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Réalisme/Historique
Hareng : Le crucifié
 Publié le 30/01/17  -  18 commentaires  -  7554 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

Supplicié par ses rites et sa dévotion.


Le crucifié


– Qu’il lui raconte donc ce qui le préoccupe ! Il souffrait, il le sentait. Parler le soulagerait peut-être.

– Ne se moquerait-il pas ?


La pièce était déjà dans la pénombre. Mi-novembre. Le cèdre étendait, en majesté, sa ramure derrière la baie vitrée. Il disparaîtrait bientôt dans la nuit, emportant les ramiers endormis. Le père et son fils étaient assis face à face.


– Non, bien sûr ! Il pouvait tout lui raconter. Il ne le répéterait à quiconque.

Il tendit le bras pour allumer la lampe à côté du fauteuil. Et il se tourna vers lui, attentif.

– Ne se moquerait-il pas ?


Le halo de la lampe était comme une bouée. Il s’y accrocha.

Voilà. Il y a une quinzaine de jours, au grenier, dans une caisse sous la pente du toit, ensevelis sous des chaussures, il avait découvert deux bougeoirs en cuivre rouge, un bénitier – sans doute en fonte – et un crucifix, sur un socle. La croix était en bois foncé, le Christ crucifié en cuivre jaune. Ces objets sacrés avaient sans doute appartenu à sa grand-mère. Malpropres. Comment un pareil sacrilège avait-il pu être commis ? Il s’était senti contraint de réparer la profanation.


Redescendu dans sa chambre, il commença par décrasser le bénitier dans l’évier. Ensuite, avec un chiffon, il astiqua les deux bougeoirs. Il en nettoya les rayures avec un bout d’allumette. Il dépoussiéra la croix. Il mouilla un mouchoir propre pour laver le corps du Christ. Avec une épingle, il cura les plis du tissu ceignant les hanches ainsi que les interstices entre les clous et la paume des mains du crucifié. Jésus, maintenant lavé de ses souillures, rayonnait. Il posa le crucifix sur la cheminée, au milieu, entre les deux bougeoirs. À la gauche de la porte, à hauteur d’yeux, il enleva un cadre, accrocha au clou le bénitier et y versa un peu d’eau. Il regarda alors, satisfait, le travail accompli. Tout resplendissait.


Son lit était face à la cheminée. Ce soir-là, au coucher, il s’y agenouilla, à côté du chat qui dormait, pour réciter le Notre Père. Comme d’habitude, mais cette fois tourné vers le crucifix. Une prière ne vaut rien si les mots dits ne sont pas réfléchis. Il pesait donc chacune des formules récitées Que ton règne vienne Que ton nom soit sanctifié Pardonne-nous nos offenses. Jésus au grenier ! Sous des godasses ! Et à qui donc avaient-elles appartenu, ces lourdes bottines ? Sa pensée – comme souvent – dériva, il dut donc recommencer son Notre Père. Il en arriva à bout, à genoux, sans penser à autre chose, après douze tentatives.


La journée, descendre les deux volées d’escalier demandait aussi du temps. Elles étaient recouvertes d’un tapis bleu électrique, arrimé à chacune des marches par une tringle d’acier glissée à chaque extrémité dans un œilleton vissé au bas de la contremarche. Il suffisait de dévaler l’escalier pour qu’une tringle échappe à son œilleton. Le tapis glissait alors d’une marche sur l’autre. Quelqu’un pourrait trébucher. Il dégringolerait jusqu’en bas. Blessures. Fractures. Chaise roulante peut-être. Par sa faute. Péché d’omission, péché mortel. Chaque fois qu’il prenait l’escalier, il vérifiait donc la fixation de chacune des tringles et, si nécessaire, la centrait dans l’œilleton. À la longue, il avait appris à tenir compte de ces cinq minutes de vérification dans l’organisation de son temps. Avec une marge suffisante : si quelqu’un descendait l’escalier pendant qu’il opérait, il était prudent de recommencer le contrôle des tringles depuis le haut de la volée.


