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Fantastique/Merveilleux
guanaco : Le dictaphone ou petit "Conte" rendu
 Publié le 23/07/07  -  11 commentaires  -  15954 caractères  -  37 lectures    Autres textes du même auteur

Le bas-côté de la route. Une roue crevée. Un panneau "Gens du voyage". De la musique. Et des yeux verts...


Le dictaphone ou petit "Conte" rendu


I


Je n’ai pas le choix, il faut que je m’arrête. Un espace sur le bas-côté qui tombe à pic, pas trop pentu. Heureusement il fait beau, et malheureusement je suis en blanc. Ce n’est pas que changer une roue soit difficile mais je m’en serais volontiers passé étant donné la chaleur étouffante. L’endroit est calme, peu de circulation, le village est pourtant à proximité. Autour de moi quelques arbres, une ébauche de chemin peu à peu recouvert par les mauvaises herbes et la départementale 6. Je m’apprête à repartir après un effort certain, une bonne suée et comme je l’avais prévu une chemise maculée de taches noires lorsque je vois un ballon surgir des arbres et rebondir dans ma direction. Deux enfants apparaissent faisant la course à qui l’attrapera le premier, le tout dans un éclat de rire aussi printanier que le décor pittoresque dans lequel je me suis arrêté. Cette scène n’aurait rien d’extraordinaire si ma curiosité n’avait été piquée par un panneau à demi cabossé, enfoui sous les herbes et qui disait « Gens du voyage ».


Ainsi donc au bout de ce chemin qui n’en était plus un, sur une aire d’accueil qui ne devait plus accueillir depuis très longtemps, en tout cas pas dans les normes de sécurité et d’hygiène imposées par la loi, ainsi donc au milieu des arbres s’était installé un groupe de nomades du XXIème siècle. Je redresse le panneau et je commence à méditer. « Gens du voyage »… Les plus mauvaises langues s’élèveront contre un nom si généreux pour de vulgaires voleurs de poules. Pour d’autres, c’est une dénomination assez vague et confuse provoquant des amalgames et réunissant dans le même terme Forains, Gitans, Roms ou encore Gens du Cirque. Le voyage est leur point commun, un voyage à travers les pays, les âges, les époques, les peuples, à travers l’Histoire, leur histoire. À quelle catégorie appartient donc cette communauté du bout du chemin ?


Je me serais contenté d’une question sans réponse si je n’avais pas entendu ce qui allait devenir une obsession, une énigme, un espoir, un but, ou bien tout cela à la fois, je ne sais plus.



II


M’étant assuré que les enfants au ballon ne m’avaient pas repéré, je décide de m’approcher. Je fais un détour à travers champs pour me glisser à quelques mètres du campement et je m’installe derrière un enchevêtrement de troncs, d’arbustes et de ronces : voir sans être vu, je me sens l’âme d’un paparazzi. Je me retrouve à bonne distance d’un regroupement de cinq caravanes disposées en demi-cercle autour d’une place centrale improvisée. Les voitures, de marque et de plaque allemandes, me font pencher pour une origine rom ou tsigane, les Forains étant généralement des locaux. Je retrouve mes apprentis footballeurs qui ne sont plus deux mais six, d’autres enfants simulent un combat d’épée ponctuant chaque assaut de cris rageurs et menaçants dans une langue que je ne parviens pas à identifier. Un rapide coup d’œil me permet de constater que seuls les hommes sont dehors : pendant que certains boivent autour d’une table et semblent débattre sur un thème qui n’a pas l’air de faire l’unanimité, d’autres nettoient leur voiture ou regardent la télévision. Nul doute qu’ils doivent y trouver leur compte étant donné le nombre impressionnant d’antennes paraboliques de taille non négligeable. Mais j’en conclus également et ce, définitivement, que ces gens du voyage sont des Roms : des hommes trapus, le teint hâlé, la moustache fournie, épaisse, très noire, tout comme les cheveux, les yeux et les sourcils. Leur unique présence à l’extérieur démontre une structure sociale et familiale basée sur le patriarcat. Les femmes sont certainement confinées dans les caravanes et sont « invitées » à veiller au bon fonctionnement du foyer et à la bonne éducation des enfants – si possible des garçons - . Je ne serais pas étonné que tout ce petit monde ne forme qu’une seule et même famille.


