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Réalisme/Historique
hersen : L'enveloppe
 Publié le 05/07/23  -  8 commentaires  -  14397 caractères  -  78 lectures    Autres textes du même auteur


L'enveloppe


Depuis dix jours, les machines ont creusé, sculpté, un énorme trou au flanc de la colline. Justino est content que les travaux s’arrêtent enfin, car il sent la pluie proche, arrivant juste à temps pour se déverser dans la retenue collinaire par un bassin versant optimum, deux hectares en pente parfaite. Il ne reste plus qu’à tracer les tranchées, qui guideront l’eau de pluie directement dans ce réservoir immense.


Enfin, immense pour lui, Justino, qui ne possède pas une grande ferme. Mais la sécheresse récurrente, d’année en année, l’a mené à faire ce choix. Une sacrée dépense, mais c’est le prix pour continuer à cultiver en été et en automne. L’enveloppe est prête, gonflée de ses quelques milliers d’euros, qu’il donnera à João quand il viendra, avec son gros bull, se garer devant le portail, obstruant le chemin sur lequel si peu de gens passent.

Ce sera en fin de journée, ils en profiteront pour boire un coup bien mérité, pour se laver le gosier de la poussière que les travaux ont occasionnée.


Il s’occupe en attendant à réparer une clôture, celle entre son jardin et celui de sa nouvelle voisine. Ça le perturbe un peu de devoir boucher ce trou parce que la voisine a deux gros chiens qui viennent terrifier ses poules alors que lui-même fait tout pour qu’elle ne soit pas terrifiée par lui, rural endurci poussé parmi ses collines. Il est tiraillé sans réussir à décider si c’est bien ou pas de réparer cette séparation. Parce qu’en fait, il a pris l’habitude de passer par ce trou pour, mine de rien, apporter trois œufs ou deux tomates, en « bon voisin ». Et aussi donner quelques conseils pour le jardin qu’elle commence à mettre en place.


Il a vite compris à ce sujet qu’elle ne demande rien, qu’elle fait à son idée, la permaculture étant un concept dont lui-même n’a jamais entendu parler. Il est un peu vexé de l’impression qu’il a qu’elle s’amuse de lui, de ses conseils péremptoires et de ses prédictions désastreuses si elle s’entête, sous ce climat, à semer les fèves trop serré. Trop tard, surtout, beaucoup trop tard, madame, avec tout le respect que je vous dois en bon voisin. Elle a fini par lui dire, moi c’est Irmengard. Je sais, a-t-elle ajouté, ce n’est pas un prénom facile, mais vous vous y ferez, voisin, tout comme je me ferai à l’art de planter les fèves.

Clairement, il ne comprend pas tout chez cette personne, elle a l’air bien compliquée et ses phrases n’en finissent plus. Il reconnaît que, pour une étrangère, elle parle plutôt bien la langue, mais, comment dire, ça fait plus littéraire que discussion sur les tomates entre voisins.


Mais tout cela n’est rien. Rien du tout de rien du tout. Justino est prêt, archi-prêt, à entendre des soirées entières ces phrases qui n’en finissent pas d’amabilités littéraires agrémentées d’un accent qu’il ne peut s’empêcher de trouver savoureux. Parce qu’Irmengard est gaie, simple (si on excepte son langage) et qu’il a un immense plaisir à la voir présente dans son petit jardin jouxtant le sien. Il commence même à se triturer la cervelle pour formuler une invitation à dîner. Il prend le temps car en fait, il ne sait pas trop ce que ça mange, des gens comme ça, et lui, c’est clair qu’à part un mijoté de haricots avec un morceau de cochon, il ne sait pas faire dans le précieux. C’est plus souvent une tranche de pain arrosée d’huile d’olive supportant de l’ail émincé et des rondelles de tomate. Et du chouriço, bien sûr.


Il est en train de boucher le trou, fort déçu qu’Irmengard n’apparaisse pas, absente sans doute, quand il entend le bulldozer descendre la colline.


