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Réalisme/Historique
guanaco : Eh Baudelaire ! Tu sais quoi ? [concours]
 Publié le 11/02/22  -  7 commentaires  -  16800 caractères  -  58 lectures    Autres textes du même auteur

Le Destin. Sous-titré par Baudelaire (L'horloge).


Eh Baudelaire ! Tu sais quoi ? [concours]


Ce texte est une participation au concours n°31 : Elle, lui, eux et... l'hiver !

(informations sur ce concours).



INAYA


Entre les secousses de la piste, la poussière et le sable, Inaya a du mal à voir à travers le pare-brise arrière du Range Rover. Trop de poussière vraiment. Elle a beau essayer, elle ne voit pas les maisons devenir de plus en plus petites, les silhouettes devenir de plus en plus floues, son village disparaître de plus en plus. Et elle, que va-t-elle devenir ?


– Ton avenir est devant toi Inaya, au bout de cette piste, à bord de l’avion qui t’attend pour la France ! lui dit Bakari.


Comme s’il l’avait entendue. Comme si elle avait hurlé son inquiétude et son stress assez fort pour couvrir les bruits du Range sur les cailloux.


Dix ans. Voilà dix ans que Bakari et sa voiture parcourent la région de Bekwa au service de « L’eau pour l’Afrique », une ONG française qui, comme son nom l’indique, œuvre dans de nombreux pays en Afrique de l’Ouest pour la mise en place de pompes ou le creusement de puits.

Inaya a huit ans. À Bekwa, elle a toujours connu le bruit des machines, le va-et-vient des véhicules au logo reconnaissable, la présence des Européens et notamment des Français au détour des rues ou assis aux terrasses des deux bars du village.


Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi ! »


Deux ans. Voilà deux ans qu’Inaya et sa famille attendent ce jour, deux ans que l’ONG se bat pour que la France accepte d’opérer le petit cœur malade d’Inaya : démarches, courriers, allers-retours vers Paris pour tenter de persuader le gouvernement français de lui faire une petite place dans un hôpital.


Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible ;


Enfin une date ! Le 28 décembre 2021. Ils la tenaient enfin cette opération. Quand l’information tomba, Bakari prit l’enfant dans ses bras :


– Inaya, qu’est-ce que je t’avais dit ? Alors ? Qui c’est qu’avait raison ?


Il la serrait tellement fort qu’elle avait du mal à respirer.


– Arrête Baka ! Tu m’écrases !


Tous deux s’étaient lancés dans une danse du bonheur rythmée par une symphonie de rires, le tout accompagné par les applaudissements et les cris de joie des villageois et des volontaires. Fatiha, sa mère, dut s’asseoir. Elle ne réalisait pas. Elle priait, elle priait, elle priait mais en fait elle se rendit compte qu’elle était en train de chanter. De chanter et de danser !


Sur le tarmac, Bakari est ivre de bonheur. Il sent qu’il pourrait lui-même s’envoler directement dans le ciel avec le petit bout dans ses bras. Mais il se contente de la déposer sur le siège C4 dans l’avion…


Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon

Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;


… À genoux il s’adresse à elle dans la langue du village. Elle le serre une nouvelle – dernière ? – fois dans ses bras. Il se relève, salue Fatiha et sort de l’avion en faisant très attention de ne pas montrer les larmes qu’il ne peut empêcher de glisser sur ses joues. À jamais son Baka. À jamais sa princesse.


– J’ai peur maman.

– Tu seras entre de bonnes mains ma petite, tout ira bien. Tu auras les meilleurs docteurs.

– Mais non, je n’ai pas peur de l’opération.

– Ah ? Je ne comprends pas. Tu as peur de quoi alors ?

– De la neige !

– De la… neige ?

– Il fait froid là-bas. Et on m’a dit qu’en hiver il neige. Tu as déjà vu la neige, toi ?

– Oui. Tu verras, c’est comme du coton, tout blanc et tout doux !

– Comme j’aimerais la voir ! C’est bizarre hein ? J’ai peur mais ça me tarde quand même de la voir. Et si je meurs de froid avant qu’on m’opère ?

