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hersen : L'herbe est-elle verte ? [Sélection GL]
 Publié le 25/08/22  -  16 commentaires  -  9153 caractères  -  101 lectures    Autres textes du même auteur


L'herbe est-elle verte ? [Sélection GL]


Je suis un peu mal en point ces jours-ci, on n’a plus beaucoup de cailloux à sucer, c’est la famine qui s’approche. Ça fait des années que je leur dis, faites attention à vos champs, les gars, si vous dilapidez nos ressources, qui sait ce qu’il adviendra de nous.

Mais je me débrouille. Si on a survécu jusque-là, c’est qu’on a appris à être spartiates. J’ai des petits passages à vide de temps en temps, des cailloux, on en a encore des tas et des tas, mais les milliers d’années, de siècles, d’ères, nécessaires pour les faire pousser me fait entrevoir une pénurie.

Je ne me plains pas, j’aide la communauté du mieux que je peux et pourtant, ce n’est pas moi le mieux loti, mon champ stellaire a trois cratères, alors pour remonter les cailloux avant de les sucer, je galère un max.

Bon, c’est vrai qu’on est un peu scotchés sur notre planète, c’est pas demain-année qu’on aura de la visite. Même si au niveau touristique je suis sûr qu’il y a un potentiel. Sucer des cailloux, c’est pas tout le monde qui connaît !


Mon plus proche collaborateur, en d’autres termes mon pote Rocky, m’a dit que c’est parce qu’on est des losers spatiaux qu’on n’a que des cailloux pour survivre. Je ne suis pas trop fan de l’idée, évidemment, mais, comme disait ma bien lointaine plusieurs fois arrière grand-mère du temps où on avait deux yeux – un truc de ouf – « pour vivre heureux vivons cachés ». Elle avait de la sagesse, ma grand-mère, et en caillasse, elle s’y connaissait un brin avec un champ ingrat. Donc, ça doit être dans les gènes. Par contre, je ne sais pas trop comment on est arrivés là, sur ce caillou spatial, où on va et, surtout, comment on en repart. Ce dernier point m’intéresse, mais c’est juste une curiosité scientifique, évidemment, rien à voir avec une petite recherche personnelle de mon propre confort. Autrement dit, que j’en aurais ras la pierre de cet immobilisme.

Les autres, ça n’a pas l’air de les déranger, ils disent tout le temps que c’est sûr, sucer des cailloux n’assouplit pas la carrosserie, mais d’un autre côté, on a le laser à tous les étages. Des rayons lumineux qui nous rayent les silhouettes par intermittence, on ne contrôle rien, on a appris à les subir, ces lasers. Alors le bonheur, c’est peut-être ça, se contenter de ce qui passe et en être content. Moi, ça m’esquinte l’entendement qu’on ne cherche pas à s’élever, à voir plus loin, pour les Cyclopes qu’on est, ça compte, de savoir comment font des hypothétiques autres pour s’en sortir sur leurs planètes. Parce que c’est ça qui me tue, il paraît que des planètes, il y en a à foison, de toute sorte. Des gazeuses, des terrestres, des venteuses, des pierreuses, des nébuleuses et je ne sais quoi encore. Ce serait bien d’échanger, on s’entraiderait.


Je dis toujours que si on n’est pas capable d’aller bien chez nous, faut aller voir ailleurs.

Il paraît qu’on a encore quelques vaisseaux qui pourraient servir, mais plus aucun jeune ne veut tenter l’Aventure. Il paraît même que ces vaisseaux servent de resserre pour les cailloux, il est bien connu que le problème de tout ce qui se mange, c’est le stockage. Ça se défend, mais du coup, les vaisseaux empierrés ne peuvent plus décoller. À trop entasser, on se ramollit la carcasse.


Mon rôle sur notre planète est de discuter et de raccorder les voix discordantes. Les soirs de lance-pierre, chacun peut imprimer ses revendications et la lancer à la volée, les messages se croisent, on rigole bien… et on ne décide rien. On se sent un peu seuls, avec Rocky.