Il pose ses outils et vient à la rencontre du conducteur. Il le voit descendre de sa haute machine en lui faisant un signe de la main. Puis s’écrouler. En tout cas, Justino ne le voit plus, la haie l’en empêchant. Ah ah ah, il a raté une marche de son engin, le con ! Il nous fera toujours rigoler, s’amuse-t-il, en accélérant cependant le pas.

João est allongé sur le sol, le teint un peu rouge et les yeux grands ouverts, la bouche béante et un peu de bave à la commissure des lèvres.


Merde ! Justino reste sans voix, ne sait pas quoi faire et, sans s’en rendre compte, regrette qu’Irmengard ne soit pas là. Elle saurait, elle.

Quand enfin il réagit, c’est pour appeler les pompiers.


L’ambulance rouge repart dans un nuage de poussière, laissant Justino au bord du chemin, la tête vide.


*


L’homme ouvre le portail, s’adresse amicalement aux chiens de Justino et avance vers la maison. En tant que vendeur ambulant, il sait s’adresser à tous et à chacun du ton qui convient, et trois chiens ne sont pas pour le démonter. Mais personne ne sort de la maison. Alors il tire de sa sacoche en bandoulière un exemplaire de Borda d’Água, le pose sur la table de la terrasse et le cale avec un caillou dont c’est la fonction, de plus ou moins retenir ce que le vent emporterait et que les voisins déposent quand il est parti dans les collines avec ses chèvres.

Le colporteur, sifflotant, continue son chemin.


En rentrant, en fin d’après-midi, Justino découvre le fascicule. Tout content de pouvoir lire les nouvelles données, même si finalement, quand faucher le riz ou semer l’avoine n’a plus beaucoup de secret pour lui. L’heure du lever du soleil, tout au long de l’année, l’astrologie, qui l’amuse, et enfin les divers marchés et foires dans tout le pays, fixes ou ambulants, le font voyager à bon compte alors qu’il ne se déplace guère que dans son « territoire », comme il aimait à l’appeler.

Il met 2,50 euros dans une petite boîte métallique vissée à un poteau de la terrasse pour prix de cet almanach en papier journal, qui devra durer une année sans tomber en morceaux. Le colporteur les prendra sur son chemin de retour, demain ou après-demain, en fonction de sa tournée.

Il recale le Borda d’Água sous son caillou, pour l’heure il doit étaler de la paille dans la chèvrerie. Mais Irmengard arrive.


Tiens, qu’est-ce que c’est ?


Justino aussitôt se sent mal à l’aise. Il se hait lui-même de ressentir cette gêne. Il explique gauchement que c’est l’almanach annuel, qui donne les heures de marée, du coucher du soleil, le jour de la foire à Vila Real et ailleurs. Il est sur le point de se sentir minable avec ce bout de papier, tendant la main pour qu’elle le lui rende, car bien sûr, elle s’en était emparé et le feuilletait. Justino s’impatientait et pour couper court déclara qu’il avait du boulot avec les bêtes. Qu’elle le lise si elle veut, et ensuite qu’elle laisse ce qui sera sa lecture du soir sur l’étagère aux bouquins, à droite en entrant dans la maison.


Plongée déjà dans la lecture, l’entend-elle ? Sans doute. Car quand il rentre, son travail terminé, le Borda d’Água est sur la table, et non pas sur l’étagère. Mais il n’est pas seul. Une grosse enveloppe sur laquelle est inscrit « João » est posée à côté. Une enveloppe de quelques milliers d’euros pour le travail effectué. Qui était cachée entre deux livres.


La mortification. Il vient de découvrir ce que c’est, il ne connaît pourtant pas le mot. Il sent au fond de lui son âme toute plate, toute desséchée, et souhaite que le sol s’ouvre, qu’il l’engloutisse et qu’on n’en parle plus. Plus jamais.


