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Fantastique/Merveilleux
hansmaurice : Moi, la forêt
 Publié le 04/08/12  -  12 commentaires  -  9894 caractères  -  177 lectures    Autres textes du même auteur

Lors d'une virée en voiture, deux couples tombent en panne sur une route longeant une forêt. Les deux jeunes hommes décident de partir à pied jusqu'à une station essence. Il fait nuit, pas une voiture ne passe. Les deux compagnes se blottissent dans le véhicule et attendent. Mais tout ne se passe pas comme prévu.


Moi, la forêt


Elle dégringole. On va me le reprocher. Pas uniquement ça en plus. Dans le plus grand silence elle descend doucement vers le rouge. Ça fait maintenant dix bonnes minutes que plus personne ne parle, comme si le moindre mot, le moindre souffle pouvaient nous arrêter. Dans la pénombre de la voiture, les visages sont fermés et les regards collés aux vitres. Mais il n'y a rien à voir. La route est déserte, bordée d'un côté comme de l'autre par un mur épais de sapins qui dans l'obscurité élèvent leurs cimes vers un ciel d'encre. Affamés, on poursuit la lumière projetée par les phares de la voiture sur l'asphalte humide de la route, qu'on avale, mètre après mètre. La forêt, tout autour, dense et profonde semble s'être scindée en deux, juste pour nous permettre d'entrer. Elle se refermera sur nous comme une plante carnivore sur un insecte. Je frissonne et lâche pour me réchauffer : "Ça serait con de tomber en panne ici." Cette phrase a demandé trop de mots, trop de souffle et elle a bu les dernières gouttes.

La voiture cahote sur quelques mètres, son ronflement diminue puis tout s'arrête. Marie, assise à côté de moi, laisse échapper un petit cri. Les secondes qui suivent sont celles du silence. Et les secondes qui suivent encore, celles de la forêt. Elle nous chante, elle nous parle et peu à peu, sa vie vient s'immiscer dans la voiture. Elle nous accueille. Elle me glace le sang.

"Et on fait quoi maintenant ?" J'aurais préféré un rire, même nerveux. Nous sommes quatre et personne ne répond. Karine, assise derrière moi, baisse les yeux. Je crois qu'elle s'en veut d'avoir ouvert sa gueule. Marie me regarde et je sens qu'elle se retient. "Ça n'aurait rien changé." J'ai pris les devants mais je ne suis pas sûr de moi. Je jette un œil dans le rétroviseur à la recherche de Rémi, assis derrière Marie. Il était pour mais ne dit rien. Je serais lâche de le lui faire remarquer. De toute manière, je ne suis pas sûr de savoir ce qu'ils me reprochent, l'idée de passer un week-end sans téléphone ou mon obstination à ne pas vouloir m'arrêter prendre de l'essence. Je voulais juste arriver vite. Rémi descend de voiture, Marie ne me regarde plus et Karine scrute la forêt le visage collé à la vitre. J'aperçois dans le rétroviseur le coffre arrière s'ouvrir. Je descends. Rémi s'éloigne et dépose sur la route, à quelques mètres en amont, le petit triangle fluorescent de sécurité. J'ai froid. Lorsqu'il revient à ma hauteur on décide de pousser la voiture sur le bas-côté même si on n’en a pas croisé une depuis une heure. Portière ouverte, Marie, les mains sur le volant, marche à côté de la voiture qu'on pousse Rémi et moi. Karine est au milieu de la route, les bras serrés autour d'elle, scrutant toujours plus les géants immobiles qui l'observent. Ça craque, ça grouille, ça souffle, ça s'agite là-bas dedans. La voiture rangée sur le bas-côté, la route, maintenant loin des phares semble avoir disparu, avalée par la forêt. Je frissonne à nouveau face à cette obscurité froide. L'idée d'attendre dans la voiture n'enchante ni Marie ni Karine. "On ira plus vite que vous." Cette phrase reste là, un instant en suspens. Elles s'enferment dans la voiture, on s'éloigne. Pour aller où, on ne sait pas. Il y a quelque chose de dramatique dans cette situation, quelque chose de désespéré.