Tout le rituel s’était compliqué depuis samedi passé. À genoux à côté du chat devant le crucifix pour sa prière du soir, il fut plusieurs fois distrait par toutes sortes de bruits dans la chambre d’à côté. Au quatrième Notre Père interrompu, il alla demander un peu de silence. Il recommença sa prière. Il en était presque au bout – Mais délivre-nous du mal – quand des rires à côté le détournèrent du sens des mots. De rage, il jeta une pantoufle sur le mur. Et advint le sacrilège. En rebondissant, la pantoufle percuta le bougeoir qui heurta le crucifix qui vacilla : le Christ tomba de la cheminée sur le plancher, face contre terre, écrasé sous sa croix. Il entendit un râle dans la chambre à côté, puis le silence. Il se précipita pour relever Jésus. Le bras droit du Christ était sectionné à l’épaule ; la main toujours clouée à la croix, le bras pendulait dans le vide, tordu. Effaré, il détaillait l’outrage. Quand il força le bras pour le redresser, il arracha le clou de cuivre. Il le chercha sous le lit, le bras amputé de Jésus dans la main. Le ramdam à côté avait recommencé. Il fallait reclouer la main du Christ à la croix. Aller chercher un marteau à la cave. Il déposa le bras sur le lit, à côté du chat, sortit de la chambre et dévala l’escalier. Au bas de la première volée, il pensa au contrôle des tringles. Tant pis, il les vérifierait en remontant avec le marteau.


Il recloua la main sur la croix, à petits coups, avec précaution : si jamais, par maladresse, il écrasait la main du Christ… Et si, plutôt, une bonne fois pour toutes, à grands coups de marteau, il broyait et pulvérisait le crucifix et le crucifié… Horreur ! encore un péché en pensée.

Grâce à Dieu, Jésus avait une fracture multiple : le bras – en le lui tordant un peu – s’ajustait à l’épaule. Il redressa le crucifix et le bras du crucifié resta en place. Bon, la fracture était visible, mais le sacrilège n’était plus qu’un accident. Un point de colle ? Prosaïque et profane ! Quelqu’un l’appelait. Il trempa deux doigts dans le bénitier, jeta un coup d’œil au Christ à nouveau en croix, se signa et descendit sans traîner les deux volées d’escalier en vérifiant les tringles. Là-haut, la porte de sa chambre claqua. Remonter vite fermer la fenêtre. Mais était-ce à cause du courant d’air ? Ou à cause du claquement de porte ? Quoi qu’il en soit, le bras du Christ pendulait.


Toute la semaine passée – sa semaine de vacances -, il fit ainsi des allées et venues de vérification à sa chambre et dans l’escalier. Maintenant, le matin, depuis la rentrée, il devait quitter la maison. La porte de rue était lourde, en verre et fer forgé. Que quelqu’un, en partant, la ferme sans douceur, la maison vibrait et, une fois sur trois, le bras du Christ faisait pendule. Ou était-ce le passage des bus ? Quoi qu’il en soit, il devait attendre le départ de chacun. Il contrôlait alors que le bras était bien emmanché, se signait au bénitier, saluait Jésus, descendait les deux volées en vérifiant les tringles et, avec précaution, fermait derrière lui la porte de rue. Sur le trottoir, il respirait soulagé, au grand air, avant de se demander s’il n’avait pas tiré la porte avec trop de brusquerie. Ou celle de sa chambre ou celle de la rue. Ne devrait-il pas retourner vérifier le bras du crucifié ? Il n’en pouvait plus. Ses rites et sa dévotion le suppliciaient.


Mais, là, tandis qu’il révélait ses tourments à son père, il était stupéfait : plus il les lui racontait, mieux il se sentait. Et la souffrance des jours passés lui apparaissait vaine. Tous ses mots, c’était un tourbillon qui chassait les miasmes. Quel soulagement, quelle éclaircie d’être écouté ! Il lui en était reconnaissant. Oui, il allait remballer le crucifix, les bougeoirs et le bénitier. Dans du papier de soie. Et il les rangerait dans une caisse au grenier. Quant aux tringles du tapis bleu électrique, vogue la galère !