Qui pourrait penser au chouriçoou à la tomate, qui pourrait penser aller dormir, alors que ce qu’il essayait de taire au fond de lui est au grand jour, brillant comme une nuit qui ne s’éteindra pas, découvert par celle qui, par celle…


Merde, merde, merde, se cogna-t-il trois fois la tête sur la vieille table de planches épaisses.

Que pouvait-il se dire à lui-même pour se justifier ? Rien. Si ce n’est qu’il a été aveuglé par la présence d’une voisine, qu’il se sentait si bas dans les échelons, si nul, qu’il a saisi une « opportunité ». Mais comment, comment on en arrive là, à voler un copain mort pour faire une salle de bains convenable et refaire le carrelage de la cuisine, pour une étrangère qui passe, et pour ne pas passer pour le dernier des ploucs ? Et d’abord, pourquoi une salle de bains ? Qu’est-ce qu’il s’était imaginé ?


La nuit, longue, a fini par se dissoudre et le soleil se lever. À l’heure indiquée dans l’almanach, c’est la seule chose dont Justino soit sûr. La lune et le soleil, la petite et la grande aiguille. À part ça, son esprit vide ne sait plus rien, le café matinal se fait machinal, le bêlement des chèvres qui veulent sortir, il ne l’entend pas, dans le sens de comprendre, il ne comprend plus ses chèvres. Il est assis, fixant le mur sur lequel la dernière couche de chaux ne date pas d’hier. Il sourit, de dépit, et sait soudain, mais c’est bien trop tard, qu’Irmengard n’en a rien à foutre de ses murs, d’une salle de bains, et pourquoi pas des coussins, en plus, hein, pourquoi pas des coussins avec des pompons dans les coins ? D’un geste violent, il balaie la cafetière, le café, qui tombent en grand fracas au moment où la porte s’ouvre. Irmengard apparaît.


Dans un éclair de lucidité, il se demande combien de temps ça peut durer, cet état dans lequel il se trouve, cet état de mortification et que ce bon Dieu de sol, pourquoi il ne s’est pas déjà ouvert et refermé sur lui, pourquoi ?

Parce que c’est insoutenable de se retrouver devant elle, de n’avoir rien à dire. Tout est si clair.


Elle s’assoit en face de lui. Sa voix est tendue quand elle commence à parler. C’est une claque de plus que Justino se prend. S’il en avait le courage, il se boucherait les oreilles, mais il devine qu’il ne le peut pas. Irmengard, quand elle décide de dire ou faire quelque chose, rien ne la fera changer d’avis.

Elle parle. Il faut qu’il se concentre, les paroles lui passent au travers du cerveau comme du vent chargé des piquants desséchés de la colline et ça lui fait un mal de chien. Petit à petit se dessine un chemin dans les mots. Est-ce que c’est de la littérature, une tragédie, ou est-ce que c’est pour lui, Justino, qu’elle parle ? Il se dit qu’elle lui parle depuis longtemps, il est fatigué quand elle se lève et qu’elle lui dit simplement, on y va ?


Il se lève péniblement, se frotte la bosse au front, et se dirige vers la porte restée ouverte. Le soleil l’éblouit.

Elle le rappelle doucement, tu oublies l’enveloppe.


C’est elle qui conduit, il se dit qu’elle ne connaît pas encore bien la piste, on est trop secoué. Elle ne dit rien, mais elle a un air appliqué sur la conduite. Il faut environ vingt minutes pour se rendre chez Isidora. Justino pense qu’il est dans cette voiture cahotante depuis des siècles, mais il en voudrait encore plusieurs, que le trajet ne se termine jamais.


Ils sont arrivés. La maison leur fait face, et les machines aussi. Elles sont encore poussiéreuses et le clair matin ne fait rien briller, tout est mat sous le regard de l’homme qui descend hagard d’une voiture conduite par une connasse d’Irmengard ; Justino a une seconde de rébellion, c’est vrai, quoi, sans elle, rien ne se serait su, sans elle… Sans elle, il n’aurait pas eu l’idée de garder l’enveloppe. Ça dure une seconde, et pendant cette seconde, c’est à elle qu’il en veut, d’avoir bousculé sa vie, il a plié à cause d’elle.