L’autorité masculine prévaut, c’est un point qui ne se discute pas, surtout pas chez les femmes. Mais il semble toutefois que cette autorité ne soit pas valable pour elle…



III


Je découvre enfin ce qui m’a obligé à me transformer en expert du camouflage et qui, je dois le dire, commençait à me mettre très mal à l’aise. Seule, assise devant la deuxième caravane en partant de la droite et curieusement la plus modeste, elle défie toutes les règles imposées par le machisme historique et génétique de ce peuple né sans cordon ombilical. Le foot, le vin, les épées, la télé, autant d’intempéries que ce petit coin de grâce au visage crasseux parvient à éviter en brandissant le seul parapluie, la seule protection valable pour ces générations de peuples soumis aux persécutions et mis à l’index depuis la nuit des temps, la seule source d’espoir, le seul remède à toute mélancolie : la musique.


Je regarde et j’écoute,… je suis un mousse incapable de tenir la barre, enivré par la symphonie hadale de cette sirène des Carpates. C’est une jeune femme sans âge, je lui donne environ vingt-cinq ans, le visage grave mais pas triste, une chevelure châtain ramassée et retenue me semble-t-il par un crayon sur le sommet du crâne. Elle porte un tee-shirt rose uni avec un col ras du cou. On distingue un pendentif en verre ou en cristal, peut-être en forme de papillon mais je suis trop loin pour distinguer les détails. Elle revêt en outre une robe à fleurs aux couleurs vives : le fuchsia alterne avec le jaune, l’orange et le rouge vermillon et la même combinaison à l’infini. Cette robe, digne d’un Andy Warhol au sommet de sa forme, recouvre à peine une paire de… baskets blanches quelque peu usées mais qui s’accordent malgré tout avec l’ensemble. Et puis il y a la touche finale, celle qui lui permet de transgresser les règles et de rester dehors par exemple : seule sous son auvent elle joue du violoncelle.


Mes connaissances en musique sont très limitées néanmoins je sais que les instruments à cordes sont un élément essentiel de la culture musicale des peuples devenus nomades par la force des choses et les aléas de l’Histoire, et plus particulièrement pour ceux qui ont parcouru les pays situés au nord de la Méditerranée. Les Manouches français ou les Gitans espagnols ont une préférence pour la guitare classique ; Quant aux Roms, Tsiganes ou Bohémiens comme on les appelle aussi, les orchestres se composent entre autres de violons, violoncelles, contrebasses, cymbalum, etc.


Le stéréotype des hommes jouant du violon pendant que les femmes dansent autour du feu vient d’en prendre un coup. Cette jeune femme n’en est visiblement pas à sa première leçon tant la dextérité dont elle fait preuve est impressionnante. L’archet lui obéit au doigt et à l’œil et glisse sur les cordes telle la plume de l’écrivain sur la page blanche. Oui voilà, c’est cela, elle est en train d’enchaîner de belles lettres sur la portée et moi je suis là, je l’écoute, je lis et tourne les pages, chaque page qu’elle interprète, et je savoure chaque mouvement de plume - ou d’archet je suis perdu ! – comme l’assoiffé à qui l’on tend un seul et unique verre d’eau en plein désert.


Un des hommes assis à table s’adresse alors à la jeune femme et vient de ce fait interrompre ma rêverie et par la même occasion le concert. Peut-on appeler cela « s’adresser à quelqu’un » ? Je qualifierais plus volontiers l’interpellation de cette brute de beuglement et d’agression verbale. De plus, plusieurs gestes de la main me font comprendre que ce Cro-Magnon doit être son mari ou son père qui lui ordonne, oserais-je dire « poliment » ? de rentrer dans la caravane. Je ne maîtrise pas la langue romaní mais le début de la phrase est sans équivoque, un mot de quatre lettres, répété trois fois, dans la même direction, jusqu’à provoquer l’arrêt de la musique, pas de doute possible, tu as relevé la tête, jamais je n’oublierai ces yeux verts…, les tiens… c’est ton prénom : Anja !