Il se leva alors et, empoignant les manches de son chandail, il vérifia ne pas en avoir usé le coude gauche, le coude droit sur les accoudoirs de son siège.



 
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   plumette   
6/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle histoire!

je viens de passer un très bon moment en compagnie de cet homme dont on ne sait pas grand chose si ce n'est qu'il est un genre de dévot particulier, du type obsessionnel,qui peut assez rapidement verser dans le TOC ( vérification des tringles du tapis de l'escalier) et semble-t-il s'en délivrer aussi avec une certaine facilité ( cf la fin qui soulage! mais qui laisse augurer un déplacement vers une autre manie)

peu importe le réalisme, voilà une histoire d'étrangeté dans laquelle j'a été emportée avec une certaine jubilation. tous ces ingrédients de la piété ( bénitier, crucifix, prière à genoux ) m'ont ramené à des pratiques du passé qui me sont assez familières!

l'écriture est aupoil! elle dit ce qu'elle a dire, le texte coule et le lecteur est tenu en haleine. Le sourire m'est venu à plusieurs reprises à partir du moment où Jésus a une fracture multiple: le récit de l'accident, les tentatives de réparations et le bras qui pendule, quel tableau!

j'espère que vous vous êtes bien amusé(e) en écrivant ce texte que je trouve très réussi.

Plumette

   vendularge   
8/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que voilà une belle description de la séance chez un psy d'un patient atteint de névrose obsessionnelle, enfin c'est ce que je dirais si j'étais psy, ce pourrait être particulièrement drôle si ce type de caractéristique n'était pas une véritable souffrance pour celui qui en a parfaitement conscience. Ici il est beaucoup plus compulsif que dévot....où, je m'égare complètement...comme quoi, nous interprétons que ce que nous pensons reconnaître.

Très intéressant à parcourir
Merci
vendularge

   Anonyme   
8/1/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai adoré ma lecture. L'écriture d'abord, vous faites ce que vous voulez, la maitrise et totale, et votre aisance est jouissive, tout coule, vous tenez votre lecteur, je n'ai pas levé les yeux du texte une seconde.
J'ai cru comprendre que c'était une séance psy et tout ce qui peut se sous entendre derrière, mais ça peut-être aussi une confidence à un ami...
Le texte est jubilatoire, vous avez un humour fou, il jaillit de votre âme à la pointe de votre stylo, j'ai passé un délicieux moment à vous lire, merci, et bonne continuation.

   macaron   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très bien racontées ces petites manies qui nous font rire, mais cachent aussi leur part de souffrance. L'absurde est omniprésent avec cette écriture concise, précise, alerte. Un agréable moment à vous lire.

   PierrickBatello   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
La chute m'a quelque peu déçu. Je m'attendais à quelque chose de truculent. Faute de grammaire : "Le père et son fils étaiENt assis face à face." J'aurais joué la carte de la confession au prêtre pour pimenter tout cela. Bien écrit, fluide, sans prétention. L'introduction est un peu floue, dialogues non percutants. L'idée est bonne, mais il me manque un zeste de folie pour rester cloué ;-)

   Marite   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Une petite tranche de vie et un désordre obsessionnel bien racontés mais je n'ai pas été en mesure de savoir avec certitude quelles personnes étaient désignées par "il" et "lui" dans les phrases d'introduction. Est-ce que ce sont les pensées du père ou celles du fils ? Sont-elles exprimées à haute voix ? Car il s'agit bien d'un "face à face" entre le père et son fils ...
Au début il s'agit d'objets trouvés dans le grenier d'une maison familiale et installés dans une pièce de cette même maison : " Redescendu dans sa chambre, il ..." mais il semble n'y avoir aucun contact avec les membres de la famille, seulement une certaine défiance. Peut-être s'agit-il après tout d'autres locataires ... Tout cela m'a donc un peu embrouillée.
Les manies obsessionnelles sont bien narrées et il est facile de se représenter les scènes.
La conclusion " Quel soulagement, quelle éclaircie d’être écouté ! Il lui en était reconnaissant. " ne m'éclaire pas davantage sur le "il" et le "lui".
C'est ce qui m'a manqué pour apprécier pleinement cette nouvelle.