Isidora est sur le pas de la porte, son attitude trahit la surprise de voir des visiteurs si tôt. Irmengard l’embrasse, tandis que Justino la suit, entrant dans la maison. Ils s’assoient à la table, deux enfants apparaissent, l’heure du petit déjeuner, sans doute. Irmengard leur adresse un bonjour enjoué, s’enquiert de l’école, et de leurs copains. Ils sont lancés à trois dans une discussion, et elle va vers eux, les entraînant vers le canapé.

Isidora lance un regard interrogateur à Justino, assis, les deux mains posées sur l’enveloppe. Voilà, Isidora, je suis désolé, mais je me suis rendu compte que je n’ai pas payé João pour son dernier travail chez moi. L’enveloppe était prête, mais avec tout ça, j’ai oublié, je te l’apporte aujourd’hui. Isidora le remercie, elle répond qu’elle ne connaissait pas bien les comptes de son mari, qu’elle est sûre que d’autres n’ont pas payé, mais comment savoir quand tout se traite dans une poignée de main ? Eh bien voilà, pour ma part, c’est fait, Isidora. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, comme je te l’ai dit le jour de l’enterrement, n’hésite pas à venir me chercher.


Il ne s’était pas rendu compte que les enfants n’étaient plus là, partis s’habiller peut-être, et quand il va pour se lever, une main se pose sur son bras. Insiste. Justino se rassoit. Irmengard est là. Isidora en face ne comprend pas bien la situation. Justino sait ce qu’il doit dire, qu’il ne quittera pas cette maison avant de l’avoir dit. Que le bras qui le force ne se retirera pas. Alors il se lance, maladroitement. Car comment dire à celle qu’on a volée qu’on l’a fait impunément sur le dos d’un copain mort ? Il cahote sur les mots, ils sont trop gros pour passer d’un seul coup. Isidora finit par comprendre à demi-mot ce que lui avoue ce voisin qu’elle connaît depuis toujours.


Il avance l’enveloppe vers celle à qui elle revient dans un geste retenu, ne sachant si ce qu’il a dit est suffisant. Il jette un regard vers Irmengard, apparemment indifférente à la conversation.

Il n’est pas sûr encore d’être soulagé.


Isidora dit simplement merci. Merci, Justino, d’être venu.


Irmengard et Isidora s’embrassent, puis tous les deux reprennent la piste. Il n’y a rien à dire, mais Justino sent confusément qu’il faut dire quelque chose, qu’il faut trouer ce silence insupportable. Elle l’arrête dès les premiers mots. Ne t’inquiète pas, dit-elle, tout va bien.


Elle s’arrête devant la maison de Justino. Il sort de la voiture, mais reste appuyé contre la portière. Il sait ce qu’il doit dire, il sait ce qui est fini.


Adieu, Irmengard. Car tu vas partir, n’est-ce pas ? On se sera connus peu de temps, mais merci.


Il lui reste l’almanach, les chèvres, une retenue collinaire à sec. L’ironie d’un paradis, quoi !


Il claque légèrement la portière, et va pour rentrer dans sa cour, quand il entend Irmengard lui lancer, tu sais, ils annoncent de la pluie pour la semaine prochaine.

Comme d’habitude, pense-t-il, trois nuages à peine gris viendront se promener dans le coin, se repaîtront du beau temps, puis s’évanouiront, on ne sait jamais comment ils arrivent, ni comment ils repartent, en toute impunité.


En toute impunité.


Ce sera bien pour mes fèves, lance haut et clair Irmengard.