– Ah ! Ah !


À la descente de l’avion, Inaya découvre une sensation nouvelle qui la saisit, l’enveloppe et la paralyse quelque peu : elle a très froid.


– Et si je meurs de froid avant l’opération ? se dit-elle encore une fois.


Chaque instant te dévore un morceau du délice

À chaque homme accordé pour toute sa saison.


24 décembre 2021. Pas de neige.


Comme prévu le VSL est là pour emmener mère et fille rapidement à l’hôpital. Pas de sable. Pas de piste ni de poussière. La voiture survole l’asphalte. Fatiha regarde Inaya. Comment peut-on ouvrir autant les yeux ? Inaya flotte littéralement. Je vais à Paris ! À Paris ! Bakari, tu te rends compte ? Je suis à Paris ! Elle est sûre que Baka l’entend.


– Maman, elle est où la neige ? On va bientôt la voir ?


La jeune femme au volant – Cécile – ne peut s’empêcher de sourire. D’une voix douce et rassurante, elle lui explique que la neige est annoncée pour plus tard, probablement pour la nouvelle année. Inaya est déçue. Attendre, encore attendre ! Ça fait deux ans qu’elle attend !


Trois mille six cents fois par heure, la Seconde

Chuchote : Souviens-toi !


Passé les portes automatiques de l’entrée de l’hôpital, Cécile – qui a tenté tant bien que mal d’expliquer à ses passagères ce qu’elles voyaient le long du trajet – les invite à suivre la grosse ligne verte au sol. Inaya découvre alors à ses pieds un enchevêtrement de lignes multicolores menant chacune à un service ou à un bâtiment différent. Pour détendre l’atmosphère, Cécile lance un défi à Inaya :


– Si tu arrives jusqu’à l’ascenseur en ne marchant que sur la ligne verte, tu auras une surprise, OK ?

– D’accord.


Inaya s’exécute, s’applique, concentrée, en témoigne la petite pointe de langue rose qui dépasse de ses lèvres. Soudain Inaya s’arrête. Elle respire anormalement. Son cœur s’emballe. Fatiha se précipite sur elle et lui parle en dialecte. Elle assoit sa fille, plonge ses yeux dans ceux de Cécile. Cette dernière, rapidement, court au service cardiologie, explique la situation. Ils l’attendaient, le lit est prêt. Ils la prennent en charge.


Rapide, avec sa voix

D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,


Voilà deux heures qu’Inaya dort tranquillement dans sa chambre. À son chevet, Fatiha ne la quitte pas des yeux. Sur la petite table à gauche du lit, à côté de la carafe d’eau, une Chupa Chups au coca avec un petit mot : « Bravo princesse ! Défi réussi ! Gros bisous. Cécile ».


28 décembre 2021. Pas d’opération. Pas de neige.


Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !


31 décembre 2021. Pas d’opération. Pas de neige.


L’infirmière éteint la lumière, allume les spots :


– Cinq, quatre, trois, deux, un, bonne année !


Les soignants sont là, Inaya profite de la fête avec sa mère et d’autres malades. 2022 commence sous le signe des rires, de la bonne humeur et de la musique. Inaya propose alors de chanter une chanson festive de son pays en langue dialectale…


Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)


… Au bout de quelques notes, les néons de l’hôpital ont cessé d’exister pour laisser place à une lumière solaire. Puis la grâce, la beauté et l’innocence de la voix d’Inaya. Un souffle parcourt chaque spectateur. Un frisson. Et l’horreur, celle d’une voix brisée par une douleur aiguë dans la poitrine, celle d’un cri sous des néons redevenus pâles, celle d’une mère qui se jette sur son enfant qu’elle voit irrémédiablement décliner. Toutes les conditions seront bientôt réunies pour l’intervention paraît-il.


5 janvier 2022. Pas d’opération. Pas de neige.


PAUL ET NIKKI


Les sites de rencontre pullulent mais il en est un qui les dépasse tous en termes de résultats : le programme européen Erasmus d’échanges pour les étudiants. Erasmus, la meilleure solution pour pratiquer la langue, au sens propre comme au sens figuré. Demandez à Paul et Nikki.