Le claquement de la porte de la caravane entraîne mon atterrissage, le contact avec le sol est un peu rude, je reviens à la vie et à ma montre aussi. Il est dix-huit heures, je dois rentrer. Quelques nuances de vert accompagnent maintenant les traces noires de ma chemise.



IV


Anja…… Anja….. Et cette pendule qui traîne. J’imagine le scandale si je quitte le travail en avance, moi qui prône la précision et l’exemplarité. Dix-sept heures, enfin. En cinq minutes j’ai mis tous mes employés dans leur véhicule respectif et je pars en direction de la départementale 6. Je repère le panneau à demi cabossé que j’ai redressé et je m’arrête. Je contourne un champ pour atteindre mon poste d’observation de la veille. Les ronces écrasées et les branches écartées m’indiquent que je suis au bon endroit. Le décor est resté identique, les mêmes acteurs sont présents comme dans une pièce bien rôdée. Je soulève une branche feuillue comme on lève le rideau et… tu es là Anja. Confortablement installé dans mon fauteuil je fais le vide autour de moi et te voilà au centre de mon monde. Aujourd’hui je ne remarque ni robe ni tee-shirt ni aucun vêtement, je me rends compte que ce violoncelle suffit à lui seul pour t’habiller, c’est une précieuse et très rare étoffe d’une contrée des plus éloignées, c’est une pièce de haute couture faite sur mesure qui épouse ta silhouette et tes formes pour créer une œuvre unique. Les courbes de l’instrument sont en parfaite harmonie avec les tiennes, si généreuses et infinies. J’assiste à une totale symbiose, je me prends à sublimer l’archet, à en faire une main qui caresse un ventre, un ventre lascif et offert comme celui du désir, un ventre rond, délicat, remuant, élastique, rassurant comme celui qui s’apprête à donner la vie… Anja ne joue pas seule aujourd’hui, elle est accompagnée par deux jeunes violonistes dans une mélodie très enlevée et colorée qui n’a rien à envier aux plus grands tarafs tsiganes. Et ces yeux verts…



V


Une semaine. Voilà une semaine que je m’arrête quotidiennement sur cette départementale 6. Une semaine que je t’écoute Anja et que je tourne les pages et les chapitres que ton violoncelle et toi avez écrits depuis que je t’ai vue pour la première fois. Au bout de trois jours, j’ai eu l’idée d’apporter le dictaphone dans lequel je laisse mes instructions à ma secrétaire chaque matin, pour la journée. Je m’assure juste de bien vider l’appareil dans mon ordinateur avant de le lui remettre. Ces jours-ci, j’ai pu observer un mariage. Les voisins d’Anja mariaient leur fille tout juste majeure avec son voisin de droite, un homme d’au moins dix ans son aîné. Voilà des gens qui savent faire la fête. À mon retour, une connexion à Internet m’a permis de mieux comprendre les scènes auxquelles je venais d’assister. Les mariages roms s’étalent le plus souvent sur trois jours durant lesquels les mariés ne sont pratiquement jamais réunis. Hommes et femmes sont séparés et chacun tient un rôle bien précis. Ce qui ne les empêche en rien de s’amuser, de bien manger, chanter et danser au son des rythmes tsiganes. La bénédiction est venue d’Anja et de son instrument devenu souffle divin. Après un long silence, son archet a commencé à écrire et les lignes qu’il écrivait ont fait exploser chacun d’entre nous, nos poitrines ont soudain volé en éclats pour libérer des émotions d’une intensité inconnue jusqu’alors, des envies incontrôlées comme l’envie d’embrasser l’autre et c’est le moment qu’a choisi le marié pour offrir le premier baiser à sa nouvelle épouse, le tout premier baiser, celui qui engage, celui qui veut dire tu m’appartiens, celui qui impose les règles de la société Rom et qui avertit la jeune femme et la prépare à la cruelle exhibition du linge taché du sang d’un hymen à jamais perdu ; des envies comme l’envie de hurler et de crier que je suis là, que je veux tout savoir de toi Anja, que je veux comprendre ton écriture, que je veux savoir lire entre tes cordes, que je veux apprendre à t’aimer… Et ces yeux, si verts…



VI


Des bottes noires, un pantalon bleu marine, une chemise bleu ciel, des galons et une arme à la ceinture. Faire la sieste sur le bas côté de la route est quelque chose somme toute d’assez banal. En revanche je n’ai pas souvenir d’avoir jamais été réveillé par la maréchaussée.