 
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   Disciplus   
24/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Espace lecture
Cette histoire de vol par omission se lit sans pouvoir convaincre le lecteur. Le ton général uniforme et le manque de rythme en font un article de journal. Une chute en deuxième degré vient clore le récit.

parce qu'en fait= à dire, pas à écrire
center* ???
Surgit à la lecture : Irmengard sait ou ne sait pas que João est mort ? comment?
Elle fouille le courrier chez son voisin ?
Comment connait-elle ses intentions ?
chouriço ou cchouriçoou?
Concordance des temps à revoir (que les voisins déposent quand il est parti dans les collines)
parce qu'en fait= à dire pas à écrire
center* ???

   Asrya   
28/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce qui est certain, c'est qu'avec un titre pareil, on se doute que "l'enveloppe" est au centre de la nouvelle, et qu'il ne faut pas la lâcher d'une semelle afin de cerner le fond de cette histoire.
Et elle arrive bien tôt cette enveloppe, on comprend donc qu'il s'agira d'argent, et que quelque chose sera également en lien avec Joao et Justino.

La narration est intéressante, j'ai particulièrement apprécié la manière d'insérer les dialogues, les conversations sous cette forme implicite. C'est bien mené, on comprend, on arrive plutôt bien à suivre cette conversation de format atypique.

Le lecteur ne reste pas assis à côté, il est plutôt invité à s'immiscer parmi les personnages, c'est intéressant, intelligemment écrit.
Il y a suffisamment de détails descriptifs pour que l'on s'imagine l'ambiance, et suffisamment d'interactions entre les personnages pour que l'on s'y plonge sans problème.

Peut-être que le passage entre Irmengaard et Justino, au début de la nouvelle est un peu longuet, que cette histoire de permaculture n'est pas primordiale ; ou alors c'est nécessaire si on prend en compte plutôt la "permaculture humaine", où l'humain et les interactions humaines sont placées au centre du fonctionnement social. Ce qui pourrait apporter un peu de rythme et de fondement à la bienveillance d'Irmengaard à l'égard de la famille de Joao.
Peut-être, moui, je ne sais pas.

Le reste du récit nous englobe gentiment dans ce moment de vie, pas si simple à vivre et à surmonter. Sentiment de honte, de culpabilité, qui s'efface derrière la compréhension et le pardon implicite d'Isidora.
L'humain est mis face à ses défauts ici, mais également face à sa capacité à se surpasser.
Une ôde délicate au "courage" moral après avoir commis des méfaits.
Peut-être serait-ce une nouvelle à faire lire à de nombreux politiques...
Qui sait...

Merci pour le partage,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Donaldo75   
30/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai bien aimé cette nouvelle ; le style d’écriture est plutôt sobre. La narration ne comporte pas trop de détails – un défaut que je lis dans d’autres nouvelles et qui souvent phagocyte le récit – mais suffisamment pour exposer le contexte et embarquer le décor à la lecture. L’usage de la troisième personne ne désincarne pas l’histoire car elle est bien racontée ; les personnages prennent du corps et ne ressemblent pas à des poupées théâtralisées. Ce n’est pas mon type de nouvelle préféré mais je reconnais volontiers qu’il y a de la matière littéraire dans ce texte dont la teneur me rappelle les écrivains français des années soixante-dix dont la spécialité était le monde rural avec son aridité, sa sobriété.

C’est réussi.

   Perle-Hingaud   
6/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour hersen,
L'écriture est immersive, j'aime les détails et l'ambiance donnée. Je comprends l'intention du scénario mais je ne sais pas pourquoi, ça ne fonctionne pas pleinement pour moi. Je regrette, je crois, l'appui trop évident sur la morale. Pourtant, l'histoire se tient, les personnages sont bien présents. Peut-être aurait-il fallu un écueil plus marqué ? Ne pas proposer Irmengard en incarnation de la justice ? Ceci dit, l'aspect relatif à la vie quotidienne est très visuel, par exemple l'almanach, et les atermoiements de Justino sont bien saisis. ... et l'intransigeance douce d'Irmengard est également plausible, donc, désolée, je constate un petit caillou dans ma chaussure sans arriver à l'attraper. Un ressenti, qui ne vaut que pour moi, bien entendu.
A bien vite !