Il y a un an, le beau gosse de Lettres modernes eut un coup de foudre pour une beauté lapone d’Histoire de l’art au cours d’un pot d’accueil à la mairie de la ville. Qui aurait pu penser que six mois plus tard, ils se retrouveraient dans cette même mairie pour échanger leurs vœux ! Et ils ne voulaient pas en rester là. Nikki rêvait de passer leur lune de miel… sous la glace, chez elle, en Finlande. Seulement le jeune couple ne voulait dépendre de personne, ne comptant que sur leur jeunesse, leur fougue et leur folie amoureuse. Tous deux se rendirent vite compte en surfant sur le Net que les nuits dans un hôtel de glace en Laponie non seulement étaient froides – ils s’en doutaient – mais aussi extrêmement chères.

À l’occasion d’une soirée, alors qu’il déclarait son amour au buffet froid, Paul fut dérangé par un ami venu lui rappeler de ne pas oublier sur Internet la cagnotte Leetchi pour le « banc de muscu que Séb voudrait s’acheter ».

On pouvait alors entendre le cerveau de Paul lui marmonner : « Leetchi… Voyage de noces… Hôtel de glace… ».


24 décembre 2021. Leetchi : 0 euro.


– Tu crois que le texte de l’annonce est bon ? Je n’ai pas l’impression, regarde, ça ne bouge pas.

– Mais si Paul, ne t’inquiète pas. Ça ne peut que marcher.

– J’ai pensé que Noël, ça pouvait être une bonne période. Les cadeaux, tout ça… Ou pas en fait. Ah ça me stresse !


Nikki venait de passer son premier Noël dans la belle-famille. Les traditions françaises, les tics, manies et autres tocs de la famille de Paul, rien de tout cela ne l’avait véritablement traumatisée. Non. En revanche, douze degrés un 25 décembre, alors là !


28 décembre 2021. Leetchi : 800 euros.


Un autre bon côté d’Erasmus est le partage et la découverte d’autres cultures. En un mot, la fête. Les fêtes. Médecine, écoles d’ingénieurs, d’infirmières… Bref, tout ce qui possède une carte étudiant et une capacité non négligeable à transformer son estomac en véritable alambic. Facs, écoles, et autres auberges espagnoles se donnent rendez-vous pour trinquer sur les Champs-Élysées le 31 au soir et dès le 1er vomir tous les cinquante kilomètres du retour car le budget ne permet pas de passer une nuit de plus à Paris.


Cinq janvier 2022. Leetchi : 1000 euros. Pas d’opération. Pas de neige.


Au village, on suit impuissant la situation d’Inaya. Bakari a perdu son sourire. Les volontaires ont perdu l’envie. La famille a perdu espoir. Tous ont peur qu’une présence ne se transforme en souvenir.

Dans la chambre, Inaya est allongée, faible, dépendante d’un réseau de tuyaux de couleurs qui lui rappellent les lignes à l’entrée de l’hôpital. Elle tourne légèrement la tête, la sucette est toujours là. « Je la mangerai à Bekwa », s’est-elle juré.


DE LA NEIGE, DE LA GLACE ET HARALD


10 janvier 2022. Leetchi : 1200 euros (terminé). Pas d’opération. De la neige.


Inaya n’a plus beaucoup de forces. Le moindre battement de paupières demande un effort considérable. Elle fixe la perfusion qui l’empêche de voir par la fenêtre. Un réflexe sorti de nulle part la fait compter les gouttes. Pour dormir ? Pour partir ?


– Inaya, regarde !


Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !


Inaya met un peu de temps mais elle comprend maintenant. Elle n’est pas en train de compter les gouttes mais les flocons qui tombent derrière sa fenêtre. La neige ! Une neige qu’elle peut voir grâce à Fatiha qui avait écarté les perfusions pour qu’elle LA voie. Enfin. Un flocon, deux flocons, trois flocons, qua…


– Inaya, non !


Souviens-toi que le Temps est un joueur avide

Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C’est la loi.