- Tout va bien monsieur ?

- Très bien monsieur l’agent, merci de vous inquiéter.

- Ce n’est pas un endroit très sûr pour faire une sieste vous savez ?

- Rassurez-vous, les gitans du bois sont très discrets et plutôt bien à l’écart.

- Les gitans du bois ?

- Là au bout du chemin sur l’aire d’accueil – je lui signale les arbres au bout du champ et le panneau à demi cabossé.

- Cette aire est interdite depuis cinq ans par arrêté du maire, c’est une mesure écologique. La nature se dégradait trop rapidement et la faune disparaissait… Et vous dites que des gitans sont installés là-bas ? Il va falloir intervenir dans ce cas.


Plus d’aire d’accueil. Depuis cinq ans. Interdite. Je n’y comprends rien. Je viens bien de passer une semaine à espionner – et Dieu sait que je n’en suis pas très fier – un groupe de Roms, j’ai même « participé » au mariage et… et… Anja, la musique, la femme-violoncelle, les yeux verts…


Comme je le craignais, le gendarme revient en me confirmant qu’aucun campement, et encore moins cinq caravanes, ne s’est posé ici depuis au moins cinq ans.


- Vous devriez rentrer chez vous monsieur et vous reposer.

- Merci.


Et je regarde les deux motos s’éloigner et je me demande si j’ai fini ma sieste.



VII


Je dormais.
Je me gratte la tête, ferme les yeux, attends quelques secondes puis les ouvre à nouveau.
Je dormais.
Assis, le dos contre un panneau fantômatique à demi cabossé « Gens du voyage ».
Je dormais.
Je regarde les restes d’un chemin…
Je dormais.
Je regarde les ruines d’un rêve…
Je dormais.
Anja…


Quelle heure est-il ? Dix-neuf heures. Il n’y a pas beaucoup de circulation sur cette départementale, pourtant le village n’est pas très loin.



VIII


J’ai passé une très mauvaise nuit. Trop d’images confuses, trop de visages, trop de bruits… J’ai l’impression d’avoir la gueule de bois. Le paracétamol n’a pas encore fait son effet. Ce devait être une insolation. Dormir au pied du panneau sous la chaleur, ce n’était pas une bonne idée.

Mais maintenant, il faut travailler, je suis le patron, je dois donner l’exemple. Heureusement j’ai Martine, ma secrétaire. Une femme formidable, la cinquantaine jeune, dévouée, toujours ponctuelle, les pieds sur terre, en voilà au moins une. Je la soupçonne de faire le café du matin avec le toner de la photocopieuse sinon je ne m’expliquerai jamais la couleur de la langue du personnel entre huit heures et huit heures trente.

Il est dix heures. Alors que je travaille sur un projet qui permettra à toute l’entreprise de passer des vacances d’été sereines, Martine entre dans mon bureau. Elle arbore un sourire maternel, ce sourire qui veut dire « il est temps que les vacances arrivent et que vous remettiez de l’ordre dans vos affaires et dans votre vie ».


- Ce sourire Martine, je ne le connais que trop bien. Qu’ai-je encore fait comme bêtise ? Et vous savez que ce ne sera pas la dernière ?

- C’est bien pour cela que vous me gardez non ? Pour réparer vos bêtises ?


Elle s’approche alors et d’un geste lent et coulé dépose mon dictaphone sur mon bureau.


- Ne me dites pas que je vous l’ai encore donné avec la batterie vide ? Vraiment, je suis désolé, la prochaine fois je…

- Non, non, de la batterie, il y en a. Des instructions par contre, aucune !

- Comment ça ? Il n’y a rien dedans ?