Sans lampe torche, c'est le gravier qui borde la route et qui crisse sous mes pas qui me guide, qui me rappelle que je suis là où je suis. Rémi, trois enjambées devant moi, s'est muré dans le silence. Ça lui évite de me reprocher de ne pas avoir pris d'essence. Mais j'ai besoin de l'entendre, alors dis quelque chose Rémi, parle. Il finit par me lâcher : "Ça fait combien de temps qu'on marche ?" J'essaie de distinguer les aiguilles de ma montre et balance un peu au hasard : "Une vingtaine de minutes." On continue. Il caille. Malgré les kilomètres, rien n’a changé, la forêt nous encercle toujours. Cette forêt si étendue, aussi étendue que la cime de ses arbres est élevée. Profonde aussi, qu'aucune lueur d'habitation ne pourrait la traverser. Je pense à Marie et Karine, assises sur la banquette arrière de la voiture à attendre. À un poids lourd, déboulant de nulle part et qui les arrache de la route, à une maison isolée où vit une famille de dégénérés, à la bête des Vosges. Faut que j'arrête. Rémi ralentit et se tourne vers moi, un large sourire en travers du visage. Je pense au Joker. "Tu sais que si on trouve une station on n'a pas de bidon pour l'essence." J'éclate de rire et continue d'avancer le laissant derrière moi. Je crois l'entendre rire lui aussi. Ça n'a rien de drôle, c'est simplement nerveux. L'euphorie passée je n'en reviens pas qu'on soit aussi cons. Rétrospectivement je me demande où est notre limite. Derrière moi, Rémi s'allume une clope, je lui en taxe une. La première bouffée me réchauffe. À cette idée je me dis que nous n'en avons aucune. Je commence à penser que nous n'allons nulle part, que nous ne marchons que pour avancer, que je ne ferai pas le chemin retour et que de toute manière la route derrière moi disparaît au fur et à mesure de mes pas. Deux kilomètres plus loin, j'ai l'impression de ne plus voir la forêt mais seulement de l'entendre, de la sentir, le bruissement de ses feuilles, le craquement de ses branches, l'odeur de ses fougères, de sa terre. Rémi a faim, j'ai soif, il a les jambes en coton, je suis fatigué, on s'arrête. Assis sur un rondin qui borde la route, nous écoutons la nuit. Sans raison, Rémi me regarde et me lâche que Karine aime la sodomie. Je souris et lui avoue que moi aussi. Maintenant c'est la forêt qui nous écoute. Il me fait répéter. La forêt ne me fait plus peur, au contraire, je me dévoile dans sa noirceur et m'écoute dans son silence. "Je ne sors avec ta sœur que pour être plus proche de toi." Rémi se lève et me fixe. La forêt a autant de bras que de branches et de racines et elle m'enlace dans une étreinte si forte que tout mon corps en est lacéré. Je n'ai plus froid. "T'es en train de te foutre de ma gueule !" Mes paroles sont des craquements, mon souffle le vent, mon corps un arbre, mes cheveux, mes poils des feuilles de l'herbe, je suis la forêt, je suis la nuit, je suis libre. Je me lève, il recule. "Allons-y elles nous attendent." Je m'éloigne dans moi-même et me demande si les lumières de la ville vont me faire disparaître. Il suit, silencieux.

Quelques kilomètres et il me rattrape. Côte à côte, sans un mot, nous marchons. Puis, dans un murmure il me demande : "Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?" Je lui parle de la forêt, il me parle de mon cul. J'ai beau être la forêt je ne comprends plus. Il m'attrape par le bras, prend ma main et la fait doucement courir sur son entrejambe. C'est dur. Là, au milieu de la route, je bande.