Mais je sais maintenant, parce que j’ai vieilli et que mes meilleurs siècles sont passés, qu’on ne fait rien d’autre que de passer le temps le plus agréablement possible. Parce qu’au bout du compte, on n’a rien à faire. On fait des pique-niques, chacun apporte un tas de ses plus beaux spécimens, et on se raconte des conneries. On broie de la pierre pour des emplâtres quand on est malades, on fait, pour rire, des combats lapidaires.


Mais aucun d’entre nous n’a trouvé le moyen de renouveler le stock de cailloux qui s’épuisera à force de taper dedans inconsidérément.


Souvent, je m’assois le soir sur le plus gros rocher qui me reste et je contemple l’infinité dont j’ai le sentiment qu’elle est un peu finie malgré tout. C’est pathétique, j’en conviens, mais ça fait du bien de se faire un film, de se dire que quelque chose de chouette pourrait nous arriver, à nous la poignée de Cyclopspatiaux. Je sais, c’est dur à dire, mais on tient à cette appellation qui nous rattache à nos racines oubliées, ça nous laisse comme un drôle de goût dans la bouche, parfois, c’est mon coin à moi, à nous, notre secret, on se cligne de l’œil entre nous quand nous vient un vestige d’un passé que nous n’avons pas connu, mais…

Sans m’en rendre compte, je viens de faire un clin de mon œil à Rocky, là-bas en face. Je sais bien qu’il essaie toujours de se cacher derrière un cratère, il est pas cligneux, Rocky, mais je crois que ça lui a échappé, il a cligné aussi. En théorie, ce n’est pas raisonnable car nous sommes les deux les moins bêtes sur notre planète et que donc, en clignant ensemble, on met la population en danger. Parce qu’à cause de la gravité (pas de la situation, je parle de la gravité gravitationnelle), on reste la paupière close longtemps avant de pouvoir la relever. Assez longtemps.


Mais c’est vrai qu’on n’a pas beaucoup de visites ni d’attaquants, vu qu’on est dans le trou du cul de l’Espace. C’est pour ça qu’on est cools, surtout Rocky.


Ma paupière commence lentement à se relever, après plusieurs unités de assez longtemps, et j’entrevois que ça bouge sur mon rocher. C’est pas Rocky, il m’aurait envoyé une pierre avant de venir.


Alors qui c’est ? Parce que les autres Cyclopspatiaux, ils ne viennent pas pour parler, ce ne sont pas des penseurs.


Petit à petit, se dévoile une image. J’ai devant moi deux types dans des combinaisons brillantes, ils ont deux yeux comme autrefois et je crois qu’ils me parlent, mais je n’entends rien. Je leur fais signe d’enlever leur casque, histoire de se mettre à l’aise. Je leur offre un caillou à chacun, en guise de bienvenue, mais au lieu de les sucer, voilà qu’ils les examinent et les perforent avec une machine à vrille, et ils mettent dessus un produit, et ça fait pschiiittttt et le caillou change de couleur. Ce que voyant de leurs deux yeux, ils se mettent à danser, on dirait des fous. Moi, je reste stoïque sur mon rocher, quand ils me prennent soudainement chacun d’un côté et me soulèvent de mon siège. Comme je suis très lourd, la pierre c’est du solide, ils ont un peu de mal. Puis ils montent tous les deux sur le rocher, sortent des trucs et des machins et semblent lancer des appels avec un appareil. Ils ont l’air d’être très excités ! Mon minéral ne fait qu’un tour. Viennent-ils pour nous sauver, nous les Hommes-Pierre des contrées invivables ?


Rocky a disparu, je ne peux partager avec personne mes espoirs. Parce que sur leur vaisseau, il y a un logo. Je le reconnais car il fait partie de notre Héritage, nous les habitants d’ici. C’est un globe. Terrestre. J’entame une conversation, je leur dis nos difficultés, notre faim, je leur parle de ma plusieurs fois arrière grand-mère, mais ils me repoussent sauvagement et me lancent des lasers. Qui me terrassent. Là, je suis paralysé, pétrifié pour de bon. J’ai gardé encore un peu ma conscience, hélas assez longtemps pour voir qu’ils rassemblent tous les habitants et qu’ils les laserisent.


