10/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
Une histoire intéressante qui joue sur d'une part la mise en abîme et d'autre part la variation stylistique. J'apprécie le fait que vous écriviez sur le travail d'écriture tout en l'insérant dans un environnement fictionnel. Beaucoup trop d'écrivains se contentent de décrire les mécanismes du travail littéraire. Cela reviendrait, pour un coiffeur, à décrire une coupe à son client sans jamais s'attaquer un seul cheveux. Aucun intérêt. Vous, au moins, vous tissez une histoire, vous en faites un jeu littéraire qui permet à un couple de communiquer malgré des différences d'opinions. Ca c'est de la littérature. Chapeau pour vos références littéraires. Quand vous écrivez Rousseau, on flaire le connaisseur. (Mme de Sévigné, je connais pas, pas ma came, en même temps Rousseau, bon passons...) J'ai une petite question qui me chatouille : Le tirage au sort semble bien pratique pour vos deux personnages ? Je m'explique, vu leur manière de digérer la scène dont ils ont été témoins : Le ton plutôt espiègle et ironique de Mme de Sévigné fait l'affaire de Richard quand le côté "martyr" et indigné scie bien à une Céleste. N'aurait il pas été plus drôle d'inverser le tirage au sort? Enfin je dit ça ; je sais même pas si ma théorie se justifie. Au plaisir d'une nouvelle rencontre pleine d'éruditions. Solal P.S : Albert Cohen, alors ça oui, j'en redemande mais plutôt côté Mangeclous. Je dis ça juste histoire de... enfin bon...voilà quoi... |
Pouet
28/10/2016
a aimé ce texte
Bien
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Bjr,
Je dois vous avouer que ma version préférée est la première, la "vraie" situation, n'étant par forcément féru des styles littéraires "rétro". Enfin si, j'aime bien les Russes du 19 ème. Après j'ai tout de même pris plaisir à découvrir (à petite dose) les styles de Madame de Sévigné dont je n'ai jamais rien lu ainsi que celui de Rousseau dont j'ai lu ses "Confessions" pour le bac français il y a quinze ans mais dont je ne garde pas de souvenirs... Je suis assez inculte en matière de classique, je vous le confesse justement. Du coup cela m'a comme qui dirait instruit et comme paradoxalement je suis un inculte qui aime se cultiver, je vous remercie pour cela. Soit dit en passant je n'ai pas lu non plus "Belle du seigneur"... On sent une qualité d'écriture indéniable. Enfin je suis assez d'accord avec la "morale" de l'histoire, le sujet n'est pas le plus important, mais bien la manière dont il est traité. |
Alcirion
5/11/2016
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour,
Une bonne idée très littéraire, mais j'avoue que je me suis un peu ennuyé. Les pastiches sont très bien faits, le style en adéquation mais je n'ai pas vraiment compris où vous vouliez en venir, d'un point de vue romanesque, sur l'idée générale de la nouvelle en somme. Je suis bon public, et la qualité du style fait que je garde néanmoins une bonne impression ! |
VALLOIS
23/11/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ça c'est de la littérature! On y trouve tout ( ou presque). C'est une cuisine raffinée composée d'une histoire ( et même plusieurs) et d'un style soutenu jusqu'au bout. Tous mes compliments.
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matcauth
12/1/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
C'est une idée tout à fait originale que vous avez eu ici. Généralement, les auteurs se contentent du travail d'écriture, sans le fondre dans un contexte. C'est le cas ici, il y a un contexte et c'est très réussi. Car la première histoire est déjà intéressante, en soi. C'est une simple anecdote, mais elle est très vivante. Je regrette un peu les dialogues, qui, si je les dit à voix haute, peuvent parfois sonner faux, comme la réponse de la libraire. Au contraire, les descriptions, comme par exemple le tout premier paragraphe, sonnent très justes et seraient un plaisir à lire à voix haute. L'emploi de nombreuses virgules, et de précisions, "triomphant", "comme la dévote son rosaire" rendent le récit très enlevé et agréables à lire. C'est intéressant et pour moi très important, car ça permet d'écrire sans lasser. D'autant qu'on ressent que l'auteur maîtrise bien cela. Pour le reste, de façon étonnante, j'en parle moins. L'exercice est réussi. Mais surtout on sent que l'auteur écrit au feeling, en ressentant le rythme et la patine plutôt qu'en essayant de faire un sosie raté, en analysant mot par mot. Bref, je retiens plus l'état d'esprit de l'auteur, son expérience littéraire et j'attends avec curiosité les prochains écrits. |
Velias
27/4/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour GillesP,