Je suis la forêt et je nous enveloppe dans un voile brumeux, cotonneux, je nous avale, j'engloutis nos deux corps nus, riants, excités, pour les recouvrir de mes feuilles, de la mousse qui court le long de mes bras gigantesques, de ma terre fraîche et humide. Mes mains vont chercher les racines les plus profondes pour nous lier, nous enchaîner l'un à l'autre, l'un dans l'autre.

Nos vêtements reposent sur l'asphalte, à quelques kilomètres de celles qui nous attendent, pelotonnées à l'arrière d'une voiture abandonnée.

Étendus, là, dans la terre, scrutant un ciel parsemé d'étoiles, nos mains courent chacune sur le corps de l'autre. Je me dis que je dois creuser un trou, un terrier, pour nous protéger, pour ne pas nous retrouver. Je me redresse, lui prends la main et comme si rien d'autre n'avait jamais existé, nous nous enfonçons plus encore. Les branches s'accrochent sur notre passage, nous coupent, nous égratignent. Arrivé au pied d'un arbre roi, aux gigantesques branches lourdes d'un feuillage impénétrable, je lui lâche la main et me jette à quatre pattes sur le sol meuble. Dans une frénésie animale, j'en retourne la terre et m'enfonce peu à peu sous ce roi immobile, évitant ses racines, creusant toujours plus profondément. Lorsque j'en ressors, la peau brunie, les ongles noirs, le corps en sueur, il est là, les bras chargés de feuilles mortes et de mousses verdoyantes. Je me retourne et m'enfonce, il me suit. Tapis au fond de notre terrier, l'un dans l'autre, nous nous endormons sur le lit de feuilles. Le jour se lève.

Prenant soin de rester à bonne distance de la route, je cueille ce qui semble être des fruits, je ramasse des champignons, des feuilles, j'arrache des racines. Un peu plus tard, j'entends couler une rivière et décide de m'en approcher. L'eau est fraîche. Après plusieurs gorgées, j'en remplis ma bouche mais ne l'avale pas, lui aussi aura soif. Je retourne vers notre terrier lorsque derrière moi j'entends une voiture s'arrêter. À pas de loup et à quatre pattes, je m'aventure vers la route tout en restant caché derrière les herbes hautes qui bordent la lisière de la forêt. Ne pouvant me retenir plus longtemps j'avale la gorgée d'eau. Quatre policiers ramassent nos vêtements laissés là. Ils les montrent à Marie et Karine, qui, enveloppées dans d'épaisses couvertures, acquiescent en sanglotant. L'un des policiers regarde dans ma direction, mais ne me voit pas.

J'attends, à l'affût, le moment propice pour disparaître. Ils font monter les deux femmes dans la voiture et s'en vont. Il y aura une battue, peut-être. Je retourne à la rivière, remplis ma bouche et file jusqu'au terrier, le dos courbé pour me glisser le plus discrètement possible parmi les fourrés. Étendu sur le lit de feuilles, il m'attend. Je me mets au-dessus de lui, il sourit, ouvre la bouche et boit à sa fontaine.

À la nuit tombée, il sortira chasser et ce sera à mon tour de l'attendre. Mais je sais que dans l'obscurité, il ne pourra éviter toutes mes branches. Il reviendra alors couvert de plaies et d'égratignures. Je les lécherai pour le soigner et ensuite je l'enculerai, dans la fraîcheur de la terre.


 
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   Anonyme   
24/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une histoire très étrange, avec une espèce de souffle libérateur qui la traverse, selon moi. Je trouve de la beauté dans cette révélation soudaine du narrateur que tout ce qu'il désire, c'est se tapir dans un terrier et partager des enculades. De ce point de vue, et sans aucune ironie, j'adore la dernière phrase ! Elle exprime très bien, pour moi, l'enjeu du texte. Le format me semble très bien aussi, il n'aurait pas fallu plus long (pourquoi faire ?), et plus court je pense que j'aurais moins eu le temps d'entrer dans l'ambiance, de comprendre.
Un bémol sur le style, je l'aurais préféré plus ample, plus solennel, il me semble que cela aurait mieux convenu à l'histoire et mieux fait ressortir ce bel "enculerai" de la fin.