En ce mois de janvier 2022, Paul et Nikki vivent un rêve éveillé mais quand même « vachement froid » d’après Paul. L’établissement est tel qu’ils se l’étaient imaginé : un palais féerique aux couleurs changeantes suivant la lumière. Nikki se sent comme un glaçon dans un cocktail et rit des grimaces et autres plaintes de Paul jurant qu’on ne l’y reprendrait plus.


23 janvier 2022. Une opération. De la neige.


L’état de faiblesse d’Inaya l’a fait s’endormir. Et puis la nouvelle. Un organe compatible ! Rapidement prise en charge, elle a pu être opérée pour le plus grand bonheur de sa mère. Un nouveau petit cœur bat dans la poitrine de sa fille. Dehors, les flocons s’agglutinent sur le bord de la fenêtre comme s’ils se battaient pour être là au réveil de la « petite fille qui voulait voir la neige ».


23 janvier 2022 matin. De la neige. De la glace.


Le fait divers défraie la chronique en Finlande. C’est la première fois que cela arrive. Un hôtel de glace s’effondre pendant la nuit avec une vingtaine d’occupants. Le froid et le poids de la structure ne laissent présager rien de bon pour trouver des survivants. Les parents de Paul suivent les informations à distance et ne peuvent s’empêcher de repenser à la réflexion de leur belle-fille : « 12 degrés à Noël ? Je n’ai jamais connu ça ! » Les débats ont déjà commencé entre ceux qui évoquent les bouleversements climatiques et la montée des températures, ceux qui critiquent le tourisme à outrance et la négligence des mesures de sécurité pour ce genre d’établissements, etc. Et aux familles des victimes, on leur dit quoi ?


Le doigt d’Inaya glisse sur la vitre :


– Et ça maman, c’est quoi ? Tu reconnais ?

– Un arbre ?

– Oui mais lequel ?

– Mmm…

– Alors, alors ?

– Je ne sais pas.

– L’arbre de Bekwa, maman ! Celui de la place !

– Mais oui, évidemment !


Inaya aurait pu continuer des heures à faire deviner ses dessins avec la buée de la fenêtre de sa chambre. L’attente est insupportable pour toutes les deux. La sortie, c’est pour bientôt. À Bekwa, Bakari et tous les autres sont en train d’accrocher des banderoles pour le retour de la princesse. Il sent que même son Range est pressé de prendre la piste pour aller à l’aéroport.

Dans les couloirs du service, on applaudit au passage du fauteuil poussé par Cécile qui a tenu à faire le retour, on fait la ola, on lui souhaite bonne chance. Inaya exhibe un sourire qui va d’une oreille à l’autre et illumine le service. Elle fouille dans sa poche, sort la sucette et la montre à Cécile qui lui répond par un clin d’œil. Arrivée au niveau du bureau des infirmières, Inaya demande à s’arrêter. Elle se lève en se tenant à son fauteuil. Après avoir regardé sa mère, elle se lance. Le personnel sent soudain comme une force le soulever, l’élever au niveau de la grâce. Inaya a repris l’air traditionnel de son village qu’elle chante, cette fois-ci, avec sa mère. À la fin du chant, le service est suspendu, en apesanteur, accroché aux étoiles. On n’entend plus que… les battements du cœur d’Inaya.


Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !


– La règle du jeu est simple, dit Cécile. Tu m’indiques la ligne verte tout le long du trajet jusqu’à la sortie de l’hôpital. Si tu réussis…

– Une sucette !

– Tu as tout compris !


Enchevêtrement de lignes multicolores. Portes automatiques. Chupa Chups. Rires de maman. Un VSL. Asphalte. Aéroport. Arrêt devant le Terminal B. Coffre ouvert. Valises. Fauteuil lâché. Cécile ! Les freins ? Pas de freins ! Et la neige…


Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,


Lufthansa. Harald est arrivé. Ah, Erasmus ! Il loue une voiture. Démarre. OK c’est par là. Ne trouve pas les essuie-glaces. Regarde autour du volant. Fait tomber son portable. Scheiße* ! On ne doit pas bloquer les roues sur la neige, Harald !