   Malitorne   
7/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
À travers cette nouvelle on reconnaît bien là ce qui fait ta vie, sans avoir la présomption de te connaître parfaitement : le Portugal, les plantes et les gens. Somme toute c’est bien normal, nous sommes pétris de ce qui nous entoure. D’ailleurs je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec toi et Irmengard, l’étrangère installée en terre lusitanienne.
Je ne pouvais qu’apprécier ce cadre qui répond à une sensibilité propre, mon attachement à la ruralité et à ses rapports sociaux particuliers. Ainsi le portrait de Justino est finement brossé, un homme simple qui assume difficilement le poids de sa faute. Il ne faudra pas que la voisine pousse beaucoup pour l’amener à expier son geste. Il aurait pu la rembarrer mais non, sa conscience le juge. Tu aurais pu aussi rajouter le regard du Christ quand on connaît la ferveur portugaise.
Quelques réserves sur Irmengard, personnage quand même pas très crédible sur le fond. Déjà le nom, puis son emprise sur Justino, sa hauteur de vue, en font une créature trop littéraire à mon sens.
L’écriture déroule sans anicroche.

   hersen   
9/7/2023

   Vilmon   
9/7/2023
Je crois qu’on n’aimera pas mon commentaire. Un mépris de plus ou de moins...
Je perçois ce récit comme un piège pour le lecteur : il mentionne très peu les intentions de ses personnages, portant le lecteur à tirer ses propres conclusions. L’histoire vogue en surface, c’est une suite de gestes sans décrire leurs motivations, il ne présente pas les réflexions du personnage principal, encore moins de cette voisine mentionnée très vaguement. Mon interprétation du récit : un agriculteur généreux conserve une enveloppe de paiement et sa voisine intellectuelle, hautaine, prétentieuse et peu respectueuse lui fait la morale et l’oblige à agir selon sa méthode. L’agriculteur porte régulièrement à sa voisine des œuf et des tomates, sans recevoir aucun remerciement. Il lui offre des conseils gratuits de son expérience, elle ne l’écoute pas, ne respecte pas son jugement et n’en fait qu’à sa tête. Il ne se plaint pas des chiens de sa voisine pour maintenir une bonne relation de voisinage, il la respecte, alors qu’elle laisse vagabonder ses chiens à saccager et merder le terrain de son voisin. Il semble même que les chiens préfèrent être chez l’agriculteur que chez la voisine. La voisine se gausse de l’almanach de l’agriculteur de façon arrogante. L’agriculteur ne dépense pas l’argent, il la laisse dans l’enveloppe, il a peut-être bien l’intention de payer, mais le récit ne raconte pas ses intentions ni ses motivations.
Et ce vague crée des pièges dans ce récit. On ne connaît pas la profondeur de la relation entre l’agriculteur et l’excavateur. L’agriculteur sait-il que le décédé laisse une femme et des enfants sans le sou? Quel est l’état des finances de l’agriculteur? A-t-il payer de sa poche pour dégager le camion qui entravait la route? Comment la voisine a su qu’il n’avait pas payé? Pourquoi la voisine se soucie du sort de la femme et des enfants, les connaît-elle? On aurait tendance à qualifier l’agriculteur de sans cœur et de voleur cependant, sa voisine est loin d’être une bonne personne, elle semble ne vouloir qu’assouvir son besoin de faire une bonne action pour accéder à son propre état de grâce.
J'ai apprécié ma lecture, la structure linéaire facilite la compréhension des événements, la lecture est fluide.
Je ne côte pas d’appréciation afin d’éviter la perte de ces précieuses plumes, mais c'est sans doute prétentieux de ma part de croire que mon poids puisse influencer ainsi.
Vilmon

   Atoutva   
25/8/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
J'ai essayé de lire. J'ai tout lu. Mais décidément, non, je n'ai pas apprécié. Je ne supporte pas les grossièretés dans un texte qui se veut littéraire.
Désolée.


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