   Palimpseste   
28/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai lu d'une traite cette petite nouvelle angoissante à souhait.

Malheureusement, quelques articulations sont un peu faiblardes et auraient mérité un peu plus de traitement:

- Quand ils quittent la voiture et laissent les deux femmes;
- Quand ils abordent leur homosexualité;
- Quand ils voient les policiers récupérer les vêtements...

La crédibilité de "ils sortira chasser" et d'imaginer une vie dans les bois n'est pas énorme, mais on est bien dans le genre "fantastique", alors je suppose qu'on peut accepter ça.

J'ai trouvé les paragraphes un peu trop denses, mais c'est une considération personnelle. Quelques phrases sont un peu lourdes, notamment celles qui parlent de la forêt dans un style "Stephen King" avec ses géants et autres métaphores un peu indigestes.

Ceci dit, la nouvelle se laisse lire, l'histoire est bonne et abstraction faite des points ci-dessus, le récit se tient bien. Un bon moment de lecture.

   Pascal31   
4/8/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un court récit hypnotique : dès les premiers mots, j'ai été happé par cet étrange voyage... Nous sommes plongés dans un mystère épais dès le début, ne sachant ni le but du voyage, ni comment les protagonistes se sont perdus là, au milieu des bois (quelques indices, certes, mais rien de concret), tout est fait pour semer le trouble et cela atteint son paroxysme lors de la "révélation".
À partir de là, le texte prend une autre dimension, flirte avec un fantastique teinté d'érotisme qui peut laisser perplexe, mais que j'ai trouvé très réussi.
Mon bémol concerne la ponctuation parfois perturbante (quelques virgules supplémentaires auraient facilité la lecture de certaines phrases) et un passage qui me semble incorrect : "Profonde aussi, qu'aucune lueur d'habitation ne pourrait la traverser" (je pense qu'il aurait été préférable d'écrire : "Aussi profonde qu'aucune lueur d'habitation ne pourrait la traverser").
Mais ce ne sont que chipotages, j'ai vraiment apprécié ce texte, à la fois bien écrit et perturbant. Et savoir secouer le lecteur en si peu de mots, c'est une gageure. Bravo, donc !

   placebo   
4/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui, un bon moment de lecture pour moi aussi. J'ai trouvé les phrases très denses, obligeant à lire avec attention pour se repérer dans les constructions et élisions, non-dits.
Ça partait doucement en histoire d'horreur et puis la forêt s'éveille et on bascule petit à petit dans le fantastique. La vie dans les bois marque une dernière étape dans cette gradation, et la vie au terrier une sorte de parenthèse hors du temps.
Pas grand chose à dire sur ce récit en fait. Les personnages sont plus esquissés que campés mais c'est tout à fait suffisant.

Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
5/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un récit étonnant, je ne m'attendais pas du tout à ce virage au milieu de l'histoire. J'étais parti pour un scénario de film d'horreur ou d'angoisse, tant la situation s'y prêtait, quand soudain nous basculons dans un autre registre. Sur le moment j'ai trouvé cette transition saugrenue, hors contexte : "Rémi me regarde et me lâche que Karine aime la sodomie".

Puis les enchainements se succédant, je me suis dit finalement que c'était bien vu, original, comme si l'emprise de la forêt libérait les individus de leurs inhibitions. Immergées dans la vie sauvage, les pulsions pourraient s'exprimer sans morale ni pudeur.

Le texte appuie beaucoup sur cette animalité retrouvée, c'est d'ailleurs là où le bât blesse. Si, en effet, on poursuit ce raisonnement jusqu'au bout, l'homosexualité serait synonyme d'une certaine forme de régression. Il faudrait redevenir des bêtes pour pouvoir s'enculer en toute quiétude "dans la fraîcheur de la terre".
Ainsi les relations entre les deux hommes tiendraient plus du désir brutal que d'une véritable affection.

Rien à dire de particulier sur un style efficace.