Harald ne bouge plus. La voiture est sa prison. Les essuie-glaces, diaboliquement efficaces, balaient le moindre flocon pour qu’il puisse voir ce fauteuil roulant brisé sur sa ligne d’horizon. Tiens, il a récupéré son portable. On ne peut pas bloquer les roues sur la neige, Harald, tu le savais !


D’abord les chiens puis les caméras thermiques. La marge d’erreur est quasi inexistante. Un empilement anarchique de blocs de glace. Là. Une poche d’air. L'hôtel, avant de fusionner totalement pour ne former qu'une sculpture informe et massive, a décidé de laisser deux survivants. Vite !


Où l’auguste vertu ton épouse encore vierge

Où le repen…

… Eh Baudelaire, tu sais quoi ? Ferme-la !


Dans l’ambulance, ils s’enlacent. Dans le Range Rover, il hurle.



* Scheiße ! : merde ! (en allemand)


 
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   Anonyme   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Au sortir de ma lecture, je me dis que votre nouvelle prête le flanc à une interprétation cynique assez déplaisante : le Destin préfère les Occidentaux, voire les Nordiques, aux Arabes. La victime sur laquelle le sort s'acharne, petite fille pauvre cardiaque et finalement écrasée par une grosse bagnole, je la devine basanée, tandis que le gentil couple franco-finlandais aura juste eu chaud (enfin, froid) aux plumes… Pour le dire autrement : mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade.
J'ignore si c'est le ton que vous avez voulu donner à votre texte, en tout cas c'est ce qui me frappe, plus encore que le pathos très appuyé du récit, un pathos de chanson réaliste qui m'apparaît vraiment trop too much.

Par ailleurs, je trouve l'intrigue par trop décousue. Déjà, me faire suivre parallèlement le destin d'Inaya d'une part, de Paul et Nikki d'autre part, sans qu'il y ait aucune relation entre les deux éléments, je renâclais un peu, mais avec Harald qui déboule je me tapote le menton. D'où il sort celui-là ? Sa présence se justifie uniquement pour tuer Inaya, et fait dérailler ma lecture. J'aurais mieux compris qu'Inaya et Paul + Nikki se rencontrassent à l'hôpital, ou que l'ambulance de ces derniers fût responsable de la mort d'Inaya. En bref, que le Destin se tissât entre les personnages dont vous nous avez parlé au cours de l'histoire. Au final, pour moi l'ensemble n'est pas mal écrit mais trop appuyé et mal construit.

   Luz   
22/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est très bien écrit, il y a du suspens, mais je n'ai pas bien compris la fin. Ce n'est pas clair pour moi. Je suppose qu'Inaya a été écrasée dans son fauteuil roulant par Harald ? Mais je préfère quand c'est limpide (si ça l'est, excusez-moi), il faut me mâcher le travail... En tout cas, je pense que plus de clarté aurait grandement ajouté à la qualité de cette nouvelle.

   Corto   
11/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai bien aimé cette description de destins parallèles si différents.

Aucun doute Inaya est la plus attendrissante, d'abord parce qu'elle est malade et vit dans un pays pauvre, qu'elle risque sa peau jusqu'à ce que le sort lui apporte un cœur compatible, et puis c'est une enfant qui rêve et qui découvre un nouveau monde.
Les descriptions successives voyage/séparation/hôpital/fête/neige sont vivantes et captivantes même si l'on connait tout cela. Il y a du risque, de l'émerveillement, du sentiment.

Le couple Erasmus est plutôt téléporté dans ce récit pour faire un contrepoint d'un intérêt limité.

Les protagonistes vont chacun de leur côté affronter un accident potentiellement mortel. Le charme est rompu, la larme monte à l'œil, oui pourquoi pas ?

Mais évidemment le final qui fait apparaître Harald, seulement relié au corps du récit par Erasmus, relève de la cabriole sans motif ni raison. Un seul lien: la "neige" source d'émerveillement ou de catastrophe selon les circonstances. Dommage.
C'est pourtant à ce moment que l'auteur aurait pu montrer un certain talent: enjeu/sentiment/conséquence/inégalité. De quoi aboutir à un épilogue convaincant, ce qu'il n'est pas ici.