   Anonyme   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Magnifique écriture; personnage emberlificoté dans ses pensées, presque des tocs, très authentique; la longueur de l'histoire est juste correcte pour ne pas ennuyer; la chute tout en douceur montrant bien que le mal du personnage est profond et sournois; du grand art que cette nouvelle.
Bravo à vous pour ce crucifié qui n'est pas celui que nous pourrions croire au premier abord. C'est une crucifixion de lui-même, organisée par sa maladive dévotion, son désir de vivre sans péché, un enfer perpétuel, permanent, en sourdine, dans lequel vous nous avez invité là.
Juste le dialogue du début que je trouve un rien obscur. Est-ce le personnage qui se parle à lui-même en cherchant à tout avouer à son père ?
A vous relire, cher auteur. Encore bravo.

   MissNeko   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

À la première lecture, j ai trouvé le début un peu flou et confus. Qui parlait et de quoi ?
Le dialogue à la 3 eme personne déroute un peu
La confession est intéressante et j aime le parallèle entre la religion et les TOC.
Un brin d humour se glisse dans le récit.
On comprend à la fin que meme si la confession faite à son père n est qu un soulagement de courte durée : il vérifie déjà que le pull n est pas abîmé !
A vous relire

   papipoete   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Hareng,
Tout comme votre pseudo qui donne la pèche, votre texte n'en finit pas de voler au-dessus de l'Ho ! Ho, ce crucifix qu'en cachette du seigneur il fit reluire comme en sacristie, alors qu'en lieu impur il rouillait dans ce grenier . Fatalitas, la croix vint à choir et briser un bras du crucifié !
Aller chercher de la colle en bas, vérifier que les tringles du tapis dans l'escalier n'ont pas bougé !
Notre père qui êtes au grenier, oh non au ciel, pardonnez-nous ...
Demain, je veillerai à ne pas taper la porte, Jésus est juste au-dessus le bras ballant et j'irai voir mon père pour lui dire mes tourments après avoir ... vérifié les tringles dans l'escalier .
NB on est fatigué au bout de votre nouvelle ; ah ces escaliers !
Et le " Notre Père " bafouillé me rappelle celui de Michel dans les " Jeux Interdits " alors que puni, il devait en réciter une vingtaine !
J'ai passé un bon moment et me souvins aussi des tringles du tapis rouge aux escaliers de la colonie voila 60 ans !

   Alcirion   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte écrit au scalpel : j'ai surtout retenu la minutie de l'écriture, sobre, précise, descriptive, qui colle parfaitement au thème maniaque.

Un très bon moment de lecture.

   Cox   
1/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très rigolo !

Les maniaques m'agacent. Je ne les comprends pas trop, et puis ils sont pénibles quand ils ont une tendance au prosélytisme de leurs névroses...
Mais le votre m'a bien fait rire. Il est touchant ce brave garçon trop angoissé, qui voudrait que le tissu de l'univers ne fût jamais froissé de son passage. L'écriture aussi m'a plu, et porte très bien le texte.
Le tout est fluide, d'un humour léger. Et la fin où le personnage retombe déjà dans ses penchants m'a tout à la fois attristé et attendri. Un texte aussi court que plaisant au final !

   klint   
1/2/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

J'aime l'écriture de ce texte, fluide, limpide et alerte.
J'aime aussi l'idée et l'histoire racontée avec beaucoup d'humour.