J’ai le cœur fendu devant cette sauvagerie.


Maintenant que nous sommes tous rassemblés dans un champ, paralysés, pétrifiés, nous voyons passer le temps lentement, nous sommes « les Cyclopes » et comme si ça ne suffisait pas d’être prisonniers conscients pour des millénaires, nous les voyons ravager la planète. Ils ont poussé tous les cailloux, plein d’hommes sont venus, ils ont tout cassé, nos cailloux à sucer et nos corps de pierre en petits bouts ou en poudre, qu’ils envoient par cargos entiers sur la Terre, je pleure nos origines bafouées, je pleure de n’avoir pas été vu comme un frère.


Ils ont émietté Rocky en gravier pour leur base. Ils le piétinent à longueur de cycles.

Ils m’ont mis en tas avec les autres et de temps en temps ils en prennent un, on ne sait jamais sur qui ça va tomber, qu’ils décortiquent et envoient sur Terre, je crois que nous recelons une rareté, du métal, ou allez savoir quoi.


Je me rends compte maintenant qu’on n’a pas été assez offensifs, je ne savais pas. Rocky non plus.


Comment vivre en paix si celui d’en face n’en veut pas, de notre paix ? S’il ne s’intéresse qu’à ce qui représente à leurs yeux de la richesse ?


J’ai faim. On me retire petit à petit ce qui me sustente. Je suis maintenant un esclave, ou plutôt une marchandise, qui attend d’être émietté, envoyé ailleurs, en mille morceaux. Et de ces éclats, ma mémoire traverse des contrées immémoriales et remonte à la surface péniblement. Je revois ma mille fois archi-arrière grand-mère, souriante dans sa plaine, disant à ses enfants, L’argent ne se mange pas, petits, l’argent ne se mange pas.


Les cailloux non plus. Elle le savait mieux que personne.


 
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   Vilmon   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Je reconnais ce texte pour l'avoir lu dans le défi de nouvelle 7. :-)
Je reprends mes commentaires de l'époque !
J’ai bien aimé. Je ne sais pas trop comment le narrateur et Rocky ont évolué en rocher, mais je m’en fout. Ce qui est important est l’espoir de retrouver les siens, croire à la fin de leur misère, puis la déception pour un manque de communication. L’évolution les a trop éloigné de leur origine que les autres ne les reconnaissent plus. Il y a là une métaphore, je crois. Une fin triste, mais c’est là une répétition de l’histoire de l’envahisseur et des envahis. J’ai trouvé l’introduction un peu longue, mais je comprends qu’il faut laisser le temps au lecteur d’apprivoiser cette « société » et de mieux comprendre avant l’arrivée des humains, pour augmenter le clivage.
Un récit bien monté avec la mention de situations originales.

   papipoete   
5/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
réflexions/dissertation
Personnellement, j'ai fait parler bien des créatures non dotées de la parole... mais une planète ne m'était pas venue à l'idée !
Et je découvre un subtile mélange, entre chose et humain ( une étoile de la galaxie et sa " grand-mère du temps... " ) se nourrissant de cailloux, mais qui pourraient venir à manquer !
NB c'est souvent drôle, très original, mais aussi pathétique... quand personne ne vient rendre visite à cette héroïne, à part ces deux personnages ( qui ont deux yeux comme autrefois )
très tendre aussi, quand ces visiteurs ne font de ces " pierres " que miettes, qu'ils viendront prendre lors d'un futur voyage.
Le clin d'oeil à Rocky est fort bien trouvé !
Nous terriens, quand nous n'aurons que des cailloux à sucer...
Une fable fort originale bien écrite, par un " Devos pierro galactique ! "
papipoète

   senglar   
25/8/2022
Commentaire effacé par l'auteur

   Donaldo75   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne peux que dire que ça c'est de la SF comme je l'aime ! Non seulement, le début pose une certaine philosophie de la vie - oui, la vie peut prendre de multiples formes et nous ne sommes qu'au début de la compréhension de son mécanisme - avec de l'humour - j'adore cette idée de sucer des cailloux, ça en devient presque addictif - et une sorte de naïveté. Et puis, viennent les humains. Ce qui suit me fait penser à la chanson de Jacques Brel intitulée "les singes" et je trouve que la nouvelle prend de l'ampleur à ce moment là et qu'elle reboucle bien avec le début. Je ne sais pas en combien de temps elle a été écrite mais elle est brute de fonderie, un diamant dans sa gangue.