Baudelaire froncerait très fort les sourcils...

   Pepito   
14/2/2022
Forme : écriture est correcte. J’ai juste tiqué : « à travers le pare-brise arrière »… tandis que le conducteur regarde par la lunette avant, je suppose. ^^

Fond :
Là, par contre…
Le paragraphe PAUL ET NIKKI est difficile à digérer. L’Auberge Espagnole en version (encore plus ?) neuneu.
Si j’ai bien compris, Inaya fait le voyage sans savoir, auparavant, si elle va avoir un cœur compatible ??? Sinon, la description de la gamine à l’hosto est pathos, mais presque.

« Dans les couloirs du service, on applaudit au passage du fauteuil poussé par Cécile qui a tenu à faire le retour, on fait la ola, » … est pourquoi pas un concert de rock ? Ou à défaut, les Choeurs de l'Opéra national de Paris, ce serait de circonstance.
« Le personnel sent soudain comme une force le soulever, l’élever au niveau de la grâce. »… à deux doigts de marcher sur l’eau.
« À la fin du chant, le service est suspendu, en apesanteur, accroché aux étoiles. On n’entend plus que… les battements du cœur d’Inaya. » … ouf, j’ai bien cru qu’elle allait nous péter une durite.
« Les freins ? Pas de freins ! Et la neige… » … pas compris, un accident de fauteuil à roulettes ?

Ah non ! C’est Harald qu’à écrabouillé le fauteuil roulant, la petite fille et le cœur tout neuf qui allait avec. Ok, ok, ok…
« deux survivants. »… crotte, fallait les finir aussi. Leur survie casse l’ambiance.
« Dans l’ambulance, ils s’enlacent. Dans le Range Rover, il hurle. »… Et devant mon écran, je me dis : Oh putaingue, c’est enfin fini !

Merci pour la lecture.

Pepito

   plumette   
15/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je n'ai pas été sensible à votre choix de ponctuer le texte par des vers du poème " l'horloge" de Baudelaire.
Cela a rajouté à l'éclatement du texte qui s'éparpille un peu entre les différents protagonistes.
j'ai bien aimé l'histoire d'Inaya, l'écriture dans sa forme assez vive, les petits moments de poésie avec la neige, tout en doutant qu'on puisse faire venir cette petite en France sans avoir au préalable identifié un organe compatible.
je n'ai pas trouvé de lien suffisant entre l'histoire d'Inaya et celle de Nikki et Paul qui sont , si j'ai bien compris, les seuls rescapés de l'effondrement de l'hôtel de glace.
La chronologie qui ponctue le texte empêche que le coeur greffé soit en lien avec cette catastrophe car il faut plus d'une journée pour boucler le circuit donneur/receveur.

Et puis à partir du jour de l'opération, la chronologie est abandonnée, je me suis demandée pourquoi.

Enfin voilà que déboule Harald qui doit tout de même avoir un peu plus l'habitude de rouler sur la neige qu'un Mathieu! Une fin qui bouscule si je peux me permettre! mais que je n'ai pas aimé du tout.

le tout fait une appréciation mitigée

   aldenor   
17/2/2022
Désolé, j’avoue avoir de la peine à comprendre le dénouement ; en fait je perd le fil avec l’introduction de Nikki, Paul et Harald, ne saisissant pas leur lien avec l’action principale.
J’ai fait un deuxième essai en esquivant le parasitage de Baudelaire, sans plus de succès.
Dommage, car Inaya est attachante et j’aimais bien le texte jusque là.
Je trouverai peut-être des éclaircissements en lisant les autres commentaires, mais je m’en tiens à celui-ci qui reflète ma lecture, au risque de paraître bouché.

   placebo   
26/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'auteur a pris pas mal de risques, ce que je salue.
La construction, du simple point de vue de la mise en page, devient compliquée sur la fin entre les deux histoires et les vers ; j'ai survolé la partie d'Harald en voiture et n'ai compris qu'après, en regardant les commentaires.
Je suis un peu surpris que Inaya fasse le voyage et attende après, mais bon.
Bien aimé le rendu par moment des phrases très courtes.
Merci,
placebo


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