- Oh si ! Du violoncelle, du violoncelle, rien que du violoncelle…


FIN


 
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   Pat   
24/7/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vraiment bien aimé cette histoire qui laisse à la fin un petit goût de mystère. C'est très bien écrit : une bonne capacité de description (on accompagne le narrateur tout au long de son "voyage" ), un intérêt qu'on partage, du coup, pour ce peuple qui ne laisse pas indifférent, les sentiments du narrateur qui varient et ne laissent pas enfermer... Un beau voyage !

   Cyberalx   
27/7/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup !
L'ambiance générale, le ton, les descriptions.

Un commentaire constructif ?

Ok... Euh... Non.

Une critique ?

Pas de problème, attends voir... Euh... Martine, c'est nul comme prénom !

Non, j'ai rien à dire si ce n'est : "encore" :)

   teeth   
2/8/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Je mets un dix-huit parce que sur le peu de texte que j'ai eu l'occasion de lire ici, celui-ci est le premier a m'avoir transporté de cette façon. Sinon, cherchons la petite bête.
"De plus, plusieurs gestes de la main me font comprendre que ce Cro-Magnon doit être son mari ou son père qui lui ordonne, oserais-je dire « poliment » ? de rentrer dans la caravane."
Petit problème de ponctuation, ça irait mieux comme ça : "De plus, plusieurs gestes de la main me font comprendre que ce Cro-Magnon doit être son mari ou son père qui lui ordonne – oserais-je dire « poliment » ? – de rentrer dans la caravane." Mais c'est juste histoire d'ennuyer mon monde.

   Togna   
8/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai eu envie de connaître la suite dès la fin de chaque petit chapitre de cette nouvelle dont le coté fantastique n'est révélé qu'au dernier paragraphe.
C'est agréable à lire malgré quelques phrases un peu longues (mais bien construites).
Le coté "voyeur" est bien sauvé par la musique et les yeux d'Anja.
Bravo et merco Guanaco !

   Anonyme   
4/10/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Tu sais très bien décrire "l'instant magique", celui de la rencontre, même si elle n'est effective que pour l'homme dans l'histoire (j'aime aussi tout l'aspect "reportage" sur les gitans)... Mais tu as raison, on peut aussi avoir le sentiment puissant, ennivrant, bouleversant de faire "la" rencontre de notre vie, dans une sorte de grande solitude, sans réciprocité... On sent bien la fébrilité du personnage, et en même temps son extrême fragilité et sensibilité... et déjà, on "craque" pour lui...
ah mais oui, dommage ! c'est juste un personnage de roman !! On est un peu comme lui sur ce site, on rêve notre vie aussi...Oniris c'est ça ?
(j'aime pas noter mais là j'y vais...)

   Anonyme   
7/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai bien aimé la façon dont l'auteur introduit son sujet basé sur un contraste Quelque chose d'ennuyeux qui débouche sur quelque chose de formidable. Le tout est amené d'une façon agréable en douceur au milieu d'un paysage bien décrit. Presque à la fin la maladresse du héros fait réagir le lecteur que je suis. On croit que le récit va se terminer sur cette chute. Eh bien on se trompe! Il y a encore un lapin à sortir dans le chapeau de l'auteur. Le récit est bien construit.Guanaco t'es bon!

   Anonyme   
7/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Supertbe!
Une maîtrise quasi totale de la syntaxe donc du texte. Le court et le long se marient et rien n'est laissé au hasard de la création désordonnée.

Décidément, ici je rencontre beaucoup de styles différents mais tout aussi prégnants les uns que les autres.

L'histoire?
Ah oui..l'histoire. Certes l'imagination est passée par le sas de l'inspiration.
Mais excuse-moi Guanaco, qu'importe l'histoire puisque sous ta plume tout devient magique.