   Anonyme   
25/8/2022
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   JohanSchneider   
25/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est beaucoup mieux que de l'anthropomorphisme qui souvent manque son but ou sombre dans le ridicule.

C'est du minéralomorphisme ou de l'anthropominéralisme, qu'importe au fond, c'est brillant d'inventivité et de drôlerie.

   Vincente   
25/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J'ai marché à fond avec ces cailloux penseurs.
Excellent tout ce déroulé existentiel qui fonctionne sans coup férir. Rien à redire mais tant à citer parmi toutes ces trouvailles poético-philosophique que je n'en extrairai aucune de peur de dilapider leur situation exceptionnelle dans ce récit si inspiré, au risque d'en émietter la concrétion révélatrice…

Pour replacer cette évocation dans une configuration moins insolite, nul besoin de gesticulation ou d'extrapolation délicate, car ce qui apparaît en filigrane se calque en souplesse sur un schéma très humain où, à rebours depuis une des dernières phrases, "l'argent ne se mange pas, petits, l'argent ne se mange pas", la préfiguration d'un glissement civilisationnel se cale sur ce qui nous arrive depuis les conséquences de plus en plus implacables de notre avenir climatique, puis terrestre, puis cosmique… on peut l'imaginer déjà, bien que peu y auront pensé, ce paradigme de notre existence minéralisée où des vestiges de nos intelligences perdureront, "contemplant l'infinité" même avec le "sentiment qu'elle est un peu fini"…

Ravi d'avoir participé à cette aventure... !

   Cyrill   
26/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour Hersen,

Sur un ton gouailleur, notre narrateur lapidaire nous conte son histoire et on croirait, à bien des égards, qu’elle est humaine. Problèmes de ressources, vue bornée ( représentée par ces mignons cyclopes au champ de vision à deux dimensions ), indécision face à l’urgence, questions existentielles.
De bons mots émaillent le récit, comme « on broie de la pierre » que j’ai d’abord lu : on boit de la bière. Et bien d’autres.
Pourtant l’humain vient d’ailleurs puisqu’on n’est pas sur la Terre telle qu’on pourrait se l’imaginer après le désastre écologique, ce que j’ai cru au départ. L’humain vient de sa propre planète exsangue pour exploiter l’exploitable : rien de nouveau donc sous le soleil ou ailleurs.
Un conte philosophique et plein de poésie inventive qui soulève mille questions.
Merci, Hersen, pour cette lecture réjouissante ( ! )

   Eskisse   
26/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hersen,

Une nouvelle qui frappe par l'imagination qui y est à l'oeuvre, avec ces suceurs de cailloux, ces combats lapidaires, et ces yeux au champ de vision rétréci et qui nous invite à réfléchir à l'éternelle puissance des colonisateurs, au désir de conquête de l''homme et à ses soeurs le pillage, l'exploitation pour l'argent.
( elle me renvoie au Supplément au voyage de Bougainville de Diderot)
Merci

   hersen   
26/8/2022

   Perle-Hingaud   
27/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle du défi! J'adapte ici mon commentaire initial:

Quelle chouette idée, ces cyclopes suceurs de cailloux ! L'écriture est vive et parsemée de trouvailles toutes plus amusantes les unes que les autres. C'est très visuel.

Il y a l'imagination, fertile, mais pas uniquement: elle est au service d'un fond, d'une cause que je retrouve texte après texte, une vision de l'humanité et de ses dérives qui est la marque de l'auteur. Rien n'est gratuit ici... bravo pour avoir concilié fantaisie et gravité.

Quelques remarques: je n'ai pas trop compris l'utilité dans l'histoire des lasers, ceux d'avant les envahisseurs. La toute dernière phrase ne me parait pas utile, j'aurais bien achevé ma lecture sur la précédente.