   Anonyme   
5/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tout d'abord, Bravo.
Je suis pourtant tout à fait hermétique au Fantastique, au Surnaturel. Du point de vue thématique, je n'ai donc pas suivi longtemps vos héros. J'ai du mal à entrer dans les divagations poétiques et métaphoriques d'un type qui se transmute en forêt. Mais je ne juge pas la qualité d'un texte court à partir de ce goût personnel dont l'auteur n'est pas responsable.

Je veux surtout saluer la performance stylistique et narrative dont il y aurait beaucoup de choses à dire. Ce que je trouve remarquable ici, c'est la manière dont l'auteur intègre le décor à la narration. Habituellement les descriptions sont une pause dans le récit, qui souvent ne sont même pas lues. Ici elles sont un élément de l'action, la nature agit comme un personnage de l'intrigue. L'auteur ne prend pas des photos, il filme la nature en mouvement. Très réussi.

Autre réussite de la narration: la manière d'annoncer l'aveu est aussi brutale que l'aveu lui-même. On le reçoit comme un coup à l'estomac, imprévisible et puissant. Encore Bravo.
J'aime aussi beaucoup l'idée d'avoir inséré les quelques dialogues dans le corps du texte, ce qui anticipe bien le futur enfermement dans la forêt.
Le récit est concentré sur les deux hommes, et l'auteur a bien fait de ne pas insister sur la caractérisation des deux femmes. On n'a pas besoin d'en savoir plus.
L'espace temporel correspond bien à ce que j'aime dans une nouvelle : un court instant qui fait basculer la vie.

Le style, quant à lui, est très épuré. L'auteur ne cherche pas les phrases de remplissage inutiles. Chaque mot est à sa place, et ajoute à l'intrigue. La langue est parfaitement maîtrisée, elle joue sur plusieurs registres, partant d'un style direct et expressif pour s'élever à un niveau onirique. Bref, que du bon.

Cette nouvelle pose aussi la question intéressante du choix du narrateur. Je me demande quel point de vue j'aurais personnellement adopté, celui retenu par l'auteur ou plutôt celui de Rémi. Car enfin, c'est bien Rémi qui encaisse le choc de la révélation. C'est sur lui que va s'opérer la véritable transmutaion, celle à laquelle il va devoir faire face sans y avoir été préparé. Pour son beau-frère c'est l'aboutissement d'un coming-out qui a mûri depuis longtemps dans sa tête. Pour Rémi c'est peut-être la conscience soudaine d'un état de nature qui le renvoie à un stade primitif. C'est peut-être lui qui perçoit le mieux l'animisme de la nature, c'était peut-être à lui de le raconter. Bonne question, en tout cas.

Réussite totale.

   Dunkelheit   
5/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Le fond ne m'a pas trop accrochée, je ne saurais dire pourquoi, donc je n'en parlerai pas.

Pour ce qui est du style, il est agréable à lire, mais pourrait l'être encore plus et gagner en fluidité avec l'ajout de quelques virgules. Les phrases sont le plus souvent très longues et parfois plutôt mal découpées, c'est plutôt dommage parce que j'ai dû m'arrêter avant de comprendre plusieurs phrases. Un petit exemple :
" La forêt, tout autour, dense et profonde semble s'être scindée en deux", il faudrait rajouter une virgule après profonde.
Ok, je chipote sur des détails, mais je pense que la fluidité de la lecture en gagnerait énormément.

Pour les dialogues (rien à redire pour leur forme pour une fois !) on se demande juste parfois qui dit quoi. Pour cette réplique "Je ne sors avec ta sœur que pour être plus proche de toi." j'ai dû attendre la fin du paragraphe pour deviner de qui elle venait.

Finalement il n'y a que quelques erreurs de forme qu'il faudrait modifier pour avoir une lecture encore plus agréable qu'elle ne l'est. Désolée de ne pas avoir accroché et de ne pas pouvoir mettre plus.