Le n'ai pas aimé le dialogue du début auquel de prime abord, je n'ai rien compris, les conditionnels n'arrangeant rien, les deux personnes s'exprimant de la meme manière

Le rituel de la prière m'a amusée et je trouve le passage de l'escalier très réussi avec une écriture qui colle à l'idée.
le "Grâce à Dieu, Jésus avait une fracture multiple" est bien vu

La fin est un peu en queue de poisson je ne vois pas pourquoi l'obsessionnel serait guéri sur une seule "séance " cela me parait juste plaqué de façon à pouvoir placer la pirouette de la chute.

   micherade   
3/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Etrange texte. C'est sans doute cette étrangeté qui fait en partie son charme. Un début flou: qui parle à qui? Nous saurons à la fin que c'est le fils qui se confie à son père. A propos de quoi ? De ses manies, de ses obsessions. Un univers non déterminé: pas d'indication précise sur les personnages, sur les lieux et le temps. Vous avez donc centré le récit sur les faits et gestes du personnage.
On pourrait peut-être vous reprocher de ne pas être allé plus loin dans ce que vous appelez à la fin " les tourments" du fils, car on ne ressent pas vraiment au cours du texte ses angoisses.
Un texte original, lisse. Un peu lisse?

   Francis   
3/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié la qualité de l'écriture et la construction travaillée du texte. J'ai été séduit par le personnage victime de ses tocs liés à la superstition, à la religion mais aussi à tout ce qui concerne l'ordre, la symétrie. Enfant, je ne supportais pas ces croix, ces calvaires sur lesquels un Christ hâve était couvert de rouille, de mousses... J'aurais voulu faire sa toilette ! Malgré la "confession" qui semble l'apaiser, il vérifie les coudes de son chandail. La thérapie sera longue ! Bon moment de lecture. Merci.

   Donaldo75   
18/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hareng,

Cette histoire m'a épuisé !
Comment peut-on être maniaque à ce point ? Telle est la question que je me pose à la fin de ma lecture. Et raconter une telle pathologie, avec autant de précision, c'est un tour de force. J'ai beaucoup aimé le côté absurde de la situation, les répétitions dans les actes, vus différemment, le rapport avec le monde extérieur, et la chute.

Bravo et merci pour la lecture, cette nouvelle est écrite d'une plume affutée et précise.

Donaldo

   matcauth   
20/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

j'ai aimé ce texte un peu sans catégorie, à la fois loufoque ou difficile, si on ce place sous une perspective sérieuse ou alors sous une perspective de psychologue. Enfin peut-être. Pour moi, c'est plutôt la tendance humoristique qui l'a emporté.

Mais après tout, c'était peut-être votre but, que chacun puisse vraiment y voir ce qu'il voulait. Par exemple, le fait de faire se confondre obsession et religion est plutôt bien trouvé, cela permet de réfléchir sur cette manière qu'on a toujours de tout confondre quand il s'agit d'interpréter les comportements des autres. LA dévotion est ici mélangée à l'obsession et, en connaissant mal le héros, on pourrait dire de lui qu'il est fou de religion, alors qu'il ne l'est pas.

Mais on peut aussi rester au premier degré, sourire des malheurs qui surviennent au héros, au fait qu'il ne risque pas de s'en sortir de sitôt. Car l'écriture est agréable, fluide, et on suit l'ensemble sans difficulté.

à vous relire.

   Muscadet   
20/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
D'autant plus pénible à lire, dans le bon sens du terme, et le sens voulu ici, lorsqu'on est soi-même maniaque. La description est précise et le ton employé, crédible.
J'ai apprécié l'articulation souple du retour au dialogue évoqué, qui scelle l'homogénéité de l'ensemble.

   David   
31/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Hareng,

C'est assez court mais pas mal fait du tout. J'aime bien notamment quand il dit à propos de la prière qu'il doit absolument s'imprégner des mots, "réfléchir", et c'est justement de l'amour qui le perturbe. Il ne se sent pas seul, il ne se rend pas compte ou ça n'est pas dit, bref, la situation simple dévoile le paradoxe du personnage : il s'est coupé du monde et ne peut plus se "réfléchir" au quotidien. Le début aussi est très bien, j'imagine que les articles pourrait avoir été mis au rebut, sans être simplement jetés, pour laisser un indice afin de vaincre une plaie héréditaire. Et la fin est d'autant plus subtile que ça ne fonctionne que partiellement, sans qu'on sache le fin mot de l'histoire, la vie du personnage je veux dire, et c'est très bien comme ça.


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