Une phrase parmi d'autres qui m'a fait sourire:
"Les soirs de lance-pierre, chacun peut imprimer ses revendications et la lancer à la volée, les messages se croisent, on rigole bien… et on ne décide rien."
La fin est triste, mais donne aussi, en dénonçant la cupidité humaine, du sens au texte.

Merci pour cette lecture très agréable !

   Corto   
28/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cette nouvelle crée habilement un monde inconnu et j'ai été séduit rapidement.
La description de ces êtres suceurs de cailloux qui nous sont tellement étrangers est une belle trouvaille et le mode de vie plein d'imagination.
J'ai apprécié tout ce qui concerne la notion de Cyclope, cet œil unique qui permet même de faire un clin d'œil et de communiquer avec son ami.

La notion de vivre en suçant des cailloux est iconoclaste et en même temps avertissement aux terriens qui se soucient trop peu de ce qu'il leur restera à manger, lorsque de sécheresse en canicule, de guerre en pillage, d'inconscience en avidité, ils auront épuisé les aliments habituels de leur "vie d'avant".

L'arrivée des cosmonautes apporte une vision pessimiste: le pillage des ressources est décidément sans limite…et sans respect pour toutes les formes de "vie".
J'ai admiré l'ambiance créée par cette nouvelle, ce qui est rare chez moi peu attiré d'habitude par la SF.
Bravo.

   plumette   
28/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
hello Hersen

je me décide à commenter ce texte que j'ai lu avec attention 2 fois pour en extirper toutes les saveurs.

Créer un monde de cyclopspatiaux qui se nourrissent en suçant des cailloux et dont l'activité principale est de faire des pique niques en se racontant des conneries , réussir à faire tenir tout cela dans une certaine cohérence, arriver également à transmettre une vision ( plutôt sombre) du devenir de notre humanité , voilà qui dénote une sacrée imagination !

ce texte , s'il ne m'a pas vraiment séduite par son ambiance un peu trop SF à mon goût, m'a intéressée.

J'ai trouvé que l'utilisation du monologue intérieur avait ses limites car la voix du personnage et les notions qu'il développe ressemblent trop à la voix et aux préoccupations d'un humain du 21 ème siècle. Mais pour ma part, je serais bien en peine d'inventer un langage cyclospatial...et des pensées itou!

A te relire bien sûr!

   Pepito   
1/9/2022
Salut Hersen,

Ben dis donc, tu t’es bien éclatée ! Oups !
"on a le laser à tous les étages"… faut jamais hésiter sur celles-là, excellent !
"si on n’est pas capable d’aller bien chez nous, faut aller voir ailleurs."… là, j’ai un doute. ^^
"ne fait rien d’autre que de passer le temps le plus agréablement possible. Parce qu’au bout du compte, on n’a rien à faire. "… pourquoi j’ai l’impression que tu parles de moi, là ? ;-)
Un "combat lapidaire" c’est ce que les d’jeunes appellent une punch-line ?

Une super histoire de concasseurs mécaniques de l’espace que Kubrick va t’acheter dans pas longtemps. Ah bon, il est mort… t’es sûre ? Ben ce sera Calvino, alors. Tout à fait son genre, cette histoire.

Un bon gros délire et avec une morale à la fin, en plus !

   Pouet   
6/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

je ne sais si l'herbe est verte ni si la chair est faible ou que le cher est fort.

J'ai pensé aux conquistadors du XVème siècle foulant le "nouveau monde" et à leurs successeurs de la ruée vers l'or.
Si l'heure fait des ruées, le Temps, lui, semble immuable.
Hier comme aujourd'hui. Demain comme toujours. Jamais comme avant.

L'appât du gain, cette appât rance de l'avoir. Tas de miroirs brisés.

Le ton décalé de cette nouvelle pleine d'inventivité sert fort bien le fond et dit les choses qu'elle a à dire de façon ludique et parfois émouvante.

   Blitz   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Vraiment original et le style est très fluide. On se laisse embarquer sans problème. Vous prenez quoi au fait?
Des combats lapidaires... il fallait l'oser.
Quelques pointes d'humour qui me semblent incongru ("le trou du cul de l'espace", "un truc de ouf"...)


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