Raconter une histoire avec trois points de vue différents est une idée intéressante. Ce que je n'ai guère aimé : "Le jeune homme promenait son corps dégingandé et ses yeux romantiques à travers les rayons de la librairie." D’emblée la 1re phrase m’a tiré la réflexion suivante : Lorsque j’écris mal, j’écris le même genre de phrase, aussi mal tournée. "comme la dévote son rosaire" , c’est une expression mal trouvée de mon point de vue. de même : ". Une proéminence risible émergea ainsi de son ventre." et " Tétanisé, ce dernier n’eut pas même la présence d’esprit de prononcer la phrase typique et ridicule du mari surpris par sa femme en pleine leçon de physique expérimentale donnée à une baby-sitter, jeune et sexy comme il se doit. Il présenta l’épais ouvrage et attendit, déconfit, la queue entre les jambes – à la différence du mari trompeur évoqué ci-dessus qui, bien que contrit de la même manière, l’a, lui, entre les jambes de la baby-sitter. " On s’égare là, non ? Bon, vous l'aurez compris la 1re partie du texte ne m'a pas du tout séduite. " Tu es les Lumières, toujours prompte à t’enflammer contre les injustices, et moi le classicisme, ..." Cette phrase est bien trouvée, bien placée. Elle amène la suite du récit et le choix de Céleste et Richard sur les auteurs qu'ils vont pasticher. La facilité aurait été d’opposer 2 auteurs de la même époque, vous n’en faites rien. 1 siècle environ les sépare. Idem pour leur personnalité. D’un côté La Sévigné et ses façons de concierge, de l’autre Rousseau et sa pudeur ampoulée. Bon, on finit sur une note toute masculine et bien dans l'air du temps : Richard, "homo erectus" ou "homo sapiens sapiens", aura le dernier mot et clouera le bec à Céleste avec une citation apprise par coeur et dont il connait peu l'oeuvre :) Au plaisir de vous lire encore. |
ClorisMenset
5/8/2017
a aimé ce texte
Bien ↓
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Joli tour de force. La métatextualité se fait rare de nos jours, et c'est souvent l'occasion de petits jeux très plaisants. J'ai un peu pensé à Calvino.
Ce que je relève de plus dommageable: quelques lourdeurs stylistiques qui viennent à mon avis d'un souhait de trop appuyer le comique. En premier lieu le coup de la queue entre les jambes, parfaite illustration de la vanne qui dure trop longtemps. L'auteur n'a l'air de faire aucune confiance au lecteur pour remplir les trous, c'est un peu étrange et ça donne pas mal de surcharges. (Exemple indigeste: "Comme c'était prévisible, au moment où il pensait franchir triomphant, le seuil, le libraire, un vieux grincheux à qui on ne la faisait pas, se dirigea vers lui, l'œil féroce." Il y aurait moyen de virer facilement quelques subordonnés. En plus, c'est assez inefficace: "au moment où il pensait franchir le seuil, le libraire se dirigea vers lui." C'est vrai que moi aussi, je me statufie dès que quelqu'un a le front de se diriger vers moi.) Globalement, ça me semble bancal rythmiquement. En guise d'exemple flagrant, cette chute inutilement longue où on doit se taper une litanie d'exemples qui ne peuvent arracher un rire de gorge qu'aux rares universitaires qui maîtriseront toutes les références. Puis je regrette un peu qu'avec une telle conclusion, le récit ne soit pas allé plus loin. On aurait facilement pu avoir l'exemple d'un événement qui se retrouve clairement métamorphosé suivant la façon que les pasticheurs auraient eu de le raconter. Ce qui aurait introduit la question que soulève la citation de Flaubert: où se cache la réalité au-delà du langage? |
Anonyme
10/12/2018
a aimé ce texte
Bien
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J'ai aimé vous lire et je trouve que vous écrivez très bien. Cependant, j'ai noté quelques lourdeurs et longueurs qui rendent le texte un peu ampoulé. Pour finir la réflexion de Richard n'amène rien à la compréhension. On finirai par se lasser. Je n'aime pas la chute finale qui n'est ni originale, ni surprenante.
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cherbiacuespe
25/7/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Je n'aime pas, en général, les exercices de style. Je trouve fatiguant ceux qui se complaisent à étaler leur maîtrise de la chose écrite : ils n'ont ordinairement rien à dire! En l’occurrence, GillesP, votre narration m'a décoiffé... un poil.
Belle écriture, bel exercice de style, histoire triple amusante et que de référence littéraire. Et, là-dedans, je n'arrive pas à saisir une once d'orgueil. Au contraire, on en retire comme une envie d'écrire à son tour où de prendre - sans le voler, bien sûr - un bon bouquin, quel qu'il soit. Félicitation pour cette performance. |