Bonne continuation !

   brabant   
8/8/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonjour HansMaurice,


C'est quoi ce... cet objet ? Un texte... fantastique... merveilleux ? A coup sûr délictueux.

Voici donc un homo et un autre, qui ne savait pas qu'il l'était, mais dont la forêt obscure aura révélé le vrai fond, la face cachée (Elle est le symbole de ce qui est caché et par la suite expliquera les "enchevêtrements" qui sont sa caractéristique et dont elle sera complice et prosélyte. Lol pour ce qui s'ensuit donc... Que la forêt me pardonne !).

Bon, le coup de la panne (d'essence en plus) c'est un peu galvaudé, non ? D'autant qu'il est inconscient (bien que téléphoné par le chauffeur en absence de téléphone par ailleurs. L'inconscient vous joue de ces tours.) de la part du conducteur (car il n'a pas de problème pour aimer Marie, lui, au départ.) L'originalité réside en fait à vouloir piéger (ou vouloir se faire piéger) par un amant. Bon. Se présenter en proie ? Ou offre, marché à conclure, révélation, déroulement/déballage de l'inconscient ? Je crois que je m'enchevêtre là... Mais il y a de tout ça... En ce sens l'image de la forêt, la nuit, est pertinente.

J'ai trouvé ce texte assez laborieux aux paragraphes épais, d'une certaine façon, mais j'exagère, inextricables (volonté de l'auteur je pense pour développer son thème), peu logique (avancer dans la forêt plutôt que de retourner sur ses pas alors que l'on vient d'y entrer ; de plus une forêt aussi longue que la hauteur de la cime des ses arbres ne doit pas être bien profonde ; passivité des femmes ; ...). Bien sûr tout ce qui est fait est fait pour établir un parallèle entre la forêt et les instincts profonds, cachés ou non, des deux protagonistes mâles du récit. Mâles ? Enfin je ne sais pas...

Bref, je n'ai pas aimé du tout.

Désolé !

   David   
9/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Hansmaurice,

Il y a quelque chose d'absurde qui m'a bien plu dans le déroulement du récit, comment le début de cette histoire a-t'il évolué pour en arriver à ce déroulement. Comme si l'angoisse du groupe devant la forêt n'était que "l'arbre qui cache la forêt" justement sur la réalité des attirances entre les deux hommes. C'est leur relation homosexuelle qui se retrouve mise en scène, sa naissance, et en relisant, le titre serait presque une "traduction" ou la véritable écriture, d'un "Moi, l'homosexuel".

La fin est un peu crue, c'est peut-être un peu trop revendicatif, dans le romantisme hétérosexuelle, il n'est pas tant précisé ce qui va être fait et par où, mais ça garde bien la tension du genre, la naïveté.

   macaron   
9/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un récit étrange et déroutant à la première lecture. L' on ne s'attend pas du tout à prendre ce chemin de traverse dans cette forêt mystérieuse. Etre soi enfin, aimer librement loin des regards malveillants, accusateurs. Votre description de la passion amoureuse est d'une fougue insensée et d'une grande originalité. Vous finissez par du concret et le mot"révélateur" est juste et bien placé.

   Anonyme   
9/8/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonne écriture. Un peu long à démarrer... Après, on aime ou on n'aime pas... Moi c'est bof ! A vrai dire, cela ne me surprend pas. Peut-être à cause de phrases trop lisses, trop bien agencées pour un conte qui se veut là où on ne l'attend pas... Mais bon, je comprends parfaitement qu'on puisse trouver cela bien.

   AntoineJ   
15/8/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
deux questions : pourquoi cette libération soudaine entre les deux hommes ? les sapins les inspirent ? => il serait bien au début d'ajouter des indices, des prémisses ...
comment nait le besoin de revenir à l'état sauvage dans un terrier ? => idem ... sinon, on n'accroche pas assez ...
a part ça, le style est très bien avec belles envolées et la nouvelle très bien construite
on sent une envie profonde d'exhulter qui se dégage dans la noirceur ... un déséquilibre entre le contrôle et le lacher prise


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