   Bidis   
10/12/2007
Un très, très bon moment de lecture avec des passages forts et une chute imprévisible

Mais :
J’avais lu ce texte en son temps et ce sont sans doute les louanges sans réserve des autres commentateurs qui m’avaient fait renoncer à donner mon avis.
Car si l’écriture est plus que correcte et par moment fort belle, les images bien dessinées et l’intrigue captivante depuis le début, des réserves, pour ma part, j’en avais quelques unes.
Tout d’abord, au sujet de l’écriture elle-même.
- « une ébauche de chemin peu à peu recouvert par les mauvaises herbes et la départementale 6 » :
j’ai dû ici relire trois fois. Le chemin recouvert par la départementale ??? Non, bien sûr. Pour éviter cette confusion, il faudrait des virgules ou, mieux, deux petits tirets : une ébauche de chemin – peu à peu … herbes - et la départementale. Cela n’a l’air de rien, les virgules, et pourtant il peut arriver qu’elles soient essentielles à la compréhension.
- « qui ne devait plus accueillir … par la loi » : accueillir demande un complément – ici je suppose que ce doit être « qui ne devait plus accueillir personne »
Des métaphores m’ont un peu gênée par leur caractère excessif :
- « que ce petit coin de grâce au visage crasseux parvient à éviter en brandissant le seul parapluie, » : visage..., parapluie...
- « Le claquement de la porte de la caravane entraîne mon atterrissage, le contact avec le sol est un peu rude, je reviens à la vie et à ma montre aussi » : l’«atterrissage », le « contact avec le sol » me paraissent trop suggérer une chute préalable. Or il s’agit plutôt d’un sursaut.
Et j'ai relevé une petite invraisemblance :
- A la distance où il est (quelques dizaines de mètres au moins, sinon il ne serait pas caché aux yeux des Roms), dans le « fauteuil » de sa voiture - j’aurais préféré « siège » d’ailleurs, parce que « fauteuil » fait penser un quart de seconde que l’on s’est trompé dans la lecture et que l’on se trouve dans la maison du personnage -, le héros peut-il voir la couleur des yeux de la jeune femme ?

J’espère que l’auteur ne m’en voudra pas de cette critique pointue qui n’est que mon avis.

   jensairien   
21/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une belle nouvelle mais la fin qui verse dans le fantastique m’a laissé sur ma fin. Une chute un peu facile quand même.

   widjet   
29/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Peut-être pas le meilleur de son auteur mais bigrement agréable quand même. Au dela de l'hommage aux gens du voyages (Guanaco semble avoir un faible pour les "marginaux", sans connotation péjorative aucune), c'est une bien jolie reverie, une parenthèse (dés)enchantée qu'il nous offre là, parenthèse musicale qui (nous) évade son héros des réalités mortifères et des contraintes de la vie professionnelle. Le mystère reste entier. Tant mieux même si ce n'est pas cela qui m'a le plus séduit mais ça laisse quelque chose de cotoneux dans l'esprit....

Bien sûr la forme est impeccable, discrète mais précise. C'est toujours aussi bien décrits sans fioritures ni prétention. Il prend son temps, Guanaco, il pose, il laisse respirer son lecteur qui peut aussi fermer les yeux pour se laisser posséder par le charme d'Anja et ses yeux d'émeraude, par le son enchanteur et mélancolique ou festif de l'instrument. J'y vois aussi une déclaration d'amour aux femmes, courageuses, travailleuses de l'ombre dont Anja fait en revanche figure de douce rebelle.

Du bon travail quoi. Merci msieur !

Widjet

PS : Cette nouvelle m'a un peu fait penser à VOYAGE EN ALEXANDRIE d'un autre auteur brillant, drôle, sympathique, ingénieux, doué et ...d'une modestie à toute épreuve....!!!! Mdrrrrrrrr....!!!

   placebo   
9/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte extrêmement plaisant, tant au niveau de l'ambiance que des personnages. Il y a de la dureté chez les roms décrits, mais c'est celle de la vie et on sent un fond propre à la fête, plus léger.
J'ai trouvé la partie fantastique un peu plus facile, "ce n'était qu'un rêve" + "pas tout à fait". J'ai eu un peu peur pour eux (et pour le narrateur), que les gendarmes doivent les expulser…
Sur le style, rien à redire. Je n'ai pas vraiment été touché, ni par Anja, ni par l'histoire, mais je dois reconnaître qu'elle est belle.

placebo


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